Une histoire sombre... Mais dans le fond... Si on y réfléchit... Avoir une vie contre-nature pour contenter son père, faire face à des devoirs quotidiens pesants... Qui a dit que c'était simple ? Et puis... au niveau psychologique... n'avoir pas de vraie identité...? Je me suis inspirée d'un autre Manga de Ryoko Ikeda, Orpheus no Mado, ou l'héroine Julius (fille travestie) accepte bien mal sa destinée bouleversée... Enfin c'est ce que j'ai compris du résumé en anglais lu sur internet (à quand les traductions en français des mangas de Ryoko ?) et j'ai vu le mot notamment d'hystérie...
Alors pourquoi pas Oscar...?
Bon, vous l'aurez compris, tout ça ne va pas être très joyeux, mais j'avais envie d'écrire un peu sur la psychologie d'Oscar... Maintenant si vous souhaitez de l'humour, il faudra aller faire un tour dans les autres fics (il y en a vraiment des excellentes (je ne vise personne bien sûr ^_^))
En tout cas, pour ceux qui sont décidés à lire ce qui suit, n'hésitez pas, je vous en prie, donnez moi votre AVIS grâce aux reviews !!! C'est franchement important pour l'auteur ! ^_^
Némésis, Sphinx du Crépuscule.
P.S : Il n'y aura pas forcément de suite à ceci, c'est selon vos avis.
Bonne Lecture (et le most, lisez ça avec une musique tragique qui fait peur ! Ca met dans le bain ! (signe distinctif d'un auteur qui écrit toujours en musique !))
L'ordre avait claqué dans l'air, perforant la peau fragile de la personne à qui il avait été adressé. Monsieur de Jarjayes jeta rageusement son épée dans l'herbe et foudroya son adversaire qui s'éloignait lentement, les épaules courbées par le désespoir.
"VOUS ÊTES UN INCAPABLE OSCAR ! hurla le vieil homme. ENCORE UNE ERREUR DE CE GENRE, ET JE VOUS DÉSHÉRITE !"
Et furieux, Monsieur de Jarjayes regagna à grand pas la demeure, laissant Oscar immobile face à la fontaine et à la honte.
André ramassa avec soin l'arme que son maitre avait abandonné au sol et la rangea dans son fourreau avant de s'approcher de l'adolescent aux cheveux dorés qui s'était figé dans sa contemplation de l'eau.
"Ca va Oscar ?" demanda-t-il avec douceur. Mais le jeune garçon s'abstint de lui répondre et partit en direction des écuries. André soupira et rentra à son tour dans la demeure pour rapporter l'épée à son propriétaire.
"Où est mon fils ? aboya Monsieur de Jarjayes tandis qu'il se mettait à table aux côtés de sa docile épouse. Grand-Mère, qui apportait les plats qu'elle avait passé des heures à concocter dans l'espoir d'adoucir l'humeur du maitre de maison, se mit à trembler.
-Euh...
-OU EST OSCAR ?" répéta durement Monsieur de Jarjayes.
-Il.. je.. Je n'en sais rien, Monsieur." répondit en bafouillant la respectable nourrice tout en tournant des yeux suppliants vers son petit fils qui venait d'entrer dans la pièce. André n'eut pas besoin d'explications pour comprendre la situation. Il lui avait suffit de jeter un regard sur la place vide qu'Oscar aurait du occuper en cet instant. Il se mordit la lèvre.
"Comment ça vous n'en savez rien ? tempêta Monsieur de Jarjayes. Il vient de sonner sept heures pile et Oscar n'est pas présent à table ? AH ! Il se permet ainsi de se moquer du monde ? Hé bien il verra ce qu'il lui en coûte !
-Mon ami... supplia Madame de Jarjayes en pâlissant.
-Taisez-vous ! ordonna le vieux soldat avec un regard noir vers sa jolie épouse. Grand-Mère, servez-nous de ce que vous avez préparé. Nous n'attendrons pas une minute de plus cet insolent."
Et la pauvre femme du s'exécuter en silence, le coeur lourd à l'idée du nouveau châtiment qui attendait sa petite chérie dès que cette dernière rentrerait. Elle soupira en songeant que dans d'autres familles on se serait inquiété de son retard, car peut-être lui était-il arrivé quelque chose, alors que dans celle-ci on s'inquiétait surtout de ce qui allait lui arriver quand elle serait de retour.
Oscar essuya d'un geste rapide les larmes qui avaient coulé de ses yeux, et mettant pied à terre, elle entraina son cheval vers les écuries. Elle vit alors André qui venait en courant à sa rencontre, l'air affolé.
"Oscar tu es en retard, dépêche toi, vite !
-Quoi ? Mais je croyais que...
-Chut ne perds pas de temps ! Donne-moi les rênes, je vais mener ton cheval à l'écurie, file vite à la salle à manger. Ton père est en colère !" Oscar blêmit et sans prendre le temps de remercier son ami, elle grimpa quatre à quatre les marches du perron, lui abandonnant son étalon.
Une pièce sombre. Dehors la nuit était tombée et les oiseaux ne chantaient plus. Un lit, une armoire, une commode et deux chaises meublaient la pièce. Au pied du lit à baldaquin, une malheureuse créature était affalée, la tête appuyée contre le panneau de bois.
André, un chandelier dans la main et la veste gonflée par un paquet qu'il y avait dissimulé, se faufila hors de sa chambre et longea en silence le couloir. Il était presque arrivé à destination quand une silhouette apparue en haut des escaliers. Le jeune adolescent failli en mourir de frayeur, le fantôme de son maitre le hantant constamment. Mais heureusement pour lui, c'était sa chère grand-mère qui montait se coucher. Quand elle aperçu André, elle vint aussitôt vers lui et remarquant la forme qui dépassait de sa tunique, elle eut un maigre sourire dans sa face fatiguée par une existence laborieuse.
"C'est bien mon garçon... Fais bien attention surtout, ne te fais pas remarquer !" murmura-t-elle, les yeux pleins de larmes. André opina de la tête ayant compris que sa Grand-Mère avait deviné ses intentions.
"Oscar ?"
Le jeune homme après avoir déverouillé la porte grâce à un double qu'il avait faire en catimini quelques semaines plus tôt, entra discrètement dans la chambre silencieuse. Il referma avec soin la porte derrière lui et leva son chandelier pour faire un rapide tour du regard. Mais ce n'est qu'en baissant les yeux qu'il aperçu son amie. Elle lui tournait le dos, assise au pied de son lit, et ne réagit pas à son appel. S'accroupissant auprès d'elle, il posa une main réconfortante sur son épaule.
"Oscar, n'ai pas peur, c'est moi, André..." La jeune adolescente releva alors tout doucement la tête et dévisagea "son frère". André constata avec inquiétude qu'elle avait de plus en plus mauvaise mine. Ses yeux étaient rouges et gonflés, tandis que le reste de sa figure était livide.
"Il t'as encore fait mal ?"
Oscar fit lentement "oui" de la tête. André extirpa alors le paquet de sa veste, et avec beaucoup de délicatesse, aide Oscar a s'asseoir sur son lit. Puis, avec l'habitude de ces derniers mois, il ouvrit doucement la chemise rougie de la jeune fille et la lui enleva. Comme il le craignait, son dos était marqué à vif par le passage du fouet. Seule là, où les bandes qui étouffait la féminité d'Oscar étaient serrées, la peau avait été épargnée par les blessures sanguinolentes que lui infligeait semaine après semaine son paternel. André défit le paquet qu'il avait emmené avec lui et en sortit un flacon qui contenait une huile pour cicatriser et apaiser le corps déchiré de la jeune adolescente. Et tout en lui prodiguant ses soins, il lui murmurait de douces paroles pour calmer ce coeur qu'il devinait affolé.
"Ne t'inquiète pas, lui répétait-il inlassablement, ça va aller mieux, tu verras... Il faut que tu te repose... Je suis là pour toi, et si jamais tu as besoin de quoi que ce soit, tu ne dois pas hésiter..."
Oscar le coupa soudain.
"Mon père a décidé que je devais rentrer au service de la future dauphine de France. C'est pour cela qu'il se fâche. Parce-que je ne suis pas à la hauteur. Et que je ne le serais jamais.
-Ton père se trompe Oscar. Tu es capable de beaucoup de choses que peu de gens peuvent. Mais ton père a tendance à oublier que tu reste, quoi qu'il se dise, une fille et bientôt une femme.
-André... Je hais mon père.
-...Oscar...
-Je le hais pour ce qu'il essaye de tracer dans mon corps, pour ce qu'il essaye à tout prix de me faire devenir ! André, je l'ai décidé... Je me vengerais !"
André cessa brusquement de masser le dos d'Oscar. Cette derniere venait de se retourner vers lui, la folie brûlant dans ses yeux.
"Il veut que je sois un homme ? Je le serais ! Mais jour après jour je saurais trouver les forces pour un jour, l'écraser, le mépriser, comme il me piétine et me maudit !
-Oscar.. Calme toi !
-Non, André non, je te le jure, à toi qui sait tout de moi... Je te le jure, je me vengerais ! Un jour je serais grand et fort, innébranlable, et je l'aurais ! Ahaha, je le briserais ! Et alors il se rappellera à son tour de la malheureuse créature qu'il a un jour écrasé au creux de sa main !"
André emprisonna les poignets d'Oscar dans ses mains. La jeune fille s'était mise à faire de grands gestes et sa bouche s'était tordue en une grimace de démence. Elle était à nouveau en proie à une crise d'hystérie et s'était mise à crier des imprécations dépourvues de sens. André resserra fermement sa prise.
Oscar tenta de se débattre tout en riant durement.
"ARRÊTE !" lui ordonna avec autorité le jeune homme. La jeune fille cessa subitement de rire et presque aussitôt des larmes envahirent ses beaux yeux d'azur.
"Par...pardonnes moi hoqueta-t-elle entre deux sanglots. Pardonne-moi André...Je je.. je n'en peux... plus... Jour après jour, il... il .. m'en demande plus... Je... n'ai droit à aucune fai..blesse... Oh André... Ne me... laisse pas !
-Non je ne te laisse pas Oscar. répondit aussitôt André avec sincérité. Je resterais toujours là pour toi, Oscar ! Je sais que ton père t'en demande trop. Au-delà de tes forces. Alors à présent tu dois dormir... Il te faut du repos..."
La jeune femme s'allongea docilement sur son lit tandis qu'André rempactait le tissu et les médecines qu'il avait utilisé. Mais alors qu'il allait se lever et sortir de la chambre, Oscar l'attrapa par le bras et lui jeta un regard suppliant.
"Ne me laisse pas André !
-Non Oscar, je te l'ai promis, mais...
-Reste ici André ! Je t'en prie ! Ne me laisse pas seule, j'ai... j'ai..."
Oscar n'arrivait pas à dire le mot "peur".
Dans toute sa fierté martyrisée par son père, il lui restait encore un lambeau d'orgueil qui lui interdisait de prononcer l'existence d'un tel sentiment. Cependant André n'avait pas besoin de l'entendre dire pour comprendre ce que ressentait la jeune femme, et reposant son paquet au sol, il souleva la couverture et vint en silence se glisser dans le lit. Il encourait de gros risque en faisant cela, mais quelle importance par rapport à la détresse d'Oscar ? S'il l'abandonnait, elle ne tarderait pas à devenir complétement névrosée... folle...
Il s'installa donc au près d'elle. Aussitôt Oscar se colla à lui et enfoui son nez dans sa gorge.
Le parfum du corps d'André, le seul qui l'apaisait vraiment... Elle se recroquevilla contre son corps chaud et rassurant. Le jeune homme tenta tant bien que mal d'étouffer le brasier de sentiments qui s'était brutalement mis à tambouriner dans son coeur, brûlant son esprit, et referma ses bras sur le corps fragile et tremblant d'Oscar.
"Je veille sur toi..." murmura-t-il à la jeune fille avant de fermer les yeux, tentant de maîtriser les émotions puissantes qui s'étaient emparées de lui...
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