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Rencontre avec le destin...

Partie I, Vienne - 1810.

Un pâle soleil se levait sur Vienne, tirant de la nuit demeure après demeure, maison après maison. Et dans l'un de ces modestes logis, un frère et une soeur se relayaient au chevet de leur mère mourante. Elle n'était âgée que d'une trentaine d'années, et bien qu'elle eut été robuste, une maladie dont elle ne connaissait pas même le nom venait peu à peu à bout de ses forces. Elle était restée très jolie malgrè les épreuves qu'elle avait traversé tout au long de sa courte vie. Au fil du temps, seules de petites marques s'étaient formées auprès de ses yeux bleus délavés. Il est vrai qu'elle avait tant pleuré, tant versé de larmes qu'elle s'était parfois demandée s'il était possible qu'il en reste en son corps. Depuis l'âge de treize ans, elle avait petit à petit perdu tous les gens qu'elle aimait, tous de mort violente. Aucun des hommes et des femmes qui avaient un jour veillé sur elle ne s'était paisiblement éteint de vieillesse dans son sommeil. Elle trouvait parfois étrange qu'il n'y eut point d'autre mort dans son entourage depuis quinze ans. Mais ces quinze dernières années avaient été justement hantées par la crainte de perdre à nouveau un être cher. Le dernier en date était son époux, mort bêtement d'une chute de cheval dans le nord de la France. Puis il y avait eu cet homme qui l'avait abandonnée. Elle n'avait dès lors cessé de trembler pour les seuls êtres qui lui restaient, ses deux enfants. Une brave femme du nom de Liesl, veuve également, l'avait accueilli chez elle et lui avait trouvé une place de couturière. Ses enfants avaient grandi, et voilà qu'elle devait leur dire adieu.

Elle appela sa fille :
- Mon enfant, je voudrais que tu saches quel secret je garde en moi depuis si longtemps, je voudrais tout te dire avant qu'il ne soit trop tard. je sens mes forces me quitter... Cela te concerne au plus haut point, toi et toi seule...
La jeune fille ne put s'empêcher de fondre en larmes à ses mots. Non, c'était trop injuste !
- Non, ne pleure pas, insista la mourante en caressant doucement ses beaux cheveux blonds noués avec un ruban.
Debout près de sa soeur, un jeune homme prit la parole :
- Je crois que...je devrais peut-être vous laisse seules...
Sans un bruit, il quitta la petite chambre et rejoint madame Liesl qui attendait, inquiète, dans le petit escalier. Le frère et la soeur s'était toujours entendu à merveille. Lui, Camille, qui rêvait d'être journaliste, avait une magnifique chevelure brune et bouclée. Quant à sa soeur, elle était blonde comme les blés et commençait à travailler comme sa mère dans un atelier de confection. Camille avait senti à ce moment-là qu'il était préfèrable que sa mère, si elle avait un secret, puisse se confier à sa fille et à elle seule. Et il y avait bel et bien un secret, un secret douloureux. Le récit fut long. La jeune fille était trop surprise pour dire quoi que ce soit lorsque sa mère lui apprit que son époux, le père de Camille, n'était plus de ce monde depuis deux ans lorsqu'elle vint au monde en 1796... Elle sentait ses mains trembler tandis qu'elle serrait celles de sa mère. La pauvre femme lui parla alors de son véritable père, sans bien comprendre dans son délire que sa fille n'aurait alors qu'une idée en tête, le retrouver à tout prix. Elle lui révéla son nom, l'endroit où il vivait, et devant la stupeur grandissante de la jeune fille, elle lui demanda de prendre le coffre en bois qu'elle gardait sous son lit depuis quinze ans. La jeune fille l'ouvrit. Il contenait de l'or en abondance, plus qu'elle ne pouvait espérer en voir un jour, suffisement pour vivre à l'abri du besoin.
- Pourquoi... Pourquoi avoir gardé tout cet argent caché, ne pas s'en être servi ?
- Tu comprendras plus tard, mon enfant, mais je ne voulais pas de son argent. Il a laissé tout cela lorsqu'il est parti. Il ignorait que j'étais enceinte, mais il voilait que je sois à l'abri du besoin. ... Je ne crois pas qu'il serait resté s'il avait su, je n'en sais rien. Lorsqu'il est parti je ne savais pas moi-même que je poratis un enfant. Il serait peut-être resté par devoir car c'était un homme bien, mais il aurait été encore plus malheureux en étant forcé de rester avec moi qu'il ne l'était déjà. Prends cet argent. Camille pourra réaliser son rêve, être journaliste, et tu pourras avoir une dot digne de ce nom pour échapper à la misère.

Ils pleuraient en silence. Ils venaient de dire adieu à leur mère. Camille apprit rapidement quel était le fameux secret à force de questionner sa soeur. Le choc fut dur. Sa mère lui avait toujours dit qu'il était le protrait fidèle de son père avec ses yeux verts et ses cheveux bruns et bouclés, et il avait cru que sa soeur ne ressemblait qu'à sa mère. La vue du coffre le stupéfia une fois de plus.
- Je t'en rpis, il faut que tu m'aides à retrouver mon père, disait la jeune fille.
- Je ne te comprends pas. nous sommes frère et soeur, nous nous adorons, cela ne te suffit-il pas ? depuis que nous sommes nés, notre mère nous a dit combien notre père était emrveilleux, combien il serait fier de nous, et maintenant, tu veux retrouver cet homme que tu n'a jamais vu ?
- Mais tu voudrais faire la même chose que moi ! Si jamais notre père, enfin, le tien, n'était pas mort, s'il était parti...
- Je ne me souviens absolument pas de lui... Je n'avais que quelques mois au moment du drame, mais ce n'est pas du tout apreil !
- Si, voyons !
- Bon sang, cet homme est aprti, il a alissé notre mère seule, moi j'étais encore très petit au point de ne pas me souvenir de lui, et ...
- Je t'en pris, Camille, ne nous disputons pas. Nous ne nous disputons jamais, il ne faut pas faire de peine à notre mère.

Camille se rangea finalement à l'avis de sa soeur, et accepta de partir à la recherche de cet homme. Il fallait voyager loin, aller dans un autre pays alors que l'Europe était à feu et à sang. Camille se chargea de préparer les moindre détails du voyage avec l'aide de Liesl qui connaissait beaucoup de gens susceptibles de les aider. Le coffre en bois que leur mère leur avait laissé en héritage leur rendit bien des services. A la veille du départ, comme Camille s'occupait des derniers préparatifs, il demanda une nouvelle fois :
- Je n'arrive pas à y croire... Peux-tu me dire une nouvelle fois son nom ?
Et la jeune fille répondit :
- C'est le comte Hans-Axel von Fersen...
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