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La première journée de service s’écoula pour André comme la première pierre d’un édifice fragile qui pourrait à tout moment s’effondrer sous l’action d’un imprévu. Il était devenu grâce à cette journée d’incorporation officiellement Bernard de Châtelet, élève officier… un roturier parmi la jeune élite de la noblesse.
Etrangement, il ne se trouva pas seul dans cette équilibre instable. Il avait fait la connaissance d’une jeune femme qui finalement était dans une situation comparable à la sienne : lui se faisait passer pour un noble et elle se faisait passer pour un homme. Comment avait-elle réussi un tel exploit ? Dans quel but ? Il l’ignorait. Lui avait fait ce choix à la mort de ses parents : soit il finissait dans la rue, soit il se battait contre ce destin tragique. Il avait décidé que rien n’était tracé… d’ailleurs, le destin n’avait-il pas mis sur son chemin Monsieur de Châtelet ? Oui… cette Oscar et lui auraient deux avenirs usurpés…


Le matin suivant, André se réveilla avant la majorité de ses camarades nobles. Il profita des minutes qu’il avait devant lui pour faire quelques pas dans la tranquillité de la cour. Il aimait ces instants de paix… le monde endormit qui peu à peu semble reprendre vie… l’aube naissante qui éveille la nature abandonnée à la mort nocturne.

Il avançait à pas lent, humant les odeurs caractéristiques de la rosée sur l’herbe fraîche, les parfums de pain chaud qui commençaient à emplir les environs de la cuisine. Les bruits qui étaient rares et discrets près des appartements des jeunes officiers se faisaient plus nombreux et plus virulents. En même temps que le jour se levait, les domestiques reprenaient leur service et devaient répondre aux exigences de leurs tâches.
Sans même s’en apercevoir, les pas d’André le menèrent à l’arrière de l’office. Il remarqua la cuisinière qu’il avait rencontré la veille, qui était en train de tirer de l’eau.

CUISINIERE en le saluant : Bonjour Monsieur… Monsieur désire quelque chose ?
ANDRE : Bonjour … non… en fait je faisais quelques pas
CUISINIERE : souhaitez vous prendre dès à présent votre petit déjeuner ?
ANDRE : non c’est inutile, je le prendrais avec mes amis
CUISINIERE : comme il vous plaira Monsieur… si vous cherchez de la compagnie, Monsieur Oscar est dans l’écurie
ANDRE surpris : el… il est déjà levé ?
CUISINIERE : bien entendu… il est toujours le premier levé… enfin avec vous-même
ANDRE : je vous remercie…
CUISINIERE le saluant de nouveau : je vous en pris, Monsieur… bonne journée Monsieur
ANDRE dans ses pensées : oui bonne journée

Qu’il le veuille ou non, André finit par atteindre l’écurie. Il s’arrêta devant la lourde porte. On pouvait discerner des pas et des cliquetis ; il entrouvrit la porte pour constater ses suppositions. Il poussa et referma un battant. Il aperçut alors Oscar prenant l’un des deux brocs d’eau chaude qu’elle apportait humant l’air encore frais des lieux avec intense satisfaction. Elle s’avançait quand son pas se fit hésitant, elle parut écouter quelques chose…et secoua la tête en reprenant son sifflotement volubile. Elle déposa son chargement au fond de la grange, adressa quelques claques et flatteries amicales aux croupes des chevaux et prit un large baquet en fer blanc dans un coin. Son attirail ne se cantonnait pas seulement en eau chaude, elle avait sur l’épaule une large serviette de lin blanc et un pain de savon de pays dans la poche. Elle remplit d’eau fumante le baquet, se déshabilla en chantonnant pour procéder à une toilette décidément bien matinale. Elle n’avait de l’eau qu’aux chevilles ou à peu près, mais semblait fort goûter de pouvoir patauger et se savonner en toute tranquillité. Tandis que son épaule gauche commençait à disparaître complètement sous le savonnage Oscar arrêta de nouveau son geste, parut écouter encore plus attentivement, et pareillement reprit ses chantonnements en se traitant d’idiote.
Telle une ombre André se rapprocha encore…
Etre mis devant le fait accompli, obtenir ce à quoi il aspirait le plus sans tout à fait l’avoir voulu, augmenta chez le jeune homme et sa souffrance morale, et sa joie.
Ce dernier mot n’était pas le plus adéquat il le savait bien, mais n’en trouva pas d’autre pour définir la sensation sauvage qui le gagnait face à cette improbable opportunité. Et pourtant son cœur était ravagé par la colère toujours, mais différemment, car il ne fut pas le plus fort face à l’avidité de regarder la jeune femme.
Il s’approcha.
Les gestes étaient doux et lents et la bouche du jeune homme s’entrouvrit bientôt sous le véritable envoûtement que prodiguaient les mains nerveuses de son amie, à les regarder courir sur les épaules, étreindre les aisselles et les seins. A vrai dire elles se voilaient souvent à sa vision car là encore, la jeune femme n’était pas de face. Il ne retint pas cette répétition étrange.
Et pour cause : Oscar entreprit de se frotter le dos avec méthode où aucune courbe ne fut oubliée. André ignorait qu’il pouvait y en avoir autant, de si petits, là, vers les omoplates, roulant doucement sous la peau mouillée. Sous ces mouvements infimes naquit un sentiment nouveau pour le jeune officier, une sensation plutôt. Une chaleur. Intime et insidieuse, presque un tourment. Non plus moral mais physique celui-là. Jamais éprouvé. Si diffus qu’il n’y prit garde que trop tard, quand il ne fut plus possible de l’endiguer. Pour le moment ce ne fut qu’un froissement intérieur et il le négligea tant le corps hâlé et savonneux l’attirait. Il s’en défendait pourtant, son mental luttait ferme, le sermonnait d’une voix de plus en plus inaudible.
Voix qui se tut complètement quand une des mains féminines descendit encore, pour doucement venir frotter les fesses galbées. Dès cet instant la chaleur se fit précise dans le corps d’André, et sa respiration se raréfia quand ses yeux grands ouverts la suivirent dans sa toilette intime. Plaqué contre une des stalles de bois il vit la main insister avec délicatesse le long de l’échancrure, s’insinuer doucement entre les cuisses puis repartir, y revenir sans cesse comme si cette action lui causait bien plus de satisfactions que le simple contact de l’eau. Avec horreur le jeune homme sentit comme des picotements dans cette partie de lui-même lui aussi, priant pour que cette chaleur honteuse s’arrête de s’emparer de ses sens. Cela empira, son esprit renversé de devoir admettre qu’il appréciait ce ravage.
Mais il n’était pas au bout de ses peines pourtant. Oscar se retourna.
Aurait-il voulut fuir que ce qu’il découvrit l’en aurait empêché, tant le choc fut grand. L’intimité de la jeune femme lui était dévoilée. Les seins gonflés de plaisirs se dressaient avec arrogance devant les yeux innocents du jeune militaire tapi dans l’ombre. Pétrifié, choqué mais fiévreux, sans plus oser même battre des paupières il vit Oscar se concentrer sur cette main qui disparaissait au cœur de son intimité. Du bout des doigts l’autre main vint caresser la pointe de son sein, très doucement. Très vite ses chantonnements firent place à des murmures, des soupirs de contentement. Sa main allait et venait avec lenteur et concentration, augmentant peu à peu la détente des traits de son visage. Sans que son mouvement ne s’arrête elle quitta la bassine à reculons et s’appuya contre le mur, laissa perdre son regard vers les hauteurs tandis que le va-et-vient s’accélérait insensiblement. Ses gémissements s’accentuaient et la main n’en paraissait que plus motivée à accentuer sa vitesse d’action, encore, jusqu’à la frénésie. Lorsque le jeune homme entendit son amie crier non pas de souffrance mais de plaisir semblait-il, le sourire aux lèvres et les yeux clos, son sexe se libéra soudain d’une sève puissante, quand enfin il prit conscience du plaisir insoutenable et obscène qui avait tiraillé ses chairs ce fut comme un éclair foudroyant sa conscience. « Honte ! »


La jeune femme s’arrêta net, la poitrine violemment secouée par l’effort. Elle observa l’intrus, le sourire aux lèvres…
Review Réveil matinal (bis)


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