Le jeune homme sourit. Il était enfin en vacances. Ses parents avaient profités d’un temps de tranquillité pour lui faire accorder par sa majesté des congés occasionnels. C’était à Arras, sur les terres de sa famille que le jeune capitaine allait pouvoir se détendre et prendre du bon temps. Son père et sa mère devaient rendre visite à la population du village d’Arras, mais il était exempté de ces œuvres et avait le droit de rester au château, ou de partir en promenade à sa guise. Le jeune homme avait envie de se promener et il décida donc de partir sur ces terres qu’il connaissait depuis l’enfance.
Il alla chercher son cheval et partit au triple galop en direction de la plage. Il galopa pendant un long moment puis il laissa le cheval se reposer sur une étendue d’herbe, un peu plus haut que la plage et partit un moment à pied. Soudain, alors qu’il marchait, il fut attiré par une ombre au bord de l’eau. Au bord de l’eau, il y avait une jeune femme, qui était de dos à lui. Elle avait de longs cheveux bruns qui lui arrivaient au bas du dos, une longue robe blanche qui se gonflait au vent. Les deux tresses dont elle avait orné ses cheveux volaient au vent et elle avait les pieds nus dans l’eau. Elle rêvait. Le capitaine était subjugué par cette apparition. Il ne rêvait que de s’avancer pour admirer son visage. Elle semblait si sereine. Comme lisant ses pensées, elle se retourna à cet instant. D’abord surprise, elle finit par lui sourire. Le capitaine fut d’abord subjugué par ce visage, puis par ce sourire. Sans s’en rendre vraiment compte, il s’avança vers elle. Elle n’en parut pas effrayée ou inquiète, elle continuait de sourire. Il s’approcha le plus près possible, saisit sa main, et l’embrassa avec effusion sans quitter des yeux ceux de la jeune femme.
- Mademoiselle, capitaine de Jarjaye pour vous servir.
Pour la première fois, il entendit sa voix claire et douce.
- Capitaine, je suis enchantée de vous rencontrer ? L’on m’a déjà vanté vos mérites.
- Dois-je comprendre que vous êtes de ces nobles demoiselles de la Cour ?
- Oui, bien sûr. J’ai déjà fait mes débuts. J’ai dix-sept ans, monsieur. Je suis mademoiselle de Liserais.
- Je saurai me souvenir du nom de la femme qui fait battre mon cœur à tout rompre.
- Monsieur, vous me flattez.
Elle rit et rougit.
- Puis-je vous raccompagner ?
- Je vous en prie, monsieur. Mes parents se sont installés à l’auberge du village voisin.
Le jeune capitaine proposa son bras à la jeune femme qui le prit. Il l’amena jusqu’à l’auberge où les parents de la jeune fille buvaient un verre à une table.
- Bonsoir, Père. Bonsoir, Mère ! Déclara la jeune fille. Je vous présente le capitaine de Jarjaye. Je l’ai rencontré en me promenant sur la plage.
Le père de la jeune femme serra cordialement la main du jeune homme.
- Julien de Liserais. Je suis ravi de rencontrer le fameux capitaine du roi. Le capitaine de Jarjaye. Il paraît que vous êtes promis à un avenir glorieux Jarjaye.
- Oui, Père pense que je serais capable d’aller jusqu’au poste de Général des gardes, mais je préfère ne pas m’avancer. On ne sait jamais de quoi demain sera fait.
- Je vous comprends. Ces terres vous appartiennent je crois ?
- Elles appartiennent à ma famille.
- En ce cas, nous auront, j’espère, le plaisir de nous revoir.
- Je l’espère aussi, monsieur. Je vais devoir vous laisser, à présent.
Il serra la main du père et baisa la main de la mère et de la fille.
- Monsieur, Madame, Mademoiselle, à nous revoir je l’espère.
Il ressortit et rentra au château après avoir récupéré son cheval. François de Jarjaye venait de rencontrer Louise de Liserais, et aucun des deux ne savait encore que bien des épreuves les attendraient au détour du chemin. |