Auteur :
rowan
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Lady Oscar
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Romance
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1. Séduction
2. 2ème partie : Girodel : un jeu dangereux
3. 3ème partie : Fersen, le doute
4. 4ème partie : Le piège
1ère partie : André : leçon de danse
Cela faisait maintenant trois ans qu'Oscar avait pris son service auprès de Marie-Antoinette. La vie à la Cour n'avait plus de secret pour elle et elle rencontrait un certain succès auprès de la population féminine, à son grand désespoir.
C'était l'un des sujets favoris d'André, lorsqu'il souhaitait taquiner Oscar. Celle-ci ne comprenait pas vraiment pourquoi cela amusait si fort André et enrageait chaque fois qu'une dame de la Cour lui faisait les yeux doux.
Il y avait bal ce soir à Versailles, et Oscar, appuyée contre l'une des colonnes de la salle de Bal, observait les danseurs d'un air pensif.
La reine brillait de tout l'éclat de sa beauté et de sa jeunesse et Oscar observait les jeux de séduction qui se faisaient et défaisaient le temps d'une danse...
-"Je me demande", murmura Oscar," quelle femme aurais-je été à la Cour? Aurais-je fais partie des ensorceleuses, ou des discrètes? Aurais-je été capable de plaire, d'affoler le cœur d'un homme comme la reine sait si bien le faire?"
Oscar resta pensive toute la soirée. André, qui la connaissait bien, se demandait à quoi elle pouvait bien penser, un peu inquiet. Elle n'avait pas arrêté de fixer les dames de la Cour, les unes après les autres, la mine de plus en plus sombre et renfrognée.
En fait, Oscar ne faisait que se comparer aux dames de la Cour. Mais elle se trouvait toujours inférieure à elles lorsqu'elle comparait leurs robes décolletées, laissant découvrir leurs charmes, avec sa tenue militaire, leurs manières douces et gracieuses, avec sa propre brusquerie.
-"Serais-je capable de plaire à un homme, moi aussi? Je ne peux pas m'habiller en femme", murmura Oscar, le regard voilé, "je serais ridicule et si mon père le savait il me tuerait".
Sur le chemin du retour, oscar restait silencieuse, André la regardait à la dérobée, perplexe, n'osant pas rompre le cours de ses pensées.
-"Comme tu es belle, Oscar", pensa André, "si belle qu'aucune autre femme de la Cour ne peut rivaliser avec ta beauté. Lorsqu'on sait que tu es une femme, on ne peut pas ne pas voir la douce courbe de tes lèvres, ne pas se noyer dans ton regard"
Il se lança, pourtant, pressentant la nécessité de la sortir de cet état de torpeur.
-"Dis-moi Oscar, aurais-tu fini par jeter ton dévolu sur une des dames de la Cour? A les fixer comme tu l'as fait ce soir, on aurait dit que tu faisais ton choix", attaqua André, moqueur, "Je te rappelle Oscar, que si tu passes pour un homme, il t'en manque, pourtant...certains....attributs!"
Et André éclata d'un rire joyeux qui n'atteignit pourtant pas ses yeux.
Oscar le fusilla du regard!
-"Je ne te permets pas de te moquer de moi, André! Oublies-tu qui je suis? La place qui est la mienne au service de la Reine?"
-"Allons Oscar, tu ne me feras pas croire que ton attention était tout entière tournée à la protection de la Reine, ce soir!"
Mais Oscar ne l'écoutait plus, les yeux dans le vague, elle réfléchissait. Une idée venait brusquement de lui traverser l'esprit et un sourire malicieux atteignit ses lèvres. Elle braqua brusquement le feu de son regard sur André, lui adressa un sourire moqueur qui atteignit André en plein cœur et lui répondit d'un ton ironique :
-"Donc, selon toi, je n'ai pas les attributs d'un homme. Pour dire cela, tu penses peut être connaître mes attributs...............féminins?"
Et Oscar, appuya ce dernier mot en accentuant son sourire narquois, puis, plantant là un André complètement stupéfait, elle s'enfuit au galop en riant aux éclats.
-"Mais qu'est-ce qu'il lui arrive", marmonna André, "Si je ne connaissais pas aussi bien Oscar, j'aurai juré qu'elle a tenté de jouer de son charme sur moi. J'ai dû mal comprendre".
Oscar l'attendait, quelques centaines de mètres plus loin, au bord de la rivière. Elle était descendue de son cheval et se tenait droite face au vent, dans une posture légèrement provocante dont elle n'avait pas conscience.
André la rejoignit, descendit de son cheval et s'allongea dans l'herbe tendre, les bras derrière la tête, sans dire un mot.
Il ne jeta pas un regard à Oscar, attendant que ce soit elle qui reprenne leur conversation. On ne savait pas toujours avec Oscar, si elle était sérieuse ou si elle était d'humeur légère.
Oscar le regarda, moqueuse, puis, s'assit à côté de lui.
-"André", commença Oscar, "Je voudrais te demander quelque chose, et je voudrais que tu acceptes de ton plein gré...Tu auras le droit de refuser"
André tourna son visage vers Oscar, la regarda, et sans rien laisser paraître de ses pensées lui répondit.
-"Bien sûr, Oscar, tu sais bien que je suis ton ami, et que tu peux tout me demander".
Oscar s'allongeant alors à son tour sur le côté, de façon à faire face à André, lui répondit, plantant son regard dans celui d'André :
-"Je n'aurai jamais l'occasion d'être une femme à la Cour, et encore moins à la maison. Pourtant, je voudrais savoir qu'elle femme je serai. André, toi seul peut m'aider. Je te demande de me voir comme une femme lorsque nous sommes seuls, de ne plus me traiter comme un homme pendant quelque temps, dès que nous serons tous les deux."
Oscar approcha son visage de celui d'André en terminant sa phrase.
Le souffle de ce dernier s'était raccourci, Oscar avait malencontreusement laissé ouverte sa veste, et sa chemise était légèrement entrouverte. André avait toutes les peines du monde à ne pas baisser les yeux du visage d'Oscar, et voilà qu'à présent, elle lui offrait presque d'embrasser ses lèvres frémissantes. Cela devenait une véritable torture!
André se redressa d'un bond!
-"Aucun problème, Oscar, je ferais montre, à ton égard, d'une galanterie exemplaire."
Oscar avait dissimulé un sourire lorsque André s'était levé brusquement. Tout se passait à merveille. C'était finalement très facile de jouer de ses charmes, André, visiblement, y résistait très mal. "C'est ma petite revanche, pour tes paroles de tout à l'heure....", pensa Oscar, amusée.
-"Pour commencer, je voudrais apprendre à danser en tant que femme, et donc ne plus conduite un menuet", dit Oscar d'une voix nonchalante.
André pâlit. Les choses se compliquaient. Dissimuler l'attirance qu'il avait pour Oscar n'était pas toujours simple, mais là, cela allait devenir impossible.
-"Maintenant?",s'efforça de répondre André d'une voix neutre.
Oscar jeta un coup d'oeil autour d'elle. Le lieu était désert, il faisait nuit.
-"Ce serait parfait. Il est tard, personne ne risque de passer ici. Nous ne serons pas dérangés et encore moins surpris", répondit Oscar d'une voir égale, mais en terminant sa phrase en braquant un regard intense sur André et en lui adressant un sourire étrange.
André tourna brusquement le dos à Oscar. Cela devenait intenable. Se rendait-elle compte que toutes ses phrases pouvait être comprise d'une manière fort différente...
Ne pas être dérangés, ne pas être surpris! C'était aussi le langage de deux amants!
-"Très bien Oscar, mais enlève ta veste, elle est trop militaire et j'aurai vraiment trop l'impression de danser avec un homme".
Oscar accusa le choc de la réponse. "Ah oui, alors avec la veste, je ressemble trop à un homme, tu vas me payer ça mon gaillard!", murmura-t-elle.
Et Oscar s'exécuta, restant en simple chemise de flanelle sur son pantalon d'uniforme. Oscar adressa un sourire narquois à André, se retourna, défit deux autres boutons de la chemises et rabaissa sa chemise sur ses épaules, simulant le décolleté d'une robe de bal. Puis, elle refit face à André.
André retint son souffle, la tenue d'Oscar était plutôt........seyante! Et suggérait, bien plus qu'elle ne cachait, les formes de la jeune femme, de façon encore plus criante que n'importe quelle robe de bal.
André inspira un grand bol d'air, puis attira brusquement Oscar à lui.
-"Commençons, "murmura-t-il en prenant Oscar dans ses bras.
Oscar commençait à se sentir moins sûre d'elle. Elle se sentait étrangement vulnérable dans les bras d'André, elle avait la sensation de ne plus contrôler la situation
-"C'est peut être cela être une femme", songea Oscar. Mais, décidée à jouer le jeu, elle se laissa guider par son cavalier dès qu'il entama les premier pas de danse.
André avait l'impression de vivre un rêve, Oscar se laissait guidée, et semblait flotter plus que danser sur l'herbe fraîche. Elle ressemblait à quelque déesse sortie de la mythologie et venue passée un moment avec lui.
Il avait fermé les yeux pour mieux goûter la magie de ce moment qu'il savait éphémère et unique.
Ils dansèrent, tournèrent, et dansèrent sans qu'un mot ne fut prononcé. André, imperceptiblement ralentissait le rythme de leur menuet. Oscar se sentait ivre, elle aussi ressentait la magie de ce moment. Emportée par la griserie de cette danse, et la tendresse qui transparaissait de l'étreinte de son cavalier, elle se pencha vers André et déposa sa tête dans le creux de son épaule, ses cheveux se mêlant à ceux de son partenaire.
André tressaillit. Ce n'était pas un rêve qu'il vivait, il devait faire attention à ne pas se laisser emporter, Oscar ne comprendrait pas. Il était très surpris de voir qu'Oscar laissa transparaître ainsi sa féminité et face preuve d'un tel abandon. De toute cette étrange soirée, c'est cet abandon dans ses bras de la jeune femme qui l'émouvait le plus. Instinctivement, il enfouit son visage dans les blonds cheveux d'Oscar, respirant pleinement le parfum de rose qui l'enivrait.
Troublée, Oscar releva la tête pour regarder André. Celui-ci, ivre de son parfum, et de ce corps tant convoité qu'il tenait enfin dans ses bras, ferma les yeux, la serra plus étroitement dans ses bras et posa ses lèvre sur celle d'Oscar, tendrement.
Oscar sentit ce qui lui restait de raison l'abandonner. Sans force, anéantie, elle cédait complètement sous la douce pression des lèvres de son compagnon. Ses bras se resserrèrent autour du cou d'André, son corps se lovant étroitement contre cet homme qui la rendait folle de sensations qu'elle n'avait soupçonné.
Lorsqu'elle répondit avidement à ses baisers, André n'y tint plus. Soulevant Oscar dans ses bras puissant, il la posa délicatement sur l'herbe humide de la rosée de la nuit, se redressa légèrement pour mieux voir le feu qu'il avait allumé dans l'âme de la jeune femme.
Elle était magnifique, la plus désirable créature sur la terre, et elle était là, pour lui, elle le désirait, il l'avait perçu. Mais...
Oscar, observait André entre ses cils, légèrement amusée. Puis, elle se redressa, épousseta ses jambes et le regarda bien en face.
-"Allons-y, André, je ne souhaite pas me coucher trop tard. Il est tant de rentrer. Et merci pour cette expérience... intéressante."
Oscar avait repris son sourire un peu narquois. André inspira profondément, refroidi par la distance qu'Oscar venait de remettre entre eux, et répondit :
-"Très bien, Oscar, ravi d'avoir pu te rendre ce service. Désolé si je me suis un peu ... oublié ..., mais je ne suis qu'un homme, et cela fait quelques temps que je n'avais pas tenu de femme dans mes bras."
Oscar se sentit un peu vexée d'être ravalée au rang de "simple femme". Elle sauta sur son cheval, répéta d'un ton sec qu'elle était fatiguée et partit au galop.
-"Une expérience intéressante...", murmura André, "Voilà ce que c'était pour elle! Alors que pour moi, la porte du paradis se serait ouverte que je n'aurai pas été plus heureux. Oh, Oscar, mais que t'arrive-t-il ? Que cherches-tu? Que veux-tu savoir réellement et dans quel but ? J'espère que ce n'est pas pour M. de Fersen car ce serait trop cruel pour moi. Oscar, que deviendrais-je sans toi..."
Et André rentra, plus accablé qu'il ne l'avait jamais été.
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