[Note de l’auteur : petite fic délirante, alternative à la fic de Virginie qui transfère nos héros à notre époque]
Oscar et André s’étaient résolus à sortir de l’appartement pour trouver des victuailles. La nuit était déjà tombée et des dizaines d’enseignes lumineuses éclairaient les rues de Paris comme en plein jour. Il y avait toutes sortes de restaurants : végétariens, pizzerias, restaurants chics ou fast-food. Ne sachant ce que signifiaient les différents titres, l’attention de l’estomac affamé du jeune homme s’arrêta sur un gigantesque objet : une sorte de poulet géant… enfin pour ce qu’il pensait à la physionomie étrange du personnage. En effet sous l’habit semblait se cacher un homme dont les appels attiraient sans conteste les passants.
« Venez Messieurs, Dames… un repas gratuit pour tout enfant de moins de quatre ans… C’est ici que cela se passe… c’est au Rapid’Poulet »
Le « poulet » vit les deux gaillards le regarder, perplexes.
« Alors messieurs, une petite faim ? »
« Moi je dirai plutôt une grosse faim » répondit André
« Pas de problème : on a tout ce qui faut pour remplir les gros estomacs… aller entrez ! »
L’homme ouvrit la porte vitrée du restaurant et laissa le passage aux jeunes hommes. A l’intérieur plusieurs personnes attendaient devant un comptoir pour être servis. Comprenant brièvement le principe, les deux compagnons se mirent dans la fille d’attente. Après quelques minutes, une demoiselle offrit à André un magnifique sourire.
« Bonsoir Monsieur… c’est sur place ou à emporter ? »
« Nous pouvons emporter la nourriture ? »
« Mais bien sûr monsieur… nous disons donc à emporter. Alors que désirez vous ? »
« Eh bien je ne sais pas trop… que pouvez vous me conseiller ? »
« En ce moment nous faisons l’opération « super géant » : un hamburger, une frite et une boisson »
« Très bien… j’en désirerais deux, s’il vous plait »
« Ça roule pour deux… je vous mets quoi comme boisson ? »
« Du vin »
« Désolée, Monsieur mais nous ne servons pas de boissons alcoolisées : vous avez le choix entre du Rocola, de l’Oranjamoi ou du Mayday. »
« Dans ce cas, vous seriez bien aimable de nous donner un rocola et un mayday »
« Bien Monsieur… vous désirez autre choses ? »
« Non merci, ce sera parfait »
La jeune femme prépara la commande et présenta le tout au client.
« Voilà monsieur… cela vous fera 12 euros 75, s’il vous plait »
André sortit un billet sur lequel était inscrit 30 et le donna à la jeune serveuse. Celle-ci encaissa l’homme et lui rendit la monnaie en glissant un petit morceau de papier dans la main d’André. Discrètement, elle s’approcha un peu plus près que nécessaire de lui pour lui murmurer quelques mots.
« Voici, mon téléphone, je finis à 23 heures, si vous vous sentez seul ce soir… »
André Grandier sentit un regard posé dans son dos. Aucun doute qu’Oscar avait compris le jeu de la jeune femme car elle s’approcha du comptoir pour plonger son regard bleu dans les prunelles de la serveuse. Surprise, la demoiselle réalisa que le beau jeune homme blond accompagnait sans aucun doute le beau brun. « Décidément, je suis gâtée ce soir » pensa-t-elle.
« Si votre ami veut venir, je suis certaine qu’une de mes camarades se fera un plaisir de nous tenir compagnie »
Oscar allait répondre par quelques phrases cassantes quand André la devança.
« Pardonnez moi, Mademoiselle, mais il se trouve que mon compagnon et moi ne sommes pas disons… »
« Oh vous en êtes ? » réalisa la serveuse sans laisser à André l’opportunité de finir sa phrase
« Je suis quoi ? »
« Veuillez m’excuser, je ne voulais pas me montrer impolie, c’est que je n’ai pas l’habitude »
« Mais de quoi parlez vous ? » interrogea Oscar
« Eh bien, vous sortez ensemble »
« Oui nous sommes sortis ensembles et alors »
« Je ne vais pas vous faire un dessin… vous êtes… »
« Nous sommes ??? » demandèrent Oscar et André à l’unisson
« Vous couchez ensemble » répondit la jeune femme aussi bas que possible
« Mais… je suis un homme » riposta Oscar le rouge aux joues
« Justement » renchérit la serveuse
« Vous voulez dire que André et Moi, deux hommes, nous forniquons ! »
« Je n’aurais pas dû… ce ne sont pas mes affaires » rougit la demoiselle
Oscar attrapa le sac de victuailles et le bras d’André et sortit précipitamment du Rapid’Poulet ! Ils marchèrent ainsi pendant cinq bonnes minutes quand la furie s’arrêta devant l’immeuble où ils résidaient à présent depuis quelques jours. Elle lâcha André et sortit les clefs de sa veste pour entrer dans l’appartement. André la regardait faire, silencieux. La jeune femme blonde sortit les aliments du sac de papier et les posa sur la table.
« Tu sais, elle ne faisait pas de mal » osa le brave André
« Ah tu trouves, bien entendu… tu avais les yeux braqués sur son bustier indécent ! » hurla Oscar
« Tu sais bien que c’est la mode des dames de cette époque, tu n’y peux rien… et puis pourquoi ne pas regarder ce qu’on te montre volontiers… si tu t’habillais comme ça… je te regarderais aussi »
« Tu oses me comparer à cette fille ! Oublierais tu à qui tu parles ? »
« Hélas, non » murmura le jeune homme.
André aida sa compagne à déballer le repas et disposa deux chaises près de la table. Ne sachant ce que contenait les boissons il constata seulement qu’une était sombre tandis que l’autre était couleur citronnade. Le hasard ? Après tout, il donna la boisson « blonde » à Oscar et garda la « brune » pour lui.
« Mais où sont les couverts ? » demanda Oscar
« Il semble que cette nourriture se mange avec les doigts »
« Les doigts ? Mais c’est impensable ! »
« Fais comme tu veux, moi j’ai faim et je commence sans toi alors »
Oscar vit donc André mordre à pleines dents le hamburger, mâcher la bouche pleine et avaler goulûment le tout. Constatant qu’il attaquait de nouveau son « repas », elle grignota timidement le bord du pain sur lequel coulait un peu de sauce. Finalement cette étrange cuisine avait l’air mangeable.
Après quelques instants d’hésitation pour déterminer dans quel « sens » attaquer la chose elle en mordit un coin qu’elle prit le temps de mâchonner avant de l’avaler : la mixture était étrangement épicée. Peu habituée à un tel traitement, elle prit le verre de boisson et but une franche gorgée avant de le reposer. Dans la seconde qui suivit, Oscar sentit sa gorge la chatouiller, des picotements envahir son nez, ses yeux larmoyer.
« Comment peuvent-ils manger et boire de telles choses ? » demanda-t-elle alors à son compagnon
« Moi je trouve ça plutôt bon, ça change de ce que nous mitonne grand-mère mais c’est assez raffiné » répondit André entre deux bouchées
« Raffiné tu….. »
Soudain un grondement monumental secoua la gorge de la jeune femme. Réalisant le fait, ses joues s’empourprèrent sous le regard vert moqueur. Elle fit comme si de rien n’était mais André de son côté était secoué de soubresauts qui trahissaient sa moquerie : le grand Oscar de Jarjayes rotait comme tout un chacun !
Plus que gênée, Oscar voulut cesser au plus vite ce repas : elle mordit à son tour à pleines dents le sandwich et ne prit pas garde : le hamburger est un farceur ! Sous la pression des belles dents, la tranche de poulet se sauva à l’extrémité opposée de la bouche, glissant sur le fromage, emportant avec lui la sauce qui se mit à goûter généreusement de l’autre côté pour atterrir… pour atterrir sur la chemise d’Oscar ! Malédiction !!!
« Mais c’est pas vrai ! »
« Ce n’est rien, je vais te nettoyer ça » dit André en se levant pour mouiller un chiffon.
Avant qu’Oscar n’ait le temps de faire le moindre geste, le chiffon mouillé était passé sur le tissu blanc de la chemise, bien entendu au niveau du buste de la jeune femme, dévoilant progressivement des arabesques de dentelle… au lieu de son carcan de tissu, Oscar portait un « bustier » de femme.
« Ça suffit ! Je peux le faire moi-même ! » cria Oscar en lui arrachant le chiffon des mains.
Dans son énervement, la jeune femme continuait à frotter la tache accentuant de plus en plus la clarté de la chemise et dévoilant, par là même, davantage ses charmes.
« Oscar tu devrais… »
« Je sais … en frottant bien, ça devait partir »
« En fait… tu devrais aller dans la salle d’eau pour continuer… » essaya de dire André en gardant son calme.
Si André faisait son maximum pour rester zen, Oscar de son côté devenait une boule de nerfs : ce repas tournait au cauchemar. Elle se leva brusquement, si brusquement qu’elle percuta la table, table qui trembla, table qui fit trembler le verre de Rocola, Rocola qui chavira, inonda la dite table pour atterrir comme de bien entendu… sur le pantalon d’Oscar. Malédiction !!! (bis)
« ENFERRRRRRRRRRR »
A présent, Oscar François de Jarjayes avait un pantalon bleu-marron mouillé qui lui collait à la peau du haut de la hanche droite jusqu’à la cuisse gauche et une chemise quasi-transparente qui en montrait beaucoup plus qu’elle n’en cachait. Furieuse, damnée, elle se dirigea vers la salle d’eau espérant ainsi mettre fin à cet enchaînement maudit. Elle pénétra dans la pièce bleutée, poussa la porte et s’approcha de la baignoire. Contrairement à André, elle n’avait pas pris le temps d’étudier le mécanisme de fonctionnement de la douche : elle ouvrit un des robinets, le droit et….
« AAAAAAAAAAAAAhhhhhhhhhhhhhhhhh »
......... à suivre |