Auteur : illyadane Hits : 2179
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Illyadane s'était évaporée d'excess, sans adieu...
La voilà momentanément de retour, avec un nouvel univers, un nouveau style, de nouvelles idées, et beaucoup moins de temps pour écrire.
J'éspère cependant aiguiser votre curiosité avec ce texte tout nouveau... N'hésitez pas à donner votre avis, grâce aux petites reviews !
Et peut-être un jour verrez-vous réapparaître mes premiers fanfictions... Qui sait ? Tout est possible dans le monde d'Illyadane, Fée de la Poisse.



Chapitre 1 : La chambre d'Oscar, lieu de tous les désirs quand on crève de froid dehors.



Le vent soufflait lugubrement dans les branches des arbres du parc et faisait gémir les troncs centenaires. La nuit était noire comme un four et l'air glacial. On ne voyait même pas la lune.
Grand-Mère frissonna et réanima le feu qui se mourrait dans la cheminée. Malgré tous ses soins acharnés, la demeure des Jarjayes était victime de courants d'air et les pièces perdaient rapidement leur chaleur. Aussi veillait-elle constamment à ce que le feu danse toujours dans l'âtre et que les chambres de ses maîtres soient délicieusement tièdes.
Une petite pendule en bois claire sonna neuf heures. Grand-Mère poussa un soupir tout en ramassant soigneusement les petites braises échappées de l'âtre. Il se faisait tard et Oscar n'était pas encore rentrée de Versailles. Pour quelle raison, bon dieu, n'était-elle toujours pas là ?! Un sapin tout proche d'une des fenêtres de la chambre fut poussé par le vent et une branche glissa contre la vitre dans un frottement crissant. Grand-Mère sursauta, la peau hérissée par ce bruit hideux et inhabituel. Oh qu'elle détestait ces longues nuits froides et venteuses où toutes les vieilles et noires légendes semblaient prendre vie ! Et Oscar qui n'était pas rentrée... Qui sait ce qui pouvait lui arriver sur les routes gelées et sombres qui reliaient Versailles à la Demeure des Jarjayes...? Il fallait traverser la forêt où cents brigands et loups affamés pouvaient être à l'affût, prêt à égorger le premier venu... "Oh mon ange, mon Oscar ! Je t'en prie, rentres vite ! Il fait si froid dehors..." Et tout en adressant une prière muette au miroir qu'elle venait d'essuyer, Grand-Mère songeait combien la tâche d'André était importante : la vie d'Oscar était sa responsabilité. Il arrivait quoi que ce soit à l'héritier des Jarjayes, André était mort.

Monsieur de Jarjayes poussa un soupir impatient et chassa une poussière de sa manche. Sa charmante épouse s'enfonça un peu plus dans son fauteuil, apparemment absorbée par sa broderie. Il s'agissait d'un long ouvrage représentant une licorne et des fées encadrées d'entrelacs et Madame de Jarjayes y travaillait depuis plusieurs mois. Il semblait donc impensable de la distraire présentement. Et pourtant Monsieur de Jarjayes brûlait d'envie de briser le silence qui composait de plus en plus souvent leur soirées, et de lui exposer ses mécontentements. Il ignorait que c'était justement pour le dissuader de l'importuner avec toutes ses râleries que Madame de Jarjayes avait opté pour le travail de couture. Ainsi donc le vieil homme se mordait la langue et étouffait dans son esprit les milles et une pensées qui l'assaillaient. Et pour commencer, celle-ci :
Que diable faisait Oscar pour n'être toujours pas de retour de sa semaine à Versailles ? Elle savait pourtant que si son père lui avait mandé une semaine de congés c'était parce-qu'il s'en allait dans ses terres près d'Arras et qu'il souhaitait que son héritier gère la demeure des Jarjayes et son domaine pendant ce temps Il fallait donc qu'Oscar rentre au plus vite !. De plus, avec ce temps maussade et sombre, il n'était pas question de laisser Grand-Mère et ses quelques domestiques seuls, en proie à l'inaction des inquiétudes hivernales. Il fallait donc un peu de vie à Jarjayes, et pour cela, quoi de mieux qu'Oscar et son fidèle André ? Par dessus le marché, un des amis de Monsieur de Jarjayes, très actif à Versailles, avait fait discrètement remarquer que le Colonel de la Garde Royale, Oscar de Jarjayes, semblait passablement fatigué ces derniers temps et son teint pâle qui n'y devait rien aux poudres et autres fards commençaient à inquiéter sa majesté la reine... Aussi une petite semaine de congé ne pouvait mieux tomber ! Oscar avait exceptionnellement accepté sans rechigner mais Monsieur de Jarjayes n'était pas dupe. Il se doutait que si son fils n'avait pas fait d'histoire pour une fois qu'il lui proposait de se retirer un peu de Versailles c'est que la reine et son beau sourire était passé par là avant lui... Oscar ne refusait pas grand chose à la reine tant que cela ne pouvait pas nuire à cette dernière. Monsieur de Jarjayes le savait bien...
Mais en attendant il allait être neuf heures et demie et Oscar n'était toujours pas là ! Monsieur de Jarjayes émit un grognement sourd. Il partait demain avec sa douce, et Oscar se devait d'être présente et au courant de toutes les recommandations qu'il lui avait rédigé tout au long de la journée : une lettre de six feuillets attendaient sur le bureau d'Oscar, gorgée de toutes les explications concernant ses tâches durant l'absence du Maître Jarjayes ! Qui avait parlé de congés ???! Or Oscar n'avait pas lu cette lettre parce-qu'elle n'était pas là et ceci constituait déjà en deux considérations fâcheuses pour Monsieur de Jarjayes : son héritier ne serait jamais près, d'ici demain, à faire face à toutes les obligations que son paternel lui laissait.


"Oscar, ça va aller ? Il me semble que nous sommes presque arrivés.
-Il me semble aussi André... Oh il me tarde d'aller me coucher ! Cette nuit est glaciale et la journée fut longue... Oui bien trop longue... murmura sombrement Oscar tout en flattant l'encolure de son destrier. André chevauchait à ses côtés et scrutait les ténèbres qui avaient envahi la route et la forêt. On ne voyait rien à trois pas et le vent vicieux s'engouffrait entre les arbres et les rochers mais aussi sous les capes des deux cavaliers, léchant de son souffle les peaux frissonnantes de ses deux victimes déjà bien éreintées par leur semaine de travail.
"C'est une bonne chose tout compte fait, cette semaine de repos, Oscar ! s'exclama André qui cherchait ainsi à réchauffer un peu l'atmosphère, ou du moins, l'ambiance. Tu n'es pas d'accord ?" Mais tout ce qu'il obtint en guise de réponse fut un vague marmonnement indistinct, déjà emporté par le vent.
André, fut le troisième ce soir là, à pousser un soupir.
Oscar était morne depuis quelques temps et les rares sourires qui venaient éclairer son visage avaient quelque chose de faux, de forcé, de vide...
"Maudit Fersen qui a volé ta joie et ton enthousiasme... murmura André, le coeur lourd. Oh si tu savais Oscar comme j'aimerais pouvoir te faire rire et retrouver au fond de tes yeux cette lueur de bonheur..."

Les chevaux avaient accéléré l'allure, visiblement pressés, eux aussi, d'aller se mettre à l'abri.

La pluie se mit à tomber, fine et serrée, mouillant en quelques instants les cavaliers jusqu'aux os. Oscar lâcha un ou deux jurons qui traduisaient bien sa mauvaise humeur et lança son étalon au galop.
Au même instant quelque chose traversa la route avant de disparaître sous les sombres sapins. La jument d'André se cabra et il a fallu plus d'une minute pour que le jeune homme réussisse à la calmer. Une minute pas bien longue mais suffisante pour qu'Oscar revienne sur ses pas en maudissant les cieux qui semblaient déterminés à lui refaire le coup du déluge.
André, lui, était blafard et ses mains tremblaient.
"Dis moi Oscar, c'était quoi ça ???
-"Ca quoi" ?
-Hé bien.. .La chose blanche qui est passé juste avant ?! Ne me dis pas que tu ne l'as pas vu !" La voix d'André était angoissée. Oscar eut un petit rire moqueur.
"Un fantôme sans aucun doute, mon grand poltron ! Il a du perdre ses chaînes et le vent l'aura emporté... AHAHA !
-Arrêtes Oscar ! Ca n'est pas drôle ! Je ne plaisante pas avec cela tu sais...
-Peut-être, mais moi, plus ça va et plus je me sens noyée, alors si on pouvait attendre d'être arrivé au coin du feu dans mon bureau pour en parler, je serais sans doute plus d'humeur a écouter tes angoisses ! Viens maintenant, il est tard et Grand-Mère doit s'inquiéter !" Et c'est sur cet ordre qui n'autorisait aucune réplique qu'Oscar tapa du talon son étalon et partit à toute vitesse sur la route qui devait la ramener chez elle. Sur la route qui la menait à sa semaine de repos. Sur la route qui la menait à des événements imprévus et qui pouvaient bien avoir pour effet de bouleverser son existence...

A suivre ?
Review Il y a une rose qui pousse dans ton jardin


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