Auteur : Virginie Hits : 2035
Lady Oscar > Humour > Grise est ma peur, grise est ma phobie >
Chapitre 1

Oscar et André étaient rentrés tard la veille, après une soirée passée à boire dans un estaminet.
Et la nuit sentait déjà le changement qui s’opérait : le printemps. Et avec lui, le réveil de la nature : faune et flore. Et les phobies et peurs humaines !!

Oscar se réveilla donc en ce matin lumineux de renouveau avec un mal de tête terrible, au doux bruit d’un grattement continu et de petits cris aigus : cela changeait des réveils tonitruants de grand-mère mais était tout aussi douloureux pour son pauvre crâne torturé.
Elle roula sur elle-même en grognant, cherchant à identifier le bruit. Qui après réflexions et déductions rapides venait de sous son lit.
Elle pencha donc la tête sous le matelas pour se retrouver face à deux petits yeux rouges qui eux-mêmes plongèrent dans deux océans bleus.
Des deux « bêtes », on ne sut jamais qui fut la plus apeurée mais Oscar gagna sur son adversaire par le cri qu’elle poussa . A réveiller un régiment entier; en cas de maladie du joueur de clairon, son remplaçant serait vite trouvé !!!!
La porte s’ouvrit à la volée sur un André, vêtu à la va vite, sa chemise débordant encore de son pantalon, qui se figea au milieu de la pièce : Oscar debout sur son lit, en chemise de nuit et trépignant d’une jambe sur l’autre.
« Qu’est ce qui se passe, ici ? Tu inventes une nouvelle danse ? »

« Là, là, làààààààààààààààààààààààà……. »

« Quoi, la, la, la ? C’est la mélodie qui l’accompagne ? »

« Mais non triple buse ! Il y a une souriiiiiiiiiiiiiiiiiis dans la pièce ! »

« Un rat ? »

« Non ! Une souris te dis-je ? Vas-tu finir par comprendre ou es-tu abruti ? »

« Ne va pas me dire que tu fais tout ce raffut pour une SEULE et TOUTE PETITE souris ? »

« Si, regaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaarde ! Elle est lààààààààà ! »

En effet, le petit rongeur venait de réapparaître, longeant le mur à ce moment précis, cherchant un asile providentiel vers ……. le lit justement.
Oscar s’éjecta alors de celui-ci, se ruant vers André qu’elle renversa.
Deux corps emmêlés sur le plancher…. Une chemise de nuit remontée, laissant apparaître une cuisse fuselée… Une main masculine posée bas, très bas…. Une épaule dénudée, permettant d’entrevoir d’autres rondeurs par l’échancrure de la dite chemise….André analysa tout cela d’un seul regard, mais ce qui l’emporta, fut la douleur de son postérieur, récemment malmené par une chute dans les escaliers. De mauvaise humeur d’avoir été tiré du sommeil pour si peu, il déposa Oscar sur le sol tel un paquet de linge sale.
« Tu es devenue folle ou quoi ? Tu veux me briser les reins ? Cesse tes enfantillages et habille-toi. »
Dernières paroles avant que la porte ne claque, fermée par une main furieuse.

Il descendit à la cuisine, prendre son petit déjeuner et l’esprit plus en alerte, son estomac se trouvant rassasié, les images revinrent en masse : Oscar se jetant effrayée dans ses bras, vulnérable comme elle ne l’avait jamais été, et les merveilles entre aperçues, du fait de l’abandon inconscient de la belle. Tout cela méritait d’être exploite. Et André se vit mentalement tel le preux chevalier, terrassant le monstre et récoltant les faveurs de l’infortunée en détresse.
Mais était-ce une peur réelle ou un bref moment de déraison?
Il ne mit pas longtemps à avoir sa réponse. Oscar pénétra dans la cuisine et vint s’asseoir à cote de son ami, ayant trop honte pour soutenir son regard.
« Rebonjour, Oscar. Mieux réveillée ? »

« …. Jour », fut la seule réponse.

Elle commença alors son grignotage habituel du matin, tout en buvant son chocolat. Un silence absolu régnait dans la pièce, seulement interrompu par les mastications des deux convives attables.
Puis un autre bruit, frottement subtil : Oscar se figea et pâlit. Se transformant en une cavalcade de plus en plus rapide et proche…. Pour finir par un éclair noir propulsant devant lui une masse grise. La réaction d’Oscar ne se fit pas attendre et elle ne sut jamais comment elle se retrouva sur les genoux André, ses deux bras enserrant le cou de celui-ci. Et manquant l’assommer au passage.
« Encore une ! Encore une ! Fais la partir ! PAR PITIE, fais quelque chooooooooooooooose ! »

André jubilait ! Il l’enlaça alors refermant ses bras autour de sa taille.
« Regarde, ce n’est que le chat qui joue avec une pelote de laine. »

Oscar se pencha craintivement vers l’avant et constata les faits.
« Tu peux me lâcher maintenant. Ca va !!! »

« Non. »

« Comment ça NON ? » dit-elle tentant de se dégager

« Je pense mériter une compensation. »

« ???? »

« Depuis ce matin, je te viens en aide : dans ta chambre d’abord, ici maintenant. Et je suis loin de m’en sortir indemne, je vais avoir une belle bosse au front car tu as le crâne solide, ma chère. Donc, j’attends. »

« Tu plaisantes ? »

« Non ! Je ne te lâcherai pas. »

Oscar lui lança un regard noir, se haussa et planta un rapide baiser sur la petite ecchymose. André la libera aussitôt. « Bon début, pensa-t-il. Maintenant exploitons le filon. »

Oscar partit seule ce jour là, ayant des obligations dont André était exclu. Le preux chevalier allait donc avoir le temps de réfléchir…. Dresser un plan de bataille…. Etablir une stratégie…. Et surtout gagner la guerre ! Et le vaincu ne serait pas trop maltraité, bien au contraire !
Après les lieux de combat, penser à l’armement ! Et André fit son marché, encore que celui-ci fut très spécial, ce type d’armurerie n’ayant pas pignon sur rue : il lui fallait à la fois du vivant et du mort, de petite et grande taille ; il dressa quelques pièges pour avoir davantage de prises. Il tomba par hasard sur un nid de souriceaux et une nouvelle idée germa dans son esprit. Ca y est, tout était prêt.

Mais d’abord le calme…avant la tempête. Revenant au château, il lâcha le chat dans la chambre d’Oscar, lui accordant une dernière nuit de tranquillité.

La soirée se passa sereinement; mais André surprenait les fréquents coups d’œil de son amie, sur le qui-vive au moindre craquement. Et le fait qu’elle retardait le moment d’aller se coucher.
N’y tenant plus, il la rassura.
« Tu seras tranquille cette nuit, le chat est toujours dans ta chambre et a dû faire le ménage. »

Elle se leva alors et se planta devant lui.
« Oui Oscar ? Tu veux quelque chose ? »
« J’aurais plutôt pensé que c’était TOI qui attendais QUELQUE CHOSE en remerciement !!! » mi-caustique mi-sérieuse avant de sortir.
André souriait « Ne crois pas que cela soit terminé ma belle ! Cela ne fait que commencer ! »
Review Grise est ma peur, grise est ma phobie


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