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Mauvais rêve ou et si le général avait obligé 0scar à épouser Girodelle….

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« Pardonnez moi mon enfant…Cette mascarade n’a que trop duré….Mon dieu, faites que mon enfant me pardonne un jour…»

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Elle en riait encore. Quelle drôle d’idée ! Mais que lui était-il passé par la tête. Décidément elle ne comprendrait jamais les hommes.


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André s’éveilla. C’est le bruit d’un carrosse qui l’avait tiré de son sommeil. Qui pouvait quitter le château à cette heure avancée de la nuit ? La reine aurait-elle fait mander Oscar pour une quelconque urgence ? Il se leva, observa les fenêtres de la demeure des Jarjayes. Tout semblait calme. Seul le bureau du colonel était allumé et de son poste d’observation, André pouvait apercevoir la silhouette du père d’Oscar. Celui ci était assis, la tête entre les mains. André décida de se recoucher, après tout, la journée du lendemain lèverait le voile sur ce mystérieux carrosse.

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Qu’elle était belle ainsi, endormie, paisible, un léger sourire aux lèvres. Malgré la fatigue et l’heure tardive, il ne pouvait détacher ses yeux de la jeune femme qu’il aimait. Elle était à lui, maintenant et pour toujours. Il allait l’emmener loin, très loin de cette tempête qui grondait sur la France. Il la protégerait, il la rendrait heureuse.

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La tête lui tournait. Elle pesait si lourd. Son cœur lui-même ne lui semblait pas bien accroché. Mon dieu qu’il était si difficile d’ouvrir les yeux. Sa mémoire s’embrouillait. Qu’avait-elle fait hier pour se sentir si mal aujourd’hui ? Elle retomba dans le néant.

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L’amérique. Victor Clément en était certain, c’était le meilleur choix possible. La guerre d’indépendance était terminée, et la jeune nation qui en avait émergée leur offrirait un nouveau départ.
Il avait obtenu du roi d’être passager du Royal Louis. Ce puissant vaisseau de la marine royale devait rejoindre Boston dans le courant du mois de mai. Victor Clément avait saisi l’occasion, son rang d’officier lui permettait d’effectuer la traversée sur un vaisseau de guerre.

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Lorsqu’elle réussit enfin à ouvrir les yeux, Oscar fut plus que surprise. Mais par quels diables se trouvait-elle dans la cabine d’un navire ! ?! Aucun doute là dessus, elle était à bord d’un bateau et son cœur lui indiquait qu’à l’extérieur la mer n’était pas d’huile. Que faisait-elle là ! Quelle était l’explication logique ? Tout à ses réflexions, Oscar ne vit pas la porte s’ouvrir, ce n’est que le son de la voix qui la tira de ses pensées.
« Et bien, mon amie, vous voilà réveillée. Que pensez-vous de votre cabine ? Vous sied t elle ?
_Girodelle ! Mais qu’est ce que ça veut dire ? Que fais-je ici ? Où sommes-nous ? Où allons-nous ? Est-ce une mission du roi ?
_Vous ne vous souvenez donc pas ?
Il la regardait, ne pouvant détacher ses yeux d’une telle beauté.
_Et bien parlez !
_Oscar, ma mie, votre père a accédé à ma requête.
_Votre requête ! Que me chantez-vous là ? Cette ridicule histoire de mariage…. »
Girodelle resta silencieux.
« Non, ce n’est pas possible….Jamais père n’aurait accepté sans mon consentement…vous mentez…..vous m’avez enlevée. »
Oscar voulut se lever, malheureusement la belle était beaucoup plus à l’aise sur le plancher des vaches qu’en haute mer, et bien vite, elle retomba sur sa couche. Elle se sentait si mal, si nauséeuse. Inutile de préciser que ce mal être n’était plus uniquement dû à l’océan.
«J’ai là une lettre de votre père Oscar, voulez-vous que je vous en fasse lecture ? »
Victor Clément pris le silence de sa bien aimée pour un assentiment Il commença à lire :
« Oscar François, mon enfant, puissiez vous me pardonner un jour toutes ses années de souffrance que je vous ai imposées. Mr de Girodelle me donne aujourd’hui l’opportunité de me racheter et vous donne l’opportunité de vivre enfin selon votre véritable sexe, d’être une femme. Sur ce nouveau continent, Oscar, je vous souhaite le bonheur comme je l’ai connu avec madame votre mère. Pardonnez à votre père cet orgueil qui fit de vous un homme. »
Les larmes roulaient sur les joues d’Oscar. Pour Victor Clément, ces larmes ne pouvaient être que de joie et d’amour envers ce père qui la libérait d’un fardeau. Il voulut l’enlacer Oscar, surprise d’abord, finit par le repousser bien vite. Ses larmes étaient autres. Comment son père avait pu lui faire ça. La vendre , la vendre à Girodelle. Après tout, ses 5 autres sœurs avaient été, elles aussi mariées de force, jamais elle n’avait imaginé qu’il oserait lui faire subir le même sort. Soudain elle regretta amèrement de n’être point venue en aide à ses sœurs lorsque celles ci lui avaient demandé d’interférer auprès de leur père.
« Sortez Girodelle. Sortez tout de suite. Jamais…. Vous entendez, jamais je ne serai vôtre. »
Sous la violence des paroles d’Oscar, Girodelle battît en retraite. Il devait lui laissait du temps pour s’habituer à cette idée : elle et lui, unis à jamais. Il en était certain, elle s’y ferait, il lui apprendrait l’amour, la vie….

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C’est une grand mère heureuse qui lui avait appris la nouvelle. Oscar avait accepté la demande en mariage du Comte Victor Clément de Girodelle. Alors qu’il se déclarait, elle lui aurait avoué partager cet amour et décidé de partir sur le champ pour les amériques. Grand mère était somme toute déçue de ne pouvoir assister aux épousailles mais ayant espéré ce moment de longue date, elle avait confectionné une magnifique robe pour celle qu’elle considérait comme sa petite fille.
André était abasourdi. Oscar, amoureuse ? Qui plus est de Girodelle ! Non, il y avait quelque chose qui ne collait pas. Aurait elle été si peinée de cet amour non partagé de Fersen que par dépit, elle aurait choisi Girodelle. Ca lui ressemblait si peu.
Son cœur le déchirait. Si pour Grand Mère, cet évènement était un la concrétisation d’un rêve, pour lui c’était un cauchemar. Oscar mariée, Oscar en amérique. Jamais plus alors il ne la reverrait.

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La tempête faisait rage. Depuis 3 jours, le Royal Louis affrontait des creux de 3 à 5 mètres, la coque craquait, les vents violents avaient arraché 2 voiles déjà.

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Mon dieu, faites que ça s’arrête. Je me sens si faible. Mon corps refuse de garder quelques nourritures que ce soit. Oh mon dieu.

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Girodelle quant à lui, s’amuser de voir Oscar si mal en point. La tempête n’était qu’un petit grain de printemps, mais la pauvre Oscar, si brave généralement, se comportait comme une enfant. Néanmoins ce n’était pas pour lui déplaire car elle se laissait nourrir (elle vomissait presque tout quelques minutes après) et il pouvait la prendre dans ses bras, elle ne résistait pas bien longtemps. Qu’il aimait respirer l’odeur de ses cheveux, son parfum….

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60 jours après son départ de Brest, le Royal Louis atteignit son port de destination. Les mouettes et les goélands saluèrent l’arrivée du vaisseau en rade de Boston.
Même si la tempête s’était calmée, Oscar n’avait décidément pas le pied marin et avait passé l’ensemble de la traversée prostrée dans sa cabine.

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La terre….enfin…. dieu soit loué. Dire qu’il me faudra reprendre un de ces maudits bateaux pour retourner en France.

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Victor Clément avait soulevé Oscar et l’avait portée jusqu’au pont du bateau. C’était la première fois qu’elle allait si loin et surtout qu’elle revoyait la lumière du jour. Elle avait été trop faible pour faire plus de 4 pas depuis leur départ.
Debout, l’un contre l’autre, ils contemplaient le port qui se dessinait sous leurs yeux. Oscar aurait bien voulu se passer de Girodelle, mais malheureusement, ses forces l’avaient totalement quittée. Oubliant quelques secondes cet homme qu’autrefois elle considérait comme un ami et qu’aujourd’hui elle détestait, elle s’émerveilla devant le spectacle qui s’offrait à elle.
Tout paraissait si différent et pourtant tout rappelait l’Europe.

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Partir. Aller en amérique. C’était la solution. Mais encore lui faudrait-il trouver un bateau… et puis après, une fois là-bas, que faire…si elle aimait vraiment le comte. Lui proposer ses services en souvenir de leur amitié et vivre près d’elle, de lui, les voir s’aimer…non, il ne pourrait le supporter.

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Après la cabine d’un navire, Oscar se retrouvait prisonnière d’une chambre. Impossible d’ouvrir les fenêtres. Girodelle avait, semble-t-il tout prévu pour que l’oiseau ne s’envole pas.
Autre mauvaise surprise : ils étaient déjà mariés. Il s’était bien gardé de mentionner ce « détail » pendant le voyage Il lui avait montré les papiers prouvant ses dires et dit qu’il souhaitait maintenant lui mettre l’anneau béni par un prêtre au doigt. Elle avait refusé et il s’était incliné.

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Girodelle ne savait pas vraiment comment il pourrait amadouer Oscar. Pour le moment il avait décidé de ne pas la brusquer, mais savoir qu’elle était sienne légitiment, créait de nombreux désirs en lui….

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Gagner du temps. Il lui fallait gagner du temps. Ils n’étaient plus en France, il n’était plus sous ses ordres. Déjà elle sentait qu’il perdait patience et que bientôt il n’accepterait plus qu’elle le repousse.

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C’était décidé, ce soir, il la prendrait de gré ou de force. Elle était sienne et c’était là le devoir de l’homme et de la femme.

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Cachée derrière la porte Oscar l’attendait. Girodelle n’eut ni le temps de voir ni le temps de comprendre ce qui s’abattait sur lui. Le vide, le noir, plus rien.
Oscar le déshabilla : elle avait besoin de son pantalon et sa chemise car depuis ce qu’elle considérait comme son enlèvement, elle n’avait à sa disposition que des robes.
Une fois dans ses nouveaux et confortables habits, elle prit soin d’enfermer Girodelle.
« Adieu Monsieur » lui souffla-t -elle à l’oreille.
Elle rejoignit les écuries assez facilement car à cette heure tardive, les serviteurs du comte étaient déjà couchés. De plus, en qualité de femme soldat, elle savait mieux que personne tirer partie de la nuit. Elle sella un magnifique étalon blanc qui lui rappela « alizé » sa jument, cadeau de son père pour ses 12 ans, puis disparut dans la nuit.

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Chevauchant selon les indications (un homme à la chevelure d’or, filant sur un étalon blanc) des voyageurs qu’il rencontrait, Girodelle ne pouvait que se reprocher sa bêtise. Comment avait il pu être aussi niais et oublier qu’Oscar avait été entraînée à lutter depuis sa tendre enfance. Comment avait-il pu oublier !
C’était son major d’homme qu’il l’avait libéré et réveillé. Heureusement que Robert s’était inquiété de ne pas voir son maître au lever du jour et surtout qu’il manquait Tempête, le cheval que Mr le comte souhaitait offrir à Madame la comtesse.
Oscar avait pris la mauvaise direction et même si elle se dirigeait vers la côte, elle s’éloignait de Boston. Il la rattraperait à temps.

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Elle longeait la plage depuis le petit matin, elle était exténuait. La faim la tiraillait. Où était ce port par lequel ils étaient arrivés Elle n’avait plus rencontré âme qui vive depuis bientôt 4 heures.
Elle décida de faire une halte, le cheval en ayant lui aussi besoin, elle l’avait fait tellement galoper, voulant mettre énormément de distance entre Victor-Clément et elle. A l’abri d’une dune, elle s’assoupit.

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Dieu était avec lui, il n’en doutait pas. Elle était là, endormie. A première vue, il avait crût qu’elle était blessée. Peut être avait-elle été attaquée. Mais non, elle dormait tout simplement, fatiguée de sa course.
Il l’avait retrouvée et cette fois il se promit de ne jamais plus la laisser partir.
Il s’approcha doucement, s’assis près d’elle et déposa un doux baiser sur ses lèvres.

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Oscar s’éveilla sous la pression des lèvres de Girodelle contre les siennes. Encore au pays de Morphée, elle ne savait décrire cette sensation, et lorsqu’elle ouvrit totalement les yeux ce fut pour découvrir le visage de Girodelle, près du sien. Le cauchemar continuait, elle avait échoué, tout était à refaire. Elle tenta de le repousser et de s’échapper mais cette fois, Victor Clément ne semblait pas disposer à la laisser en paix. Il lui saisit les bras et l’empêcha de bouger, puis l’embrassa plus violemment Oscar compris alors, qu’il était hors de contrôle, que ce désir qu’il refoulait depuis si longtemps explosait et qu’elle ne pourrait s’y soustraire. Son corps pesait lourdement sur le sien. Sa main libre parcourait son corps, Oscar bascula dans l’horreur.

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Un bruit d’épée lointain lui parvenait. Qui troublait son sommeil ?

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Grand mère ouvrit la porte.
« Oscar, mon enfant, André et le comte de Fersen, vous attendent depuis une heure déjà. Ca ne vous ressemble pas, qu’avez vous ? Vous sentez vous bien ? »
Réalisant qu’elle avait rêvé, un immense sourire s ‘inscrivit sur le visage d’Oscar. Oui Girodelle l’avait bien demandé en mariage, mais non son père avait respecté son choix et elle était chez elle, en France, dans la demeure de ses parents. Comme elle était heureuse.

FIN
Review Mauvais rêve


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