2 A
Louis XVl se ravisa. Elle lui faisait l’affront de refuser. Elle n’aurait jamais osé se refuser à son grand-père, feu louis XV …une fois de plus une femme le mettait au pied de sa trop grande faiblesse. Et bien non, il réagirait cette fois et sa nouvelle idée concernant le capitaine de sa garde le comblait au plus au point.
Commander la forteresse de Pignerolle, il avait parlé trop vite, il avait été stupide. Il allait lui laisser un autre choix, encore meilleur celui là. Vite, il lui fallait s’entretenir avec le général, celui là acceptait tout, à lui ensuite de faire plier sa fille.
André attendait Oscar avec les chevaux au coin d’une allée des jardins de versailles. Il faisait beau ce jour là, et Oscar, sous le soleil de printemps rayonnait encore plus. Comme la rose qui renaît ! La dernière fois qu’il l’avait vue, elle courrait, courrait dans un couloir du palais, puis avait disparue de son champs de vision. D’après Girodel, le roi avait voulu en faire sa favorite lorsqu’il avait découvert la véritable nature d’Oscar. Quelle drôle d’idée ! Il y avait tant de femmes à la cour qui n’attendaient qu’un geste, un signe, une parole du roi et ce sot avait choisi Oscar. Il ne pouvait contrôler Marie Antoinette, comment pensait-il contrôler Oscar ?
“ Oscar…
-Tais-toi André, je ne veux rien entendre.
-mais…
-suffit…rentrons maintenant ! ”
Elle s’éloignait déjà au galop, laissant un André plus désabusé que jamais. Si la rumeur était vraie, (et d’après le regard d’Oscar, il n’en doutait plus maintenant) Il savait qu’elle s’était refusée au roi, mais quelles étaient les conséquences de son geste ? Il monta à cheval, et tenta de la rejoindre, elle était déjà loin, elle filait tel l’éclair.
Arrivée à la demeure des Jarjayes, Oscar demanda à grand-mère à ce que personne ne la dérange. Puis se rua dans sa chambre qu’elle verrouilla. André arrivant finalement, Grand-mère se précipita aux nouvelles. Pourquoi celle qu’elle considérait comme sa petite fille, semblait elle si malheureuse et si furieuse ? André n’eut pas le loisir de répondre à Grand-mère, le général arrivait à son tour et demanda à André de s’occuper de son cheval, quant à Grand Mère, il lui donna ordre d’aller chercher sa fille. Il l’attendrait dans son bureau.
Elle n’aurait donc jamais de répit. Son père voulait la voir, alors il devait déjà savoir qu’elle avait résisté au roi. Elle s’attendait au pire.
“ Oscar, mon enfant, je viens de m’entretenir avec notre roi. Dans sa grande bonté, sa majesté vous laisse un autre choix…
-mais il m’a confié le commandement de la forteresse de Pignerolle..
-Oscar, sa majesté ne souhaite plus qu’une femme appartienne à l’armée surtout après ce qui vient de se passer. Il sera la risée de toute la cour si cette affaire est ébruitée, aussi il vous propose de prendre le voile au couvent des carmélites ou de vous marier…
-mais
-il n’y a pas de “ mais ” qui tienne mon enfant. Quand assumerez vous les conséquences de vos actes ? Réfléchissez bien, sa majesté attend une réponse dès la première heure demain. Vous pouvez regagner vos appartements. ”
Passée la première surprise Oscar commençait à réaliser que sa vie allait basculer. Elle ne pouvait revenir en arrière, le roi non plus. La garde royale, c’était fini, l’armée, le commandement, sa vie d’homme, finie, terminée….
Elle ne pouvait dormir et plus elle tournait et retourner l’ultimatum du roi, plus elle se disait que c’était peut être une chance. Sa chance : celle d’aimer, le droit d’ouvrir son cœur….
A l’aube sa décision était prise, elle choisissait le mariage. Quel homme à la cour souhaiterait épouser une femme qui fut élevé comme un homme ? Elle en était certaine, les prétendants ne seraient pas nombreux, inexistants sûrement, alors le courroux du roi s’apaiserait et peut être….
Fin de la seconde partie version "A" |