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La pendaison.


Elle était allongée dans le noir, les yeux grands ouverts, scrutant l’obscurité.

Cela faisait deux semaines maintenant qu’il avait donné l’ordre de l’enfermer dans cette cellule. Elle, le fier colonel de la Garde Royale, sans peur et sans reproche, avait été emprisonnée comme un vulgaire criminel, sans même avoir la possibilité de se défendre.

Elle savait pourtant qu’elle n’était pas coupable des faits qui lui étaient reprochés. Mais comment aurait-elle pu se défendre, alors qu’elle n’avait aucun élément pour prouver son innocence ?

Elle revoyait encore le regard affolé d’André. Il avait voulu se précipiter à son secours, mais elle l’en avait dissuadé d’un regard. Son propre p^ère l’avait regardée avec du dégoût et de l’incompréhension. Fersen aurait pu la tuer sur place si il en avait eu l’occasion. Et elle, sur l’instant, elle n’avait pas compris.

Deux semaines. Elle en avait eu du temps pour comprendre. Son esprit avait retrouvé sa lucidité à présent. Mais il était trop tard : son exécution par pendaison était prévue pour aujourd’hui. Cette fois, elle le savait, rien ni personne ne pourrait la sauver. Cette maudite femme avait gagné finalement.

Au fond, c’est encore ce qui lui faisait le plus mal. La Polignac avait réussi à abattre le colonel. Après toutes ses vaines tentatives de meurtres, elle avait trouvé un plan imparable. Et elle, Oscar François de Jarjayes, n’avait rien vu venir…

La porte de la cellule s’ouvrit, laissant entrer la lumière. Un de ses anciens soldats, la mine peinée lui adressa la parole.

S : « C’est le moment colonel.

O : - Je suis prêt. »

Elle avait vécu comme un soldat, elle mourrait comme un soldat. La tête droite, le regard fier.

Elle fut encadrée par deux soldats qui la menèrent jusqu’à la potence dressée au milieu de la Cour. Sur le chemin, elle reconnu le visage de son ennemie. Julie de Polignac jubilait. Elle n’aurait manqué pour rien au monde la mort du colonel.

Oscar monta les marches. Dans le public venu en masse, elle ne vit aucun visage familier, à part celui de Fersen. Son regard était triste. Lui non plus, ne comprenait pas comment on avait pu en arriver là. Ils se regardèrent droit dans les yeux, mais si Fersen lui sourit, Oscar resta de marbre. Son amour pour lui n’était plus qu’un souvenir. Il était mort deux semaines plus tôt, quand il n’avait pas su lui faire confiance.

André n’était pas là. Elle ne lui reprocha pas. Elle non plus n’aurait pas supporté d’assister à l’exécution de cet être si cher à son cœur.

Le bourreau lui proposa une cagoule, elle refusa d’un simple mouvement de tête. On lui lia les mains derrière le dos, et le bourreau passa la corde autour de son cou si fin. Elle était prête, en paix avec elle-même. Sa dernière pensée fut pour André : elle espérait qu’il puisse refaire sa vie ailleurs.

Elle aperçut Marie-Antoinette. Elle non plus n’avait pas discerné la vérité. Oscar s’étonna : la Reine semblait peinée elle aussi. Mais plus rien n’avait d’importance maintenant.

Elle sourit puis ferma les yeux. Le bourreau fit son office, la trappe s’ouvrit avec un claquement sec sous les pieds d’Oscar.

La corde se tendit…
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