Oscar était assise à son bureau à la caserne.
Elle entendait le bruit de épées qui s'entrechoquaient.
Ses hommes s'entrainaient.
Elle se leva et se tint devant la fenêtre.
Son regard fut attiré par un de ses hommes en particulier.
Du moins elle le cherchait parmi les autres.
Son ancien valet. Elle lui avait demandé de vivre sa propre vie.
Il avait préferé s'engager à son insu dans son régiment.
Maintenant il faisait parti intégrante de sa garnison.
Elle repensait aux difficultés qu'il avait rencontrées avec les autres hommes de la compagnie.
Ils l'avaient battu à mort parce qu'ils croyaient qu'il était un traître.
Il avait fait ses preuves depuis.
Elle se rappelait leur complicité d'autrefois, rien n'aurait pu les séparer.
Ils étaient comme les cinq doigts de la main.
Tout le monde, " les nobles" les disaient amants alors qu'il n'en était rien.
Oscar se disait toujours qu'ils étaient:
Ame ou soeur
Jumeau ou frère
De rien mais qui es-tu
Tu es mon plus grand mystère
Mon seul lien contigu
Tu m'enrubannes et m'embryonnes
Et tu me gardes à vue
Tu es le seul animal de mon arche perdue
Un homme a essayé de nous séparer et j'ai cru mourir quand j'ai su que mon père avait accepté sa demande en mariage. Il pensait que j'aurais fait comme d'habitude : accepter ses décisions.
Mais il se trompait je n'aurais jamais consenti à ce mariage car accepter, c'était te perdre.
Perdre mon seul complice. Le seul à me comprendre. J'ai donc chassé l'intru. Pour toi je ne me marierai jamais.
Je ne veut pas te perdre, toute ma vie j'ai fait ce qu'on attendait de moi.
Toute ma vie, tu as fait parti de moi, tu es mon âme soeur
Tu as toujours été sur la même longueur d'onde que moi
Tu n'as qu'à me regarder pour me comprendre
Tu ne parles qu'une langue, aucun mot déçu
Celle qui fait de toi mon autre
L'être reconnu
Il n'y a rien à comprendre
Et que passe l'intru
Qui n'en pourra rien attendre
Car je suis seule à les entendre
Les silences et quand j'en tremble
Toi, tu es mon autre
La force de ma foi
Ma faiblesse et ma loi
Mon insolence et mon droit
Moi, je suis ton autre
Si nous n'étions pas d'ici
Nous serions l'infini
Bientôt nous allons faire face a notre destin.
Je ne sais pas si nous y survivrons.
Je ne veux pas que tu saches que je suis malade.
Je veux que tu gardes un bon souvenir de moi, et c'est pour cela que j'ai décidé de faire de toi mon mari pour la vie. Même si devant les hommes, nous ne le serons pas.
Mais dans nos coeurs nous le serons toujours.
Je ne veux pas penser à demain, je n'ai pas de demain.
Je veux t'appartenir, ne serait-ce qu'une fois. Je ne veux plus te faire souffrir.
Je veux que tu sois pour une fois heureux, je veux effacer cette tristesse dans tes yeux.
Car demain, oui demain, nous ne savons pas où nous serons...
Et si l'un de nous deux tombe
L'arbre de nos vies
Nous gardera loin de l'ombre
Entre ciel et fruit
Mais jamais trop loin de l'autre
Nous serions maudits
Tu seras ma dernière seconde
Car je suis seule à les entendre
Les silences et quand j'en tremble
Je ne veux pas te perdre, mon André, je te demanderai quand sera venu le moment,
De rester en arrière, au château, tu ne prendras pas part au combat
Tu ne vois presque plus et tout cela à cause de mon entêtement, tu as perdu un oeil.
Maintenant, je constate que l'autre a des faiblesses. Tu ne m'as rien dit, mais je t'observe. Je t'entends compter les marches de l'escalier au château.
J'espère que tu accepteras de m'écouter, moi, je l'ai toujours fait quand tu me parlais.
On s'est battu bien souvent pour se faire comprendre quand nous étions jeunes. Tu as joué de l'humour aussi quelquefois pour que je t'écoute.
Entends moi maintenant, j'y mettrai toute la force de mon amour pour toi.
Moi aussi je te mens depuis des mois, je suis malade, il me rete peu de temps...
je ne tiendrai plus longtemps...
Je ne sais pas si je dois te le dire, je veux être égoïste pour une fois, je ne veux pas que tu restes seul,
Après ma mort.
Je vais t'emmener à la bataille j'espère de toute mes forces que tu ne me survivras pas...
Toi, tu es mon autre
La force de ma foi
Ma faiblesse et ma loi
Mon insolence et mon droit
Moi, je suis ton autre
Si nous n'étions pas d'ici
Nous serions l'infini
Je ne peux te laisser dans ce monde de fou, dans cette révolution.
Je sais que tu veux y participer, je t'en prie, ne tombe pas avant moi...
Je ne le supporterai pas! Toi tu as voulu mourir avant moi par l'épée de mon père,
Moi je voudrais être la première à mourir car je ne sais pas si je me relèverai après ça
Toi mon autre, mon âme soeur, je ne préfère ne pas penser à l'éventualité que ...
Et si l'un de nous deux tombe |