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Détresse

Allongé sur le dos, dans l’herbe, je regarde le ciel. Beau spectacle que le coucher de soleil estival !
« Te souviens-tu, ma Rose ? Lorsque nous étions petits, l’été, nous venions nous allonger ici pour voir le coucher de soleil… Peut être est-ce le dernier que je vois… Je ne pourrai plus que le sentir, alors… Quand je serai dans le néant, je ressentirai l’atmosphère chaude, lourde, oppressante, du mois de juillet… Je sentirai l’odeur des fleurs, de l’herbe… Mais serai-je capable de reconnaître une Rose d’un Lilas ? Oui… Je veux le croire… De toi, mon Ange, il ne me restera que ton doux parfum, le son de ta voix… Mais jamais plus, je ne verrai tes yeux saphir… Plus jamais je ne les verrai me foudroyer sur place pour mon insolence, ou n’importe quoi d’autre… Mais, au moins, au moins, je ne les verrai plus verser de larmes… »
Dans un geste de rage, je me lève et donne un coup de poing dans l’arbre, derrière moi. L’arbre de l’étang.
« Je veux continuer à te voir, Oscar… Comment saurai-je si tu ne vas pas bien si je ne peux pas voir à travers tes yeux ? Oscar, si tu le savais… Si tu savais que mon œil s’éteint… Tu m’éloignerais de toi, n’est-ce pas ? Réponds-moi, Oscar ! Dis-moi que non… Que, si je te le disais, tu me garderais tout de même auprès de toi… Je t’en prie, dis-le… Dis-le… »
Ma voix n’est plus qu’un murmure, hachée par mes sanglots mal contenus. Je suis prostré, recroquevillé. Je lève la tête et fixe une étoile dans le ciel orangé. La première.
« Oscar… Tu es si belle… Tu ressembles à un Ange… Avec tes cheveux blonds… Ton regard… Soit doux, soit dur… Ou, pire que tout, vide… Oscar, j’ai besoin de toi… Tu es ma lumière, l’air que je respire, la viande que je mange, l’eau que je bois, tu es ma religion… Mon Oscar ! Tu es ce en quoi je crois, le Dieu qui peut faire mon bonheur et mon malheur, tu es le courage dont je manque pour t’avouer… Ma Chérie, mon Amour… Est-ce qu’un jour, avant que la lumière s’éteigne, je pourrai te voir telle que tu es ? Femme… Ma femme… Je t’aime tellement… Pourquoi ne m’aimes-tu pas ? Bientôt, il sera trop tard, pour moi. »

Jamais plus je ne verrai
Tes cheveux flottant sous le vent,
Tes yeux foudroyants,
Ton visage si parfait…

Tes moindres traits,
Ton moindre signe de caractère,
Tout est gravé
Dans mon âme et dans mon cœur.

Il ne me restera
Que ton rire léger et cristallin
Le son de ta voix,
La douceur de tes mains.

Oscar, tu me verras,
Mais moi, devant moi,
Je n’aurais que l’infini, le noir, le néant.
Je plongerai dedans…
Pour ne remonter jamais.

Je perdrai ton visage d’ange,
Le voile sera tombé.
Mon dernier souvenir de toi hantera mes songes
A jamais.

Je n’essaie même plus de retenir mes larmes… J’ai besoin de pleurer… Peut être irais-je mieux après… Non, ce n’est qu’un espoir chimérique… Je ne peux plus aller mieux… Il n’y a plus et il n’y aura plus de mieux pour moi…

Comment ferais-je pour savoir les saisons qui passent… Les mois qui défilent… Les années qui s’écoulent ? Quelle vie m’attend, au-delà du voile qui, tôt ou tard, tombera sur ma vie et devant mes yeux ?

Je suis allongé à plat ventre sur l’herbe… Le visage dans mes mains… Mes larmes coulent le long de mes joues… Mais je ne bouge pas… Je suis bien… Aussi bien que l’on peut l’être lorsqu’on sait que l’on va perdre la vue, et tout ce qui nous rendait heureux… Jusqu’à présent…

FIN


Note : J’espère que cette vignette vous a plu !!! Donnez-moi votre avis, SVP !!! Bisous. Rosy.
Review Détresse


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