Auteur :
hermes
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Lady Oscar
>
Portnaouak
> L'homme qui murmurait à l'oreille des juments. >
1. 1- Entretien avec un esprit
2. 2- Parle avec elle.
3. 3- La chevauchée des juments en furie.
4. 4- André le magnifique.
5. 5- De battre son coeur s'est arrêté?
6. 6- La guerre des garçons.
7. 7- Les monologues du châtain.
8. 8- Allez, viens boire un p'tit coup mon canasson!
9. 9- Le parfum: histoire d'un palefrenier
10. 10- Folie et sentiments.
11. 11- Jarjayes brûle-t-il?
12. 12- Fougue sentimentale
13. 13- Sixième sens?
14. 14- Jeux d'aldultes
15. 15- Le combat des cheftaines
16. 16- Il était une fois la vie
"Oscar!"criait une voix. "Oh, mon Dieu! Oscar!"
"Bon sang, mais que m'est-il arrivé?"
Elle se réveillait doucement, avec un mal de crâne de tous les diables. Elle ne parvenait pas à ouvrir les yeux. Et puis, cette sensation de malaise, dans tout le corps... Elle se sentait gauche.
Que s'était-il passé?
Elle se remémora les évènement de la journée...
**************************************************
Fersen était de retour en France depuis la veille et s'était immédiatement rendu à Versailles pour demander audience à Sa Majesté Marie-Antoinette. Ils s'étaient entretenus longuement, à la suite de quoi le Suédois avait fait mine de se retirer.
Avait fait mine seulement, puisque Oscar, en effectuant une ronde dans le parc, les avait surpris dans les bras l'un de l'autre. Trop occupés, ils ne l'avaient pas entendue.
Elle était donc partie, le coeur gros, et avait pris le chemin de Jarjayes dans un galop effréné. La Reine n'aurait pas besoin d'elle aujourd'hui... Elle était entre de bonnes mains.
"Oh, mon doux Monsieur de Fersen! s'était-elle alors exclamée. Est-ce cela, l'amour? C'est se cacher comme des voleurs pour savourer quelques instants d'intimité? C'est lutter éternellement contre ses sentiments?
Répondez-moi, André, Rosalie et vous, Votre Majesté!
L'amour n'est-il que..."
Blarf! Perdue dans ce moment de pur mélodrame, une branche qu'elle n'avait point vue venait de la fouetter en plein visage, la désarçonnant avec force.
Vexée d'être interrompue dans des pensées aussi profondes que philosophiques par la seule force de la nature, elle prit un air digne, donna un coup de pied dans le bête arbre qui l'empêchait de souffrir en rond et s'avança vers sa monture, qui s'était arrêtée quelques pas plus loin et semblait se moquer d'elle.
"Oh toi, ça va, hein? maugréa-t-elle en enfourchant l'animal. Si tu avais fait attention, ça ne serait pas arrivé..."
Elle pestait toujours lorsqu'elle passa la grille de Jarjayes. André, qui se trouvait dans la cour, s'occupa de faire rentrer son destrier, la laissant seule avec sa propre jument, qu'il avait sortie pour lui rajuster les fers.
Elle ne sut si c'était la tête de l'animal qui l'inspira, mais elle se prit à reprendre ses sombres pensées.
"Est-il possible d'atteindre de tels tréfonds de désespoir? Ah, je préfèrerais encore être un cheval que de vivre ma vie d'homme, si c'est pour souffrir de la sorte...
- Puisque tel est ton voeu..., avait alors tonné une voix magistrale.
- Que?... avait-elle alors balbutié, cherchant son interlocuteur invisible.
- Tu resteras jument jusqu'à ce que ton coeur trouve le repos!"
C'était la dernière phrase qu'elle avait entendue.
*************************************************
La migraine s'estompait... Mais une sensation curieuse envahissait toujours ses membres.
Enfin, elle réussit à ouvrir les yeux: André l'appelait, inquiet. Pourtant, il lui tournait le dos.
Que fabriquait-il?
Il était penché sur un homme dont elle ne voyait que les jambes, le buste étant caché par la carrure imposante de son ami.
"Bon sang, Oscar! Réveille-toi, voyons!
- Mais je suis là! Je vais bien! voulut-elle riposter.
Cependant, aucun son ne sortit de sa bouche. Ou plutôt si, un gémissement bizarre, qui relevait plus du hénissement que de la parole.
Elle n'eut pas le temps de s'étonner de cet enrouement soudain: André s'était relevé, les traits bouleversés, portant le corps de l'homme dans ses bras.
Et cet homme, dont André baisait les cheveux avec ferveur, pâle comme la mort... C'était elle!
Elle s'évanouit de nouveau.
************************************************
Elle reprenait conscience lentement...
"Flûte! C'est bien ma veine! Je suis morte!"
C'était la seule explication qui lui était venue. Comment aurait-elle pu se voir elle-même, sinon?
Eh bien voilà, elle n'était plus. C'était donc cela, ces fourmillements, ce mal de tête?
Sa première pensée fut pour André, son cher André qui l'avait appelée d'une voix si désespérée.
"Mon pauvre André! Que vas-tu devenir sans moi, à présent? Je ne serai plus là pour veiller sur toi... Mais je te promets que, de là-haut, je te protègerai!"
D'ailleurs, en parlant de l'au-delà... Elle se sentait bien à terre.
"C'est curieux, au fait! Je croyais qu'on ressentait autre chose... Je ne sais pas, moi, comme l'impression de voler, de flotter...
Et où est Dieu? Ah non, je dois rencontrer Saint-Pierre, d'abord, pour qu'il m'ouvre la porte du Paradis..."
Elle écarquilla les yeux davantage, histoire de voir s'il ne traînait pas quelques auréoles dans le coin... Mais non, rien du tout! Pas même quelques plumes!
Soudain, une idée affreuse la submergea.
"Et si je n'étais pas au Paradis? Non, c'est impossible! je me suis toujours conduite de manière irréprochable!"
Elle s'arrêta.
"Euh... Enfin presque irréprochable. Il m'est bien arrivée de boire un peu trop, de temps à autre... Mais c'était rare!
Et j'avais des raisons.
Oh et puis, zut! Je me suis toujours confessée après, que peut-on me reprocher?!?"
Elle tenta de se déplacer.
"je me sens lourde... Saletés de mouches! Qu'est-ce qu'elles ont, à me tourner autour?"
Elle voulut les chasser d'un revers de la main, mais ne put l'approcher de sa tête, malgré tous ses efforts.
Que lui arrivait-il? Incapable d'agir sur son corps, telle une âme errante, elle ressentait tous les désagréments des mortels. Elle regarda son sabot...
Son sabot?!?! Sacrebleu, qu'est-ce que cela signifiait?!?!
Comme elle était loin d'être une idiote -hormis en amour, bien entendu- elle n efut pas longue à comprendre qu'elle s'était réincarnée en cheval. Et pas n'importe quel cheval, non Madame, non Monsieur! Ce cheval, c'était celui d'André! Celui à qui elle s'adressait, d'ailleurs, quand elle avait émis ce voeu passablement stupide.
"Seigneur! hennit-elle
- Oui? lui répondit une petite voix.
- Oh, c'est vous, Seigneur?, demanda-t-elle, éberluée.
- Non, en fait, c'est moi, le Petit Jésus. Père est déjà occupé ailleurs. Permets-moi de te dire que tu invoques son nom un peu trop souvent à mon goût, ma fille!
- Oh... Vous savez?
- Tout se sait par ici...
- J'avais oublié... Euh, pardonnez-moi, euh... Monsieur... Euh (comment devait-on s'adresser à un Esprit saint?)... Monseigneur le Petit Jésus...
- Quoi?
- Pourquoi ai-je été transformée en jument?
- C'est ce que tu avais souhaité, non?
- Mais pas du tout, Monseigneur le Petit Jésus! Enfin... C'était juste quelques mots en l'air!
- Oui... Eh bien, tu apprendras qu'il ne faut pas parler à tort et à travers. Père t'a donné un grand destin! Il t'a même envoyé un guide pour t'aider à l'accomplir.
Tu te plains de ton sort en déclamant de longues phrases dithyrambiques sur l'amour, l'humanité, ou je ne sais quoi d'autre.
Sache que ce que Père accorde, il peut le reprendre...
Maintenant, profite bien de ton état actuel pour méditer. Cesse de te torturer le coeur et l'âme, et prends la peine d'observer les gens qui t'entourent. Tous, n'est-ce pas? Pas seulement ton Comte de Fersen...
Au passage, permets-moi d'ajouter que tu es une sacrée andouille d'être tombée amoureuse d'un homme qui ne peut pas te rendre tes sentiments. En fait, je trouve même cela très louche! Si Freud était né, il pourrait te fournir quelques explications là-dessus...
- Cependant... , fulmina religieusement Oscar (elle s'adressait au Petit Jésus, quand même...) Est-ce que je resterai sous cette forme jusqu'à la fin de ma vie?
- Cela dépendra de toi...
- De moi?
- Oui! Le jour où tu ne risqueras plus de te faire des entorses au cerveau à force de te poser des questions du genre "Pourrais-je renoncer un jour à vous, Monsieur de Fersen, et gnagnagni et gnagnagna..." (Oscar grogna, furibarde de devoir subir les moqueries à peine voilées de l'Esprit saint) et que tu accepteras l'amour que l'on te porte, tout rentrera dans l'ordre.
- Qu'est-ce que cela signifie?
- Tu verras...
- Que dois-je voir, au juste?"
Personne ne lui répondit.
"Flûte! Il est parti..."
Elle se reprit, consciente d'avoir passé un moment complètement absurde.
"Non, mais, regardez-moi... Moi, Oscar François de Jarjayes, Colonel de la Garde Royale, transformée en jument et conversant avec le Petit Jésus... Vous y croyez, vous?
Si ça continue, je vais finir dans un asile de fous! manquerait plus que la Vierge marie se manifeste..."
- Oui? rétorqua une voix féminine. Quelqu'un m'appelée?..."
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