Oscar, Capitaine de la Garde royale de la dauphine Marie-Antoinette depuis peu, chevauchait en direction de sa demeure pour aller chercher son compagnon de toujours afin qu’il l’aide à surveiller les alentours de la salle de bal.
André ayant été très gravement malade, n’avait pu l’accompagner à Versailles pour ses débuts au sein de la Garde Royale. Des débuts plus que prometteur d’après les bruits de cours qui étaient parvenus jusqu’au domestique du château des Jarjayes.
André s’étant remis, il avait été décidé qu’il reprendrait du service auprès d’Oscar dès ce soir en l’accompagnant au bal qui avait lieu en l’honneur du mariage du Dauphin et de l’Archiduchesse Marie-Antoinette.
- André ! Tu es prêt ? Il faut y aller ! Dépêche-toi, paresseux, et ne me dis pas que tu n’as pas eu le temps de te reposer ces derniers temps ! ?
- Oscar ! Je suis prêt ! Nous pouvons y aller ! Mon cheval est scellé et je n’attendais que ton arrivé, ma chère, lui dit-il avec un sourire séducteur.
- Bien, inutile de nous attarder plus longtemps dans ce cas. Nous avons un devoir à accomplir et je n’aime pas être en retard, tu le sais bien pourtant !
- Excuse-moi de t’avoir fait attendre, Oscar. Mais Grand-Mère m’avait demandé un service et tu me connais, je n’ai pas pu lui refuser…
- Ce n’est rien, André… Mais il faut y aller ou nous serons vraiment en retard.
Ils arrivèrent au château et se dirigèrent vers la salle de bal…
- Ma très chère Oscar, toutes ces grandes dames te dévorent littéralement des yeux, tu fais l’unanimité de ces dames ! Quel succès ! Dit-il d’un ton moqueur.
- Ne dis pas de sottise et je ne suis pas ici par plaisir mais par devoir, je te le rappelle, lui dit l’intéressée d’un ton sec.
André ne comprenait pas le ton froid qu’Oscar avait utilisé pour lui parler. Ce qu’il ne savait pas, c’est que sa jeune amie avait d’autre chose en tête que ces histoires de courtisanes. L’objet de ses pensées n’était nullement l’une de ses dames de la cour mais bien son devoir de surveiller le bal et elle comptait bien s’acquitter de sa tâche le plus rapidement possible afin d’aller se reposer.
Elle ne dormait que très peu depuis la maladie de son ami. Elle l’avait veillé jours et nuits et si Grand-Mère ne lui avait pas rappelé quel était son devoir elle n’aurait jamais quitté la chambre de son compagnon, son frère, l’être qui lui était le plus cher au monde.
Bizarrement, elle n’arrivait pas à définir ses sentiments, elle savait qu’elle l’aimait mais c’était plus fort que l’amour fraternel. Pourtant, elle se refusait à appeler cela «Amour». Non, elle se le refusait catégoriquement car Oscar avait peur de ses sentiments… De ce que cela impliquait pour lui et pour elle.
André ne semblait pas voir dans quel tourment se débattait sa compagne. Lui qui était si clairvoyant à son égard autrefois, ne voit plus rien.
- Colonel Oscar ! Mais qui est ce charmant jeune homme qui vous accompagne ce soir ?
- Madame la Dauphine, il ne s’agit que d’André. Il est mon plus cher ami et le meilleur que je n’ai jamais eu. André est venu ce soir m’aider, à ma demande.
André s’inclina devant la Reine et ne semblait pas voir le regard insistant de celle-ci sur lui. En revanche, Oscar le remarqua et sans savoir pourquoi elle se sentit toute triste d’un coup. Pourquoi André regardait-il la Dauphine avec ses yeux là ? Des yeux qui désirent une femme… Certes, la Dauphine était très belle, Oscar ne pouvait le nier mais elle était appelée à devenir Reine et André n’était qu’un simple roturier. Et, il était avant tout son ami à elle… Et à personne d’autre !
- Veuillez-nous excuser, Votre Altesse mais nous devons reprendre notre ronde… André ? Tu rêves ! Il faut y aller… ! Tu m’écoutes ?
- Oui… oui… euh ! Oui, je viens tout de suite, Oscar.
Comme il est séduisant et galant, pensa Marie-Antoinette. Certes, il est roturier mais il à une allure des plus noble… Oui, cet André Grandier est vraiment un bel homme et je crois que je viens d’avoir un coup de foudre pour lui, se dit-elle en elle-même.
De son côté, André trouvait la Dauphine tout à fait charmante, quoiqu’un peu futile et naïve, mais cela n’enlevait rien à son charme.
Oscar avait bien vu son regard et ne le supportait pas… ! Sans savoir pourquoi d’ailleurs !!
Sa réaction… ? Était-ce de la jalousie ? Oui, elle était jalouse de l’attention qu’André prêtait à une autre femme. Autrefois, il n’y avait qu’elle pour lui et maintenant il faisait comme si elle n’était plus et cela la rendait horriblement malheureuse qu’il la délaisse pour une autre qu’il n’aurait jamais… Et même s'il l’avait, il en souffrirait et Oscar n’y survivrait pas. Elle aimait André d’amour. Maintenant, elle en était sûre et elle ferait tout pour le lui prouver et pour le garder auprès d’elle pour toujours. S’il la quittait, elle ne pourrait le supporter, cela, elle en était sûre…
A SUIVRE.... |