Version André Grandier
Le dialogue est le transcript de celui de l'animé.
Le choix d’André
« Messieurs en ces heures graves, j’ai un terrible aveu à vous faire. Je sais quels sentiments vous animent ) l’égard des autres troupes de sa majesté et je les comprends. Mais j’ai reçu l’ordre ce matin même de me joindre avec vous aux régiments stationnés au champs d mars et à cela je ne peux m’y résoudre. Je suis indigne de vous commander.
- je vous en prie Colonel ne vous interrompez pas pour moi.
- je suis indigne de vous commander parce que je sais que jamais je ne vous dirais de tirer. Jamais je ne pourrais donner un autre aussi contraire à mes idées et aux vôtres, je le sais, j’ai trahi ce que à quoi j’ai toujours cru. Mais l’aveu que j’ai à vous faire, est plus étonnant encore, il est temps que vous le sachiez. Cet habit que je porte n’est pas celui de ma condition. Les hasards de la vie ont fait messieurs que vous êtes commandés par une femme…. Oui une femme qu’un étrange destin à placer à cent lieux de sa nature dans un univers où tout lui était étranger et auquel j’ai du me plier au delà de mes forces. J’ai longtemps cru qu’il en serait ainsi, malgré les bourrasques et les tempêtes et que jusqu’à mon dernier soupir je me verrais obligée de jouer cette pesante comédie. Or je me trompais messieurs, ce que je prenais pour un devoir absolu n’était qu’une de ces illusions qui nous tenait à tous lieu de règle. Mais voilà le beau rêve est fini, le roi nous a abandonnés et devant vous, je remets mon destin entre les mains de celui que j’ai toujours aimé André Grandier.
- Oscar ! »
Oscar se leva, pivota légèrement afin de se retrouver en face de André et plongeant ses yeux dans les siens prononça ces mots :
« André, c’est à toi maintenant de décider de mon destin. Quelle que soit ta décision, je te suivrai où tu voudras »
Un rire s’éleva dans la pièce :
« Et bien les amis, pour une surprise c’en est une. Je n’en suis pas encore revenu. Dire que nous étions commandé par une femme et qu’on s’en était jamais douté…..ceci dit je ne vois pas quelle différence ça peut faire. Vous êtes notre chef et vous devez le rester. Nous avons plus que jamais besoin de vous car le peuple de Paris a besoin de notre appui. Notre choix est fait depuis longtemps, nous sommes du parti de la justice et de la liberté, tout comme vous Colonel et votre devoir est de rester à votre poste »
Surprise par les paroles d’Alain, Oscar, attendit la réponse d’André :
« André ? »
äää
Dans un cimetière de Normandie….
« Grand-père, grand-père !
-Oui, mon petit Pierre ?
-Dis Grand-père, qui c’est le monsieur là bas qui pleure ?
-Ah mon enfant, c’est une terrible histoire, que celle de cet homme.
-Raconte, raconte-moi Grand père ! »
äää
L’homme fixait la tombe, mais il ne pouvait la voir. Elle avait perdu son ultime combat, celui contre la maladie. Ils avaient gagné 6 mois de bonheur, une presque éternité pour 2 condamnés comme eux. Ils avaient fui la révolution, ils s’étaient protégés du chaos qui secouait la France mais de la maladie, ils n’avaient pu s’échapper. Le mal avait continué sa lente mais certaine progression, lui rongeant les poumons chaque jour un peu plus.
Lorsque Oscar avait remis son destin entre ses mains, André, malgré les supplications des hommes de la troupe, avait décidé qu’ils méritaient, elle comme lui, un peu de bonheur, qu’il se devait d’être égoïste, qu’il devait la protéger.
Les hommes du régiment avaient accepté la décision d’André et leur avaient souhaité le bonheur absolu.
Ils avaient fait route vers la Normandie, là où les troubles étaient les moins forts.
15 jours après leur installation dans une petite bâtisse cachée en lisière de la forêt, André perdait totalement et irrémédiablement la vue. Il avait perçu la souffrance d’Oscar, alors il lui avait expliqué qu’il n’avait jamais été plus heureux de toute sa vie. Elle était là, avec lui, pour lui, elle l’aimait et c’était tout ce qui comptait. Certes sa cécité ne lui donnait plus le loisir de contempler sa beauté, mais son image et tous les moments qu’ils avaient traversés ensembles, étaient gravés dans son esprit. Tout y était clair. Peu à peu il percevait les sons avec plus d’intensité, son ouie se développait et c’est ainsi qu’il avait fini par la confronter sur cette toux récurrente. Elle avait voulu le rassurer, le bon docteur Lassonne lui avait assuré qu’ avec du repos, loin du tumulte, elle irait mieux, elle avait une chance de vaincre son mal. Il aurait aimé la croire, mais il savait au son de sa voix qu’il était déjà trop tard.
Presque à la date de son anniversaire elle s’était éteinte, doucement. Les quintes qui la secouaient et la déchiraient quelques jours plus tôt, avaient disparues, alors elle avait sombré en paix. Quand sa main s’était détachée de la sienne, André avait hurlé, jamais sa peine n’avait été aussi violente, aussi douloureuse. Il aurait donné sa vie pour elle, il aurait échangé sa place pour elle, mais il avait été impuissant.
André dans un dernier élan de courage avait réussi à alerter ses amis. Alain, Bernard, Rosalie et quelques hommes de la troupe avaient fait le voyage de paris jusqu’au petit village de Pont l’Evêque.
Alain lui avait raconté quel sort le père d’Oscar, le général et sa famille, avaient subi. La colère du peuple avait été effroyable et encore aujourd’hui le peuple grondait. André fut heureux de penser que Oscar avait été épargnée de cette nouvelle. Aurait elle supporté la disgrâce et la mort des siens ? Elle avait tant souffert tout au long d sa vie.
Rosalie et Bernard avaient réglé les détails des funérailles, car André ne s’en était pas senti capable. L’ultime adieu à la belle, avait été sobre mais noble. Quelques personnes du village étaient venues saluer celle qui par sa gentillesse et sa douceur les avait conquis.
Maintenant André se tenait devant cette tombe qu’il ne pouvait qu’imaginer quand la voix d’Oscar s’éleva :
« André ? »
äää

« Il a raison Oscar, tu dois continuer à nous commander. »
Les yeux d’Oscar s’agrandir, déception, surprise ou consentement, il n’aurait bientôt plus le temps de le savoir car en acceptant de livrer ce combat, il venait de seller leur tragique destin. Devant l’engouement de la troupe et désireux de défendre la liberté, il n’avait pas pris le temps d’imaginer ce que la vie aurait pu être si ils avaient fui Paris.
FIN |