Fic Dédiée à Libe
Prologue
André, Nous irons par monts et par vaux où bon te semblera. Nous aurons des moments de peine et des moments de joie. Nous nous aimerons comme personne ne s'est jamais aimé. Nous serons heureux. Toi et moi, rien que nous deux! Nous serons libres, libres de nous aimer et tu découvriras, alors, tous les trésors d'amour que j'ai pour toi.
Chapitre 1
13 Juillet 1790
Le soleil se leva doucement sur le château des Jarjayes. Tout était calme. Les oiseaux dormaient sur les arbres du jardin. La rosée du matin s'était déposée sur l'herbe. La demeure n'aurait pu être plus silencieuse. Les résidents voyageaient encore dans leurs rêves. Dans une des chambres, les rayons lumineux vinrent caresser le beau visage d'une jeune femme. Elle fut réveillée par la douce chaleur du soleil. En s'étirant un peu, elle entrouvrit ses beaux yeux azur. Elle aperçut le ciel bleu à travers la fenêtre. La journée s'annonçait resplendissante. Tandis qu'elle s'éveillait doucement, elle sentit, tout d'un coup, un bras enlacer sa taille. Elle fit, alors, un merveilleux sourire et tourna son visage: l'homme de sa vie dormait auprès d'elle sereinement. En se retournant, il avait retrouvé instinctivement son adorée pour la garder auprès de lui. Oscar l'admira avec plaisir. Ses cheveux bruns courts s'étalaient sur l'oreiller. Son beau visage lui faisait penser à un ange. Ses lèvres délicieuses la tentaient dangereusement. Son torse musclé en aurait fait rêver plus d'une. Son corps parfait semblait être fait pour l'amour. Dire qu'elle aurait pu ne jamais se rendre compte de son amour pour lui. Parfois, le bonheur, qu'elle vivait avec lui, lui paraissait n'être qu'un rêve. Elle remerciait chaque jour Dieu d'avoir mis fin à son aveuglement. Oscar l'observa pendant un long moment puis elle s'approcha doucement de lui. Ses lèvres étaient trop irrésistibles pour qu'elle se retienne. La jeune femme posa ses lèvres contre les siennes. André ne tarda pas à lui répondre quelques secondes plus tard. Progressivement, le baiser devint plus passionné. Le jeune homme se mit sur sa compagne et approfondit leur baiser. Oscar serra sa taille pour mieux sentir sa peau contre la sienne. Quand le baiser prit fin, ils se sourirent.
O: Bonjour, mon amour.
A: Bonjour, mon coeur.
O: Tu as bien dormi?
A: Après la nuit qu'on a passé, le sommeil me fut profitable, en effet. Sourit-il, amusé
Oscar éclata de rire et lui vola un doux baiser. Puis, André s'allongea à ses côtés et elle se blottit contre lui. Il l'enlaça tendrement.
A: Et toi? Tu as bien dormi?
O: J'ai un peu mal à la tête.
A: .... Je vois. Une petite gueule de bois, je présume. Sourit-il
O: En effet, je crois que j'ai un peu trop bu, hier soir. Avoua-t-elle
A: Je confirme. Tu étais légèrement joyeuse. Rit-il
O: Oh! Il fallait fêter notre premier anniversaire dignement.
A: Mais c'est ce que nous avons fait en rentrant ici.
O: .... Je sais. Sourit-elle avec un air coquin.
Ils s'embrassèrent tendrement.
O: Tu te rends compte? Cela fait déjà un an que nous sommes ensemble.
A: Le temps passe vite. J'ai l'impression que c'était hier que nous découvrions notre amour.
O: ..... Oui. J'ai la même impression, parfois. Dit-elle, nostalgique
A: ....... Tu crois que nous avons dormi longtemps?
O: Je ne pense pas. Le soleil vient de se lever.
A: ..... Je suis rassuré.
O: Pourquoi?
A: Je n'aime pas me lever quand il est midi. Rit-il
O: Moi non plus. Sourit-elle
A: .... Dis-moi. Que veux-tu faire aujourd'hui?
O: Je ne sais pas ..... On décidera plus tard. Je suis bien dans tes bras. Dit-elle en se collant plus contre lui.
Oscar embrassa son cou avec amour puis André lui vola un doux baiser. La jeune femme glissa sur lui sensuellement pour approfondir le baiser. Elle laissa ses mains s'égarer sur son torse. Le jeune homme gémit de plaisir. Puis, sa bien-aimée descendit ses lèvres sur son buste pour le recouvrir de baisers espiègles. Sachant comment ce câlin allait finir, André l'arrêta.
A: Je suis désolé, mon coeur. Mais il vaut mieux en rester là.
O: Pourquoi? Je t'ai épuisé, hier? Sourit-elle, amusée
A: Non. Mais si nous commençons, nous en aurons pour des heures.
O: Et ça t'incommode, mon amour? demanda-t-elle avant de reprendre possession de ses lèvres.
A: .... Il faut que je me prépare.
O: Te préparer? Pourquoi?
A: J'ai promis à Grand-mère que j'irai au marché avec elle. Il faut que je sois prêt à temps si je ne veux pas qu'elle me donne un coup de louche.
O: Oh! N'y va pas, mon André.
A: Pourquoi?
O: Je te veux tout à moi, aujourd'hui. Reste ici. Nous sommes si bien.
Comme pour le retenir, Oscar se fit plus lourde sur lui et elle embrassa son cou pour essayer de le convaincre. André sourit, flatté de voir que sa dulcinée voulait qu'il reste.
A: Ma chérie, je ne pars que pour une heure ou deux.
O: C'est déjà trop long. Se plaint-elle, capricieuse
A: Ne fais pas l'enfant. Rit-il
O: Mais j'avais des projets pour nous. Dit-elle en faisant une moue boudeuse
A: Des projets qui ne peuvent pas attendre? Sourit-il
O: Exactement.
A: Mais quels sont ses projets?
O: Le genre de projets que l'on ne peut réaliser que tous les deux. Dit-elle avec une voix sensuelle
A: Ces projets durent toujours des heures.
O: C'est pour ça qu'il faut que tu restes.
Oscar l'embrassa avec douceur mais André ne se laissa pas convaincre. Il se dégagea doucement pour sortir du lit mais la jeune femme s'accrocha à son cou.
O: Reste ici, André. Tu es mieux avec moi. Tu le sais.
A: J'ai promis à Grand-mère.
O: Oh! Mais elle peut faire ses courses toute seule. Viens.
A: Je reviens vite.
O: Mais tu as le temps. Viens te recoucher. Je vais avoir froid sans toi.
A: J'ai juste le temps de prendre un bain puis de manger. Il ne faut pas que je traîne.
O: Tu veux que je te supplie? Rit-elle
A: Pourquoi pas?
Oscar l'attira à elle pour un baiser et il se laissa tomber sur elle avec plaisir. Ils s'embrassèrent passionnément.
O: Si tu pars, je t'en voudrais beaucoup. Dit-elle d'une petite voix faussement tristounette
A: C'est du chantage. Sourit-il
O: Reste.
A: Viens prendre ton bain avec moi. Nous passerons plus de temps ensemble.
O: Non. Je veux passer du temps avec toi ici.
A: Je ne peux pas.
O: Si, tu peux.
A: Je suis désolé, mon coeur mais je n'ai pas le temps. Je ne veux pas faire attendre Grand-mère. Elle doit être déjà levée.
O: ... Tu es méchant.
A: Je sais. Tu m'en veux?
O: Beaucoup. Dit-elle faussement triste
A: Je me ferai pardonner.
André lui vola un doux baiser puis il se leva pour préparer son bain. Oscar s'étira sur le lit.
A: Tu es sûre de ne pas vouloir m'accompagner?
O: Je ne te parle plus.
A: Bon, très bien ... Je sens que tu vas me le faire payer, ce soir.
O: Tu dormiras sur le canapé.
A: Quel sale caractère!
Oscar lui tira la langue. André sourit puis partit dans la salle de bain. Alors qu'il se prélassait dans le baquet d'eau chaude, il vit sa compagne le rejoindre. Vêtue d'une simple serviette, elle fit mine de l'ignorer. Le jeune homme ne se gêna pas pour l'admirer. Habillée ou non, elle était superbe. Il sourit béatement. Dieu qu'elle était belle! Un an avait passé et il n'était toujours pas lassé. Il ne le serait jamais. Il le savait. Grâce à leur amour, il avait vaincu sa cécité. Avec du repos et beaucoup d'amour, sa vue s'était améliorée progressivement. Il pouvait voir parfaitement, à présent. Son traitement fut bénéfique pour sa compagne également. Cette dernière avait triomphé de la tuberculose dont elle était atteinte. Maintenant, elle était complètement rétablie. Leur Passion leur avait donné du courage et les deux amants connurent ce que l'on peut appeler une guérison miraculeuse. La jeune femme, sentant le regard de son bien-aimé, fut satisfaite de son effet. Alors qu'elle passait devant le baquet, elle fit tomber malencontreusement sa serviette et elle se retrouva toute nue devant lui.
O: Oh! Mince! Elle est tombée. S’exclama-t-elle faussement pudique
André se retint de rire. Il se contenta de l'admirer. Il adorait quand elle était aussi joueuse et de bonne humeur. Elle rayonnait comme le soleil. Oscar s'assit dans le baquet en face de son amant. Elle l'ignora délibérément pour lui montrer qu'elle boudait.
A: Je croyais que tu ne voulais pas m'accompagner?
O: J'ai besoin de me laver. Et le baquet est assez grand pour deux.
A: Bien entendu. J'aurais dû y penser. Sourit-il
Les minutes s'écoulèrent et les deux jeunes gens se lavèrent sans se regarder. Ils se détendirent quelques temps dans l'eau. André se mit alors à chantonner. Oscar se laissa bercer par sa voix et soupira d'aise. Dieu qu'elle aimait sa voix suave! Elle se sentit apaisée par ce timbre à la fois rauque et doux.
O: Qu'est-ce que tu chantes?
A: ..... Je ne sais pas ..... J'invente.
O: ... Je vois .... Tu te sens l'âme d'un poète? Se moqua-t-elle gentiment
A: Avec une muse aussi belle que toi, on a forcément envie d'écrire des vers. Répliqua-t-il
O: ... Vil flatteur!
A: Tu ne chantes pas, toi?
O: Non.
A: Pourquoi? Tu as peur qu'il pleuve? Plaisanta-t-elle
O: Imbécile!
A: Désolé!
Faussement vexée, Oscar glissa dans l'eau telle une sirène jusqu'à André. Elle se colla contre lui et passa ses bras autour de son cou en souriant. Le jeune homme tomba immédiatement sous le charme et il lui fit les yeux doux.
O: C'est toi qui me fais chanter. Espèce d'idiot! Murmura-t-elle sensuellement
A: Hum .... Très intéressant! Sourit-il en refermant ses bras sur sa taille
O: ça te dirait de me faire réviser mes vocalises? Rit-elle
A: Ne t'ai-je pas donné une leçon, la nuit dernière? Sourit-il
O: J'ai tant de choses à apprendre.
A: Tu veux que je joue les professeurs?
O: Fais-moi chanter, André. S’amusa-t-elle en rapprochant son visage du sien.
A: Et si nous tentions un récital?
O: Je n'attends que ça. Chuchota-t-elle avant de prendre possession des lèvres de son amant
Les deux jeunes gens échangèrent un baiser fougueux. Oscar s'agrippa à lui et elle prit plaisir à passer ses mains dans ses cheveux pour le décoiffer. André caressa son dos avec ses mains puis il s'égara sur les autres parties de son corps parfait. Ils échangèrent de longs baisers sulfureux puis la jeune femme s'écarta. Elle lui sourit tendrement puis elle se leva. Ruisselante d'eau, elle sortit du baquet et elle se dirigea dans leur chambre. André, fou d'amour, la suivit. Elle s'allongea sur le lit et il la rejoint. Il s'allongea près d'elle et la prit doucement dans ses bras. Ils se sourirent puis s'embrassèrent tendrement.
O: Je croyais que tu ne voulais pas faire attendre Grand-mère.
A: Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis.
La jeune femme rit légèrement puis elle échangea un baiser passionné avec son amant. Quelques instants plus tard, Oscar et André chantaient en duo leur mélodie d'amour .......
***
Quand André se réveilla, il se rendit vite compte qu'il était en retard. Il sortit du lit s'habilla pendant qu'Oscar se réveillait tout doucement. Il se pencha et déposa un baiser sur ses lèvres.
A: A tout à l'heure, mon coeur.
O: ..... hum ... répondit-elle, somnolente
Quand il descendit, Grand-mère, furieuse, le sermonna. Il réussit plus ou moins à la calmer et ils partirent ensemble au marché. Pendant ce temps, Oscar sortit du lit. Elle s'habilla et descendit prendre son petit-déjeuner avec son père et sa mère. Après la prise de la Bastille, la jeune femme avait désiré partir avec André pour qu'ils puissent se marier. Mais s'enfuir aussi spontanément, alors qu'ils n'étaient pas en bonne santé, n'aurait pas été raisonnable. Le jeune homme réussit à la convaincre d'attendre. Ils avaient, par conséquent, regagné le château des Jarjayes. Quand il apprit leur relation amoureuse, le général ne put cacher une certaine désapprobation même s'il se doutait que cela arriverait. Comme il était conservateur, il avait du mal à oublier qu'André n'était pas noble. Cependant, estimant que sa fille avait le droit au bonheur, il ne s'opposa pas à leur idylle. Et, quand il les voyait aussi heureux ensemble, il ne pouvait s'empêcher de penser qu'il avait eu raison d'agir ainsi. Les deux jeunes gens s'installèrent donc ensemble. Ils prirent leurs habitudes et découvrirent les joies de l'amour. Oscar, qui se considérait comme la femme d'André, souhaita ardemment partager sa chambre avec son amant comme le feraient des jeunes mariés. Ses parents furent quelque peu déstabilisés mais ils n'eurent pas leur mot à dire. La jolie blonde savait ce qu'elle voulait: elle voulait André et elle l'eut. Rien n'aurait pu la faire changer d'avis. Elle avait décidé de prendre sa vie en main et elle se débrouillait très bien. Leur séjour au château n'était que provisoire, au début, mais les évènements de l'époque empêchèrent le jeune couple de déménager. La haine contre la Noblesse ne cessait de s'accroître chez le peuple français. Par conséquent, les deux amants décidèrent de patienter. Il valait mieux attendre pour qu'ils commencent leur nouvelle vie dans le calme. Comme Oscar était noble, il était préférable qu'elle évite de s'exposer au mépris des citoyens même si elle était de leur côté. Ils avaient donc patienté. Le calme revint progressivement dans le pays. Le temps avait passé et finalement, les deux jeunes gens avaient fêté leur premier anniversaire sans être mariés et sans avoir déménagé. Même si elle était totalement comblée, Oscar ne pouvait s'empêcher de ressentir un certain vide en elle. Elle voulait se marier. Elle voulait devenir la femme d'André devant Dieu. Mais elle désirait également qu'il lui demande. Au fil de ces douze mois, la jeune femme avait appris à s'accepter en tant que femme et à devenir plus féminine. Elle espérait, donc, en secret que le jeune homme prenne leur destin en main. Mais allait-il se décider? Ça, elle n'arrivait pas à le deviner. Alors qu'elle jouait du piano, elle entendit le fiacre de Grand-mère rentrer. Folle de joie, elle descendit en courant pour se rendre dans la cuisine. Cependant, elle ne vit que Grand-mère. Celle-ci l'accueillit avec un grand sourire.
G: Bonjour, ma petite Oscar.
O: Bonjour ..... Ça s'est bien passé?
G: Oui.
O: .... Où est André?
G: Oh! Il a rencontré un vieil ami et il a décidé de rester parler avec lui.
O: Un ami? Quel ami?
G: Je ne sais pas. Mais c'est un homme. Je te rassure. Plaisanta-t-elle
Oscar rougit.
O: .... Il ne va pas rentrer?
G: Si. Il m'a dit qu'il n'en avait pas pour longtemps.
O: .... Je vois.
G: Dis donc, ma chérie, j'ai besoin d'un coup de main. Tu veux bien m'aider?
O: ... Bien sûr.
Oscar se retrouva donc à éplucher les pommes de terre avec Grand-mère. Depuis qu'elle et André s'aimaient au grand jour, la jeune femme apprit avec sa nourrice à cuisiner. Elle tenait à être prête pour le jour où elle deviendrait officiellement Madame Grandier. Elle s'était appliquée et avait fait beaucoup de progrès en peu de temps. Elle prit donc l'habitude d'aider la vieille dame à cuisiner même si ce n'était pas son rôle.
G: Alors, dis-moi, comment ça se passe avec André?
O: Très bien.
G: Il a été à la hauteur hier?
O: Oh! Oui! Nous avons passé une très agréable soirée. Sourit-elle
G: Qu'avez-vous fait?
O: André a trouvé un restaurant non loin de la Seine. Ce fut une très jolie surprise. Le dîner était succulent.
G: Il a mis, comme je l'espérais, les petits plats dans les grands. Quel fut son cadeau?
O: Il m'a offert un bouquet de roses blanches ainsi qu'un pendentif.
G: Oh! Montre-le moi.
Oscar sortit une fine chaîne en or de sa chemise et montra le médaillon. Il y avait les lettres A et O réunies dans un coeur. Grand-mère fut très impressionnée.
G: Eh! Bien! Il n'a pas fait les choses à moitié. Ce bijou est mignon comme tout. S’exclama-t-elle
O: Oui. Et il est discret, ce que j'apprécie beaucoup. André sait que je n'aime pas tout ce qui est trop fastueux.
G: ... Il te connaît bien, en effet. Par contre, j'aurais cru qu'il t'offrirait des roses rouges et non blanches.
O: André préfère les roses blanches. Expliqua-t-elle
G: Et toi?
O: Moi, je suis sa rose alors je suis comme il les aime. Donc, je préfère les roses blanches. Sourit-elle
G: .... Je comprends.
O: Et puis, les roses blanches sont plus rares .....
G: Il a donc dû chercher; preuve qu'il est fou de toi.
O: .... Exactement. Approuva-t-elle
G: Ah! La! La! Comme le temps passe vite. Cela fait déjà un an que vous formez un couple. J'ai l'impression que c'était hier que vous nous annonciez votre amour.
O: Oui. Les jours s'écoulent sans que l'on s'en aperçoive vraiment.
G: ..... Et, sans être indiscrète, quand allez-vous vous marier?
O: ... Je ne sais pas. Rougit-elle
G: Tu ne sais pas?
O: .... En fait .... J'attends. Avoua-t-elle
G: Tu attends qu'André fasse sa demande?
O: .... Oui.
G: Vous ne vous étiez pas mis d'accord?
O: Si, bien sûr. Le mariage a toujours été prévu. Nous attendions juste que le calme revienne dans la région. Et, dorénavant, je ..... je .... Enfin .... je .... Hésita-t-elle
G: Tu attends qu'il s'en rappelle?
O: Je ne crois pas qu'il ait oublié. Mais ..... Mais ....
G: Tu ne comprends pas pourquoi il ne s'est pas encore décidé?
O: .... Peut-être, oui. J'ai confiance en André.
G: Mais tu aimerais qu'il précipite les choses?
O: Si André n'en parle pas, c'est qu'il doit avoir une bonne raison.
G: ... Probablement mais ce serait bien qu'il prenne les choses en main. Cela va faire un an que vous partagez le même lit alors que vous n'êtes pas mariés. Ce n'est pas convenable.
O: Grand-mère, nous en avons déjà parlé.
G: Oui. Je sais. Pour vous, vous êtes mariés ....
O: Exactement. Le mariage ne servira qu'à rendre cette union officielle.
G: Mais, tout de même, il aurait été préférable d'attendre avant de vivre comme un couple.
O: Non. Nous ne pouvions plus.
G: Pourquoi?
O: Parce que nous avions déjà perdu vingt ans à cause de moi. Voilà pourquoi je ne veux plus prendre mon temps. André a été suffisamment patient.
G: .... Je comprends mais la tradition veut ....
O: Les temps changent, Grand-mère. Il faut avancer.
G: ..... Tu as sans doute raison.
Oscar et Grand-mère préparèrent le repas. Alors que la vieille dame s'apprêtait à préparer la vaisselle pour mettre la table, la jeune femme aperçut André en train de traverser l'allée principale. Un sourire radieux apparut sur ce beau visage.
O: André est rentré! s'exclama-t-elle, euphorique
Folle de joie, elle sortit pour aller à sa rencontre. Tandis qu'elle courait vers lui, André s'arrêta et ouvrit grand ses bras pour l'accueillir. Oscar se jeta dans ses bras et elle l'embrassa avec amour. Le jeune homme répondit avec tendresse et la souleva. Elle entoura alors sa taille avec ses jambes. Quand leur baiser prit fin, ils se sourirent. Puis, la jeune femme déposa des milliers de bisous sur son visage. Son amant, qui la portait, tournoya avec elle en riant.
A: Quel accueil chaleureux!
O: Tu m'as manqué.
A: Toi aussi, tu m'as manqué.
O: J'en doute. Tu n'étais pas pressé de rentrer.
A: J'ai couru jusqu'au château.
O: Menteur! Tu n'es pas essoufflé.
A: J'avais hâte de te voir. Je te le jure.
O: ... Avec qui étais-tu?
A: Bernard.
O: Bernard? Ça fait tellement longtemps. Il va bien?
A: Oui.
O: Vous avez parlé de quoi?
A: Plus tard. J'ai une faim de loup. Nous aurons tout le temps de discuter après.
O: Entendu.
Ils échangèrent un doux baiser puis André porta son adorée jusqu'au château en riant. Les deux jeunes gens déjeunèrent avec Grand-mère, le général et Madame de Jarjayes. Depuis que leurs enfants étaient ensemble, les deux familles avaient pris l'habitude de manger à la même table. Le déjeuner se passa dans la joie et la bonne humeur. André aida sa grand-mère à faire la vaisselle puis il rejoint Oscar dans les jardins. Celle-ci s'était assise dans l'herbe près d'une fontaine. En le voyant s'approcher, elle lui sourit.
A: Qu'est-ce que tu fais? Demanda-t-il après l'avoir embrassé.
O: Rien. Je t'attendais.
A: Je n'ai pas été trop long? Dit-il en s'asseyant.
O: Tu es une vraie limace. Plaisanta-t-elle
A: Merci pour ce compliment. Rit-il
O: ... Alors comment va Rosalie? Raconte-moi un peu ce que Bernard t'a dit.
A: Bernard va très bien et Rosalie est en pleine forme. Ils prévoient d'avoir un enfant.
O: C'est vrai? Quelle bonne nouvelle! Rosalie sera une mère formidable. J'en suis sûre.
A: Pour l'instant, ils attendent d'avoir plus de temps.
O: Plus de temps? Ils sont donc si occupés.
A: Bernard a économisé pour pouvoir réaliser son rêve: créer sa propre gazette.
O: Je reconnais bien là son côté journaliste.
A: Il a trouvé un bâtiment idéal sur Paris. Il l'a acheté récemment et il commence à chercher des employés pour travailler.
O: Je vois. Il ne doit pas avoir beaucoup de temps à consacrer à sa femme, en effet.
A: Rosalie comprend. Elle pense, tout comme moi, que l'idée de Bernard est excellente.
O: Je suppose qu'il veut s'occuper d'une gazette révolutionnaire.
A: Oui. Il a déjà trouvé le nom: Citoyen .
O: Son affaire peut marcher. Si je me souviens bien, Bernard était très engagé dans la Révolution. Sa gazette aura sûrement du succès avec les temps qui courent.
A: Sûrement ..... Oscar, il faut que je te dise quelque chose.
O: Quoi donc?
A: Nous avons beaucoup parlé, Bernard et moi. Nous avons les mêmes idées .... Et .... Et Bernard m'a proposé de m'associer à lui dans cette aventure. Expliqua-t-il, gêné
O: Tu vas travailler avec Bernard? S’étonna-t-elle
A: .... Peut-être ... Oui ... Enfin.. Non ... Ce que je veux dire ... c'est que ... j'aimerai travailler avec lui .... Mais, je ne ferai rien si tu n'es pas d'accord.
O: Pourquoi serais-je contre ce projet?
A: .... Eh! Bien! ... Cette gazette s'adressera au peuple et il se peut qu'elle s'en prenne à la Noblesse. Je ne voudrais pas que tu crois que .... Hésita-t-il, confus
Oscar, attendrie, se blottit contre André et elle l'embrassa doucement.
O: Idiot! Je sais bien ce que tu penses. André, je t'aime. Si tu veux travailler avec Bernard, fais-le. Je ne veux que ton bonheur. Et puis, je sais que tu n'as rien contre les Nobles. La différence sociale ne nous a pas empêché de nous aimer. Et elle ne nous séparera pas.
A: ... Merci d'être aussi compréhensive. Dit-il, ému
O: C'est bien naturel. Je t'aime, André et je veux un monde plus juste pour nous. Je souhaite que notre amour s'épanouisse dans un monde où les gens sont libres et égaux.
Les deux amants s'embrassèrent avec tendresse puis ils se sourirent.
A: Comme je suis heureux avec toi. Tu me comprends tellement bien.
O: Je te retourne le compliment.
A: Je t'avoue que ça me soulage de démissionner.
O: Tu n'étais pas bien ici?
A: Disons qu'être le domestique de son beau-père n'est pas un métier très attirant.
O: Je vois.
A: Je veux remplir mon rôle de chef de famille. Et ce n'est pas en recevant l'argent de ton père que j'y arriverai. J'ai l'impression d'être dépendant de ta fortune.
O: .... Je comprends.
A: Maintenant, j'aimerai t'emmener quelque part.
O: Où ça?
A: C'est une surprise.
André se leva et prit Oscar par la main. Il emmena la jeune femme jusqu'à l'écurie pour prendre les chevaux. Puis, ils partirent ensemble. Le jeune homme guida sa dulcinée qui se posait beaucoup de questions mais elle le suivit silencieusement. Elle sentait son coeur bondir dans sa poitrine tant son impatience s'intensifiait. Ils arrivèrent finalement sur un terrain non loin de Paris. Ils étaient en pleine campagne. Cependant, ils ne devaient pas être très éloignés de la Capitale. Oscar était de plus en plus intriguée. Elle descendit et son amant passa délicatement son bras autour de sa taille pour l'emmener. Ils traversèrent l'allée. Le jardin devant la demeure était relativement grand et bien entretenu. L'herbe verte donnait envie de s'y rouler. La maison était modeste mais elle était de taille plutôt imposante. Il devait y avoir deux ou trois étages. Le bâtiment avait été peint en blanc. Les volets étaient de couleur rouge foncé. Le logis était bien exposé au soleil et le toit en briques avait la même couleur que les volets. C'était un vrai nid douillet. La jeune femme fut très émerveillée. André fut fier de son effet.
A: C'est une belle maison, n'est-ce pas?
O: Nous ne sommes jamais venus ici. Comment as-tu connu un tel endroit?
A: Secret défense! Allons visiter!
O: Visiter? Mais nous allons déranger.
A: Elle est inhabitée depuis peu.
O: Comment le sais-tu?
A: Rentrons.
André ouvrit la porte. Oscar put ainsi se rendre compte que la maison était vraiment vaste. Bien sûr, il n'y avait aucun meuble mais les pièces étaient tout de même grandes. Les deux jeunes gens traversèrent tout le bâtiment. Ils n'oublièrent aucune pièce. La jeune femme, ravie, prenait plaisir à explorer cette demeure. Son sourire radieux avait rassuré son amant sans qu'elle ne le sache. Quand ils eurent finis, ils allèrent regarder le soleil se coucher à la fenêtre de l'une des chambres.
O: Cette vue est tout simplement splendide. S’extasia-t-elle
André, qui était juste à côté d'elle, sourit en la contemplant. Il était plus intéressé par sa bien-aimée que par les couleurs variantes du soleil.
O: Tu ne trouves pas que c'est magnifique?
A: Magnifique? C'est le mot que je cherchais. Sourit-il en la fixant.
Oscar ne put s'empêcher de rougir en sentant son regard amoureux. André s'approcha pour la prendre dans ses bras. Puis ils s'embrassèrent.
A: Tu aimes cette maison?
O: Oui. Elle est très jolie.
A: Tu aimerais y vivre?
O: ...... Toi, tu aimerais?
A: ... J'imagine aisément notre avenir dans cette demeure. Qu'en penses-tu?
O: .... Moi aussi, je me vois bien vivre ici avec toi. Mais ... Mais est-ce possible?
A: Cette maison est à nous si tu le désires.
O: Comment ça?
A: J'ai assez d'argent pour l'acheter.
O: .... Mais comment peux-tu connaître son prix?
A: Cette maison appartenait à un ami de Bernard. Il a déménagé avec sa famille pour se rapprocher de son père qui habite dans le Sud de la France. Bernard a pensé à moi.
O: ... Tu veux dire que ... que tu as cherché une maison pour nous?
A: Cela fait quelques mois que je recherche discrètement. Je voulais te faire la surprise.
O: .... André. Dit-elle, émue
A: J'économise depuis un an pour t'offrir une vraie vie .... Maintenant, j'ai l'occasion de te faire ce cadeau.
O: .... Tu n'as rien oublié. Je le savais.
A: Comment pourrais-je oublier notre promesse? Je t'aime tellement, mon Oscar.
Oscar, les larmes aux yeux, lui sourit puis nerveuse, elle se mordit la lèvre inférieure quand elle vit qu'André cherchait quelque chose dans sa poche. Était-ce qu'elle espérait? Le jeune homme sortit un écrin et le tendit à sa dulcinée. Il l'ouvrit et, comme elle l'attendait, elle put apercevoir la bague de fiançailles: c'était un simple solitaire [pour ceux qui l'ignorent: le solitaire est un diamant unique, généralement serti sur une bague.] mais pour la jeune femme c'était le plus beau bijou du monde. Un peu troublé, la voix d'André trembla légèrement mais cela donna encore plus de charme à sa demande.
A: Oscar, acceptes-tu de devenir ma femme?
O: Oui, je le veux. Sourit-elle
Heureux, André passa la bague au doigt d'Oscar. Puis ils échangèrent un baiser qui serait sûrement pour eux un des plus inoubliables. La jeune femme passa ses bras autour de son cou. Elle s'en doutait. Son amant n'avait pas oublié. Il y pensait sans arrêt tout comme elle. Ils restèrent dans les bras l'un de l'autre un long moment.
A: Je savais bien que tu accepterais mais je voulais respecter la tradition. J'ai pensé que tu aimerais que je te le demande.
O: Oui. Tu as eu raison.
A: Et puis, je voulais te faire une demande en mariage. Ça m'a fait plaisir. Je désirais aussi t'entendre me dire "oui", je l'avoue.
O: Tu as fait tout ce qu'il fallait. Je t'assure.
A: J'aurais préféré te le demander hier pour notre anniversaire mais je n'avais pas encore trouvé de maison et ....
O: André, c'était parfait. C'était mieux que je ne l'espérais.
A: .... Si tu es heureuse, c'est le principal. Sourit-il
O: Je le suis ...... Je vous aime, Monsieur Grandier.
A: Et je vous aime, Madame ... Grandier. Sourit-il
Les deux jeunes gens s'embrassèrent avec tendresse. Puis ils repartirent au château des Jarjayes.
***
Trois mois plus tard, Oscar et André devenaient enfin mari et femme aux yeux de Dieu. Ils se marièrent dans une petite église à Arras. Ils n'invitèrent que leurs proches: les parents d'Oscar, Grand-mère, Alain, Bernard et Rosalie. Les deux jeunes gens se sentaient, enfin, épanouis. Ils n'auraient pu être plus comblés. Trois semaines après le mariage, le jeune couple avait acheté tous les meubles qu'il leur fallait et ils emménagèrent dans leur maison. Ils effectuèrent quelques travaux ensemble et ce fut un bon amusement. Ils travaillaient plus ou moins mais ils adoraient passer du temps tous les deux. Et puis, chacun s'investissait dans leur avenir et cela annonçait un merveilleux futur. Ils construisaient ensemble leur monde, dans un sens. Cependant, leur vie de couple ne faisait que commencer. Oscar et André l'ignoraient peut-être mais ils s'étaient engagés dans une longue et périlleuse aventure: le Mariage.
(A SUIVRE)
Notes de l'auteure: Nouvelle fic!!!! J'espère que ce premier chapitre vous a plu. Dîtes-moi ce que vous en pensez s'il vous plaît. J'avoue que je ne sais pas toujours où je vais avec mes fics. C'était le cas pour Echange et finalement, ça a été une "réussite" alors j'ai bon espoir pour celle-ci. Ce chapitre-ci sert surtout à planter le décor mais je pense que l'histoire commencera vraiment à partir du prochain chapitre. En tout cas, merci infiniment de lire mes histoires. La semaine prochaine, Amitié Amoureuse fera son grand retour. Surveillez Excess!! (^_^) Bizoux. Votre Peachoune |