Ce soir, sans trop savoir pourquoi, j'ai un léger coup de blues...Et j'ai repensé à une phrase du Petit Prince :"C'est tellement mystérieux, le pays des larmes !". Et toujours sans raison particulière, j'ai eu envie d'écrire une fic qui me mènera je ne sais où, mais bon, l'envie est là, profitons-en et battons le fer tant qu'il est chaud !...Je ne sais même pas si cette fic sera longue ou courte...Peut-être moyennement longue, ou moyennement courte, selon la manière dont on voit les choses. Et puis j'avais envie de changer un petit peu de "Hommage" (rassurez-vous, la suite c'est pour bientôt !). Bref...bonne lecture, j'espère de tout coeur que ça vous plaira et laissez-moi des reviews si le coeur vous en dit (j'avoue que le peu d'avis sur Hommage me chagrine quelque peu...snif). Arf, voilà le coup de blues qui revient ! Le sourire aussi, par-contre, c'est bon signe !Mais je parle, je parle, et l'histoire ça vient ? me direz-vous...Oui, oui, ça vient, tout de suite ! Ladies and gentlemen, veuillez remonter le dossier de vos sièges, attacher vos ceintures et éteindre vos cigarrettes, décollage imminent ! Nous vous souhaitons un agréable vol en notre compagnie......Bip, erreur ! Je vous souhaite une très bonne lecture, et maintenant, place à l'histoire ! (enfin....). Petite remarque : je ne tiens pas compte ici de la cécité d'André, ni de la tuberculose d'Oscar (eh oui, que voulez-vous, quand l'espoir me tient).
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13 juillet 1789. Une date terrible, terrifiante, déchirante pour Oscar. Au chevet de son frère, de son ami, de son unique véritable amour, Oscar pleurait. Sans bruit. Des larmes silencieuses, et pourtant si bruyantes. Tant de choses couraient au sein de ces larmes. Roulant sur les joues de la jeune femme, elles formaient des fleuves salés de tristesse infinie, de chagrin incommensurable, de culpabilité inouïe. Car si André était là, étendu, respirant difficielment, presque agonisant, sous ses yeux, c'était bel et bien de sa faute, à elle, Oscar de Jarjayes. Au plus profond de son être, une tempête se déchaînait. D'amour, de colère, de haine, de peur, d'espoir, surtout. Espoir ! Espoir ! Ce mot résonnait dans sa tête et dans son coeur, il martelait chaque parcelle de son âme pour que jamais elle ne l'oublie. L'espoir ! Il l'avait toujours incarné. Sous toutes ses formes, même sous celle d'un espoir désespéré. Elle sentit une main venir cueillir ses larmes, une main douce, ferme, rassurante. La main d'André. Elle ferma les yeux sous ce contact léger, et appuya son visage contre cette main de façon à la sentir pleinement contre sa joue.
"Oscar...N'aie pas peur mon amour...Je ne te quitte pas...
_André...je ne peux pas supporter l'idée de te perdre...Je t'en supplie, tiens bon...Ne me laisse pas seule dans ce monde de fureur et de sang. Montre-moi encore combien ton courage est exceptionnel...Laisse-moi encore me perdre dans tes yeux...C'est dans ton livre, dans l'histoire que tu nous écris, c'est avec toi que je souhaite vivre. Si tu me quittes, André, je te suivrai...jusqu'au bout de la mort."
André sourit, mais son sourire disparut tout aussitôt dans une grimace de douleur fulgurante. Cette balle qui le brûlait au fond de lui-même serait-elle plus forte que son amour pour Oscar. Une si petite chose était-elle donc capable d'anéantir des années et d'années de souffrance mêlées d'espérance ? Non, il ne pouvait y croire, pas maintenant ! Plus maintenant. Il tendit la main vers son amour, qui la prit dans les siennes, la caressant avec douceur. Les larmes silencieuses s'écoulaient toujours le long de son visage, perles amères, tandis que ses yeux saphirs étincelaient de mille étoiles liquides.
"Il n'est pas question de mort, Oscar, mais de vie et d'amour. Notre vie, notre amour. Je te suivrai. Je vais me battre pour vivre, Oscar ! Je te le jure. Tant que tu ne perdras pas espoir, je vivrai.
_Nous sommes libres, désormais, André. Sens-tu ce vent d'espoir qui se lève sur nos âmes, mon amour ? Il me murmure que je n'ai pas d'autre choix que toi, pour me tenir en équilibre sur le fil de l'existence. Il ne fait beau que sur ta rive...Je ne te quitte pas. Je veux te suivre pour ne pas vivre en pleine nuit, dans l'obscurité sans fin de ton absence.
_Je n'ai pas d'autre loi que toi. Pas d'autre voie, ni d'autres vivres. Tu es la croix que je porte, mais je la porte pour survivre, et non pour te quitter...Je reste ici.
_Je t'aime...Je t'aime, André."
Oscar se pencha sur lui, et posa ses lèvres sur les siennes. Peu lui importait de savoir que toute une assemblée d'êtres humains les regardaient, en proie à une compassion sans bornes. Il n'y avait plus qu'eux deux qui comptaient. Non, eux trois. Elle, lui, et l'espoir. |