Auteur : aerine Hits : 6515
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INTRODUCTION :
L’histoire se passe au moment où Fersen revient pour la première fois en France, peu de temps après l’attaque d’Oscar par les sbires de la Polignac. Oscar est colonel, personne à la Cour, n’est au courant de sa nature réelle, hormis Fersen, Girodelle, et André.



Chapitre 1 : Faire attention à ce que l'on dit...


André laissait son cheval le guider de son pas nonchalant pour rentrer à Jarjayes. La nuit était déjà bien avancée, tout comme l’état d’ébriété du jeune homme. La journée avait été épouvantable pour lui. Il avait du accompagner Oscar à la Cour, et la voir s’extasier stupidement devant chaque geste de Fersen envers la Reine.


« Quel gentilhomme » par ci, « Quel noble cœur » par là…et André, souffrant le martyre un peu plus à chaque parole destinée au suédois. Et bien sûr, sur la route du retour, il avait encore du subir les longs monologues d’Oscar sur la beauté et le destin cruel qui empêchaient la Reine et le comte de Fersen de s’aimer au grand jour. Quand allait-elle enfin admettre qu’elle était amoureuse de l’étranger au regard clair ? Elle se faisait du mal à souhaiter le bonheur de ses deux amis, en reniant le sien. Et elle lui faisait du mal, en ne voyant en lui qu’un ami, bon à entendre la moindre de ses confidences.


Il n’avait pas prononcé un mot, la laissant digresser seule sur les lois divines, et quand ils étaient arrivés, il avait pris les rênes de son cheval tout aussi silencieusement. Sans un regard pour lui, elle s’était précipitée en direction de son père qui arrivait lui aussi, afin de le tenir au courant des derniers préparatifs relatifs à la venue d’une délégation prussienne sous peu, à Versailles.


Il avait débarrassé l’étalon d’Oscar de sa selle, l’avait bouchonné et nourri, puis, était ressorti de l’écurie avec sa propre monture. Il avait envie de voir autre chose. Il était passé devant son amour secret et le général, avant de monter en selle. Son service était terminé, il était donc libre pour la soirée. Elle sembla se souvenir de son existence au moment où il allait partir.


« André ! Tu sors ?

- Oui. A moins que tu n’aies encore besoin de mes services.

- Non, non… Tu pars seul ? Tu veux que je t’accompagne ? (Elle lui avait sourit)

- Non merci Oscar. Tu n’aurais pas ta place là où je vais. »


Elle l’avait regardé, un peu intriguée pas ses derniers mots, peut-être un peu choquée aussi. Curieusement, il avait ressenti un peu de plaisir en voyant son visage déçu. Il avait fait volte face et lancé sa monture au galop.


L’ambiance de la taverne était on ne peut plus festive. Ce soir, on fêtait l’anniversaire du patron, et André après quelques cruchons de vin, avait été enclin à participer pleinement à l’euphorie générale. L’espace de quatre heures, il avait oublié son amour pour Oscar, ses déceptions de la journée, l’amertume qui rongeait son cœur un peu plus chaque jour.


Sauf que le retour était moins gai. La joie communicative des clients de la taverne avait disparu, ne subsistait que l’air frais de la nuit, le silence de la chevauchée troublé par le son régulier des sabots du cheval qui frappaient le sol, et les pensées acides qui tournoyaient dans sa tête, lui donnant la nausée tout aussi sûrement que la quantité trop forte d’alcool ingurgitée.


Et derrière tout cela, toujours le même visage qui revenait. Son ange blond. Son bourreau malgré elle. La diablesse qui lui avait ouvert le cœur sans le savoir. Oscar. Pourquoi avait-il fallu qu’il la rencontre ? Pourquoi l’aimait-il alors qu’il était transparent à ses yeux ? Pourquoi acceptait-il de souffrir en silence alors qu’il aurait pu depuis longtemps s’en aller, quitter Jarjayes et trouver peut-être une autre femme ? La réponse était tristement évidente. Il préférait encore vivre dans son ombre sans espoir, que partir et ne plus jamais la voir.


«OSCAR ! » Hurla t’il à la face de la lune. Seul le hululement d’une chouette lui répondit.


Il finit par rentrer. S’occupant de son cheval, il se demanda si il n’allait pas dormir là, dans l’écurie, à même la paille. Et puis il se raisonna. Qu’allait penser Oscar (encore elle), si elle le trouvait là le lendemain ? Il traversa la cour, entra silencieusement et parvint jusqu’à sa chambre sans encombre. Enlevant ses vêtements en vrac, sans prendre la peine d’enfiler la chemise qu’il portait pour la nuit, il s’allongea nu, à même les draps. Sa dernière pensée fut pour Oscar.


« Oscar, si une fois, rien qu’une fois, tu pouvais te mettre à ma place, savoir ce que je vis, ce que je ressens…Peut-être alors me verrais tu autrement…Oscar, je t’aime Oscar… »


Il s’endormit…







Le lendemain, André fut réveillé par des coups furieux frappés à sa porte. Une voix masculine qu’il ne connaissait pas lui enjoignait de se lever.

« ANDRE, ANDRE LEVE TOI, DEPECHE TOI, C’EST HORRIBLE !!! »


Il ouvrit les yeux, ébloui par la lumière coulant à flots à travers les fenêtres de la chambre. Sauf qu’il n’était pas dans sa chambre. Une odeur de rose s’insinua dans ses narines, tandis qu’il aperçut une mèche de cheveux blonds sous sa tête.


« Oh, non, pensa t’il, je me suis trompé de chambre hier soir ! »


Il se frotta les yeux, dans l’espoir de se réveiller un peu mieux, et étonné, il sursauta. Ses mains…ce n’était pas les siennes ! Fines et blanches, aux doigts longs et aux ongles délicats…C’était des mains de femme…Se levant précipitamment, il se regarda dans un miroir. Il était devenu une femme. Et pas n’importe quelle femme. Il était devenu…Oscar !


La voix de contre alto qui était celle de son amour s’éleva de sa bouche lorsqu’il ouvrit à une Oscar choquée de se retrouver dans le corps d’un homme, le sien.


« Oh mon Dieu Oscar ! Mais qu’est ce qui nous arrive ??? »
Review Les corps du délit...


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