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Les cheveux bruns d’André et les boucles blondes d’Oscar s’entremêlaient sur les draps de satin blanc du lit de la jeune femme. Celle-ci ne dormait plus mais ne fit pas un geste de crainte de réveiller son compagnon. Elle voulait profiter au maximum de ce moment qu’elle pressentait éphémère. Son esprit vagabonda dans ses souvenirs et elle se remémora la scène qui l’avait conduite à s’offrir à André. Tout avait commencé par une dispute tard dans la soirée. Furieuse de la décision de son père de la marier, elle avait déversé sa rancœur sur son ami de toujours sans s’apercevoir que celui-ci était éméché et semblait de plus en plus troublé. Quand il la prit par les poignets et la poussa sur son lit, elle fut saisi par la peur. Jamais André, son si fidèle confident, ne lui était paru menaçant ; et là le sentant s’imposer sur elle, elle pensa une seconde que le pire allait se produire. Mais finalement, André la relâcha, d’un geste tendre la recouvrit d’un drap puis se dirigea vers la porte. Mais avant de la quitter, il s’arrêta et lui confessa son amour, d’une voix pleine de remords pour son acte et lui demanda son pardon. Alors qu’elle écoutait sa déclaration , un flot de sentiment l’envahit. Les paroles de son ami recevaient soudain un écho dans son cœur et elle réalisa alors combien elle aussi pouvait l’aimer. André avait déjà presque regagné le couloir quand elle se laissa sumerger par son amour et impulsivement, elle quitta son lit pour le rattraper. Sans un mot, elle l’embrassa tendrement. Et cette nuit là, elle s’offrit à celui qu’elle avait toujours aimé.
« Oscar, mon fils, un message de… » d’un geste brusque, le comte de Jarjayes entra dans la chambre d’ Oscar. Celle-ci tenta alors de réveiller André pour l’alerter mais il était trop tard et le Comte découvrit les deux amants dans le lit.
« Mon dieu ! Comment as-tu pu ainsi déshonorer ton nom et ton rang, Oscar en t’offrant ainsi à un simple valet ? Et toi, misérable, comment as-tu pu trahir ma confiance ; moi qui t’es élevé comme un fils ? » André tout juste réveillé par les cris du comte ne savait que dire. Il savait que sa place n’était pas ici ; qu’il n’aurait jamais du toucher Oscar, ni même y songer.
« Je suis désolé mon Général, tout est de ma faute et …
- Et vous allez le payer cher. Je vais de ce pas en alerter les autorités et je vous jure sur mon honneur que vous finirez pendu pour avoir perverti mon enfant »
Le comte quitta la pièce précipitamment. Oscar aussitôt se leva et passa rapidement une tenue tandis qu’André semblait tétanisé
« Reste là, je vais tout arranger » déclara d’une voix autoritaire la jeune femme avant de quitter la pièce.
« Père ! » interpella-t-elle le Comte sur le haut des escaliers alors que ce dernier s’avançait vers la porte pour sortir.
« Ne faite rien que vous pourriez regretter. André n’est pas le seul fautif et si vous cherchez à l’accuser je le défendrais.
- Mais vous perdez la tête mon enfant ! Quoi qu’il se soit passé et quelque soit votre responsabilité, André payera et vos paroles n’y changeront rien !
- Alors pensez à la réputation de votre nom père. Souhaitez-vous que le nom des Jarjayes soit traîné dans le boue ? Si vous intentez quelque chose contre André, par là-même vous révélerez que je suis une femme ! continua d’argumenter avec force Oscar. Jamais elle ne s’était autant opposée à son père. Voyant celui-ci rester sans voix face à cette « rébellion », Oscar continua sur sa lancé
« Je vous en prie Père, abandonner cette idée et oubliez ce que vous avez pu voir. Je ne désire pas me marier et personne n’en saura rien. » Oscar connaissait suffisamment son père pour savoir que son orgueil pourrait réussir à sauver son André.
« Je veux qu’André quitte sur le champs cette maison et quand à vous un jour Dieu vous fera payer votre faiblesse »
Oscar poussa un soupir de soulagement : la vie d’André était sauve mais il allait devoir quitter la maison. Alors qu’ils venaient tout juste de s’avouer leur amour, comment allaient-ils parvenir à vivre séparé ?
André s’était rhabillé et venait à sa rencontre.
« je suis désolé Oscar, je m’en veux vraiment. Jamais je n’aurais du t’avouer mes sentiments et….
- non André, coupa Oscar, ne te reproche rien. Je veux qu’on garde tous les deux un souvenir heureux de cette nuit
- qu’est-ce qui va se passer maintenant ? Ton père … ?
- Je l’ai convaincu de garder le secret mais il exige que tu quittes la maison. Le jour se lève, tu peux regagner la caserne et ensuite il va falloir trouver une solution »
Plusieurs semaines s’écoulèrent. Oscar savait combien son père était encore furieux contre André et contre elle aussi. Elle sentait son regard lourd de reproche et de honte quand il la regardait. Mais Oscar alors se forçait à se souvenir de ce moment de bonheur passé avec André et elle se répétait qu’elle ne regrettait rien. Cependant sa vie lui semblait tellement vide depuis qu’André était partit. Sur ses conseils, il était parti sur les terres d’Arras. Elle n’avait pas voulu lui faire ses adieux et avait envoyé un de ses hommes l’excuser sous un prétexte quelconque. Jamais elle n’aurait pu se contenir si elle avait été obligé de le voir partir.
Continuant de jouer sur le piano de ses doigts fins et agiles, elle songeait avec tristesse à son amant. Soudain, elle fut prise d’une nausée et eu tout juste le temps d’aller à sa bassine de toilette pour y vomir. Quelques minutes plus tard, Grand-mère entrait dans la pièce.
- Mon dieu Oscar, comme tu es blanche ! Est-ce que tu vas bien ?
- Ce n’est rien Grand-mère, juste un coup de froid sans doute.
- Ecoute-moi Oscar, ce n’est pas normal tout ça ; je vais faire appeler le docteur ; et ne discute pas ! ajouta-t-elle voyant le jeune femme prête à parler.
- d’accord, céda Oscar
Dans la soirée le docteur arriva. Le comte n’était pas encore rentré. Grand-mère le fit entrer dans les appartements d’Oscar. L’auscultation ne dura pas longtemps.
- Alors docteur, est-ce que c’est grave ?
- heu…oui et non
- expliquer vous docteur ; et surtout ne me cachez rien.
- et bien vous…
A ce moment là entra le Comte. Celui-ci donna le bonjour au médecin et lui demanda de poursuivre
- c’est que je ne sais Monsieur, si vous devez être au courant
- Mon dieu, mais parlez ! Je suis son père non ?
- Oui, Monsieur le Comte. Alors voilà : Oscar, vous êtes enceinte »
Review Oscar de Girodelle


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