Auteur :
Iria
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Lady Oscar
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Fersen Addict
> Dernière Chance >
1. Dernière Chance
2. Dernière chance, Chaptire 2
3. Fin alternative 1, chapitre 1
4. Fin alternative 1, chapitre 2
5. Fin alternative 1, chapitre 3
Il pleuvait à verse en cette soirée de fin décembre 1788, et le ciel noir semblait être le reflet de la colère de Dieu. Bravant ce courroux d’eau et de tonnerre, un homme galopait vers le château des Jarjayes, drapé dans un long manteau noir. Une fois arrivé, il confia son destrier à un palefrenier, puis couru se réfugier sous le perron, avant de frapper à la porte. Il ne fallut que quelques minutes à Grand Mère pour ouvrir à l’infortuné visiteur. Après un bref échange verbal entre eux, son visage ridé se fendit d’un large sourire et elle s’écarta pour laisser pénétrer le visiteur dans l’imposante bâtisse de pierre.
« Veuillez patienter un instant, je vais voir si elle peut vous recevoir »
La vieille femme parti alors en trottinant vers le grand escalier de marbre blanc. L’inconnu resta alors seul dans le hall, immobile, son manteau gouttant de pluie sur le sol carrelé. Finalement, i les décida à abaisser sa capuche, et si une servante était passée à cet instant là, elle aurait découvert un visage harmonieux aux traits énergiques et volontaires. Les yeux bleus, les cheveux châtains retenus par un ruban de velours vert, un charme indéniable se dégageait de cet homme : mais on pouvait lire une certaine mélancolie, sans doute inhérent à son caractère, ainsi qu’une petite appréhension. Axel de Fersen, le beau Fersen comme l’avaient surnommé les courtisans, marchait à présent à grandes enjambées impatientes dans l’entrée de l’endroit où vivait Oscar de Jarjayes.
C ‘est ainsi que le trouva Grand mère lorsqu’elle réapparu en haut des escaliers. Sans descendre les marches, son arthrite le lui déconseillant, elle le prévint :
« Mlle Oscar vous attend dans son boudoir, Mr de Fersen »
Le jeune noble grimpa alors en courant les degrés de marbre, puis se dirigea directement vers la bonne porte, suivant pour cela le couloir principal. Après avoir frappé et entendu la permission d’entrer, Axel pénétra dans la pièce.
Celle ci n’avait que peu de choses à voir avec le boudoir d’une jeune fille, car son occupante avait privilégié le confort sur l’esthétique. De petite taille, la pièce n’en était que plus chaleureuse et un parfum doux, quasiment imperceptible, imprégnait l’atmosphère de l’endroit. Le parfum des rires passés, du bonheur et de la sérénité, sans doute. Le plancher soigneusement ciré était couvert par un grand tapis de soie, aux couleurs chaudes, ravivées par la lumière des candélabres qui constituaient l’éclairage principal de l’endroit. Un grand feu brûlait dans l’âtre, cheminée surplombée d’un grand miroir, alors que l’occupante des lieux se trouvait assise dans un des deux fauteuils qui faisaient face aux flammes vives. Un livre à la main, Oscar était plongée dans la lecture d’une œuvre de Voltaire. Fersen se laissa alors aller à l’admirer.
Pourquoi ne l’aurait il fait ? Tous les courtisans, même sans connaître son identité, s’étaient accordés à dire qu’elle ressemblait à un ange, lorsqu’elle était apparu à un bal revêtue d’une robe d’Odalisque. Et, après tout, il n’était qu’un homme.
Pour l’instant, les lumières du feu jouaient dans la longue chevelure d’or, s’amusant à lui donner des couleurs fauves. Ces mêmes lueurs caressaient amoureusement les lignes pures de son visage, adoucissant le pli soucieux sur son front, dévoilant toute sa beauté au comte suédois, par la même occasion. Quand à son corps… Il aurait fait se damner tout homme, car comment rester insensible devant ce cou de cygne légèrement penché, ces mains aux doigts délicats caressant les pages du livre, ces longues jambes gainées dans des pantalons négligemment croisées. Oscar était tentatrice, et à ce petit jeu là, nulle n’est plus dangereuse que la femme ignorant combien son pouvoir de séduction est grand.
C’est alors qu’elle leva son regard océan sur lui, grave, impénétrable, et Fersen eut alors du mal à déglutir. Puis elle se leva, s’approcha de lui et lui serra la main. Un sourire incertain illuminait ses traits, alors que sa voix de contre alto, chaude, s’élevait dans la pièce
« Fersen, voilà bien longtemps que nous ne nous sommes vu. Mais venez donc vous asseoir, Grand Mère va nous apporter un Cordial pour vous réchauffer »
Sans attendre, elle retourna s’installer à sa place, et Fersen s’assit en face d’elle. Attendri, il lui sourit et Oscar, comme à son habitude, reprit la parole
« Que me vaut l’honneur de cette visite ? Ce n’est pas une mauvaise nouvelle, j’espère »
Grand Mère entra dans la pièce à ce moment là et déposa sur la table basse qui séparait les deux amis un plateau contenant deux verres de Cordial. Puis elle s’en fut, discrète et silencieuse.
« Non Oscar, juste le plaisir de vous voir »
La tension se faisait à présent palpable dans la pièce. En effet, ni Fersen ni Oscar n’avaient oublié le bal et ses conséquences. L’héritier des Jarjayes se demandait ce que venait faire l’amant de la reine en ces lieux, et Fersen ne savait comment aborder sa requête.
« En fait, je suis aussi venu prendre de vos nouvelles, et vous souhaiter un joyeux anniversaire. Vous me semblez d’ailleurs un peu pâle. J’espère que vous n’êtes point malade, mon amie »
Oscar eut un geste négligeant de la main, puis se mit à tousser : une toux sèche, désagréable, douloureuse. Lorsque la quinte fut passée, elle jeta un regard impérieux à Fersen puis se pencha en avant et attrapa le verre empli de liquide ambré.
« Non, ce n’est rien, vraiment. A peine une légère toux, qui passera lorsque les beaux jours reviendront. Mais parlez moi plutôt de vous, Fersen, et de la cour. Comment va la reine ? Depuis que j’ai pris mon commandement aux Gardes Françaises, je n’ai que peu de nouvelles d’elle.
-Elle va bien, mon amie, comme tout le reste de la famille royale. Je souffre de devoir les quitter. »
Oscar senti alors un étrange pressentiment monter en elle, enserrant son cœur d’une étreinte glacée.
« Les quitter ? » Répéta-t-elle simplement, posant son verre d’alcool.
Fersen détourna la tête, le sang pulsant dans ses veines, le faisant trembler. C’était précisément à cet instant qu’il pensait depuis 15 jours, c’était sa réaction qui l’empêchait de trouver le sommeil ces derniers temps. Après un long soupir, il se décida à parler et plongea son regard dans les yeux d’océan, où brillait l’incompréhension.
« Je retourne en Suède, Oscar. Il le faut, car, vous le savez encore mieux que moi, de bien sombres heures se préparent pour la France. »
Un éclair déchira alors le ciel, figeant pour une éternité d’une seconde la scène se déroulant dans le boudoir. Le visage de Fersen était alors volontaire, désespéré. Il allait lancer sa dernière carte, sa dernière chance au bonheur
Chez Oscar, c’était la tristesse qui prédominait, l’océan de ses yeux prêt à s’écouler. Le tonnerre suivit de prés, la foudre n’étant pas passée loin. Puis la pluie redoubla, battant contre les carreaux. Oscar, immobile, ne réagissait pas, en soldat foudroyé.
Alors Fersen reprit, se levant brusquement et franchissant les quelques pas qui le séparait d’elle avant de prendre sa main et de la serrer à la broyer
« Si je suis venu ce soir, c’est pour vous supplier de partir avec moi. Oscar, épousez moi »
A suivre
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