Auteur :
acteon
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Lady Oscar
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Action/Aventure
> Les passions brûlent >
1. Et deux vies basculeront ce soir
2. Une traque malheureuse
3. Echange de bons procédés
4. Retrouvailles et Aveux incompris
5. Tortures
6. Une grande décision
7. André
8. Ultime bataille??????
9. La vengeance se profile, mais les cœurs s’interrogent
10. La naissance d’Océane
« Ce sera ton dernier verre, gaillard ! »
L’aubergiste, propriétaire d’un estaminet situé dans une des ruelles les plus mal famées de Paris, couvait d’un œil malveillant l’homme qui était assis devant lui. Allait-il le payer ? Lui causerait-il des ennuis ?
André, de son côté, était loin de ces préoccupations matérielles : il cherchait l’oubli factice, mais merveilleux, (hélas ! simple mirage), que procurent les délicieuses boissons dionysiaques. Même si ce n’était que trêve temporaire, il y trouvait un peu de soulagement.
Terminant son n-ième verre d’alcool, le regard vide, il songeait à la triste vie qu’il menait. Il se rendait bien compte que son amour pour Oscar ne lui apportait que du malheur, surtout ces derniers temps, il ne le supportait plus.
Tous les soirs, pour essayer d’aspirer à autre chose qu’une existence dédiée à un amour sans espoir, il se rendait dans une église de campagne, où une assemblée échauffait le peuple sur les privilèges de la noblesse. Puis, comme son regard le hantait toujours, il allait noyer sa peine dans les tavernes.
Un jour, plus ivre que d’habitude, il rentra à l’aube, alors qu’Oscar l’attendait. Elle le questionna sur sa nuit, le regard chargé de mépris.
Même l’esprit embrumé d’alcool, il en fut conscient, ce qui lui fit l’effet d’une flèche tirée en plein cœur : cruelle ! elle ne se rendait vraiment compte de rien ! Elle ne pensait même pas qu’il puisse souffrir !
Alors, il fit quelques allusions grasses sur sa relation avec Fersen, lui faisant remarquer qu’elle avait bien changé depuis son retour.
Il savait qu’il touchait là le point sensible, et donc, qu’il lui faisait mal à son tour, mais,… ce fut sans joie qu’il vit le rictus de haine qui déforma le visage d’Oscar.
Elle siffla :
« André, tu me fais vraiment pitié ! Regardes ton état !Tu n’aspires vraiment à rien d’autre que de te vautrer dans une vie de débauche ! Tu es vraiment pitoyable ! »
Il se jeta sur elle, la plaqua contre le sol, et le visage collé au sien, il souffla : « Répètes un peu voir, Oscar ! »
Puis, tous les deux, fous de rage, roulèrent sur le sol, Oscar griffant, donnant des coups, André la malmenant avec ses bras de fer…pour finalement cogner la table du salon. Plus précisément, la tête d’Oscar heurta le bord du meuble.
André, complètement dégrisé, mort d’inquiétude, porta la belle inconsciente jusque dans son lit. Plus misérable que jamais, assis près d’elle, il se prit la tête dans les mains, s’arrachant les cheveux. Elle n’avait rien d’autre qu’une belle bosse, mais…..et si ?
Il réalisait les conséquences beaucoup plus graves qu’auraient pu avoir son acte…
La relation ambiguë qu’ils entretenaient devenait malsaine.
Il se sentait devenir fou…
Fébrilement, il prit une feuille et écrivit :
« Oscar, je pars en Normandie, il faut que je mettes de l’ordre dans ma vie. Préviens Grand-mère. »
Puis, sans plus attendre, il enfourcha son cheval, et partit au galop.
Poussée à bout, assoiffée par sa longue course, à la limite de la rupture... La monture d’André ne tenait presque plus sur ses jambes. Son maître l’avait chevauché toute la journée, sans tenir compte de sa fatigue ( jamais, en temps normal, il n’aurait toléré un tel comportement ) . Ce trajet sans halte l’ayant également harassé, il retrouva, calmé, un peu de la douceur habituelle de son caractère. Il était très mécontent :parti comme s’il avait le diable à ses trousses, sans rien prévoir, il avait négligé sa bête et n’avait que quelques pièces au fond de sa poche. Il décida néanmoins de prendre un peu de repos.
Dès qu’il posa le pied sur le seuil de la première auberge rencontrée, l’atmosphère étrange du lieu le rendit mal à l’aise.
Dans un air lourd de fumée, les gens étaient bizarrement silencieux, et semblaient, tous, échafauder, dans leur tête, des tours pendables.
Soudain, une femme vint à sa rencontre. Une cascade le longues boucles noires encadrait un petits visage à la peau hâlé, aux yeux ardents, noirs comme du charbon. Avec un sourire ensorceleur et un adorable accent, elle prit André par le bras :
« Sois le bienvenue ici, bel ange, je t’attendais… »
Et, elle le fit asseoir au bord d’une table, au coin de la pièce.
Son regard avait quelque chose de magnétique, qui forçait André à lui obéir.
Il marmonna cependant :
« Tu perds ton temps sorcière, mon cœur est pris ! »
Alors, elle éclata d’un rire clair, et lui susurra doucement à l’oreille :
« Pas pour longtemps, mon cœur, je te le promets… Racontes moi tes peines, je te soulagerai…»
André, bougon mais comme hypnotisé, se mit à raconter sa vie, celle d’Oscar du même coup, depuis leur enfance.
Il ne se rendait pas compte que l’étrangère, à son insu, lui faisait boire verre après verre d’un breuvage délicieux et que la fumée lui embuait de plus en plus l’esprit.
Le parfum et l’exquise harmonie de cette voix de femme le troublait…
Les contours des objets se brouillaient…
Il vit les longs cheveux ébène s’allonger, se transformer en serpents, tandis que les yeux s’agrandissaient pour l’envelopper dans une nuit noire…
Hâasna caressa alors de son doigt le doux contour de son visage, et s’approchant de ses lèvres, elle chuchota :
« maintenant, tu ne seras plus jamais malheureux mon amour… »
Cela faisait maintenant plus de 3 mois qu’André était parti. Il n’avait donné aucune nouvelles.
Oscar était malheureuse.
Elle avait encore maigri et était d’une humeur massacrante, toujours plus dure et impitoyable envers ses pauvres soldats.
Quand elle rentrait chez elle, elle passait son temps à dormir, ou à contempler le feu de la cheminée d’un regard vide.
Désormais, ses journées de repos se déroulaient dans une morne déréliction, de même que ses entraînements : elle fendait l’air avec son épée pendant des heures, imaginant un adversaire imaginaire qu ‘elle mettait en pièces, poussait des cris sauvages, et finissait par s’affaler, morte de fatigue, dans l’herbe, où, de nouveau, elle restait des heures, perdue dans ses pensées…
En réalité, sa vie lui pesait plus que jamais :elle en avait marre de toujours jouer la comédie. Maintenant qu’il l’avait quitté, elle ne pouvait plus se ressourcer pendant ses moments de détente, être naturelle, s’épancher avec quelqu’un qui connaissait sa vraie nature et sa vraie personnalité.
A Versailles, tout le monde la prenait pour un colonel froid, sérieux, qui n’avait pas d’humour. Elle impressionnait, ne mettait jamais à l’aise.
Elle était de plus en proie à des cauchemars qui venaient la hanter chaque nuit : situation qu’elle avait déjà connu petite, avant l’arrivée d’André.
« Je me sens si lasse ! Je fais toujours ce même rêve :je suis seule, sur un radeau à la dérive, dans l’océan. Il fait nuit noire, aucune lumière à l’horizon, j’ai froid et je m’accroche péniblement aux troncs frêles. J’ai l’impression que je n’ai plus l’envie de me battre. Pourquoi mon uniforme me pèse-t-il tant ? »
Puis, elle repensait à son enfance, où, les jours d’orage, elle se réfugiait systématiquement dans la chambre d’André, se rassurant au contact de son corps chaud, et de ses doigts caressant ses cheveux…
Au clair de lune, on pouvait alors observer la fragile silhouette , au centre du grand lit, tressauter sous les sanglots…
A la cour de Versailles :
« Oscar François de Jarjayes, sa Majesté vous somme de rétablir l’ordre en Normandie, où, depuis un mois, un homme s’est mis en tête de défier la Noblesse. Il commande une horde de brigands, des bohémiens, dit-on. Vous partirez, avec votre régiment, dès demain. Le comte de Girodelle a émis le souhait de vous accompagner. »
C’était en fait une initiative de la Reine qui voyait son Colonel dépérir. Elle se disait qu’il avait besoin de changer d’air. A l’évocation de la région où se trouvait la personne qui, elle s’en rentait confusément compte, était à l’origine de ses peines, Oscar avait tressailli, mais, elle était heureuse d’avoir un prétexte pour se rapprocher de son compagnon de toujours... elle saurait enfin ce qu’il devenait.
Là-bas, personne n’avait daigné répondre à ses lettres, ou plutôt les lettres qu’elle faisait écrire à Grand-mère.
Elle n’avait pas encore eu le courage de se rendre sur place.
Le matin du départ, son humeur passa soudainement de la joie extrême (sensation qui l’avait quittée depuis longtemps) …à l’horreur ! lorsqu’elle vit Fersen venir lui présenter ses adieux ! Elle s’esquiva en vitesse, en prétextant que la troupe devait gagner urgemment un point de route car il y attendait un indicateur.
En fait, elle avait peur qu’il lui prenne l’envie (encore une fois !) de lui parler de ses problèmes de cœur :
« Oh ! ma Reine… »
Alors qu’elle était au plus mal, et qu’entendre ses lamentations était le dernier supplice qu’elle aurait pu endurer, il était venu, à maintes reprises, sans s’en rendre compte, broyer les restes de son cerveau déjà mal en point!
Elle l’aurait assassiné s’il avait osé, encore une fois, ce matin !
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