Oscar était rentrée exténuée, tellement fourbue qu’elle alla s’asseoir directement sur un canapé qui se trouvait en face de la cheminée, et se lassa aller.
-« Dieu que la semaine était dure, non seulement la compagnie ne me laisse pas un grand repos… mais en plus s’ajoute Girodelle et sa demande insensée, mon père, le Duc de Breuil, les états généraux, et toi André… Je vois bien que tu souffres, tu me dis rien et moi non plus. En fait on se protège l‘un l’autre.
Je me sens si lasse… j’aimerai me reposer un peu cela fait plus d’un mois que je ne me suis pas reposée ! »
S’en suivit un long soupir. (NB : et oui la petite est crevée).
André s’approcha doucement, en souriant. Il s’assit à côté, passa un bras derrière elle, et de sa main lui caressa les cheveux.
-« Tu me parais bien épuisée...
- André, il faut que tu saches… je ne veux pas me marier. »
André sourit, puis sentit Oscar s’écrouler dans ses bras. Elle, pensa qu’il était si bon d’être auprès de lui. Elle se laissa aller au sommeil.
André la prit dans ses bras et l’installa pour qu’elle soit bien. Il continuait à la caresser, lui masser le dos, sa nuque, et lui glissa :
-« Laisse toi aller ma rose, tu en as besoin. »
Arriva Grand–mère :
-« Voilà mes enfants un bon chocolat chaud, oh mais ma petite dort !
- Oui grand-mère il y a presque une heure, elle est au bord de l’épuisement.
- Tu veux que je t’apporte une couverture, il fait frais voir froid en fin d’après–midi, on est quand même début décembre...
- Oui grand–mère si tu veux, je n’ai pas trop envie de la monter dans sa chambre, de peur qu’elle ne se réveille, ici là elle se repose. » (NB : oui tu en profites André )
Oscar soupirait d’aise, elle dormait profondément vue sa respiration calme et régulière.
André regarda la belle endormie dans ses bras, et lui déposa un baiser sur le front
-« Dors mon amour. »
La vieille femme fut médusée par la scène.
-« Oh André, que c’est mignon ce que tu viens de dire…
- Merci grand-mère. »
Grand-mère couvrit sa petite fille. André ajusta la couverture, Oscar se blottissant dans ses bras.
André sentit son cœur battre à la chamade. (NB : oh André calme toi ! brise pas la magie de cet instant !!).
-« Bon puisque ma puce fait dodo je vais prendre une tasse de chocolat avec toi André.
- oui grand-mère, un peu de repos ne te fera pas de mal.
- Mon petit dis que je suis vieille c’est ça ?! Et bonne à mettre au placard à balais !!!!
- Chut grand-mère, tu vas la réveiller à hurler ainsi.
- Oh excuse moi. C’est drôle André, quand je te regarde en cet instant tu as l’air si heureux, mon petit… tu sais certainement qu’on ne peut pas tout cacher. Je vois bien que tu souffres un peu plus chaque jour qui passe, je sais que tu en es éperdument amoureux mon petit.
- Grand-mère… »
Un domestique vint introduire un invité. C’était Alain qui venait leur rendre visite.
-« Bonsoir grand-mère !
- bonsoir jeune homme.
- bonsoir André !
- Bonsoir Alain !
- Un soucis à la caserne » demanda André.
- Non. Une simple visite de courtoisie. À vrai dire je m’inquiète André…
- Ah oui ? »
Alain observa et découvrit Oscar.
« Mais ne serait-ce pas notre colonel que tu tiens dans tes bras ?! »
André rabattit la couverture un peu plus pour la protéger. Le soldat poursuivit :
-« Heu André, je l’ai bien reconnu, avec une couleur de cheveux pareil cela ne peut-être que notre colonel.
- Oui c’est bien Oscar tu es satisfait ! »
Grand-mère intervint :
-« Bien. Je retourne à mes fourneaux ! »
Les deux hommes en cœur :
-« Oui grand-mère. »
André reprit :
« - Tu veux une tasse de café?
- Non merci. Ne réveille pas notre colonel. Elle a besoin de repos. Cela lui fait du bien. Elle m’inquiète aussi vu son teint pâle… elle a vraiment mauvaise mine.
- Merci Alain, tu ne m’as jamais dit que tu savais pour Oscar, comment l’as tu appris?
- André, on peut berner qui on veut mais pas moi. Il est vrai qu’Oscar agit comme un homme, parle comme un homme ; mais quand tu la regardes : tout en toi te trahit.
Et pire quand vous vous regardez tous les deux… Je sens ces choses là… n’oublies pas que j’ai une petite sœur à la maison.
- Oui je sais. Merci d’avoir gardé le secret. »
Et il la regarda. La remonta un peu, lui caressant dos et cheveux sous la couverture.
« - Oui Alain moi aussi sa santé m’inquiète. Elle est si pâle, je dirais que Oscar est épuisée, et cette toux qui ne m’aspire pas confiance… Je ne sais comment faire pour qu’elle accepte de se soigner et de se reposer.
- André c’est assez simple. Parle lui. Toi seul peux changer la donne. Elle t’écoutera. Enveloppe la de tout ton amour, soit plus disponible, plus câlin, plus doux… vas y doucement et tu verras qu’Oscar acceptera de se faire soigner.
- Alain tu crois qu’avec oscar c’est comme avec toutes les femmes ? C’est différent avec ma puce. Elle et l’amour c’est un vrai problème.
- Mais non, Oscar n’est pas différente. La preuve tu l’as dans tes bras ! Vas y en douceur et tu verras. Elle va fondre si tu lui dis que tu l’aimes car elle t’aime aussi. »
Les joues d’André rougirent sous le coup de l’émotion.
« - Merci Alain de ta compréhension.
- Bon vieux, ça te dit d’aller à Paris ? Robespierre donne un discours dans la salle du jeu de paume avec Bernard.
- A quelle heure ?
- Vers 22h00, tu viens ?
- Oui Alain. Cela m’intéresse autant que toi. Tu veux manger là avec nous ? Ainsi nous partirons ensemble mon ami. »
André sentit Oscar remuer, comme si elle se débattait. Il se mit debout, remonta la couverture jusqu’en haut de ses épaules secouées. Oscar gémit pendant son sommeil. Le jeune homme toucha son front : elle était bouillante !!!!
« - Alain s’il te plait va chercher le docteur Lassonne ! Je t’en prie, elle ne va pas bien du tout.
- D’accord, j’y cours. Occupe toi bien d’elle pendant ce temps là. Je fais au plus vite !!! »
Alain déposa une caresse sur la joue de son Colonel qui se réfugia dans le cou de son protecteur.
André appela grand–mère.
« - vite dépêche toi ! Oscar ne va pas bien du tout. Grand-mère apporte de l’eau tiède pendant que je la monte dans sa chambre ! »
Dans un murmure :
« - Tiens bon mon amour je vais m’occuper de toi. »
André arriva à la chambre suivit de grand-mère.
La nourrice ouvrit le lit d’Oscar et plaça une bûche dans la cheminée. André consolait son amie du mieux qu’il pouvait. Il la serra dans ses bras, lui caressa la nuque, les joues, les cheveux.
« - Ne t’inquiète pas mon amour, le docteur arrive. Que me caches-tu ma puce ? »
Il déposa un chaste baiser sur ses lèvres chaudes. A ce léger contact Oscar entrouvrit les yeux et lui fit le plus doux des sourires. Elle se blottit plus étroitement dans ses bras. Elle se sentait si lasse, et pourtant si bien contre sa moitié.
Grand-mère s’activa avec Mariette à préparer un bain pour la rafraîchir. Une fois prêt, André déposa Oscar sur ses genoux et la déshabilla ce qui fit sourire la nourrice. Lorsque la jeune femme fut en chemise, André demanda à grand-mère de les laisser seuls. (NB : un peu d’intimité ça fait pas de mal ce sont plus des enfants !).
André remonta Oscar dans ses bras elle était face à lui. Il lui chuchota des mots d’amour de bien viellance, et lui retira sa chemise. Puis il dégrafa le bandage qui recouvrait sa poitrine.
« - Que tu es belle !.. »
Oscar rougit sur le coup de l’émotion.
« - Allons y, hop dans le bain ! »
La jeune femme agrippa son ami.
« - Ne me lâche pas. J’ai peur de tomber…
- Ne t inquiètes pas, je te tiens ma puce. »
André lava ses magnifiques cheveux blonds et les rinça à l’eau claire. Il savonna Oscar avec sa minime, celle-ci frémit sous la douceur de sa main.
Les yeux bleu océan restaient ouverts avec difficulté.
« - Ne t’endors pas. Le médecin ne devrait plus tarder.
- Je me sens si lasse André. J’ai envie de me reposer… après une bonne nuit je serai en état de reprendre mon poste.
- Tu ne crois pas que je vais te laisser nous commander dans l’état où tu es ! Laisse moi prendre soin de toi s’il te plait, Oscar je t’en prie… tu es tout ce que j’ai de plus cher au monde ! »
André sentit les larmes lui monter aux yeux. D’un revers de main, il les chassa. Oscar s’était mise à pleurer.
André prit une grande serviette, enveloppa sa belle dedans et la frictionna. Puis il la prit dans ses bras et alla à sa chambre.
Il sécha les cheveux dorés et les brossa. Et lui fit un doux câlin, lui caressant le dos pour la réchauffer.
Trois petits coups furent frappés à la porte : c’était grand-mère suivie du médecin.
« - Bonjour docteur » dit André.
- Bonjour jeune homme. Alors mademoiselle, on va au bout de ses limites ? »
Oscar se réfugia contre le torse de son ami, André sourit. Il se leva et alla chercher le pyjama de la miss !
Le Docteur Lassonne en profita pour lui toucher le front. Elle avait les yeux larmoyants.
André s’assit sur le bord du lit avec sa miss, grand–mère l’aida à enfiler le bas du pyjama et André en remonta le haut. Il lui sécha le dessous des aisselles, ses deux trésors et la déposa sur le lit à l’envers. Enfin il essaya car elle ne l’entendait pas de cette oreille !
« - Ne t inquiète pas mon amour je reste là avec toi. »
Un hochement de tête pour toute réponse. André s’éloigna un peu pour que Lassonne puisse l’examiner. Ce qu’il fit. Oscar se laissa faire, trop lasse pour riposter. A la fin de la consultation, elle s’endormit immédiatement. André demeurait inquiet. Le docteur le rassura.
« - Ne vous inquiétez pas, le bain l’a fatigué et sa maladie surtout. C’est grave André. Ton amie a une très sérieuse bronchite qui peut tourner en pneumonie si elle ne se soigne pas. D’où son état de fatigue, elle en a trop fait. Son corps lui réclame le repos le plus total. Je vais lui prescrire des remèdes qu’elle devra prendre quatre fois par jour et deux drogues pour lui dégager les bronches. André je compte sur toi pour la soigner et également sur grand-mère pour lui préparer ses petits plats préférés. Il faut l’obliger à se nourrir, c’est bien compris ? »
André et grand-mère pleuraient d’inquiétude.
« - Docteur ? Elle va se remettre ?..
- Oui André, Oscar est de forte constitution. Et si elle suit ce que je viens de te dire, elle s’en sortira. Autre chose, je tiens à te prévenir : la fièvre peut encore monter et la faire délirer. Auquel cas, calme la et donne lui ce remède contre la fièvre. Donne lui aussi un bain pour la rafraîchir et quand elle ira mieux, promène la dans le parc familial. Sur ce je vais y aller je repasserai demain matin s’il arrivait quoique ce soit venez me prévenir.
- Merci Docteur. »
André remonta le drap jusqu’en haut et lui donna un bisou.
« - dors mon amour, je vais prendre soin de toi. »
André prit un siège et s’installa pour la nuit qui s’annonçait difficile.
Grand-mère alla chercher Alain, et préparer le dîner.
« - Alors mon vieux, de quoi souffre notre colonel ? C’est pas grave au moins ?..
- Non mais c’est sérieux. Oscar a une sévère bronchite, presque une pneumonie… Alain tu veux bien prévenir la caserne ? Je ne veux pas la laisser, surtout si la fièvre monte.
- Regardes la, elle dort comme un bébé.
- Oui… »
André caressa les cheveux et la joue de son amie qui sourit sous la douceur du geste et malgré son sommeil.
« - André je suppose que tu ne viens plus ? Et je te comprends. Quelle femme ! Prends soin d’elle. Soit doux et patient et elle craquera pour le plus beau de la caserne. » |