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Prisonniers

(Histoire inspirée par Hito ;) )


Chapitre 1 :


Cela faisait bien vingt bonnes minutes déjà qu’Oscar attendait André dans l’entrée du château des Jarjayes, non sans une certaine impatience. Ils avaient prévu une petite séance de combat à l’épée, comme ils en avaient l’habitude autrefois.

Autrefois… A l’époque où ils n’étaient tous deux que des enfants. Bien des choses avaient changé depuis dut reconnaître Oscar. Depuis quelques temps, elle ne se reconnaissait plus. Sursautant à chacune de ses apparitions, détournant de plus en plus le regard quand lui gardait le sien invariablement fixé sur elle, rougissant à chacun de ses compliments, non décidément elle n’était plus elle-même !

« Fichtre ! Mais où a-t-il bien pu disparaître ! »

Nerveuse et impatiente, Oscar alla de pièce en pièce à la recherche de son compagnon d’armes.

Si seulement il n’était que cela… !

« André !!.... André !! Où es-tu enfin ?!
- Je suis là… ! » Lui répondit une voix sourde et lointaine

Elle suivit, non sans se poser quelques questions, la voix et parvint jusqu’à l’entrée des caves du château. Elle passa la tête dans l’embrasure de la porte et regarda en bas. A la faible lueur d’une bougie, elle reconnut la silhouette d’André.

« Tu peux m’expliquer ce que tu fabriques ici ? Je t’attends depuis une demi-heure au moins !
- Je sais, Grand-mère m’a demandé d’aller lui chercher des affaires à la cave avant. Et si tu m’aidais à les transporter au lieu de râler, nous serions déjà en train de ferrailler vois-tu ! »

Elle poussa un long soupir et se résout à descendre dans le sombre corridor. Après avoir dévalé les quelques marches en bois, elle rejoignit André dans la petite pièce attenante.

« Oscar, tiens-moi donc la porte pendant que je finis d’empiler ces paquets.
- Grand-mère a besoin de tout ça ?! Dit-elle en tenant ouverte la lourde porte en bois massif de la main droite.
- Oui, je ne sais pas ce qu’il lui prend en ce moment… ! »

Oscar regarda André s’activer, prenant son mal en patience, lorsqu’elle vit avec effroi la lourde pile de paquets vaciller et finalement s’effondrer au sol.

« Attention !! » voulut prévenir Oscar, en se précipitant vers lui.
« Noooon Oscar… !!! »

Trop tard. Les deux amis entendirent la porte se refermer sur eux dans un claquement sec.

« Et bien quoi ?
- Oscar !! Enfin tu sais bien qu’on ne peut pas ouvrir cette porte de l’intérieur !! »

Oscar se retourna brusquement vers la porte en question, le visage stupéfait par l’implacable réalité. Beau travail ma fille…te voila coincée dans une pièce minuscule sans air, presque sans lumière avec André… !

Avec André…

Bien… La situation se complique… !
Essayant de dissimuler le malaise qu’elle sentait déjà monter, Oscar baissa la tête et s’appuya contre le mur.

« N’aie pas l’air si catastrophée Oscar ! Grand-mère va venir nous ouvrir quand elle verra que je ne remonte pas… ! »

Elle leva les yeux vers lui. Lui aussi était nonchalamment appuyé contre le mur opposé, mur qui n’était vraiment pas éloigné du sien constata la jeune femme. Dieu que cette pièce était étroite !

« Il ne manquait plus que cela… ! » marmonna-t-elle à voix basse.

Elle se laissa glisser le long du mur et s’assit par terre. André fit de même.

Bon sang, qu’il cesse donc de me regarder ainsi ! C’est à croire qu’il me voit pour la première fois !

André ne se souciait guère des états d’âme d’Oscar. Il gardait son regard vert émeraude fixé sur elle, et souriait malgré lui. Combien de fois n’avait-il pas rêvé d’être coincé avec elle dans un endroit comme celui-ci ? De pouvoir partager le temps de quelques minutes un de ces rares moments de complicité et de proximité avec Oscar ? Car il n’était pas aveugle, il avait bien remarqué depuis quelques temps l’imperceptible distance que tentait de mettre Oscar entre eux deux. Oui, elle avait changé à son égard, et cela n’était pas pour lui déplaire… !

Oscar se détendait petit à petit. Après tout, il y avait plus désagréable comme situation que d’être coincée ici avec André… ! Son sourire apaisant finit par la détendre complètement et elle lui sourit en retour. Un silence complice et léger vint s’instaurer entre eux.

Appuyant sa tête contre la paroi derrière son dos, elle se mit à détailler la silhouette qu’elle avait sous les yeux. Elle laissa son regard courir sur l’ample chemise blanche qu’il portait. Le col de la chemise était légèrement entrouvert… Sans vraiment s’en rendre compte, elle laissa son regard deviner les contours de son torse parfait à travers la fine étoffe. Puis honteuse de se laisser aller ainsi, changea brusquement de direction. Elle remonta vers le haut du corps, enregistrant méticuleusement les traits délicieusement harmonieux de son visage. Ca n’était pas la première fois qu’elle se livrait à ce petit jeu d’observation. Combien de fois, ces derniers temps, s’était-elle permise de l’observer ainsi, lorsqu’il ne s’en rendait pas compte ? Elle dut s’avouer qu’elle ne se lassait pas de ce nouvel exercice… Une fois cette image imprimée dans sa mémoire, elle ferma les yeux…




Assise par terre, silencieuse, Oscar laissa son esprit vagabonder vers l’homme qui se trouvait à quelques centimètres seulement d’elle. Nonchalamment installé, la tête penchée en arrière et posé contre le mur, André… Son André… semblait perdu dans ses pensées. Consciente qu’il s’agissait d’un moment suffisamment rare pour ne pas en profiter, Oscar commença à le détailler d’un peu plus près. Son visage aux traits si parfaits, semblait pour l’heure être au repos. Les yeux à moitié fermés ne laissaient qu’entrevoir la couleur chaude de ses pupilles et sa bouche ferme et sensuelle était entrouverte. Oscar ne put que reconnaître qu’André était devenu avec le temps un charmant jeune homme. Non, pas charmant, beau. Séduisant. Terriblement attirant même… songea-t-elle un pincement au cœur. Son regard descendit alors plus bas, détaillant de nouveau ce torse musclé et vigoureux. Troublée, elle vit alors ses muscles se gonfler sous le tissu tandis qu’il levait le bras pour passer une main sur son visage. En effet, quelques gouttes de sueur étaient apparues sur son front et il les essuya rapidement du revers de la main. C’est vrai qu’en y songeant, il faisait tout à coup beaucoup plus chaud… Leurs regards se croisèrent alors, la même interrogation dans les yeux. Finalement, ils se levèrent de concert.

« André, on a un problème…
- Ah oui, tu crois aussi ?! Maugréa-t-il en se collant à la porte. Grand-mère !! Grand-mère, tu m’entends ?!!
- C’est inutile André, elle ne nous entendra jamais d’ici… ! »

Il soupira bruyamment, tout en passant de nouveau une main sur son front humide.

« Il va falloir prendre notre mal en patience André. Evitons de trop nous agiter, la chaleur est suffisamment étouffante comme cela… »

A peine avait-elle fini sa phrase qu’ils se retrouvèrent tous deux dans le noir absolu.

« Il ne manquait plus que cela…Oscar… ? J’espère que tu n’as pas peur dans le noir… ?!
- C’est ça, moque-toi ! répondit-elle en riant. Ne t’inquiète pas pour moi André, je me débrouillerai… !
- Dommage…

Oscar s’immobilisa…Avait-elle bien entendu ?

- Tu disais André ?
- Non rien… »

Afin de couper court à la conversation, André entreprit de rallumer une autre bougie. Après quelques efforts, il y parvint et une lueur vacillante tamisa la petite pièce.

« Voila, c’est quand même mieux ainsi… » Dit André en s’appuyant nonchalamment contre le mur.

Le moindre de ses gestes se faisait toujours ainsi… avec naturel et désinvolture, songea la jeune femme en se détournant, plus que troublée. Plus les minutes passaient et plus la chaleur devenait pesante. Consciente d’un mouvement vers sa droite, Oscar jeta un rapide coup d’œil vers André. Elle le vit avec stupeur qui tentait de décoller sa chemise trempée de son ventre plat, tandis que de son autre main, il plaquait en arrière ses cheveux humides. Le feu aux joues et le corps en ébullition, Oscar détourna vivement les yeux, et se concentra sur elle-même. Elle s’aperçut qu’elle aussi était en sueur. Son pantalon commençait sérieusement à coller, sans parler de sa chemise qui la moulait maintenant comme une seconde peau. Ses bandages ne cachaient guère peu de choses et ne faisaient que découper davantage ces formes qu’elle tentait de dissimuler aux yeux du monde. Mais d’autres yeux, eux, ne perdaient rien de la vue qui s’offrait à eux. Incapable de se détacher des courbes parfaites d’Oscar, André se força cependant à s’en défaire et détourna le regard. Dieu qu’il faisait chaud tout à coup ! Il étouffait littéralement. Il n’en pouvait plus, il fallait faire quelque chose pour calmer ce feu qui le brûlait de l’intérieur.

« Oscar… Excuse-moi, je sais que c’est injuste mais j’espère que tu ne m’en voudras pas… »

Oscar le regarda sans comprendre jusqu’à ce qu’elle le vit déboutonner lentement sa chemise et la retirer. Etait-il devenu fou !! Elle s’immobilisa net et garda le regard rivé sur lui, comme hypnotisée. Au bord de l’apoplexie, elle sentit son sang affluer non plus vers le haut mais plutôt vers le bas, la faisant trembler malgré la chaleur étouffante qui régnait dans cette pièce minuscule.

« Désolé Oscar…. Il fait vraiment trop chaud…»

Elle ne put lui bredouiller qu’un « Ca ne fait rien » lamentable, tandis qu’il la regarda, mal à l’aise.

« Heu… Oscar…si tu veux faire comme moi, ne te gêne pas… Je fermerais les yeux… »

Elle s’embrasa de nouveau en une seconde. Il ne pouvait pas arrêter de dire des âneries trente secondes… ! Elle parvint enfin à articuler, non sans mal :

« Je… Je vais garder ma chemise André…du moins pour le moment… finit-elle par se dire, songeant que si la température continuait de grimper ainsi, elle n’aurait d’autre choix que de l’imiter si elle ne voulait pas mourir étouffée !

Au moins, on serait à égalité..., pensa-t-elle, songeant au trouble qu’il avait fatalement provoqué chez elle depuis qu’il avait enlevé cette fichue chemise… Oh et puis…Il n’y a aucune raison pour que je sois la seule à souffrir… !

Un léger sourire en coin vint illuminer son visage.

« Tu sais quoi André, tu as raison. Il fait décidément bien trop chaud ici… »

Elle retira à son tour sa chemise trempée, sous le regard ébahi d’André. Jamais il n’aurait pensé qu’elle oserait…Elle laissa tomber au sol le morceau de tissu, dévoilant son buste entouré de larges bandes blanches, encerclant ces courbes qu’elle cachait avec précaution.

Elle se mit à sourire, amusée de la gêne et du trouble qu’elle avait réussi à causer chez lui. Après tout, chacun son tour… ! Il avait l’air d’apprécier la vue… se dit-elle en croisant son regard vif posé sur elle. Quelle sensation étrange de se sentir ainsi regarder… Jamais elle ne s’était sentie aussi vulnérable, elle s’était mise à nue, dans tous les sens du terme, et finalement se sentait bien… Son regard ainsi posé sur elle la rassurait. Il la rassurait en tant que femme… Elle sourit légèrement à cette sensation de bien-être et de bonheur qui naissait de ce regard si intense qui l’observait toujours.

André de son côté était loin de connaître ce calme et cette sérénité ! Elle était là, si proche, et si… accessible ! Rien ne pouvait rappeler le militaire froid et distant que pouvait être Oscar. Non, tout n’était chez elle que grâce et féminité. Il laissa son regard glisser le long de sa chevelure dorée, ses boucles qui se collaient à sa peau de nacre sous l’effet de la chaleur. Cette peau délicate dont les contours étaient audacieusement mis en valeur par ces bandages… Combien de fois avait-il rêvé de la voir ainsi si fragile, si belle, … si femme… !

Oscar n’osait bouger d’un millimètre, laissant son regard brûlant la détailler et la scruter sans détour. Elle resta sans voix, son cœur battant à un rythme infernal, ses yeux bleus accrochés à son regard si intense. Sa respiration s’accéléra lorsqu’elle le vit faire un pas vers elle, le regard toujours fixement posé sur elle. Il avait perdu tout sourire et la regardait désormais droit dans les yeux. Elle se plaqua le plus possible au mur, mais nota avec délice qu’aucune échappatoire n’était possible. La gorge sèche, elle ne put prononcer le moindre son. Elle garda les yeux posés sur lui, ayant la sensation d’être minuscule tant il l’impressionnait et la fascinait de par sa présence et son charisme indéniable.

André hésita un instant, sentant le trouble d’Oscar s’intensifier. Ce jeu devenait dangereux, cela devenait quelque chose de beaucoup plus sérieux… Sa respiration se fit plus saccadée, et avait du mal à respirer tant la chaleur devenait étouffante. Incapable de réfléchir davantage, il fit le dernier pas qui les séparait, appuya ses mains contre le mur de chaque côté de la tête de la jeune femme et se pencha vers elle.

Oscar se crispa légèrement en le sentant si proche. Elle pouvait sentir son souffle glisser sur elle comme une caresse, et sentit un long frisson la parcourir. Son regard transperçant, son souffle contre sa joue, l’odeur de son corps si proche, la chaleur qui se dégageait de lui… Il se rapprocha d’elle un peu plus, mêlant leurs respirations de plus en plus haletantes. Lentement…très lentement, il caressa de ses lèvres celles tremblantes de la jeune femme puis finalement fondit sur elle dans un baiser passionné…



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