Oscar, alors âgée de huit ans, croyait réellement être un garçon. Comment pourrait-elle connaître sa véritable nature puisque personne n'avait eu le courage de lui dire la cruelle vérité? Et l’aurait-elle seulement comprise si jeune? Elle fut donc préservée jusqu’au jour où ....
O: André? …... André? Mais où est-ce qu’il est? ANDRÉ?! S’énerva-t-elle
GM: Eh! Bien! Oscar, pourquoi cries-tu ainsi? demanda Grand-mère en arrivant dans la pièce
O: Je cherche André. Nous devions faire de l’escrime après ma leçon de musique et je ne le trouve pas. Ronchonna-t-elle
GM: Je crois qu’il est parti faire un tour à l’étang.
O: Quel égoïste !!! Il prend du bon temps pendant que moi, je m’ennuie à mourir en cours. Il va m'entendre!!
Oscar partit d’un pas décidé sous les yeux amusés de sa nourrice. Elle ne se doutait pas qu'en arrivant à l'étang, toute sa vie s'écroulerait.
O: ANDRÉ! ANDRÉ, MAIS OU ES-TU? Cria-t-elle en arrivant à l'étang
A: Je suis là, dans l’eau. Répondit-il en lui faisant un signe de la main.
O: Tu n’es qu’un sale lâcheur. Tu aurais pu m’attendre tout de même. Dit-elle en faisant la moue
A: Oui. Mais, comprends-moi. J’avais fini mon travail et il faisait si chaud.
O: ..... Peut-être mais ce n’est pas une raison pour m'abandonner. Dit-elle en feignant de bouder
A: Tu m'en veux? S’inquiéta-t-il
O: ...... Bon, je passe l’éponge pour cette fois.
A: Tu me rassures.
O: Allez! Viens! Grand-mère m'a donné de quoi goûter avant que je te rejoigne. Dit-elle en montrant un panier
A: Ça tombe bien!! Je meurs de faim!! J’arrive. S’exclama-t-il, joyeux
André sortit de l’eau, nu comme un vers, et à cet instant, un détail sauta immédiatement aux yeux d’Oscar.Celle-ci en fit tomber son panier. Elle fixa son regard sur cette chose que son ami avait et qu’elle n’avait pas. Ce fut plus fort qu'elle. Elle ne put en détacher ses yeux. Elle était très intriguée. Le petit garçon ne comprit pas son attitude. Il était un peu gêné de voir que son amie ne cessait de le regarder.
A: Ben, quoi? ... Qu'est-ce qu'il y a? ..... Pourquoi me regardes-tu comme ça? demanda-t-il, mal à l'aise
O: C’est quoi ça? Questionna-t-elle innocemment en pointant son doigt vers la "chose" en question.
A: Quoi ça?
O: ça!! Insista-t-elle
André baissa son regard et éclata de rire. Oscar se trouvait bien bête mais il fallait qu'elle sache. Elle était très intéressée.
O: Pourquoi ris-tu?
A: Tu es trop drôle, Oscar!
O: Pourquoi? Je ne comprends pas. Explique-moi.
A: Arrête un peu!
O: Réponds à ma question dans ce cas.
A: Oh!!!! Ne me dis pas que ça ne t’arrive pas de jouer avec?! Voyons, Oscar, cesse de te faire plus bête que tu ne l'es.
Oscar ne comprit pas rien du tout. Elle était totalement perdue. Quelle était donc cette chose? Et pourquoi en était-elle dépourvue? Sans dire un seul mot, elle remonta sur son cheval et rentra au galop. André, resté en plan, ne comprit pas sa réaction.
A: Oscar, où vas-tu? Mais il ne va pas bien, ma parole! Tant pis pour lui! Il y en aura plus pour moi. Dit-il en ramassant le panier.
Oscar arriva au château et alla directement voir Grand-mère qui étendait le linge.
O: Grand-mère !! Grand-mère!!! Cria-t-elle
GM: Qu’est-ce qui se passe? Est-il arrivé quelque chose à André? S’inquiéta-t-elle
O: Euh!!! ........ Non! Non! Mais, je veux savoir quand il va pousser?
GM: Mais de quoi parles-tu?
O: Eh! Ben! .... De ce qu’a André.
GM: Écoute, Oscar, exprime-toi plus clairement s'il te plaît. Respire et dis-moi tout en
articulant parce que je ne comprends rien, là.
O: Eh! Bien! Quand je suis arrivé à l’étang, André en est sorti nu et j’ai vu qu’il avait quelque chose entre les jambes que je n’ai pas. Alors, maintenant, je veux savoir quand il va pousser.
En comprenant de quoi sa petite-fille parlait, la vieille dame rougit.
GM: Oh!!!! Mon Dieu!!! Je savais que ça arriverait tôt ou tard ………. Je lui avais dit ……..Mais, non, il ne m'a pas écouté ……… Mon Dieu!! Comment allons-nous faire maintenant?
O: De quoi parles-tu?
GM: Attends ici, ma chérie. Je reviens. Dit-elle en partant en courant.
O: Mais réponds-moi d'abord.
GM: Madame!!!! Madame!!!
Mdj: Eh! Bien! Grand-mère que vous arrive-t-il? demanda-t-elle en venant à la rencontre de la vieille dame.
GM: Madame! Le jour que nous redoutions est arrivé.
Mdj: Vous m’inquiétez! De quel jour parlez-vous?
GM: Oscar vient de voir par hasard André nu et elle vient à l'instant de me demander quand est-ce que son pénis allait pousser.
Mdj: Oh!!! Je vois. Et que lui avez-vous dit?
GM: Rien. Je voulais vous en parler avant.
Mdj : Oui. Vous avez bien fait. Amenez-la moi, je vous prie. Je vais lui parler.
GM: Oui mais le général préférerait sûrement lui en parler lui-même.
Mdj: Certainement mais il est parti pour un bon moment alors nous ne pouvons laisser la pauvre petite dans l'ignorance plus longtemps. Il est temps de lui dire la vérité.
Au même moment, André rentra au château et il vit Oscar pleurer.
A: Qu’est-ce que tu as? Tu t’es fais gronder? S’inquiéta-t-il
O: Non. Mais Grand-mère est fâchée contre moi, je crois. Expliqua-t-elle en sanglotant
A: Pourquoi? Tu as fait une bêtise?
O: Je ne sais pas. Je lui ai juste demandé quand la chose entre mes jambes allait pousser et elle est partie en colère.
A: La chose entre les jambes?
O: Oui. La chose que tu as, toi.
A (mort de rire): Ah! Tu parles du pénis .... Mais nous naissons avec. Il ne pousse pas.
O (en colère): Non. Ce n’est pas vrai. Moi, je n'en ai pas. Pourquoi?
A: Tu n'en as pas? S’étonna-t-il
O: Non. Je n'en ai pas et je ne comprends pas pourquoi ..... Si nous naissons avec, comme tu le dis, alors c'est que je dois l'avoir perdu ou bien, on me l'a volé.
A: Tu dis des sottises.
O: Mais alors pourquoi est-ce que je n'en ai pas?
A: Réfléchis, Oscar. Si tu n'en as pas, c'est que tu dois être une fille.
Oscar se jeta sur lui, en colère.
O: N'importe quoi! Que racontes-tu là? Je ne suis pas une fille. Je ne suis pas une fille. Tu m’entends?! Je suis un garçon. Un garçon! Un vrai garçon! S’énerva-t-elle
A: Arrête, Oscar! Cria-t-il
GM: Eh! Bien! Que se passe-t-il ici? s'exclama-t-elle en arrivant.
O: André fabule. Il prétend que je suis une fille. Dis-lui que ce n’est pas vrai! Dis-lui, Grand-mère! Dis-lui que ce n’est pas vrai! Dis-lui!
GM: Oscar, ma chérie, ta mère veut te voir.
O: Dis-lui, Grand-mère ….. S'il te plaît, dis-lui ...... Dis-lui que ..... Supplia-t-elle les larmes aux yeux
GM: De suite, Oscar. Insista-t-elle
Oscar abandonna à contre coeur et partit voir son mère. Grand-mère allait devoir aussi tout dire à André, de son côté. La petite fille entra dans le boudoir de sa mère.
O: Vous vouliez me voir, Mère?
Mdj: Oui. Oscar, entrez. J’ai à vous parler. C’est très important, mon enfant.
Elle expliqua tout à Oscar: les choix du général, ses motivations ....enfin, tout. Au fur et à mesure que Madame de Jarjayes parlait à sa fille, le visage de celle-ci se décomposait. Avec une telle révélation, sa vie entière était bouleversée.
Mdj: Comprenez-vous, Oscar?
O: Vous mentez. Vous mentez. Je suis un garçon. J'ai toujours été un garçon. Je le serai toujours. Je suis un vrai garçon. Vous m’entendez? Je suis un garçon. Un vrai garçon. Sanglota-t-elle
Elle partit dans sa chambre pour pleurer à chaudes larmes. Elle y resta des heures sans pouvoir s'arrêter. Personne ne vint la déranger. Il était évident qu'elle avait besoin de temps pour se faire à la vérité. André vint la réconforter en début de soirée. Elle n'osa pas le regarder.
A: Oscar, Grand-mère m'a tout expliqué ......... Et il fallait que tu saches que ..... Enfin, je ..... Tu sais. La vérité ne change rien pour moi. Tu es et tu resteras toujours mon meilleur ami.
O: C’est vrai? Tu ne dis pas ça pour me faire plaisir? demanda-t-elle, inquiète
A: Non. Nous deux, tu sais bien que c'est à la vie à la mort. Sourit-il
O: Merci André. ......... Tu sais, j'ai bien réfléchi. Et je me fiche de tout ce qu’ils disent. Je suis un garçon. Je le resterai quoiqu'il arrive. Je deviendrai un homme comme toi. Je suis un garçon avec ou sans..... Comment dis-tu déjà? Pénis? ........ Peu importe. Avec ou sans, je serai le plus grand soldat et mon père sera fier de moi. Tu verras, André. Je vais tout faire pour égaler les hommes. Je vais même les surpasser. Je ferai honneur à ma famille ........ Tu verras, mon ami, mon nom traversera les siècles. J'en fais le serment. Déclara-t-elle, déterminée.
FIN |