"RESTÉ LA" (BLIVIT DÄR) ou HANS-AXEL'S SCANDALOUS DAGBOK
Nous avons retrouvé un cahier où Hans a recopié certains passages de son journal !! Ce cahier n'a pas été censuré.
I La nuit de la Convoitise
Stockholm, le 20 Février 1796
Je ne savais pas que Lowenhaupt s'était marié, ce coquin-là je ne m'y attendais pas, nous avons eu de ces parties de plaisir ensemble. Je me souviens que nous nous arrangions toujours pour échanger nos partenaires, histoire de pouvoir faire des comparaisons et de leur mettre une note plus en rapport avec leurs capacités. Il est vrai que cela faisait bien longtemps que je ne l'avais vu. A mon retour d'Autriche, Sofia m'a accueilli dans un état d'excitation intense. Ma chère petite soeur il est trés rare de ne pas la voir dans cet état. Elle a pris le parti de goûter avidement à chaque plaisir que la vie lui présenterait, car dit-elle, tous les goûts sont dans la nature, et ma petite soeur est dotée d'un appétit féroce. Je me doutais bien que nous allions en partager un trés bientôt.Elle m'annonça immédiatement qu'elle allait me présenter une jeune personne que je ne connaissais pas. Mais à en juger par cette lueur qui faisait briller ses yeux, elle devait avoir déjà tâter le fruit! Elle n'a pas perdu de temps. Notre ami le Comte von Lowenhaupt avait, dit-elle, épousé une charmante jeune fille qu'il avait rencontré au Danemark au cours de l'un de ses voyages. Ah, la magie des voyages, on y apprend beaucoup tant de choses! Cela nous permet de faire des découvertes dans tout les domaines, nouveaux plaisirs, nouvelles positions, nouvel aphrodisiaque, les coutumes locales...J'adore voyager! J'ai bien l'impression que ma chère petite soeur est en adoration devant la gentillesse et l'innocence de la petite, comme elle l'appelle.L'innocence, c'est-là ce qui nous a toujours attiré, Sofia et moi. Quel mot merveilleux. Il ne semble exister que pour défier les Fersen. Non pas que nous prenons plaisir à pervertir, loin de-là. Non, nous prenons plaisir à éduquer. Nous ne pouvons laisser toutes ces charmantes créatures dans l'ignorance de ce que le corps humain a de plus beau, de cet avantage magnifique que nous avons sur les animaux, le plaisir et la jouissance qui naissent de la rencontre des corps, de l'éveil de chacun de nos sens, dans des étreintes "éducatives". Elle ne parle que d'elle depuis mon retour, cherchant à exister mon appétit, m'assurant que la petite est devenue son amie et qu'elle lui fait totalement confiance. Je n'en doute pas un instant. Je ne connais que trop l'influence de la douceur de Sofia sur les femmes, pour m'en être si souvent servi. La petite devait la voir comme une grande soeur protéctrice, douce et si prévenante. Si caressante surtout! Sofia, l'avait repérée pour moi et la préparait insidieusement pour la leçon des von Fersen.
Mon retour a été un excellent prétexte pour visiter nos amis, et rencontrer la petite Comtesse Rosetta. C'est ainsi qu'elle se nomme. J'ai enfin pu la voir... en compagnie de son mari, évidemment. Je sais que je peux toujours me fier au goût si sûr de Sofia, nous avons bien souvent les mêmes penchants. Qu'il s'agisse de jeunes éphèbes ou de jolies pucelles, Sofia a toujours fait d'excellents choix pour nous deux. Elle est en effet bien mignonne. Petite, oui, un chaton, brune envoutante, les joues roses comme des bonbons que l'on voudrait croquer, les yeux toujours baissés en une attitude d'enfant timide, des mains très fines que l'on imagine facilement vous caressant, un cou superbe. Pour le reste, je n'ai rien pu en voir,dommage, j'aurai voulu visiter davantage mais ce n'est que partie remise. Ne dit-on pas de l'attente nait le plaisir?
J'ai encore pu la voir. En compagnie de Sofia, qui se faisait trés câline avec son amie. Son joli minois s'est empourpré lorsque je lui ai baisé la main, puis encore lorsque je l'ai complimenté. Sofia me regardait avec un sourire malicieux en la prenant dans ses bras pour la "rassurer". Qu'il est curieux de voir que les femmes entre elles ont de ces débordements d'amitié qui n'étonnent personne, alors qu'elle s'émoustillent pour un simple baise-main. Ma petite soeur jubilait presque, heureuse d'avoir trouvé un défi, celui de "rester là" avec Rosetta. J'ai entendu en effet que certaines personnes l'appelent "Madame Vertu" dans son dos. Voilà le genre de commentaires qui sucitent mon intérêt, et surtout mon instinct. Eh bien, je m'engage à la débarrasser de ce surnom ridicule.Je lui en trouverai un bien plus valorisant en faisant d'elle une érudite dans le domaine des plaisirs. Par chance, son mari va s'absenter dans quelques jours. Un voyage initiatique sans doute, du moins il le sera pour sa femme. J'ai demandé à Sofia de la convier à un souper d'huîtres, premier éveil des sens. Je lui donne trois jours pour me céder. Comtesse Rosetta von Lowenhaupt, vous serez à moi !
Version du journal avant censure |