Auteur : Iria Hits : 3484
Lady Oscar > André for Ever > Colonel et Femme >
L'uniforme lui semblait peser plus lourd que du plomb. Elle se sentait sale, sous la poussière qui recouvrait le tissu bleu. Oscar se laissa tomber sur un des fauteuils de sa chambre. Cela faisait trois jours que la garnison était de sortie, et la fatigue l'accablait. Certes, les hommes des gardes Françaises avaient finis par accepter leur nouveau colonel, mais Oscar devait toujours rester sur le qui vive. Le moindre faux pas, et tout serait à refaire... La femme colonel se reposa durant quelques instants, puis, malgré les cris de protestation de ses muscles, elle se releva et se mit à quitter la veste de son uniforme. Elle se dirigea vers son armoire et en sortit un paquet, caché sous une des piles de chemises. Il fut rapidement ouvert et Oscar déplia la robe qu'il contenait. C'était une robe de bal, dont la soie verte accrochait la lumière. Le colonel fit jouer pendant quelques instants le tissu chatoyant entre ses doigts, puis se décida à l'enfiler. Cela faisait maintenant un mois qu'elle avait fait confectionner cette robe, en grand secret, par un des couturiers les plus talentueux de Paris. Elle ne savait toujours pas ce qui l'avait poussé à ce geste, mais elle méditait ce projet depuis longtemps, tout en le rejetant. Oscar sentait que la fatigue, ce soir, rendait le combat par trop inégal. Et puis, personne ne saurait jamais que la mystérieuse inconnue qu'elle s'apprêtait à devenir n'était autre que l'héritier des Jarjayes. Aux yeux de la cour, Oscar était un homme, et même André n'était pas au courant pour la robe. Ce soir, le colonel pouvait s'incliner en toute impunité devant la femme, et Oscar allait pouvoir se rendre à un bal masqué. Elle en avait besoin, pour oublier tous les problèmes que sa charge faisait peser sur elle. Elle avait besoin de devenir futile et sans soucis, l'espace d'une soirée. Elle avait besoin qu'on la considère comme une femme...
Une fois habillée, Oscar se regarda d'un oeil critique dans le miroir qui surplombait sa cheminée. Les épaules étaient un peu plus musclées que celles des autres femmes, le regard plus perçant, la bouche plus sévère. Par contre, les mains étaient fines et racées, la taille gracile... " Je suis une femme" réalisa Oscar. Etrangement, l'idée n'avait rien de désagréable. Elle releva ses cheveux dans un chignon d'ou s'échappaient de nombreuses boucles rebelles, maquilla légèrement sa bouche, comme Grand Mère l'avait déjà fait le soir d'un certain bal, et posa un masque doré devant ses yeux. Elle était prête. Restait à savoir si elle oserait entrer dans la salle de bal. Il lui avait déjà fallu tant de courage la première fois...

André aimait les bals masqués. Ils permettaient de s'oublier, de devenir un autre. Son loup noir lui permettait toute les folies. De plus, ce petit morceau de velours avait un avantage immense aux yeux d'André. Il lui permettait de masquer son coeur, d'oublier la douleur qu'il ressentait à chaque fois qu'il pensait à Oscar. Oscar qui ne savait rien de ses escapades nocturne...Oscar...Si belle et si forte...Ce n'était pas elle qui se laisserait aller au point de se rendre à un bal masqué dans l'espoir de se perdre dans la foule. Oscar...Si lointaine et si froide...Elle ne voyait pas combien il souffrait...Oscar...
Un murmure collectif le fit se retourner. Il vit un ange. En effet, une femme blonde au masque doré était entrée dans la salle. L'apparition s'arrêta effrayée par le silence qui venait de s'abattre sur la salle, comme prête à s'enfuir. Puis elle se remit en marche, allant sans le savoir dans la direction d'André. Elle avait une démarche gracieuse et aérienne. A chacun de ses pas, sa robe bruissait doucement et le bruit de la soie enchanta André. Elle avançait toujours, les yeux baissés, dans une attitude à la fois modeste et timide. Aucun homme de la salle ne pouvait détacher les yeux de cette fée gracile. Soudain, elle leva les yeux et croisa le regard d'André. Il se noya dans le regard d'océan et seul le sourire timide de la merveilleuse jeune femme le sauva. Se ressaisissant, il s'avança vers elle, s'inclina et l'invita à danser. A son grand étonnement, elle accepta. Alors, il encercla de son bras gauche la taille menue de sa cavalière et l'entraîna au son de la musique. Gabrielle, puisque tel était son nom, était tout le contraire d'Oscar. Elle ne cachait pas sa féminité, elle était douce, elle le voyait...Cette apparition apaisait son coeur meurtri par le trop beau colonel.

Oscar était aux anges. Elle avait eu peur pourtant, au début. Tous les regards s'étaient braqués sur elle, comme la première fois, elle avait failli s'enfuir. Pourtant, réunissant tout son courage elle s'était avancée dans la salle de bal. Elle avait accepté la première invitation, sans vraiment voir celui qui l'invitait. Sa première question, bien sur, avait été de connaître son nom, et Oscar avait dit le premier qui lui était venu à l'esprit. Puis son cavalier s'était mis à parler, et Oscar s'était mise à s'intéresser à ce qu'il disait. Au fil des menuets, lesquels se succédaient sans interruption, elle s'était rendu compte qu'elle dansait dans les bras d'un homme tendre et bon, dont la voix l'émouvait profondément, comme si elle connaissait ce timbre depuis toujours. Pour la première fois de sa vie, elle pouvait montrer sa vraie nature, le côté féminin qu'elle avait si longtemps refoulé. Certes, Oscar était colonel et elle avait besoin de se battre, de ferrailler, d'être libre. Mais Gabrielle était aussi une part d'Oscar qu'elle était heureuse d'avoir libéré.
Ils ne s'arrêtèrent que quand ils furent trop fatigués pour continuer à danser. Oscar ne s'était rendu compte à aucun moment des regards d'envie que les autres cavaliers lançaient à son partenaire au loup noir. Cet homme que certains reconnaissaient pour l'avoir déjà vu dans d'autres bals masqués accaparait la plus belle femme de la soirée...Sans se douter qu'elle restait le centre de toutes les conversations et de tous les regards, Oscar dégustait un verre de champagne en écoutant parler son cavalier. Derrière un ton enjoué, elle ressentait une blessure profonde qu'il cachait en lui et elle lui en demanda la raison.
" J'aime" fut sa réponse. "J'aime une femme aussi ardente que le feu, aussi belle que le soleil, mais à laquelle je ne cesse de me brûler." Ses yeux se voilèrent un instant. "Mais ne parlons plus de moi, ma vie est trop triste, parlez moi plutôt de vous."
Forcée de s'inventer une vie, Oscar sourit en secouant doucement la tête.
"Je ne peux pas, je suis mariée"
"Nous n'étions donc vraiment pas destiné à nous rencontrer...Il a bien de la chance..."
"Pas autant qu'elle..."
"Qui ça ?"
"La femme que vous aimez."
Il y eu un silence puis la conversation reprit, moins enjouée, mais plus vraie.

La soirée se finissait. André et sa compagne se trouvaient dans les jardins du château de l'organisatrice de ce bal, Mme de Noailles.
"Gabrielle voulait partir," André n'avait retenu que cette idée de tout ce qu'elle venait de dire. Il sentait qu'elle allait emporter dans son sillage le peu de coeur qu'Oscar ne lui avait pas volé. Il s'agenouilla et lui baisa délicatement la main.
"Madame, ce fut un honneur pour moi de passer cette soirée en votre compagnie. Je sais que je n'ai aucun droit de vous le demander, mais rendez moi ce moment encore plus merveilleux, si un tel degré de félicité est possible. Permettez que je vois la beauté éclatante de votre visage."
"Je ne peux pas monsieur, pas plus que vous." Fut la réponse de Gabrielle. Sa voix se cassa. "Je ne vous oublierai jamais. Le souvenir de ce bal restera gravé en moi, comme un des moments les plus heureux de ma vie."
La merveilleuse créature dégagea sa main et commença à courir. André la retint et l'encercla de ses bras. Il ne savait plus ce qu'il faisait. Il ne voulait pas qu'elle disparaisse, le laissant à nouveau seul avec son désespoir. Les yeux bleus le suppliaient, l'attiraient...
"Non..." Murmura-t-elle faiblement. "Je ne dois pas..."
Elle était si touchante, son cou était si fragile, révélé par les cheveux qu'elle avait relevé. Qu'ils devaient être beaux ces cheveux, une fois détachés. Ils étaient si doux.... Quelques mèches folles d'un blond éclatant rehaussait encore l'ovale pur de son visage. Non, décidément, il n'avait pas le droit de souiller cette pureté. Il allait relâcher cet ange, car la jeune femme relevait plus du domaine du ciel que de celui de la terre. Elle avait déjà tant fait pour lui ! L'espace d'une soirée elle avait illuminé les ténèbres dans lesquels il se débattait.
Ce fut elle qui l'embrassa. Ses lèvres si douces se pressèrent sur les siennes et des bras légers s'accrochèrent à son cou. André l'embrassa à son tour. Pourquoi faisait-il ça ? Il trahissait Oscar...Et elle, ne le trahissait-elle pas en aimant Fersen ? Lui aussi avait droit au bonheur...Leur baiser cessa. André avait froid. Elle s'était écarté de lui et lui souriait de ce petit sourire étrange qu'il avait l'impression de connaître. Puis elle s'enfuit, légère comme une elfe. André n'eut pas le courage de la retenir. Qu'elle retourne dans ce monde qui n'était pas le sien, qu'elle retrouve ce mari qu'elle ne semblait pas aimer...André avait l'impression de mourir. Après Oscar, Gabrielle. Mais surtout Oscar...Pourquoi elle, elle qu'il chérissait plus que tout...Pourquoi était-elle un homme et non une femme ? Il fallait qu'il rentre. Connaissant Oscar, il y avait de fortes chances pour qu'elle l'ait attendu.

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"Gagné," pensa André en passant devant la chambre d'Oscar. En effet, une raie de lumière passait sous la porte fermée de la chambre de son amie. Il l'imaginait sans peine. Elle devait être pelotonnée dans un fauteuil, emmitouflée dans une couverture, car on était en Décembre et il faisait froid. Sans doute lisait elle un livre de Voltaire ou de Racine. Peut être parfois levait elle les yeux pour consulter l'heure. Il était trois heures passées. Elle devait être inquiète. Il frappa à la porte et entra sans attendre la réponse. Il fallait qu'il aille la rassurer. Sans doute allait-elle être furieuse. C'était sa façon à elle de cacher sa peur. Il allait trouver une excuse tellement absurde que ça allait la faire rire. C'était sa façon de s'en sortir.
Une fois dans la pièce, les yeux d'André se portèrent directement sur le fauteuil d'Oscar. Elle n'y était pas. Il sentit une présence à l'autre bout de la pièce. C'était Oscar...

Oscar était en train d'enlever son masque quand on avait frappé à sa porte. Cela mettait fin à la rêverie à laquelle elle s'adonnait depuis qu'elle était rentrée. Qu'il était beau son gentil cavalier ! Elle ne connaissait même pas son nom...Elle l'avait embrassé...Maintenant encore, elle ne comprenait pas ce qui l'avait poussé à commettre ce geste. Elle avait peur et brusquement elle avait senti ses lèvres embrasser la bouche qui la suppliait. Mais elle ne regrettait rien. Le doux sentiment qui avait éclot dans son coeur n'avait rien à voir avec ce qu'elle avait ressentit pour Fersen. C'était à la fois plus tendre et plus fort. Elle voulait préserver ce sentiment, qui la réchauffait sans lui faire de mal. Quoi qu'il en soit, le bruit venant de la porte la dérangeait. Ce devait être André. Cet imbécile était toujours inquiet quand elle n'était pas à la maison. Oscar s'apprêtait à répondre qu'elle n'était pas disponible lorsque la porte s'ouvrit. C'était bien André. Il la chercha un instant puis la regarda, droit dans les yeux. Elle portait encore sa robe et l'expression qu'elle vit dans ses yeux la terrifia. Il était habillé comme le jeune homme du bal. Ces yeux, ses yeux....Comment avait-elle fait pour ne pas s'en apercevoir ? André et le chevalier servant du bal ne faisaient qu'un. Elle voyait qu'il suivait le même cheminement de pensé qu'elle. André...Mais c'était sur ! Qui d'autre aurait pu être aussi gentil, aussi prévenant, aussi galant ? Et qui d'autre se mourrait d'un amour impossible pour quelqu'un qui lui broyait le coeur ? Et elle l'avait embrassé...Oscar hoqueté, comprenant la portée de ce simple geste. Elle avait tout détruit...Des larmes s'échappèrent de ses yeux et elle s'enfuit, frôlant André pour mieux s'éloigner de lui.

Oscar...Gabrielle...La femme colonel. Oscar n'avait jamais mieux mérité ce titre. Quand il l'avait dévisagé, il l'avait vu porter la main à sa poitrine et les larmes déborder. Elle était si belle, si femme. Puis il l'avait vu s'enfuir, de cette foulée qui était familière à son colonel. Oscar était Gabrielle. André comprenait mieux ce qu'il avait ressentit pour Gabrielle et qu'il avait prit comme une trahison à l'égard d'Oscar. Son coeur avait reconnu celle que ses yeux voyaient. Avait-il fallu qu'il soit aveugle ! En y réfléchissant, Gabrielle ne pouvait pas ne pas être Oscar. Ses cheveux si blonds qu'elle seule les possédait à la cour...Ce visage si fin, cette bouche si volontaire...Cette démarche...Pourtant, André aurait du reconnaître cette démarche unique. Oscar avait adopté la même lorsqu'elle avait été au bal pour plaire à Fersen. Même le masque ne pouvait être une excuse. Ces yeux de saphir...Personne dans tout le beau royaume de France n'avait les même...Ses yeux de diamant....Les yeux du colonel, qui laceraient son coeur. Et Gabrielle l'avait embrassé. Oscar ne saurait tolérer cela ! Gabrielle avait embrassé son ami d'enfance, son meilleur ami, son seul ami...Mais Oscar était un homme. Oscar ne devait pas embrasser André. Oscar ne pouvait pas embrasser André. Elle était un noble gentilhomme. Deux raisons alors qu'une seule des deux aurait suffit pour empêcher tout sentiment d'éclore. André comprenait le trouble d'Oscar. Il comprenait les larmes de la femme soldat qu'il aimait. Il avait percé ses défenses, comme souvent auparavant, mais, à la différence des autres fois, il l'avait blessée au plus profond de son être, en la forçant à ce mettre en face des ce qu'elle était vraiment : une femme ayant les mêmes faiblesses que toutes les femmes. Cela, elle le savait déjà. Mais en entrant dans sa chambre, il l'avait forcé à partager ce secret avec lui, lui avec qui elle s'était montré si féminine, lui qu'elle avait embrassé. Oscar ne pouvait pas admettre cela. Elle pouvait être une femme pour un parfait inconnu, mais pour son entourage, et à plus forte raison pour André, elle devait rester Oscar, l'héritier des Jarjayes. Son équilibre en dépendait. Si elle admettait qu'elle était une femme devant ceux qui connaissaient son sexe, comment pourrait-elle rester un homme pour les autres ? André comprenait que sa seule présence avait détruit Oscar, ou du moins l'avait complètement déstabilisée. Une seule chose était sure. Elle ne lui pardonnerait jamais de l'avoir surprise ainsi. Il l'avait perdu...A tout jamais...Des larmes roulèrent sur les joues d'André. Il referma doucement la porte de la chambre d'Oscar et se dirigea vers la sienne, pour une nuit sans sommeil.

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A l'aube, André avait décidé d'avoir une sérieuse discussion avec Oscar. Si il existait une chance, même minime de réparer le mal qui avait été fait hier soir, André devait la saisir. Oscar était tout pour lui, et le jeune homme n'osait imaginer sa vie sans elle. Que ferait il si elle le congédiait ? Elle était devenu son unique raison de vivre. Sans son sourire le monde serait trop triste. Sans ses colères et ses coups de poings la vie n'aurait pas de saveur...C'était sur, sans Oscar, la vie ne valait pas la peine d'être vécu. Il mourrait de son absence. Et elle, qui veillerait sur sa vie ? Qui la protégerait des douleurs de la terre, de la méchanceté du monde, d'elle même ? Elle était forte, André le savait, plus forte que toutes les femmes et que beaucoup d'hommes, mais il avait toujours été là pour l'empêcher de se blesser trop durement sur le chemin de la vie. Il avait tissé un cocon autour d'elle. Certes, il n'avait pas pu l'empêcher de se briser le coeur devant le jeune comte suédois, mais c'était la seule fois qu'il n'avait pas pu la protéger. Elle qui croyait tout savoir...Elle survivrait sûrement aux coups que les hommes et que le monde lui infligerait, mais cette innocence qu'il aimait en elle, cette capacité de s'émerveiller ou de s'enflammer pour un rien disparaîtraient pour laisser place à l'indifférence et à la désillusion, fléaux communs à tous les hommes. A Versailles, tout le monde vivait dans l'indifférence et la désillusion et c'est pourquoi ce monde de la noblesse était si dangereux. Ils n'admettaient pas que quelqu'un puisse avoir accès au bonheur. Seule elle en avait été préservé...Jusqu'à hier soir...Grâce à lui...Si il arrivait à persuader Oscar que ce qui était arrivé hier soir n'avait aucune importance et qu'elle restait à ses yeux l'inaccessible Colonel des gardes Françaises, peut être réussirait il à éviter que le pire n'arrive. C'était quitte ou double, et André en était conscient. Il attendit que sonne les neuf heures et se mit à la recherche d'Oscar. Il s'attendait à la trouver à la bibliothèque, dans la salle d'arme, dans la tour ou à l'écurie, mais ou qu'il aille, il ne la trouvait pas. Il décida de s'en ouvrir à l'ancienne nourrice d'Oscar, la personne mis à part lui qui connaissait le mieux la jeune femme, sa grand mère.

"Grand Mère, as tu vu Oscar, ça fait une demi heure que je la cherche..."
La première chose que remarqua la vieille femme quand elle vit apparaître son petit fils, c'est les cernes qu'il avait sous les yeux. Elle nota aussi le son tremblant de sa voix. Elle avait remarqué les mêmes signes quand elle avait vu Oscar, plus tôt dans la matinée. Tous deux avaient aussi les yeux rouges, et Grand Mère les soupçonnaient d'avoir pleurés une grande partie de la nuit. Ils étaient tellement impossible ! Quoi qu'il en soit, André avait posé une question et Grand Mère se devait d'y répondre.
"Oui je l'ai vue, mais tu ne risques pas de la trouver. Vous vous êtes encore disputés, n'est ce pas ? Quand cesserez vous enfin de vous comporter comme des gamins ? Vous avez passés l'age !"
"Ou est elle ?"
"Elle est partie. Tôt ce matin, elle a prit son cheval et elle m'a dit qu'elle ne savait pas quand elle rentrerait."
"Partie ? Oscar ? Mais ou ?"
"Sur la propriété des Jarjayes, en Normandie. Il semblerait qu'elle veuille y rester plusieurs jours. Elle m'a dit de faire prévenir la garnison...Ha, oui...Elle m'a dit aussi qu'elle ne voulait pas que tu la rejoigne. Elle m'a bien précisé qu'elle voulait rester seule..."
Mais André ne l'écoutait déjà plus. Il s'éloignait en courant, la tête rentrée dans les épaules
"Elle a coupé les ponts" Criait son esprit. "Elle ne veut plus me voir...Elle m'a fuit..."
Grand Mère regarda disparaître son petit fils, impuissante, puis elle termina sa phrase laissée en suspens, pour elle seule.
"Elle m'a laissé cette lettre pour toi. Elle pleurait...."
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