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FIVE

[note de l’auteur : merci à mes bêtas, Tof et Virginie (co-autrice), pour leur participation active à cette fic. Je crains malheureusement que l’esprit malin se soit à nouveau emparé de mes neurones]


Partie 1 : le goût

« Débout André »

Le jeune homme se leva brusquement, enfila un pantalon et une chemise avant de se diriger vers la source d’un vacarme pas possible qui régnait ce matin dans les cuisines : bruit de gamelles, ustensiles de cuisine qui semblaient danser au rythme des nombreuses chutes, et divers « chplofs » preuves que quelques condiments atterrissaient sans le vouloir sur le sol… du moins à en croire les paroles qui suivaient : « nooon !!! C’est pas vrai !!!!… crotte ! ».
Rassemblant tout son courage, André ouvrit la porte de ce lieu d’expérimentation et découvrit la cause de ce raffut. Oscar François de Jarjayes, militaire de profession, avait décidé de jouer la vraie petite femme d’intérieur… enfin la cuisinière. Le témoin de ces faits se passa la main devant des yeux verts en essayant de se rappeler ce qui l’avait conduite à une telle folie…. Oui, la mémoire lui revenait. Grand-mère… Oscar voulait faire une surprise à sa nourrice en lui préparant un « festin » pour son anniversaire. C’est vrai, André avait un peu tiqué en entendant la jeune femme parler de « festin ». Elle qui n’avait jamais touché à une casserole ce serait vraiment une première. Après tout elle ne faisait aucun mal… du moins, jusqu’à ce que cette créature aux cheveux de feu s’approcha de son compagnon, un sourire espiègle aux lèvres pour lui demander : « tu vas m’aider n’est ce pas ? ». Voilà c’était dit ! Elle comptait sur lui pour tout faire ! Mais André connaissait le personnage et ne voulait pas se retrouver aussi facilement derrière les fourneaux, aussi il réfléchit un instant avant de trouver la parade : « bien sur, Oscar, si tu n’es pas capable de préparer ce festin pour grand-mère, je m’en chargerais.. ». Il savait que de cette façon la jeune femme prendrait cette « mission » comme un défi et le relèverait comme toujours. Malheureusement il y avait un « hic » dans le plan d’André : ne pouvant être le cuisinier… il serait… le goûteur… goûter la cuisine d’Oscar… quelle mission périlleuse !

Voilà comment il en était arrivé là, admirant la jeune femme, un tablier autour de la taille, les cheveux relevés avec une sorte de torchon en guise de foulard et les joues et mains recouvertes de substances diverses et variées. Il prit un couteau de cuisine et attrapa le jambon qui était suspendu dans un coin de la réserve.

« Halte ! »

ANDRE surpris par l’ordre : qu’est ce qu’il y a Oscar ? C’est bientôt l’heure du repas et j’ai faim !

En effet, occupée à tous ses préparatifs culinaires, Oscar s’était levée aux aurores et avait laissé André faire la grasse matinée et l’empêchait ainsi de profiter de son cher petit déjeuner.

OSCAR : mais je suis sûre que tu dois être affamé… c’est pour ça qu’au lieu d’attendre ce soir pour goûter tous ces bons petits plats, j’ai préféré te préparer, pour toi tout seul, ton repas de midi.

Pas possible : il devait encore dormir… et faire un cauchemar… il allait devenir le seul et unique cobaye de cette cuisine « gastronomique ». Il connaissait la force de caractère d’Oscar et savait que cette fois-ci, sauf en jeûnant, il ne pourrait pas s’en sortir indemne. Résigné, il prit place à table. Oscar avait fait des efforts en lui dressant un petit coin de table sur son plan de travail, disposant belle vaisselle et couverts en argent. « Décidément, elle avait mis les petits plats dans les grands ! »


« Entrée : soupe d’asperges »

Oscar posa l’assiette de soupe devant son ami, découpa une tranche de pain et lui servit un verre de vin. Puis d’un sourire timide, elle s’écarta d’André pour guetter ses conclusions. « Bon appétit » entendit-il.
Il regarda la petite feuille de persil nager à la surface du liquide verdâtre avant d’y plonger sa cuillère. Puis il jeta un rapide coup d’œil discret à la cuisinière avant d’ouvrir la bouche pour y faire disparaître le fluide… Oscar suivait chacun de ses gestes comme hypnotisée. Une fois la cuillère enfournée, André referma sa bouche et après une brève pensée d’héroïsme « aller, j’y vais », il avala le liquide. Etrange… c’était presque bon. La soupe était à bonne température, ni trop salée, ni trop poivrée. Il se tourna pour donner son verdict : « c’est bon ». Un sourire sans pareil illumina le fin visage d’Oscar. Convaincu du faible risque que représentait le plat, le jeune homme attaqua ce « délice » de plus belle. Il plongea copieusement sa cuillère au fond de l’assiette et avala le contenu d’un trait. Soudain son visage se ferma… ses yeux se remplirent de larmes et ses joues tournèrent au vermillon… une quinte de toux phénoménale suivit les autres symptômes. André sentait une « chose » coincée dans sa gorge qui s’amusait à narguer ses amygdales. Sur le point d’étouffer, il saisit prestement le verre de vin qu’il vida cul sec ! Peu à peu, sa toux se calma et sa respiration redevint régulière.

OSCAR inquiète : ça va ? Tu as du manger trop vite…

André reprit alors sa cuillère et explora son assiette. Après quelques instants, il trouva l’objet du méfait : une sorte de petit triangle de verdure flottait parmi ses semblables… « Elle n’a pas épluché ses asperges » pensa-t-il. Devant le regard figé de la cuisinière, il tenta un rire franc avant de poursuivre son repas… prenant soin d’éviter les petits « poissons ».


« Plat principal : mystère »

André prit quelques minutes pour « digérer » sa soupe avant que la belle cuisinière ne lui propose un plat de résistance. A première vue la « chose » paraissait morte, enfin il jugea préférable de planter sa fourchette dedans pour s’en assurer. En fait dans son assiette reposaient trois catégories : un truc marron, un truc jaunâtre et un dernier blanchâtre. « Qu’est ce que ça peut bien être ? » s’interrogea André.
L’élément marron semblait assez ferme, en le coupant il distingua un jus qui s’en écoulait… ce devait être la viande… enfin une viande, laquelle… aucune idée. Puis il piqua de la fourchette les rondelles jaunes, d’après son expérience, il s’agissaient de pommes de terre, ou du moins ce qu’il en restait. Enfin il n’eut d’autre choix pour identifier le dernier constituant de ce savoureux plat que de le goûter du bout de sa fourchette… ça ressemblait à …. du lait… du fromage… non du yoghourt. Certes ces éléments pris indépendamment étaient mangeables mais là, réunis, il fallait oser.
Toujours sous le regard attentif d’Oscar, le cobaye découpa sa viande, examina son assiette, priant intérieurement pour que sa « tortionnaire » choisisse ce moment pour sortir de la cuisine afin q’il puisse faire disparaître la chose dans un coin. Malheureusement, la dite cuisinière ne voulait pas en manquer une miette. Aucune échappatoire, il devait faire son devoir… après tout, c’était la seule et unique fois qu’il ferait honneur à sa cuisine… heureusement. Il prit donc son temps pour mâcher la viande, essayant de penser aux bonnes crêpes que Grand-mère leur faisait… mais malgré toute son imagination, ses bouchées n’avaient vraiment aucun rapport avec les délices sucrés. Au bout d’un moment, il dut renoncer… son estomac criait au scandale et le menaçait de représailles. Il posa ses couverts à côté de l’assiette et se massa discrètement l’abdomen.

OSCAR la mine déconfite : tu n’aimes pas ?
ANDRE essayant de sauver la face : en fait, je me dis que tu as sans doute préparé encore quelques surprises et je voudrais avoir encore de place dans mon estomac pour les apprécier.
OSCAR retrouvant le sourire : très bien… dans ce cas je t’amène ça tout de suite.

« Pourvu que mon estomac tienne le coup » pensa-t-il.


« Dessert : choux à la crème »

Le clou du repas approcha. André avait une petite idée sur le plat suivant, il avait repéré quelques instants plus tôt des « cadavres » de pâte trônant sur le bord du fourneau. Oscar lui avait réservé le meilleur pour la fin : dans une petite assiette, reposaient trois choux recouverts d’une sorte de nappage de chocolat et quelques quartiers de poires accompagnaient le tout. Le jeune homme resta un instant en admiration devant la présentation du dessert. Il devait bien avouer que là Oscar s’était montrée très habile : la présentation était soignée et le tout avait l’air particulièrement appétissant.
Il eut juste un petit moment de méfiance en repensant à la soupe d’asperges qui s’était révélée être une redoutable adversaire. A l’aide d’une petite cuillère, il coupa un morceau de poire…sucrée et juteuse à souhait, puis, timidement, il s’attaqua à un des choux qu’il goûta du coin des lèvres, ne relevant aucun signe de « danger ». Confiant, il engloutit donc le dessert en moins de temps qu’il ne fallut pour le dire. Repu, il but un second verre de vin.

ANDRE regardant fièrement son amie : c’était délicieux, Oscar.

En récompense de ce compliment, le goûteur se vit offrir le plus doux des baisers sur la joue. Le cœur gai, Oscar entreprit de nettoyer la cuisine avant le retour de sa nourrice, sous le regard attendrit de son compagnon. Après quelques minutes de silence, elle entendit un bruit sourd envahir la pièce… André était toujours assis mais sa tête reposait à présent sur la table… il venait de s’endormir… « J’ai peut être eu la main un peu lourde sur le cognac » pensa-t-elle.





L’histoire ne dit pas ce qui fut servi à Grand-mère pour son souper d’anniversaire…
Review FIVE


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