Pourquoi avoir fait cela Oscar. Pourquoi pareil geste contre cet oeil qui s'est éteint pour toi. Dont j'ai sacrifié la lumière afin que la tienne me revienne ...Il me causait tant de tourment déjà...
Contre cet oeil mort sur lequel j'ai rêvé mille baisers de toi... mille caresses, tu n'y as posé qu'une main guidée par la colère. Me causant mille souffrances, mille morts. Lacérant mon âme par ce geste injuste. Car malgré la douleur physique c'est en elle que le supplice fut le plus fort. Cette souffrance de constater ce mépris face à ma détresse ...Ton indifférence. Toi... Que j'aime tant. Et cette douleur... si profonde qu'elle me brûlait, m'emportant dans cette tourmente, me ravageant tel un volcan, embrasant cet amour inavouable et le teintant de rage... De cette rage du désespoir contre la passion indomptable qui me consume. Contre mes espoirs vains et de ces mots qui brûlent mes lèvres à chaque instant près de toi. Mots que j'avais envie de hurler mais que j'emmurais dans un silence qui me meurtrissait d'avantage...toujours plus...me menant inexorablement vers cet abîme ou j'ai sombré.
Où j'ai failli t'emmener avec moi.
Pour que tu ne me brises plus j'ai retenu tes mains cruelles, tes coups, te rapprochant de moi. De moi dont tu avais libéré le fauve ...Oscar...Ton parfum si doux qui m'emplissait... tes yeux si bleus ou je vis la colère s'effacer sous la crainte. Et tes lèvres qui ne furent jamais si près des miennes ...jamais si près.
Comme j'aimerais trouver les mots pour décrire ce sentiment terrible et unique qui m'envahit lorsque je captais ce souffle. Ton souffle. Celui pour lequel je vivais depuis si longtemps. Le meurtrissant de mes lèvres, le dégustant. Le laissant m'envahir alors qu'il détruisait tout ce qui me restait de raison ...Cette raison fragile que j'ai passé ma vie a soigner, pris de crainte de la voir succomber à cet amour qui grandissait chaque jour d'avantage. Chaque jour un peu plus ...Un peu trop...
J'ai cédé...
Comme tu m'enivrais Oscar. La chaleur de ta peau réchauffant la froideur de ma vie, ta froideur. Celle dont tu m'accordais autrefois l'infime étincelle par tes regards. Celle auquel ton indifférence me prive aujourd'hui et qui me réchauffait. Qui me redonnait vie.
Et j'en ai désiré encore plus...
Je sens encore l'empreinte de ton corps contre le mien. Je me réveille la nuit avec son spectre qui me caresse... J'ai tant prié le ciel afin qu'il m'accorde d'en découvrir la douceur, la goûter, m'enivrer de son odeur. Ce même corps que je souhaitais tant admirer avant que la lumière ne me quitte. J’étais près à me damner pour cette vision, sachant que cette image serait mon ultime réconfort dans ces ténèbres qui me guettent. Me prouvant que je n'avais pas perdu ma vie, mon âme, à aimer une chimère. Mais bel et bien une femme...Magnifique...
Comme le désir fut fort lorsque je vis enfin cette peau blanche, interdite, que j'ai tant imaginé en rêve. M'emplissant de cette envie folle de te faire femme même contre ton gré. De me perdre en toi un peu plus. Car je le suis déjà Oscar ...perdu. Puis j'ai vu tes yeux, j'ai entendu ta supplique. Cette peur et cette douleur dans ton regard ...celle que j'ai toujours voulu ne jamais apercevoir dans l'eau de tes yeux... Cette lueur, c'est moi qui l'y ai semé. C'est ma passion et mon désespoir qui l’ont fait éclore.
Dans tes yeux...
Mon désir s’est écrasé contre cette falaise d'azur, me brisant à l'instant comme je savais que je t'avais brisée, rompant le sceau du silence. Et enfin j'ai pu le dire... J'ai pu te confier cet amour pour toi qui me brûle depuis tant d'année, me libérant ainsi de ce tourment afin qu'un autre prenne sa place ...celui de t'avoir blessée. Celui de t'avoir perdue, à jamais....
Alors que je t'ai recouverte de ce drap blanc, tel un pur linceul posé sur cette confiance que j'ai tuée, sur cet amour qui ne naîtra jamais... Comme j'aurai voulu que mon oeil s'éteigne à cet instant... soufflé par ta douleur ...par la mienne. Mais je n'ai pas eu cette faveur...
Me pardonneras-tu Oscar. Moi qui suis soudainement devenu ton bourreau. Je remercie encore le ciel d'avoir retrouvé une infime partie de raison dans l'océan de ma folie. Arrêtant ma main et ce corps qui ne m'obéissaient plus. Étouffant à nouveau ce désir brûlant. Ne laissant que cet immense amour pour toi...
Comme je t'aime...
Mais j'ai le plus grand des aveux à te faire même si tu ne liras jamais cette page. Cet aveu que je dois écrire car il me ronge encore plus que tout. Me tourmentant davantage. Me faisant sentir si vil. Mais si en vie...
Je ne peux regretter Oscar... Je tente de m'en convaincre mais ne le peux. T'avoir sentie si près de moi... avoir enfin goûté tes lèvres. Senti mon corps sur le tien. Malgré toute la douleur que ce souvenir me cause, je le chérie. Il me berce la nuit et le jour. M'enivrant de ta douceur alors que tu es désormais si dure avec moi... si loin. Même si pour jouir parfaitement de ce souvenir j'en change lâchement la fin. Et que dans cette fin illusoire tu réponds enfin à mes caresses...
Je vis encore sur un mirage... De ces rêves fous que l'on sait impossible. De ses mensonges qui adoucissent nos vies. Comme je le fis la mienne durant....
Mais là n'est pas mon seul aveu.... Parfois ... Parfois dans cette folie qui m'habite encore et qui me laisse empli de honte. Parfois, je regrette... Oui... Mais pas cet acte que j'ai commis. Non pas lui. Mais celui qui jamais ne fut. Cet acte qui nous aurait anéanti tous deux mais qui t'aurais fait mienne pour une ultime fois. Te soumettant à mon désir comme je te fus soumis toute ma vie. Comme je le suis encore. Oui... Parfois je regrette de m'être arrêté, de ne pas avoir su continuer...
Je ne me reconnais plus Oscar. Je me hais. Je crois que je ne suis plus. Je suis mort cette nuit là. Pardonne- moi Oscar.
Pardonne-moi...
Note de l'autrice.
Merci à Rozam pour la révision de cette fic et ses encouragements. Je te dédie donc cette première fic ma belle. On t'embrasse tout les quatres! |