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La Cabane

Dédiée à mon maître…

!!! WARNING !!!


Oscar de Jarjayes rentrait comme à ses habitudes d’une de ces réunions d’état major, son cheval marchait à pas lents, sur le sol sablonneux de la caserne. Elle stoppa sa monture à quelques pas du large portail d’entrée entendant rires et pas légers approcher. La jeune fille aux cheveux châtains apparut en souriant, elle s’arrêta devant le cavalier, prit le temps de le saluer et repartit en courant. Oscar ne put détacher ses yeux de la demoiselle. Dans ce monde si masculin de la caserne, elle était comme un souffle de vie. « Elle ressemble à Rosalie » pensa la militaire.

Depuis sa sortie en ville auprès de son ami, elle avait pris le temps de réfléchir. Elle qui, pendant des mois, avait tenté d’oublier les sentiments d’André pour elle, s’était replongée dans ce tumulte. Certes son compagnon d’armes avait prétendu la connaître, peut être mieux qu’elle-même ; certes elle avait été aveugle aux émotions qui avaient peu à peu envahi son cœur d’homme… mais elle percevait qu’André était réellement épris de cette femme anonyme … comment pouvait-il en être autrement alors qu’il lui avait demandé, à elle, de l’aider dans sa quête amoureuse. Pour la première fois depuis son aveu à Fersen, elle sentit une force invisible meurtrir son cœur…

« Suis-je jalouse ? » s’interrogea-t-elle. De ces femmes du marché ? De la Marie… sans doute pas… mais toutes ces femmes étaient belles, dévoilaient une féminité dont elle ne serait sans doute jamais capable de faire preuve… elles semblaient si chaleureuses à l’égard d’André… elle qui n’était la plupart du temps seulement capable que de lui parler sèchement et de le regarder sans le voir… A présent elle comprenait… elle avait ce prétendant il y a de cela quelques mois, aujourd’hui, elle risquait de perdre cet ami de toujours au profit d’une de ces femmes.

Voulant mettre fin à ces idées moroses, elle décida de faire un tour d’inspection de son régiment avant de regagner son bureau. Elle se dirigea dans le baraquement des gardes françaises et traversa le couloir qui menait aux dortoirs. Etrangement aucun bruit ne lui parvint. Elle ouvrit la porte de la chambrée pour constater qu’elle était vide… « Idiote » murmura-t-elle. « C’est leur jour de repos ». Enervée, elle referma brusquement la porte et sortit d’un pas agité.

« Colonel ? »
OSCAR en se retournant : oui ?
ALAIN : vous cherchez André, Colonel ?

« Je ne vais tout de même pas lui dire que je comptais passer en revue les troupes un jour de congé » pensa-t-elle.

OSCAR résignée à mentir : oui Lieutenant. J’allais rentrer à Jarjayes et je voulais m’informer s’il souhaitait m’accompagner.
ALAIN : je crains malheureusement qu’il soit trop tard

OSCAR : comment cela ? Il est déjà parti ?
ALAIN : oui…
OSCAR : je pense que je pourrais le rattraper en partant tout de suite
ALAIN : en fait je crois que vous m’avez mal compris, Colonel : André n’est pas rentré à votre demeure… il s’est rendu en ville.
OSCAR essayant de cacher sa déception : ah ? Vraiment ?
ALAIN : souhaitez vous que je vous accompagne, Colonel ?


Oscar resta un instant surprise par la proposition du lieutenant. Pourquoi lui faire cette offre ? Elle savait qu’Alain ne portait aucun noble, supérieur hiérarchique de surcroît, dans son cœur. Pourquoi agissait-il soudain de la sorte ?


OSCAR poliment : non c’est inutile, Lieutenant. Je pense que vous préférez rejoindre votre sœur et dîner avec les vôtres.
ALAIN en se grattant la tête : pour vous dire la vérité, Colonel, Diane est simplement venue m’apporter du linge de rechange… il semble qu’elle ait un rendez-vous ce soir avec son prétendant.
OSCAR : je suis désolée
ALAIN : oh mais ne le soyez pas… ma proposition tient toujours, Colonel…
OSCAR : très bien, si vous insistez…

…………….

Quelques minutes plus tard, les deux cavaliers galopaient sur la route qui menait à la demeure des Jarjayes. Le jour commençait à décliner à mesure que de gigantesques nuages sombres envahissaient le ciel. « Hâtons-nous » cria Oscar à son compagnon. Les chevaux accélérèrent leur allure alors que les premières gouttes firent leur apparition. Mais bientôt, un déluge, sorte de rideau de pluie, s’abattit sur la région. Les gouttes froides commencèrent à pénétrer les vêtements et à alourdir les sabots des chevaux qui avaient de plus en plus de mal à avancer.

« Nous devons nous abriter, Colonel ! » hurla Alain.
« Nous sommes bientôt arrivés, Lieutenant » répondit Oscar dans la cacophonie ambiante.
« Colonel… cela devient trop dangereux… nous devons nous arrêter ! » insista-t-il
« non… »
« Oscar ! » appela-t-il en saisissant les rênes du cheval blanc maculé de boue pour l’obliger à s’arrêter.

Le colonel lui fit face, le regard haineux : « Je vous interdis ! »

« Colonel, il y a une cabane à quelques mètres de là… abritons nous quelques heures en attendant la fin de l’orage » proposa-t-il calmement.

C’était la plus sage décision…Oscar se rendit finalement au jugement de son lieutenant. Il avait raison… même si l’idée de se trouver seule dans une cabane avec un homme, « un autre homme qu’André » pensa-t-elle, était loin de la réjouir.

Ils avancèrent au pas, prenant garde aux pièges que la pluie commençait à dissimuler. Alain était dans le vrai : une petite bicoque les attendait à quelques minutes de là. Ils attachèrent leurs chevaux à l’arrière de la maison, sous un semblant de toit et pénétrèrent dans cet abri de fortune.

« Otez vos habits Colonel pendant que j’essaye de préparer un feu » furent les premières paroles d’Alain de Soisson dans ce lieu isolé.

L’averse résonnait sur le toit de la baraque. Oscar et Alain étaient piégés un bon petit moment dans cet endroit.

« Colonel… ôtez vos vêtements avant de prendre froid, le feu est bientôt prêt » conseilla à nouveau le lieutenant.

Il avait réussi à trouver quelques morceaux de bois, vestiges d’une chaise, et avec patience avait amorcé un timide feu bienfaiteur. Pendant ce temps, la jeune femme avait fait le tour de l’unique pièce pour savoir si quelque chose pouvait leur servir, comme une couverture ou un vêtement sec. Malheureusement pas la moindre trace de tout cela. Résignée, elle tourna le dos à la cheminée et déboutonna sa veste. A peine l’eut-elle ôtée qu’une main la lui enleva des mains : « mais… » protesta-t-elle.

ALAIN en étendant la veste sur une vieille corde : il faut l’étendre si vous voulez qu’elle sèche.

Au fil des minutes, Oscar commençait à être saisie par le froid et l’humidité : elle ne put masquer ses premiers tremblements. De son côté, Alain avait sans attendre enlevé sa veste, sa chemise et ses bottes, ne gardant que son pantalon pour se couvrir.

ALAIN voyant son colonel prêt à s’asseoir à même le sol : Colonel, vous devez vous déshabiller… vos vêtements ne sècheront pas sur vous ! »

Oscar tint sa position : elle avait le choix soit que risquer sa santé en restant couverte de ces étoffes froides, soit de se montrer nue à son lieutenant…

OSCAR : non Lieutenant ! Je préfère rester ainsi !
ALAIN en s’approchant menaçant : Oscar… André ne me pardonnerait jamais s’il vous arrivait quelque chose… ne m’obligez pas à vous déshabiller moi-même !

La jeune femme avait appris à connaître son lieutenant… il n’était pas homme à parler vainement : si elle ne faisait rien, il mettrait sans doute sa menace à exécution.

OSCAR : très bien Lieutenant, vous avez gagné… mais retournez vous !

Alain obéit : il tourna le dos à Oscar qui commençait à ôter ses bottes et sa chemise, pour finalement restée habillée de son pantalon et des larges bandes de tissu qui enveloppaient sa poitrine. « Elle est plus têtue qu’un baudet » pensa le jeune homme en l’entendant s’affairer.
Sans attendre la moindre autorisation, il se retourna vers son colonel pour ramasser ses vêtements mouillés. Ses yeux se dilatèrent d’admiration : « Qu’est ce que tu ne m’obliges pas à faire, André… tu me revaudras ça ! » marmonna-t-il entre ses dents.

Son colonel lui faisait face, les bras croisés sur son buste pour se cacher à sa vue, les yeux bleus envahis de colère et de gêne mêlées. Certes il avait appris quelques jours auparavant que le froid Colonel Oscar de Jarjayes était une femme, mais il était loin de se douter qu’elle puisse aussi bien en avoir les attributs. Devant la nouvelle, Alain avait presque ri au nez d’André, le traitant d’idiot, d’aveugle mais à présent il s’apercevait que lui, et tous ses hommes, étaient les aveugles ! Oscar était bel et bien une femme et une très belle femme qui plus est.

OSCAR d’un ton agressif : cessez de me regarder ainsi !
ALAIN les yeux rivés sur son corps : je … Colonel… désolé…

Il s’obligea enfin à quitter la contemplation de ce corps quasi parfait, de ses courbes fines, de ces bandages opprimants qu’il aurait eu plaisir à faire céder pour découvrir les trésors qu’ils protégeaient.

ALAIN : venez près du feu, Colonel… vous êtes transie.

Sans un mot, Oscar s’assit près des flammes dansantes, chaleur bienfaitrice dans l’atmosphère humide, lumière de vie dans l’obscurité de l’orage. Son compagnon prit place à ses côtés, sans un mot.

A mesure que l’air se réchauffait dans la cabane, une torpeur s’empara petit à petit de la jeune femme… elle finit par s’endormir, sa tête glissant sur l’épaule masculine, oreiller de fortune. Alain l’accueillit doucement, prenant garde à ne pas la réveiller en essayant de l’installer le plus confortablement. Il enroula son bras autour de sa taille pour la maintenir et laissa son visage se faire une place au creux de son épaule nue. « Si André apprend notre mésaventure, je ne donne pas cher de ma peau » pensa-t-il en souriant.


Les yeux azur s’ouvrirent à nouveau. Les flammes salvatrices avaient laissé la place à quelques braises timides. Emergeant de sa torpeur, Oscar saisit machinalement un des barreaux de chaise et le lança dans le foyer agonisant. Le bois asséché plusieurs heures fut rapidement envahi par quelques flammes créant ainsi une nouvelle atmosphère de vie. Le colonel renouvela son geste et y jeta deux morceaux de bois supplémentaires. Le feu reprit timidement ses droits et lumière et chaleur commencèrent à envelopper les deux corps.

Mue par les frissons qui parcouraient son corps malmené par l’orage, la jeune femme se pelotonna un peu plus sur elle même avant de constater le contact tiède de son compagnon à ses côtés. Elle se redressa pour mettre fin à une sorte de malaise que cette proximité lui causait. En se reculant, elle dévoila le corps à demi-nu du lieutenant aux flammes lumineuses qui se mirent à danser sur les courbes du jeune homme allongé.
Etrangement, les yeux, quelques instants plus tôt ensommeillés, se laissèrent attirés par les arabesques claires qui contrastaient avec le tissu sombre, rendu presque moulant par la pluie. Sans même s’en apercevoir, Oscar se délectait de ce spectacle inhabituel : pour la première fois, elle pouvait voir les charmes que pouvait renfermer un corps masculin, loin des corps suants des entraînements.

Au fil des minutes, le corps de la jeune femme se réchauffa. Etait-ce dû au feu revigoré ou à la contemplation de cet homme, de ce corps sculpté par une main divine… Elle ne savait quoi répondre mais elle aimait ce qu’elle voyait, elle aimait les reflets qui jouaient avec le galbe de cette cuisse abandonnée, elle aimait ce bassin musclé qui se soulevait au rythme d’une respiration calme et régulière, elle aimait cette main inerte qui dormait sur la poitrine dénudée.
Cet homme lui faisait envie. Certes elle n’était pas amoureuse d’Alain, même si elle commençait à le respecter. Non ce soir, il n’était pas question d’amour, il était seulement question de désir, de désir pur, presque instinctif. Elle hésita, l’occasion était tentante, l’expérience « intéressante ». « Peut être serait–il d’accord » hasarda-t-elle. « Après tout, IL s’amuse bien LUI… pourquoi pas moi ? » pour elle-même.

Résolue, Oscar approcha sa main du genou plié, toucha du bout de l’index l’étoffe humide qui l’enveloppait. Sous le contact l’homme allongé réagit, se calant un peu plus la tête entre ses bras, basculant son bassin pour se mettre à plat ventre. Surprise, la jeune femme se recula, prête à être prise en faute. Mais rien ne vint : Alain ne s’était pas réveillé pour autant et avait simplement trouvé une position plus « confortable » pour dormir.
A présent, la colonelle avait sous les yeux, une paire de fesses moulées, gonflées par les muscles que la jambe pliée rendait saillants et prononcés. Les courbes qui, quelques minutes plus tôt étaient tentantes, devenaient tout d’un coup encore plus attrayantes. Elle s’avança à genoux et resta à le contempler une nouvelle fois. Le tissu avait commencé à sécher mais certaines zones plus « abritées » étaient toujours assombries, attirant le regard curieux : l’arrière du genou, la ceinture et surtout le fin pli qui caressait la base des fesses masculines.

Elle céda une nouvelle fois à la tentation, mais cette fois sa main se posa sur le dos de la cuisse du dormeur pour en apprécier la réalité. La peau semblait chaude malgré la moiteur du vêtement. Ne trouvant pas le contact « suffisant », Oscar accentua légèrement la pression sur le membre, redessinant de ses doigts les traits définissant chaque contour. Elle sentait la peau rouler doucement sous la caresse, elle n’avait jamais connu ce genre de sensation et pourtant cela lui semblait particulièrement agréable ; si agréable elle ne résista pas à l’envie de poursuivre l’expérience en s’attardant aux rondeurs généreuses qui lui faisaient face. Presque impériales, les deux fesses musclées ne semblaient être là que pour pousser l’esprit tentateur dans ses retranchements et le faire abandonner par tous les moyens. Vaincue par la curiosité et l’envie, la jeune femme céda une nouvelle fois, ne pouvant plus se contenter de simples frôlements, elle caressait, massait, explorait.

Elle aurait été incapable de dire combien de temps dura ce simulacre, car simulacre il était : son esprit s’était persuadé qu’elle pourrait faire tout cela impunément, que l’homme resterait une marionnette inerte et endormie mais quelle naïveté de sa part… comment cet homme pouvait-il rester insensible à ce qui se déroulait dans ce lieu isolé, dans cette pièce unique où une jeune femme se montrait si « effrontée » ?
Depuis le jour où André lui avait dévoilé le secret qui enserrait son cœur, depuis l’instant où il avait appris que leur commandant cachait une créature si étrange, Alain avait fait de son mieux pour conserver cette image rigide du colonel. Ne voir en cette femme qu’un soldat, un être forgé par la discipline, un être dénué des charmes propres à toute femme. Il avait également tu son instinct par égard pour ce frère qui s’était livré à lui mais cette nuit tout était différent, tout était comme irréel… cet isolement serait-il la fin, cette cabane deviendrait-elle leur enfer ? Alain avait de moins en moins de doutes à ce sujet : la main d’Oscar qui s’attardait sur son postérieur n’avait rien de comparable à l’attitude qu’elle affichait si souvent. Non, rien de brusque, rien d’impersonnel… c’était bien des caresses qu’il sentait parcourir son corps… il devait en avoir le cœur net… ne pas faire une erreur irrémédiable.
Devait-il réagir ? Devait-il montrer à la jeune femme qu’il était parfaitement conscient et que son corps ne tarderait pas à réagir ? Il hésitait. Il préféra un choix intermédiaire : laisser encore à la colonelle l’initiative et juger à ce moment là de la suite. Sans doute s’arrêterait-elle avant que tout cela n’aille trop loin. Résolu, il se laissa alors faire, calmant sa respiration, la ralentissant pour simuler le sommeil.

Inconsciente de la maîtrise dont faisait preuve son lieutenant, Oscar se risqua plus loin à nouveau. Elle glissa sa main vers le haut du pantalon du soldat, effleurant de ses doigts le tissu rêche de la ceinture du jeune homme. Mais encore une fois, l’attraction était trop forte : elle ne pouvait, elle ne voulait pas s’arrêter là ! Bravant toute limite, elle posa sa main sur le dos nu, sentant les fossettes masculines se soulever au toucher. Elle s’immobilisa, observa le dormeur, guettant un éventuel réveil. Toujours aucun signe. Le regard bleu tomba alors sur une marque légèrement brune : une fine cicatrice qui prenait naissance au-dessus de la fesse gauche et se poursuivait jusqu’au flanc. Intriguée, Oscar suivit ce chemin jusqu’à ce que sa main finisse sa course à la base du ventre de l’homme.
Alain cessa alors toute respiration, tout mouvement de vie. La main, l’intrigante main était à présent à quelques centimètres du feu qui commençait à s’emparer de son corps ; si le calvaire ne prenait pas bientôt fin, la preuve évidente de son désir apparaîtrait aux yeux de la jeune femme. Il devait l’arrêter. Elle avait été trop loin. Il avait été trop loin !

« Colonel… »

L’appel ne semblait être qu’un souffle, chargé de tension, chargé de désir.

« Colonel… »

Oscar réalisa enfin ce qu’il se passait : la main toujours posée sur l’ancienne blessure, elle regardait l’homme dans les yeux. Il s’était retourné, et l’observait à présent, appuyé sur un coude, attendant.

« Oscar ? »

Elle ne semblait pas comprendre, pas comment réagir. Elle restait immobile comme figée devant l’inconnu.

« Oscar… est-ce ce que vous voulez ? » demanda-t-il d’une voix infiniment douce.

Il posa alors sa main sur la joue de la jeune femme pour la faire réagir. Elle tressaillit à son contact, le regard incrédule. Elle réagit enfin. Visiblement troublée par le toucher qu’il accentua et le rapprochement qu’il fit en sa direction. Il s’était assis devant elle. Il ne cessait de la regarder. Il ne cessait d’attendre une réponse. Il prit le risque… il approcha le visage du sien : « je vais vous embrasser… il vous suffira d’un geste pour que tout s’arrête » murmura-t-il. Il posa ses lèvres sur les siennes, simple contact pour commencer. Il se recula, l’observa puis renouvela son geste. Oscar ne fit aucun mouvement pour l’en empêcher, au contraire, elle entrouvrit ses lèvres et l’invita à en partager la pulpe.
Avec d’infinies précautions, sans la brusquer, il accentua le baiser et glissa ses doigts dans la chevelure blonde. Elle n’émettait aucune objection, elle se laissait simplement guider dans ce monde inconnu. Alors doucement, il prit la main qui n’avait pas quitté son ventre et l’invita à poursuivre.

Sans un mot, Oscar répondit à sa « requête ». Elle quitta la zone pour remonter l’abdomen de son partenaire, caressant les marques laissées par les muscles jusqu’à la poitrine. Comment pouvait-il s’attendre à ce que le contact de cette femme soit si intense ? Certes il avait déjà de l’expérience, il avait consommé avec quelque jouvencelle mais là tout était différent. Il s’agissait du colonel de la garde, de la seule femme soldat que le Royaume accueillait en son sein. Il n’était pas question de la traiter comme une simple aventure ; ce serait peut être l’affaire d’une nuit, d’une seule nuit, mais rien ne viendrait la gâcher ! Il y veillerait !
Le plus doucement possible, les mains d’Alain quittèrent la chevelure blonde pour venir reposer sur les épaules nues. Malgré l’intensité du baiser, il sentit la seule femme se crisper à son contact. Il abandonna ses lèvres pour coller sa bouche contre sa joue, puis de son oreille : « il est encore temps… ». Mais Oscar resta muette, elle se contenta de caresser sa poitrine et de se rapprocher de quelques centimètres de lui.
A présent, elle le regardait. Pour la première fois, Alain avait le sentiment qu’elle comprenait ce qu’il se passait, elle prenait conscience de ce qu’ils étaient sur le point de faire. A son tour, elle toucha sa joue, d’abord timidement, puis elle caressa la peau rendue irritante par une fine barbe brune. Peu à peu elle posa ses lèvres sur les siennes, l’invitant à partager son baiser.

Incapable de résister plus longtemps, Alain descendit ses mains des épaules frêles pour toucher du bout des doigts la lisière de la poitrine maintenue par ces horribles bandes. Par de petits tâtonnements, il trouva le nœud qui maintenait ce carcan en place et le défit ; l’étoffe alors libérée de cette contrainte se desserra et commença à dévoiler deux seins laiteux. Sa bouche vint ensuite frôler l’un des anneaux colorés pour se délecter de leur parfum.
Que cette peau était douce, seule une femme pouvait être ainsi, pas soldat, pas un homme ! Il recouvrit ce sein de mille baisers, plus tendres les uns que les autres, plus passionnés les uns que les autres… Elle était envoûtement, elle était muse, elle était enfer. Alain comprit que cette femme était d’un autre monde, que ce corps pur ne pouvait être qu’une consécration fantasmatique. Elle était si belle, si parfaite qu’il redevenait le novice de ses jeunes années.

Oscar se laissait envahir à son tour par les sensations inconnues que son corps commençait à ressentir. Elle avait été surprise par le contact des lèvres sur sa poitrine vierge puis, les baisers se succédant, elle avait perçu des changements : des fourmillements s’étaient emparés d’elle, sa peau s’était étrangement tendue… peu à peu, la première sensation de rejet laissait la place à une acceptation, puis à un plaisir.
Ces lèvres étaient douces, chaudes ; sa langue ne cessait de taquiner la pointe rosée qui persistait à se tendre plus encore. Il semblait lécher, sucer peut être même aspirer, elle ne savait pas vraiment, et elle ne voulait pas le savoir. Tout ce qui lui importait était qu’il poursuive, était d’en obtenir plus… le reste n’avait plus d’importance.
Alain percevait les tremblements de plaisir qui prenaient possession de ce corps de femme : Oscar réagissait à ses caresses et l’incitait instinctivement à plus d’initiative. Il se trouva bientôt mal à l’aise : son pantalon, rendu étroit par la pluie glaciale, commençait à l’opprimer. Son corps entier répondait aux signes qu’elle lui envoyait et la tension qui traversait son bassin en devenait presque douloureuse.

A regret, il cessa ses baisers, il s’écarta d’elle. Il nota dans son regard bleu de l’incompréhension qu’il se dépêcha à rassurer. « Pardonnez moi mais je… enfin mon pantalon… ». Un novice ! Il était intimidé comme un puceau surpris par une érection incontrôlée. Ne comprenant pas son attitude changeante, Oscar suivit le regard sombre de son partenaire : il fixait son bassin, tendu à l’extrême. Elle rougit devant l’évidence et détourna le regard. « Je suis désolé, je ne peux rester ainsi, je… » murmura-t-il d’une voix rauque. Contre toute attente, elle le regarda de nouveau et lui sourit, un sourire timide mais amusé.
Elle se leva, elle lui tourna le dos, puis lentement elle ôta totalement ses bandes et apparut torse nu. Il l’observait : il ne manquait aucun de ses gestes. La tension de son bassin devenait de plus en plus agonie. Mais rien ne fut comparable au moment où il vit ses mains glisser le long de sa taille : quand Oscar commença à dégrafer son pantalon, quand son regard sombre se posa sur la taille qu’elle se mit à dénuder et sur ses courbes sensuelles qu’elle lui révélait. Elle se baissa légèrement et enleva totalement le vêtement, s’exposant nue aux yeux de son amant.
Elle attendit ainsi quelques secondes, elle lui faisait dos mais elle pouvait percevoir sa présence, ce silence qui taisait par moment une respiration profonde. « Alain ? ». Avait-il entendu ou était-ce son imagination ? Elle se tenait debout à quelques pas. Après une bonne inspiration, il se décida enfin : il écarta les pans de son pantalon, un soupir de soulagement le trahit… son sexe, rougi de tension, sembla happé par une liberté retrouvée. Il retira finalement l’étoffe.

Alain fit quelques pas en direction de sa compagne, il colla son corps au dos d’Oscar, enserrant sa taille de ses bras ; puis lentement, il effleura l’angle de son épaule de ses lèvres, il écarta les cheveux pour mieux vagabonder sur les courbes délicates. Elle frissonna à chaque zone que ses baisers atteignaient. Pensant naïvement qu’elle pouvait avoir froid, il remonta ses bras le long de ses côtes et enveloppa sa poitrine, enfermant son corps plus étroitement contre le sien.
Irrésistiblement attirée car la chaleur bienfaitrice, elle se rapprocha un peu plus, remontant ses bras pour lui caresser la nuque et l’inciter à l’embrasser davantage. Elle se cambrait, s’étirant pour atteindre la base de ses cheveux et y glisser ses doigts. Placée ainsi, elle offrait sa poitrine aux mains du jeune homme qui ne tardèrent pas à en prendre possession ; à nouveau ses doigts jouèrent avec les pointes sensibles.
Oscar respira de plus en plus difficilement, son souffle saccadant au rythme des nouvelles caresses qu’il lui prodiguait. Il sentait sa respiration chaude, profonde, qui raisonnait contre sa joue, l’excitant bien plus encore. Elle se laissait faire, plus de gêne, plus de question, du plaisir à l’état pur. Il lui donnerait beaucoup, elle lui donnerait …

Mais à présent les corps étaient en sueur, les flammes oubliées se reflétaient sur les corps dénudés, sculptures mythiques rendues à la vie. La peau, auparavant douce, devenait moite ; le contact anciennement doux, devenait possessif. Alain sentit ses mains rester presque capturées par la poitrine vibrante. « Oscar… » râla le lieutenant. Cette voix fut aussi marquante qu’une intime caresse pour la jeune femme.
Elle lâcha sa prise et se délivra des bras de son amant. Sans aucune parole inutile, elle se retourna et croisa le regard envahi par le désir. Elle s’immobilisa quelques secondes, observa la large poitrine se soulever au même rythme que la sienne. Elle pouvait presque se voir en cet homme : elle avait également envie de lui, elle avait également son corps tendu par un besoin dévorant. Quelque peu tremblante, Oscar lui tendit la main. Il fit un pas pour la toucher, un autre pour lui prendre le coude, enfin un dernier pour la capturer, elle.

Il se remit à l’embrasser, il lui caressait chaque courbe tandis qu’elle l’explorait elle aussi. Par des gestes calmes, il lui proposa de s’asseoir près de la cheminée de fortune, mais elle s’y allongea. Elle posa le dos sur une de leur cape et tendit les bras dans sa direction. Sans attendre, Alain se laissa aller contre elle, épousant son corps au sien.

Tout se précipita, il sentit la fièvre le posséder. Il se glissa un peu plus sur elle, ses mains ne se contentèrent plus de caresser ses seins et devenaient avides d’inconnu. Il passa sur ses hanches, sur ses cuisses, enfouit sa bouche dans la rivière de ses seins pour se délecter des infimes gouttes qui s’y asséchaient. Oscar, quant à elle, gardait ses formes collées à ce voleur, offrait son corps à ses délits, accompagnait ses mains dans leur quête.
Ce n’était plus un homme qui la chevauchait, c’était un être ivre. Ses muscles étaient devenus luisants, son ventre dessiné de larges sillons musculaires et son sexe, telle l’arme ultime de son désir dévorant. Il baissa les yeux et la vit : elle était immobile contre lui, elle lui disait quelques paroles rendues incompréhensibles par l’émotion. Alors il s’embrassa une nouvelle fois, il glissa ses lèvres à son oreille : « n’ayez crainte, Oscar… ».
Elle ne comprit pas en l’instant… Il avait été si doux, si attentif ; pourquoi devrait-elle avoir peur. Puis elle sentit sa main frôler son intimité, elle sentit le contact chaud contre ses chairs humides… son sexe… c’était son sexe qui allait la pénétrer. Elle trembla un instant. Comme s’il percevait sa peur, Alain glissa sa main contre la cuisse et la caressa doucement, longuement jusqu’à ce qu’elle se relâche puis avec la même délicatesse, il l’embrassa et se laissa couler en elle. La chaleur faillit le brûler tellement cela lui paraissait-il si intense. Il progressa sans cesser de l’embrasser et attendit que son corps novice s’habitue à sa présence avant d’oser un geste.
Rassuré par la respiration redevenue régulière de son amante, Alain quitta le nid chaud de ses lèvres, prit appui sur ses mains et les yeux dans siens, il commença son inexorable course vers l’apogée de cet échange. Son bassin dansa au rythme des échos que lui soufflait Oscar jusqu’à ce que, dans un geste plus intense, il la libéra enfin, la rejoignant quelques instants plus tard dans la même béatitude…




La nuit s’écoula : Oscar reprenant des forces dans les bras de cet homme, Alain s’assoupissant de temps à autres mais veillant sur le feu afin qu’il ne s’éteigne jamais. Au petit matin, la fatigue avait également eu raison du jeune homme. Quand il ouvrit les yeux, son Colonel avait bougé pendant son sommeil et reposait à présent la tête sur son épaule.

ALAIN : Colonel, il faut vous réveiller…c’est l’heure

Oscar ouvrit les yeux sur le visage de son lieutenant : « Ce n’était pas un rêve » comprit-elle.





… Chapitre 10 alternatif de « Quatuor Amoureux »
Review La cabane


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