La réalité repris le dessus lorsque quelqu’un frappa à la porte du bureau.
André s’éloigna très vite d’Oscar qui se rassit très rapidement.
Deux soldats du roi firent leur apparition :
« Oscar François de Jarjayes ? »
« Oui, que ce passe t –il ? »
« J’ai une mission pour vous, de la part de leurs majestés ! »
« Mais je n’appartient plus à la garde royale, que me veulent leurs majestés ? »
« Le Roi Carlos d’Espagne va venir visiter leurs majestés et nous voudrions que vos hommes et vous soyez prêt à assurer leur protection. »
« Mais ne serais –t-il pas plus judicieux de confier cette mission à Monsieur de Girodelle qui commande maintenant à ma place les gardes Royales ? »
« Non, ces majestés ont expressément précisé que ce devait être vous qui devez accomplir cette tâche par ordre de sa majesté Marie Antoinette »
« Très bien, j’accepte. »
« Vous devrez vous rendre dès ce soir dans Paris et y demeurer quelques heures afin d’assurer la protection du Roi et de sa Famille lorsqu’ils sortiront de l’opéra »
« Très bien, répéta Oscar, je ferais ce que leurs majestés me demandent »
Lorsque l’officier sorti du bureau, Oscar et André se regardèrent un court instant avant de se serrer dans les bras l’un de l’autre.
« Encore une expédition dangereuse ? » Déclara André
« C’est mon rôle. Je me dois d’obéir aux ordres de sa majesté. » Soupira Oscar
« Et bien au moins nous serons ensemble ce soir.. » fit André munit d’un grand sourire
« Oui, cela me réconforte beaucoup de te savoir avec moi »
Après avoir annoncé la mission à ses hommes, Oscar pris la direction de Paris en compagnie de chaque côté, d’André et d’Alain.
Arrivé près de l’opéra, elle ordonna à ses hommes de se poster de part et d’autre du bâtiment. A sa grande stupéfaction, ils refusèrent tout nettement de coopérer.
« Alors !!! S’exclama Oscar Je vous ai donné un ordre il me semble !!!
« Un ordre ? T’as entendu quelque chose toi ? » Fit un soldat
« Moi rien j’ai rien entendu » rétorqua un autre
Ils restèrent touts devant le regard ébahis d’Oscar, lorsque Alain pris la parole
« Je vous avais pourtant prévenu non ? Vous n’êtes plus à la cour ici, nous en avons assez d’obéir à aux ordres de ses majestés, ils n’ont qu’à se débrouiller, ce n’est pas à nous de risquer nos vies pour ces saletés de Nobles »
« Je vous rappelle que vous appartenez aux gardes françaises et que votre devoir est de servir le Roi et la Reine alors faites ce que je vous dis où sinon.. »
« Sinon quoi ? Vous n’êtes rien, vous ne savez pas ce que certain endure par la faute des folies de votre précieuse Reine. Vous ne connaissez rien à la misère du peuple »
« Taisez vous !! »
Oscar devait bien se rendre à l’évidence, elle devrait cette fois ci capituler si elle ne voulais pas une émeute publique.
Une longue attente allait débuter, au bout de trois longues heures, le Roi d’Espagne quitta l’opéra pour se rendre à Versailles.
Les rues de Paris demeurèrent étrangement calmes, trop calme. Sans doute parce que le soir, le peuple par petit groupe se réunissait dans des tavernes dans des ruelles.
Il était déjà minuit, lorsque Oscar et ses hommes avaient regagnés la caserne.
« Je vous attendrais demain dans la cour pour l’entraînement » ajouta Oscar avant de se retirer.
Chacun regagna son dortoir pour une longue nuit bien méritée.
Oscar songea à l’incident de la soirée, la chance tourna en sa faveur.
Alain usa de son autorité pour faire cesser la révolte qui menaçait de se déclancher, et grâce à son intervention de dernière minute ils purent mener la mission à bien.
Seule dans son bureau, elle pensa à André.
Elle s’était jurée de passer avec lui chaque nuit, mais au bout du compte il était plus sage qu’André dorme à la caserne, car finalement il était trop dangereux pour eux qu’ils ne soient surpris par quiconque, cela aurait été désastreux.
« Mon Dieu, songea t-elle. André, tu ne peux pas savoir à quel point je t’aime, j’ai envie de te serrer contre moi, de sentir à nouveau la chaleur de ton corps contre le mien, de revivre cette extase de l’autre soir… » Pensa t-elle
Oscar sentait monter le désir en elle, n’ayant pas la force de lui résister, elle sorti et d’un pas sur et ferme elle s’en alla vers le quartier de ses hommes, le quartier d’André.
A pas de velours, elle s’avança lentement vers lui, il dormait paisiblement.
« André, André !! » Murmura Oscar doucement
« Oscar c’est toi ?? Fit André en ouvrant les yeux. Tu es folle, et si on te voyait ?? »
André se leva précipitamment et très vite ils se trouvèrent dehors sous les voûtes de pierre qui bordaient la caserne.
« J’avais envie de te voir, je sais bien que ce n’est guère prudent d’agir ainsi, mais je crois devenir aussi irraisonnée que toi. Passe la nuit avec moi, j’en ai tellement envie. »
« Oui, mais imagine que l’on nous surprennent, j’ai peur pour nous, pour toi !! »
« Je sais, mais reste avec moi, j’en ai envie, j’ai envie de toi André j’ai envie de toi … »
« Oscar !! » fit André avec un regard brillant. Oui moi aussi, j’en ai envie, nous n’avons qu’à aller à l’endroit de l’autre fois. »
« Non, suis moi.. »
Tirant André par le bras, elle le conduisit à l’écurie. Il y avait un petit endroit en hauteur qu’ils atteignirent sans difficulté grâce à une petite échelle en bois. Ce petit coin assez obscur, n’était pas visible d’en bas.
« Quand a tu eu le temps de trouver cet endroit ? » Questionna André surpris
« Hé bien je suis tombé dessus par hasard lorsque je cherchais une attache pour mon cheval, c’est alors que je me suis aperçu qu’on ne pouvait pas nous voir d’en bas, et je me suis dis que ce serais un petit nid douillet parfais pour nous tu ne trouves pas ? »
« Ha toi alors !! Tu es décidemment très têtu lorsque tu veux quelque chose !!! » Dit André en souriant.
« Oui, je sais, de toute façon je me devais de dormir ici cette nuit et puis je te veux toi, alors ne me laisse pas languir davantage.. »
C’était une invitation qu’André ne pouvait décliner.Il prit Oscar dans ses bras, et s’empressa de la dévêtir.
« Fais moi l’amour » fit Oscar d’un ton doux et chaud
Jamais auparavant André n’aurais pu imaginer pareil situation même dans ses rêves les plus osés, mais là c’était bien la réalité, elle le voulait maintenant, ici, en elle contre elle, ce fut là une preuve irréfutable de son amour, allant jusqu’à prendre les risques les plus fou rien que pour être auprès de lui.
Rien au monde n’aurait pu empêcher cette union.
Ils étaient tout simplement heureux dans ce monde plein de fureur et de larme. Le bonheur est denrée rare à cette époque Oscar et André faisaient maintenant partis des privilégiés à avoir trouvé l’amour bien que celui-ci demeure encore secret aux yeux du monde.
Ils firent l’amour toute la nuit, leur ébats très riche en intensité, comblait Oscar à un tel point qu’André réfréna l’ardeur de sa compagne en posant sa main sur sa bouche pour l’empêcher d’exprimer son plaisir trop bruyamment. Il rivait spontanément ses yeux sur son visage marqué par un désir intense. Qu’elle était belle !!!
Oscar, les yeux embrumés, au fur et à mesure que l’excitation montait à son paroxysme ne réalisait plus l’endroit dans lequel elle se trouvait, elle oublia tout, André aussi d’ailleurs.
Arriva le moment de la fin de leurs ébats, c’est alors qu’ensemble ils poussèrent de petits cris de plaisir, sans se rendre compte qu’on pouvait les entendre dans la caserne endormie.
« Mon Dieu Oscar, j’espère qu’on ne nous a pas entendu, sinon, s’en est fini de nous.. »
« Oui, c’est certain, et bien tant pis, adviendra ce qu’il adviendra, je m’en fiche éperdument pour l’instant »
« Je veux simplement dire que nous devons être prudent, je t’aime tant Oscar, si tu savais combien je tiens à toi.. »
« Moi aussi André, je suis si heureuse. Mais nous nous devons d’avouer notre amour un jour ou l’autre, je tiens à le dire à mon père, tu sais je veux vraiment le faire prochainement quand il rentrera de Normandie. »
« Mon Dieu Oscar, il sera furieux. Tu es Noble et je ne suis qu’un simple roturier, tu te dois d’épouser une personne de ta condition, il n’acceptera jamais notre union. »
« Plutôt mourir que d’épouser quelqu’un d’autre. Je suis faite pour être l’épouse d’un seul homme et c’est toi. Je deviendrais ta femme si tu veux de moi ? »
« Quelle question !!! Bien sûr, mais nous avons une longue route à parcourir avant d’arriver à l’hôtel, tout d’abord, il faut m’habiller et regagner vite le dortoir. »
« Oui, tu as entièrement raison. Fais vite, à tout à l’heure mon amour. »
Oscar regardait silencieusement André qui s’habillait. Elle regardait ses épaules larges, ce torse si bien dessiné, ses lèvres chaudes, ses yeux émeraude.
André, après un dernier baiser à Oscar, il s’en alla en direction du dortoir, quand au loin il aperçu une silhouette. C’était Alain.
« Bonjour André ! Fit il d’un air bizarre. »
« Bonjour Alain ! Déjà levé ? Tu es matinal. »
« Oui toi aussi, alors on passe la nuit avec le colonel, je t’ai vu sortir de son bureau avec lui.. »
« Non, je n’ai rien fais de tel. Tu te trompes l’ami » Rétorqua André qui ne savait pas dissimuler la vérité
« Menteur !! Hier soir, je suis sorti un peu en cachette histoire d’aller m’étourdir un peu dans un de ces estaminets, et je vous ai vu le colonel et toi, enlacé vous embrassant passionnément. Alors dis moi tu aurais un penchant pour les hommes ? »
En un instant le visage d’André était devenu aussi blanc qu’un linge. Il était démasqué, pris au piège. Que faire ? Nier ? Non, il est trop tard, après tout Alain gardera le secret….
« Je suis fais comme un rat ? Oui j’avoue. J’étais bien avec le Colonel, enlacé et je l’embrassais. »
« Ho !! Ça alors ? Hé bien, mon ami, ne t’avise plus de t’approcher de moi. Je n’aime pas les hommes moi. »
« Tu te trompes pourtant sur un point essentiel, le Colonel Oscar, n’est pas un homme, c’est une femme. »
« Une femme ? Tu mens. »
« Non, pas du tout. Je ne dis que la stricte vérité. Ecoute, si tu ne me crois pas cela ne fais rien, mais jure moi que tu ne diras rien aux autres. Sa vie et la mienne en dépendent. Tu sais Oscar n’a pas choisi sa voie, c’est son père qui a décidé pour elle. Je t’en pris Alain, dis moi que tu ne diras rien ? »
Alain l’espace de quelques secondes, en observant l’air affolé de son ami, compris l’importance de son silence.
« Très bien, j’accepte de préserver ton secret, mais j’avoue que j’ai du mal à croire ce que je viens d’entendre. On serait commandé par une femme ? C’est vraiment surprenant. Ne t’inquiète pas. Je ne dirais rien tu as ma parole, cependant il demeure bien quelques zones d’ombres que tu auras à cœur de m’éclairer, mais pas ici et pas maintenant. »
« Merci, cela est important pour moi de savoir que mon secret sera bien gardé car je ne tiens pas à ce que l’on apprenne quoi que ce soit… Je t’expliquerai tout ce que tu souhaites savoir, je te le promets. » Dit André rassuré
« Je sais, si cela devait se savoir, je ne te promets rien de la part des autres, ils se révolteraient.. »
« Oui probablement, alors merci Alain pour ta discrétion »
André, n’avait pas remarqué qu’Oscar qui se tenait à quelques pas d’eux, elle avait tout entendu.
Nous étions enfin parvenu à la fin de la semaine et tous les soldats préparèrent avec joie leurs affaires pour partir dans leur famille.
Alain lui demanda un congé exceptionnel pour le mariage de sa sœur Diane, ce qui lui fut accordé.
Le soir arriva vite, Oscar et André regagnèrent la demeure des Jarjayes. Il ne comprenait pas l’attitude de sa bien aimée, durant tout le trajet elle chevaucha plus vite que lui et ne prononça aucun mot.
A peine André se présenta il devant elle dans le salon que d’un regard chargé de colère, elle le gifla violemment.
« Oscar !!! Mais qu’est ce qui te prend enfin, qu’est ce que je t’ai fait ? »
« Tu oses me le demander ? Tu crois que je ne t’ai pas vu avec Alain, tu me dis qu’il faut préserver notre amour et toi tu t’empresses de tout révéler au premier venu, qui plus est Alain en prime !!! »
« Non, tu n’as rien compris, laisse moi t’expliquer : Il nous as vu hier soir, tu sais je ne pouvais pas lui mentir, il m’aurais harcelé de plus belle, je fus obligé d’avouer, et puis il ne dira rien, j’ai sa parole »
« Peut tu seulement lui faire confiance ? En es tu sûr ? »
« Oui, je le pense sincèrement, alors ne t’en fais pas, ne sois pas fâché s’il te plait on a deux jours devant nous pour nous rien que toi et moi et je ne veux pas les gâcher pour ça… »
« Excuses moi, je suis si nerveuse, pour un rien, tu sais ce que je souhaite le plus au monde c’est notre bonheur, je voudrais vivre toute ma vie avec toi… »
Elle s’approcha de son visage caressant sa joue rouge et l’embrassa tendrement.
« Viens, fit t-elle d’un ton joyeux, on va se préparer un dîner en amoureux tu veux ? »
« Bonne initiative, je meurs de faim »
Le repas vite achevé, nos deux tourtereaux se retrouvèrent devant la cheminée pour y partager la joie d’être dans les bras l’un de l’autre tout en regardant danser les flammes dans l’âtre.
« C’est agréable non ? On est si bien, je voudrais que cela dure toujours. » Dit Oscar doucement
« Oui, en effet, on peut dire que cet instant est magique, rien que toi et moi, seuls dans cette grande maison.. »
Ils demeurèrent ainsi un long moment enlacés dans une grande couverture à la chaleur du feu.
« Je t’aime, je t’aime tant murmura Oscar, je t’aime si fort, je suis indigne de cet amour, moi qui n’ai jamais su entrevoir la force du tiens pour moi.. »
« Oh je t’en prie, arrête de te torturer, l’essentiel c’est qu’aujourd’hui nous sommes ensemble et cela compte plus que tout au monde pour moi et le fait que nous ayons déjà partagé des moments de bonheur et que nous en partagerons encore me remplis de joie »
Ils s’embrassèrent avec passion, et dans un seul geste, André, comme le veut la coutume avec une jeune mariée, pris Oscar dans ses bras, monta dans sa chambre et la posa sur son lit. Il s’éloigna du baldaquin et dit :
« Regarde comme tu es magnifique ainsi. Tu es si belle, mon amour. »
« André, toi aussi tu es très beau, mais tu le seras encore plus, quand tu viendras contre moi.. »
Sans se faire prier, André s’allongea contre le corps d’Oscar et la couvrit de petits baisers tout en la déshabillant. Oscar se sentait si bien, elle n’avait jamais ressenti pareille émotion.
Ils passèrent la nuit à faire l’amour et ce n’est que vers le début de l’aurore qu’ils trouvèrent le sommeil. André avait placé sa tête sur le ventre d’Oscar et souriait tendrement.
Le soleil brillait de mille feux lorsque nos amoureux s’éveillèrent.
« Bonjour mon Amour » dit Oscar
« Bonjour mon Amour » fit à son tour André
« Mon ange, le temps semble s’être brusquement arrêté depuis hier. Je n’ai aucune envie de bouger du lit. On est si bien comme ça. »
« Oui, j’en conviens, mais tu ne m’a pas promis une ballade à cheval, un pique nique au pied d’un arbre avec une grosse couverture.. »
« Ah toi tu n’oublies rien. Fit Oscar en riant. Il fait beau aujourd’hui alors profitons en. »
Ils chevauchèrent toute la journée, faisant une halte à l’abord d’une forêt et finirent une nouvelle fois dans les bras l’un de l’autre en se donnant ainsi plus intensément encore à chaque fois qu’ils se donnaient l’un à l’autre.
Le week-end s’acheva rapidement, que le temps passe vite lorsqu’on est bien. De retour le lundi à la caserne Oscar fut forcé de constater l’absence d’Alain qui manquait à l’appel.
Plus tard dans la matinée ne le voyant arriver, André s’en alla voir Oscar pour lui demander la permission de se rendre au domicile d’Alain afin de lui apporter sa solde.
Elle l’accompagna donc à son domicile.
Ils pénétrèrent dans un immeuble pittoresque de Paris où tout semblait respirer la saleté, la poussière, la misère.
Lorsqu’ils montèrent les escaliers, une porte s’ouvrit laissant apparaître le visage d’une femme quelque peu caché par un linge qui les interpella :
« Vous allez chez Alain ? »
« Oui répondit André »
« Hé bien s’il vous plait, dites lui de jeter la viande qu’il a du acheter à bas prix pour sa famille car cela commence à empester dans tout l’immeuble. »
« Nous n’y manquerons pas »
« Ha c’est vrai remarqua Oscar, quelle odeur répugnante, c’est affreux.. »
André Frappa à la porte du logement d’Alain, celle-ci était légèrement entrouverte.
Assise dans un fauteuil plongé dans la pénombre, une femme pleurait silencieusement.
« Madame vous êtes la mère d’Alain ? »
« Oui »
« Je suis André Grandier, je suis avec lui à chez les Gardes Françaises et voici le Colonel Oscar De Jarjayes, nous sommes venus lui apporter sa solde, pourriez vous nous dire ou nous pourrions le trouver ? » questionna André
« Il est au près de sa sœur Diane, il ne peut se résoudre à la quitter depuis déjà 2 jours. »
André écarta le rideau qui se trouvait derrière la vieille dame et découvrit avec horreur Alain à genoux devant le corps en décomposition de sa sœur.
« Mon dieu Alain, Mon Dieu !!!!! Mais que c’est il passé ??? » Balbutia André les yeux écarquillé par la terrible scène qui se jouait devant lui
« Elle s’est suicidé, commença la mère d’Alain. Elle devait épouser un Noble, mais celui-ci accablé par les dettes de jeu, accepta une demande en mariage d’une autre femme riche et il laissa tomber ma pauvre Diane comme une vieille paire de chaussettes dont on n’aurait plus l’utilité, alors elle mit fin à ses jours, elle ne put accepter de perdre cet homme en qui elle avait placé toute sa confiance et son amour. Ma Pauvre Diane, ma Fille !!!! » Cria la mère d’Alain en pleurant de plus belle
André et Oscar atterrés par ce terrible choc ne pouvaient prononcer un seul mot.
« Mes Amis, fit enfin Alain, je ne peux pas retourner à la caserne pour le moment, non je ne le peux pas. Me dire que je ne reverrais plus jamais ce doux sourire, que plus jamais je n’entendrais plus ce rire cristallin qui m’enchantait, je ne peux pas, je ne peux pas. »
« Alain, je ne sais que dire si ce n’est que je partage ta peine, c’est affreux, mon ami, sache que je serais présent pour toi.. »
« Merci André, je souhaiterai simplement que vous assistiez à la messe qui se déroulera demain dans la petite chapelle près d’ici »
« Nous y serons Alain, je te le promets. »
Le trajet du retour vers la caserne se fit dans le silence absolu. Oscar le regard plongé dans le vide, André les larmes aux yeux.
André annonça la nouvelle aux autres qui furent très tristes car tous ceux qui avaient connu Diane était tombés sous le charme de la jeune femme de part sa beauté et sa fraîcheur qu’elle savait si bien dégager.
Le lendemain matin, tous se rendirent aux funérailles de Diane pour soutenir Alain et sa mère et rendre un dernier hommage à sa sœur.
En fin de journée, Oscar et André retournèrent le cœur lourd à la demeure des Jarjayes.
Assis tous deux dans le salon, Oscar se blottit contre André.
« C’est terrible, tu sais terrible pour Alain, je n’ai jamais vu une pareille horreur »
« Oui, mais que veux tu Oscar, la vie est ainsi faite et l’on y peut rien il faut continuer tout bonnement à vivre, à rechercher quelque chose à quoi s’accrocher.. »
« Evidemment, mais quand même qu’elle injustice. Je suis si triste »
« Nous le sommes tous, et moi aussi j’ai du chagrin.. »
« Ha André, merci d’être venu au château avec moi, je ne tenais pas à rester seule et je n’avais pas envie de dormir à la caserne, et puis c’est notre dernière nuit de tranquillité avant le retour de mon père.. »
« Oui j’avais totalement oublié. Alors qu’allons nous faire une fois son retour ? »
« Hé bien, je n’ai pas vraiment eu le temps d’y songer, crois tu qu’il soit prudent de rester caché ou bien faut il que je lui avoue tout ? »
« Je ne sais pas, ça va le rendre furieux tu ne crois pas ? »
« Oh si mais qu’importe, je t’aime et rien ni personne ne viendra m’empêcher de t’aimer crois moi.. »
« Je sais mon non plus, quoi qu’il arrive, je veux et je resterai au près de toi. »
Le matin arriva vite et André et Oscar se dépêchèrent de regagner la caserne l’un après l’autre.
Le Général, sa femme et les domestiques n’arrivèrent qu’en début d’après midi.
Oscar assise à son bureau, accomplissait sa tâche quotidienne en remplissant des papiers. C’est alors qu’André frappa à la porte.
« Je suis venu te dire au revoir car ce soir nous n’avons pas le choix, je ne peux rentrer au château ce soir, il y a ton père et je me dois de rester à la caserne. »
« Oh oui fit Oscar dans un soupir. Je le sais, tu vas me manquer… Faisons nous la promesse de penser l’un à l’autre avant de nous endormir veux tu ? »
« Bien sûr, répondit André en serrant sa belle contre lui, je pense à toi tout le temps. »
« Moi aussi. Je t’aime »
« Je t’aime fort mon amour. »
Une semaine après, le retour d’Alain fut accueilli avec beaucoup de chaleur.
André alla tristement dans son dortoir ou les autres jouaient aux cartes comme tous les soirs.
Il s’allongea dans son lit et les bras croisés derrière la tête il songea à sa bien aimée. Une nuit de plus sans elle, qu’elle épreuve insupportable pour lui. Tout ça à cause du Général, de la fureur de son courroux s’il apprenait… Plongé dans ses réflexions il ne vit pas qu’Alain l’observait.
« Alors mon ami, maintenant que tu es ici et qu’elle est ailleurs, peux tu enfin me raconter toute l’histoire, je suis curieux de nature.. »
« Que veux tu savoir ? »
« Tout »
« Et bien, après la mort de mes parents, je fus recueillis par ma Grand-mère, elle servait la famille d’Oscar depuis de nombreuses années, alors une nouvelle vie s’offrit à moi. Je devais protéger, servir Oscar, aller là ou elle devait se rendre. »
« Tu étais son valet ?? »
« Oui, son valet. Mais ce temps est fini, maintenant je compte bien l’épouser et j’espère fortement qu’un jour elle pourra nous donner de merveilleux enfants. Je l’aime si fort. »
André raconta tout de sa vie passée avec la jeune femme, il parla même de ses tortures causées par l’amour que croyais porter Oscar à Fersen, de la fameuse nuit où sa folie l’à conduis à commettre ce qu’il n’aurait jamais dû faire.
« Je comprends mieux à présent. Déclara Alain. Tu as du souffrir énormément. Maintenant tu as droit au bonheur auquel tu aspires tant. »
Pendant ce temps, Oscar chevaucha à toute allure jusqu’au château et à peine avait elle déposé son cheval dans l’écurie que Grand-mère tout en la saluant la pria d’aller voir son père qui l’attendait dans son bureau.
« Père fit-elle, vous m’avez demandé, avez-vous fais bon voyage ? »
« Bonjour mon enfant, oui fort bien. J’ai quelque chose à vous dire. » Commença le Général sur un ton doux et bienveillant qu’il n’avait pas l’habitude d’employer avec « son fils ».
« Je vous écoute père qu’ y a-t-il ? »
« Et bien voilà je pense qu’il est grand temps de changer de vie mon enfant, la révolution ne va guerre tarder à éclater et je voudrais vous préserver de la folie des hommes de la barbarie dont il font usage oui mon enfant j’aimerai vous tenir loin de tous ça »
« Mais père, vous oubliez ce que vous avez fais de moi, je suis Colonel et fière de l’être jamais le destin que vous m’avez tracé ne m’a déplu »
« Oh mon enfant je suis indigne d’être votre père, je sais combien je suis coupable d’avoir volé votre jeunesse partie de votre vie la plus importante. J’aimerai que vous redeveniez celle que vous avez toujours été, une jeune femme sublime. Je souhaiterai que vous viviez votre vie comme vous l’entendez. »
« Mon père vous savez combien je vous chéri, et je suis étonnée mais heureuse d’entendre ces paroles car elles me vont droit au cœur »
« A franchement parler, je voudrais vous voir marier. »
« Me marier ?? »
« Oui, j’ai reçu cette après midi même la visite de Monsieur De Girodelle, et savez vous ce qu’il m’a demandé ? »
« Non je n’en ai pas la moindre idée !! »
« Et bien il souhaiterai vous épouser »
« Quoi ?? M’épouser ?? Monsieur de Girodelle ?? » Fit Oscar d’une voix fort en colère
« Oui, n’est il pas un beau parti ? De bonne famille, bien élevé, et qui plus est amoureux de vous ma fille »
Oscar regarda médusé dans le vide.
« Cependant, je tiens à vous faire part de mes sentiments, et il n’en existe aucun à l’égard de cette homme, je ne l’aime pas et ne l’épouserais jamais. »
« Comment ?? Mais pourquoi, n’est il pas à votre goût ? »
« Non, je ne consentirais pas à l’épouser »
« Bien, bien, alors nous allons organiser un bal auquel je convierai tout les célibataires en âge de se marier et vous finirez bien par trouver chaussure à votre pied »
« Assez Père, je n’en supporterai pas davantage permettez que je me retire je suis exténué.. »
Oscar laissa le général furieux et rejoignis sa chambre.
Mon Dieu pensa elle ? Je n’aime que toi André, mon André, Je t’aime.
Assise son bain, elle pensa à la réaction d’André lorsqu’il saura ce que son père lui avait encore préparé.
Elle sorti de l’eau enfila un peignoir et se démêla les cheveux devant le grand miroir de sa chambre. Elle sourit, c’est toujours André qui lui démêlait sa chevelure même lorsque celle-ci fut extrêmement couverte de nœuds plus durs l’un que les autres à enlever, mais André s’évertuait toujours à le faire avec une immense patiente.
Après le sourire se sont les larmes qui prirent le relais.
« Alors ma petite Oscar que t’arrive il ? Tu n’es pas venue manger et il faut que tu manges, tu es déjà assez mince comme ça !! Je t’ai apporté une assiette que tu me feras le plaisir de terminer. » Dit Grand-mère d’une voix pleine de tendresse
« Mais tu pleures ? » Ajouta la vieille gouvernante, dis moi ce qui te tracasses, tu peux tu me raconter.
« Oui Grand-mère car mon père souhaiterai me voir épouser un homme que je n’aime pas et ensuite il veut que j’aille à une soirée dans le seul but de me choisir un époux. Non je refuse, je refuse tout ça Grand-mère »
« Mais pourquoi ? Tu ne veux pas te marier ? »
« Je peux te le dire à toi Grand-mère, mais jures moi de garder le secret car c’est très important pour moi. »
« Je t’assure je serais muette comme une tombe, alors je t’écoute.. »
« Je refuse d’épouser qui que ce soit car j’ai déjà choisi celui qui va partager ma vie pour toujours. »
« Ha ? Tu es amoureuses Oscar ? En voilà une bien bonne nouvelle qui est l’heureux élu ? »
« Tu ne vas pas en revenir !! C’est André… »
« Hé bien en fait, je, je ne suis pas vraiment surprise… »
« Non ? Tu le savais déjà ? »
« Hé bien, oui et non. L’autre fois quand André était revenu au château pour se soigner après la bagarre à la caserne, je vous ai surpris André et toi dans le même lit… »
« Mon Dieu, je suis confuse, je n’en savais rien, et André ne m’en a jamais parlé.. »
« Oui je le sais bien, mais peu importe, je vous accorde toute ma bénédiction et crois moi il saura te combler.. »
« Oui Grand-mère il le fais déjà. Cette nuit va être longue sans lui… »
« Ha l’amour !! Il est loin le temps ou moi aussi j’y songeais, depuis la disparition de mon pauvre mari. Ne t’en fais pas vous serez bientôt heureux ensemble j’en suis sûr. »
La nuit se passa plutôt bien contrairement à ce qu’Oscar aurait pu imaginer, ses journées étant bien remplies, la fatigue la gagnait vite.
Elle se leva comme à son habitude au aurores, déjeuna et alla au plus vite à la caserne pour le traditionnel passage en revu de ses hommes.
André était dans les rangs et il pouvait palper l’angoisse de la jeune femme rien qu’au timbre fragile de sa voix.
En effet Oscar était préoccupé par les propos de son père car elle savais pertinemment que celui-ci n’abandonnerai pas l’idée de l’ôter à la sa vie de militaire et de la marier au plus vite. Elle savait que l’heure allait venir ou il va falloir faire un choix, celui de se plier ou d’avouer son amour avec André au monde entier. Oscar savait qu’elle voulait passer le restant de sa vie auprès d’André, elle en était certaine.
L’entraînement allait commencer mais Oscar laissa ses hommes continuer sans elle, au grand étonnement de tous et d’André, prétextant une petite fatigue.
Elle alla se réfugier dans son bureau ou elle s’assis dans un coin de la pièce et la tête cachée dans ses bras elle pleurait en silence.
Cela ne lui ressemblait pas, pas à elle, qui possède un caractère aussi fort, elle qui a toujours su faire face à toute sortes de situations des plus simples au plus complexes.
Et là, cette situation la bouleversa entièrement à tel point qu’elle n’entendit pas la porte de son bureau s’ouvrir. C’était André.
Il s’approcha d’elle et la serra contre lui.
« Ha André, il n’y a que lorsque tu es prêt de moi que je me sens bien, il n’y a que là que j’oublie le reste du monde.. »
« Oscar, que t’arrive t il ? Questionna le jeune homme en lui caressant les cheveux. Pourquoi pleures-tu ? »
« Oh mon dieu André, c’est une véritable tragédie si tu savais.. » Fit Oscar d’une voix morcelée par ses pleurs.
André la serra fort dans ses bras pour la consoler.
« Qu’est ce qui te tourmente autant ? Tu sais bien que je suis prêt à tout entendre. »
« Voilà, je ne vais pas tourner autour du pot trop longtemps, disons simplement que mon père est devenu fou et que je me refuse catégoriquement à le suivre dans sa folie. »
« En voilà des explications bien évasives, dis m’en plus.. »
« Mon père s’est mis en tête qu’il fallait que je redevienne telle que la nature m’avais faite. »
« Quoi ?? Il veut que tu vives ta vie de femme ?? »
« Précisément, il veut que je me marie, que j’assure la descendance de la famille »
« Et bien, quel revirement surprenant !! Quelle mouche l’a piqué ? »
« Je ne sais pas mais je n’apprécie guère ces manières de vouloir régenter ma vie, comme s’il ne l’avait déjà pas assez fais. Ce que tu ne sais pas en revanche c’est que j’ai déjà un mari tout désigné. »
« Ha bon, et qui ça ? »
« Girodelle.. »
« Girodelle ?? Ha ça pour une surprise s’en ai une. Je ne savais pas que Girodelle avait des sentiments pour toi !!! »
« Et bien si. Il est venu demander ma main à mon père, mais crois moi quel que soit la sincérité de ses sentiments je ne consentirai jamais à l’épouser quoi qu’il puisse m’en coûter, je n’aime que toi et j’ai bien l’intention de devenir ton épouse un jour… »
« Tes paroles me rassurent, tu sais, je t’aime tant je ne pourrai jamais vivre sans toi, c’est impossible.. »
« Moi aussi André, qu’est ce que tu crois. Je t’aime fort. D’ailleurs viens un peu par ici que je te le rappelle. »
Oscar encercla la taille d’André et l’embrassa longuement.
« Voilà qui est rassurant.. » fit André.
Le reste de la journée se déroula normalement.
Le jour allait bientôt rendre l’âme, Oscar éperonna son cheval pour rentrer au château, sans André qui demeurait cantonné à la caserne.
De retour chez elle, Grand-mère la pria de se rendre dans son petit boudoir pour y retrouver quelqu’un qui l’attendait depuis deux heures environ.
« Oscar !! Enfin » déclara l’homme
« Vous Girodelle !! » fit Oscar d’un ton surpris
« Vous ne devriez pas être étonné de me voir, je pense que nos chemins vont se croiser très souvent maintenant. Votre père vous a-t-il entretenu à propos de ma visite de l’autre jour ? »
« Oui, mais sachez Monsieur que je me refuse à vous épouser. Il est hors de question que je me marie maintenant, alors que ma place est au près de mon régiment et qu’il est de mon devoir de les conduire lors de la révolution, et puis je ne vous aime pas. Je me dois d’être direct monsieur. »
Le Conte Victor Clément de Girodelle, se tenait devant Oscar, il était livide, son regard emprisonné dans une tristesse sans fin. Il eu finalement la force de lui répondre.
« Mademoiselle, ça à le mérite d’être clair. Pourquoi ? Qu’ais-je dont fais pour mériter votre mépris, je ne fais qu’avouer ce qu’il y a bien longtemps déjà j’aurais du vous dire, je vous aime Oscar, oui je vous aime. »
« Monsieur de Girodelle, je m’évertue de vous rendre la tâche plus facile, en vous évitant ainsi de vous forger quelques folles illusions à mon propos. Je conçois que vous puissez porter de l’amour à ma personne, mais au risque de me répéter, je ne vous aime pas. »
« Fort bien, le message est clair et précis. Je vous promets de ne plus vous importuner. Permettez que je me retire »
Girodelle descendit rapidement les escaliers et non sans quelques larmes dans les yeux il parti au galop et s’enfonça dans le rideau de la nuit.
« Oscar !! » fit la douce voix de Grand-mère, ce pauvre comte dans quel état tu l’as mis, il est vraiment amoureux de toi, et comment l’en blâmer !! »
« Je sais Grand-mère, mais il n’y a de place que pour André dans mon cœur et je suis bien résolue à porter cet amour à la face du monde quel en soit le prix que je devrais payer. »
« Tu l’aimes donc à ce point ? »
« Oui, comme je n’ai jamais aimé quelqu’un aussi fort, c’est un amour si puissant, il est fort de part son intensité, je l’aime tout simplement »
« Ha Oscar, puissiez vous trouver un havre de paix, au beau milieu de cette guerre qui va éclater. Tiens je t’ai apporté un chocolat ça te fera du bien. »
« Merci, je vais me reposer à présent »
Oscar monta dans sa chambre, tout en ôtant ses vêtements, elle eu un sursaut de frayeur à la vue de son chandelier qui venait brusquement de s’éteindre. Pourtant aucune fenêtre n’était ouverte, ce n’est donc pas le vent qui avait agi.
« Qui est là ? » demanda-t-elle
« Chut !! C’est moi, n’ai pas peur. »
« André !!! Tu es fou que fais tu là ?? »
« Je ne peux plus me passer de toi, je devient fou. Oscar, il faut que cela cesse, je ne veux plus vivre dans l’ombre, je veux que l’on puisse s’aimer au grand jour. »
« Oh André, tu sais moi aussi je n’en peux plus, puisque tu es là, reste avec moi cette nuit. »
« Bien sûr, croyais tu que j’allais m’en aller alors que tu t’apprêtais à prendre un bon bain chaud.. »
Ils partagèrent l’eau du baquet ou André pris soin de laver la longue chevelure de sa belle. Lorsqu’il étaient enfants, André lavait souvent les cheveux d’Oscar, mais là c’était différent, tout était différent, tout en lui prodiguant un merveilleux massage il la couvrit de baiser dans le cou et l’entoura bientôt de ses bras en lui murmurant des mots doux au creux de l’oreille.
« Je t’aime, je t’aime, répéta il inlassablement. »
« André, mon amour, c’est un moment que je ne suis pas prêtre d’oublier, partageons une nouvelle fois ces instants d’intimité qui font de nous un véritable couple.. »
André sorti de l’eau en emmenant Oscar avec lui, et ce fut le début d’un nouvel ébat amoureux qui naissait.
Au petit matin, comme à l’accoutumé, Grand-mère arriva dans la chambre d’Oscar pour la réveiller, elle eu juste le réflexe de se retenir de crier, en voyant André la tête entre la poitrine d’Oscar.
Elle referma la porte, et retourna à la cuisine.
« Dieu merci, pensa-t-elle, heureusement que le Général était parti de bonne heure ce matin là. Ils vont m’entendre ces deux là, l’amour leurs font commettre les pires folies. »
Oscar ouvrit les yeux et regarda tendrement André qui dormait encore. Elle lui caressa les cheveux.
Tout semblait si simple, ils s’aiment au beau milieu du tumulte qui régnait dans Paris.
« Alors Oscar, mon ange, tu as bien dormi ? » fit André en s’éveillant doucement le visage encore posée contre sa belle.
« Mon amour, plus le temps passe plus je t’aime davantage encore. Comment ais-je pu être aussi aveugle durant toutes ses années ? J’ai failli passer à côté d’un grand bonheur, mais par chance j’ai saisi le destin à bras le corps et nous voilà toi et moi pour l’éternité..»
« En voilà de tristes paroles !! Tout ceci est bien réel nous sommes bien vivants et crois moi je m’efforcerais de t’apporter tout ce dont tu as besoin tout au long de notre vie. »
« Je n’ai besoin que de toi c’est tout.. » Fit Oscar en l’embrassant tendrement
Les semaines passèrent au rythmes des entraînements, des missions dans Paris qui ne cessait d’être regorgé par des petits groupes armés de bric et de brocs, le peuple voulait la déchéance de la monarchie, et devant le renvoi de Necker, la révolution devint imminente.
Le peuple de Paris mourait de faim, le prix du pain ne cessait de croître, les pillages des armureries, des épiceries se multipliaient. A chaque coin de rue, on pouvait entendre des discours chargés de haine, de violence contre la Noblesse.
Le dernier jour de juin 1789, Oscar se rendit à la caserne. Ce jour là, le ciel assombrit par les nuages porteurs de pluie, laisser présager de mauvaises nouvelles.
En effet, Oscar reçu la visite d’un envoyé venu de Versailles, chargé de l’emmener auprès de la Reine.
« Sa majesté m’a fais demander ? »
« Oui Colonel, j’ai plus que jamais besoin de vous. Je sais fort bien que vous n’êtes plus à mon service mais je vous demande instamment de vous joindre aux troupes que sa majesté le Roi a fait venir de toute l’Europe. »
« Que dites-vous ? Des troupes sont en route vers Paris ? »
« Oui, je peux bien vous le dire à vous qui m’avez toujours soutenu, vous qui étiez là quand j’étais abandonnée par tous, des troupes sont en marche sur Paris et je puis vous assurer que ces gueux vont regretter d’avoir voulu se rebeller contre l’autorité du Roi. »
« Mon Dieu Majesté, pardonner mon franc parlé, mais réalisez vous dans quel abîme vous aller vous jeter, vous et votre famille ? »
« Oscar, il est temps que le Roi retrouve son pouvoir absolu, je ne supporterai pas davantage cette révolution, je vous demande votre parole d’honneur, que vous serez avec votre régiment en première ligne prêt à charger contre ce peuple qui ose nous défier. »
« Majesté !! Comment pouvez vous me demander une pareille folie ? Si les régiments marchent sur Paris, ce sera la fin de tout et la colère du Peuple sera alors incontrôlable et rien ne les retiendra plus. »
« Qu’il en soit ainsi, le sort en est jeté, je ne fléchirai jamais. »
« Je vois que votre Majesté est résolu à mener son action jusqu’au bout, alors permettez Madame que je me retire dans mes quartiers. »
« Faites donc Colonel, je voulais juste que vous soyer au courant de mes intentions. »
Oscar s’en alla le cœur lourd, les poings crispés. Elle savait que l’heure approchait à grand pas.
Il fallait à présent prendre des décisions qui seraient radicales pour elle, André, et leur avenir.
De retour à la caserne, la décision était prise.
Quelques jours passèrent. Un matin, elle pria André de venir la rejoindre dans son bureau.
« André, l’heure est grave, il faut que je te parle »
« Qu’as-tu Oscar ? Tu sembles si nerveuse, si pâle »
« Oui, je suis allée à Versailles ou je me suis entretenue avec la Reine. Elle m’a fais savoir que des troupes de toute l’Europe étaient en marche pour Paris, d’ailleurs à l’heure ou nous parlons ils ont assiégés la ville et tu sais ce que cela signifie !! »
« La Révolution !!! Il va falloir nous battre »
« Oui, mais maintenant il nous faut affronter notre destin, je veux parler à mon Père, à mes hommes, il faut qu’ils sachent pour nous »
« Bien, Oscar, j’ai toujours su que ce moment allait arriver, alors je te suivrais jusqu’au bout du monde.. »
« Mon amour, André, si tu savais combien je t’aime.. »
Après un dernier baiser, André et Oscar partirent pour le château des Jarjayes. Le général assis à son bureau fut pris de stupeur en apercevant Oscar et André la main dans la main devant lui.
« Oscar, que cela signifie-t-il ? »
« Père, avec tout le respect que je dois à votre personne, je me dois à présent, à l’aube d’une guerre sans merci, de vous avouer la vérité » »
« Mais Oscar.. »
« Non ne m’interrompez pas. Voilà j’irai droit au but, j’aime André, nous nous aimons, et je compte vivre ma vie entière avec lui. Je ne faillirais pas à la tâche, j’irai jusqu’au bout de la vie que vous m’avez imposée. Je ne fuirai pas devant la Révolution, j’entends bien mener mes hommes à la victoire. »
« Mon enfant !! Fit le Général en pleurant. Mon enfant, comment ais je pu être aussi égoïste !! Soit je ne m’opposerai pas à votre amour, soyez sans crainte, je désire plus que tout que tu sois heureuse, ma fille, et si André puisse faire ton bonheur, alors qu’il en soit ainsi. »
« Père !!! Merci, merci. »
Oscar pour la première fois de sa vie, se précipita dans les bras d’un Père, de son père.
Il la serra fort contre lui, au grand soulagement d’André qui n’aurait jamais imaginé que cette scène aurait pu se dérouler ainsi.
« Oscar, André, fit le général. Je sais fort bien que la folie des hommes aille tout engloutir sur son passage. La vie risque de nous séparer, Dieu sais si nous nous reverrons, je vous souhaite tout le bonheur auquel vous avez droit. André, tu prendra soin d’Oscar n’est-ce pas ? »
« Oui mon Général, fusse au péril de ma vie, je protègerai Oscar sans relâche.. »
Oscar rassembla ses affaires, celle d’André dans des sacs et ainsi ils partirent à la caserne.
Le 14 Juillet se profilait à l’horizon, Oscar et André voulurent profiter de cette dernière journée de calme avant la tempête sans précèdent qui allait s’abattre sur eux.
Le soleil brillait de toute sa splendeur dans le ciel.
Le lieutenant, attendait Oscar.
« Colonel, voici les ordres : Demain vous et vos hommes devraient vous rendre au champ de Mars afin d’assurer la protection de leurs majestés contre le peuple de Paris. »
« Très bien » fit simplement Oscar, les yeux emplis de colère
Tous trois se dirigèrent dans l’immense cour ou Alain et les autres attendaient.
« Messieurs, en dernières heures de calme, il faut que je vous parle. J’ai un terrible aveu à vous faire. Je sais pertinemment que vous ne me portez pas dans votre cœur et que de part ma naissance je représente déjà une menace pour vous. Avons-nous seulement fais quoi que ce soit pour éviter qu’une telle haine ne naisse à notre encontre ?
Non, rien. Mais je vous prie instamment de croire que jamais je ne vous demanderais de tirer sur le peuple, jamais vous ne recevrais d’ordre de ma part vous obligeant à pointer vos fusils sur vos frères, ceci serait contraire à mes idées et je le sais aussi aux vôtres.
J’aimerai simplement que vous puissiez réaliser l’importance des mots que je me décide enfin à prononcer. »
« Vous savez, commença Alain, il est vrai qu’au début nous avions des préjugés quand au fait que ce soit un noble qui puisse nous diriger. Mais rassurez vous, au fil du temps, et grâce aux diverses missions que nous avons accomplis ensemble nous nous sommes rendu compte de la valeur de vos convictions. Nous savons que vous êtes de notre côté. Colonel, permettez que je vous salue »
Alain s’avança vers Oscar et lui serra la main en provoquant ainsi un tonnerre d’applaudissement.
« Je n’ai pas terminé messieurs, ajouta Oscar. Le secret que je tiens à vous révéler et bien plus étonnant encore. L’habit que je porte ne reflète en aucun cas celui de ma condition. Le destin a voulu que vous soyez commandé par une femme. Oui, une femme au destin bien étrange que fut le mien. Il m’emporta loin de la vie qui m’était initialement tracé. Je pensais pouvoir tout contrôler de mon existence, faire face à n’importe quoi, tempête ou bourrasque, mais il n’en demeure pas moins que je me suis fourvoyé sur bon nombre de plan.
Voilà Messieurs, vous savez tout ou presque, je tiens à vous dire également que je remets maintenant mon destin dans les mains de mon seul et unique amour de ma vie : André Grandier. »
Oscar se tournant vers son bien aimé dit : « André voilà, nous arrivons au terme de cette vie pour en bâtir une autre dans laquelle nous serons toujours ensemble, alors je laisse le soin de décider ce que tu veux que nous fassions, mais quelle que soit ta décision je te suivrais au bout du monde. »
Sur ces dernières paroles, André ne put résister et serra fort Oscar dans ses bras.
« Hé bien les amis, fit Alain, j’en suis pas encore revenu !! On est commandé par une femme et on n’en a jamais rien su. Enfin si, je dois vous dire puisque l’heure est aux confessions, que je savais tout d’Oscar et d’André. Mais il est vrai que si je n’avais jamais fait cette découverte, je ne m’en serais jamais douté. Maintenant il vous appartient de choisir votre propre destin, mais j’aurais aimé que vous restiez avec nous pour affronter ce nouveau monde. »
« Ho oui, restez !!! » firent les autres à l’unisson.
« André, qu’as-tu décidé ? » demanda Oscar
« Je t’aime plus que tout tu le sais, mais je persiste à croire que notre place est ici, auprès d’Alain et des autres, nous nous devons de les aider à construire cette France nouvelle qui va bientôt naître. Oui continue à être encore le Colonel Oscar François de Jarjayes. »
« Très bien j’accepte » répondit Oscar
A la surprise générale, et tout naturellement Oscar s’approcha d’André et lui donna un merveilleux baiser passionné.
« Bien, je vous laisse quartier libre pour le restant de cette journée, nous nous retrouverons demain à l’aube, il faudra nous battre avec courage et vous préparer à périr s’il le faut. »
André et Oscar partirent de la caserne afin de se retrouver seuls pendant ces dernières heures.
Ils arrivèrent à l’orée d’un bois. Descendu de leurs montures ils firent quelques pas avant de s’arrêter brusquement.
« André, nous voici parvenu au terme du voyage n’est-ce pas ? »
« Oui, cette fois c’est demain que tout va se jouer. »
« Si tu savais comme j’ai peur, André, depuis tout ce temps je n’ai jamais eu la présence d’esprit de te demander si ta vue s’était améliorée ? »
« Je vais bien, mon œil est resté le même pour le moment mais je ne désespère pas. Ne me caches pas tes sentiments, je vois bien que tu es triste. »
« Oh André, j’ai peur, oui j’ai peur de découvrir ce qu’il va advenir de nous demain, j’aimerai tant pouvoir rester optimiste mais je pressens trop de mauvais présages. »
« Il ne peut en être autrement, je t’en prie n’y pensons plus pour aujourd’hui, restons simplement toi et moi, permets nous quelques derniers instants d’intimité, je veux pouvoir encore sentir ta peau contre la mienne, respirer l’odeur de tes cheveux, embrasser ton corps tout entier, Oscar laisse moi encore te faire l’amour »
« Lorsque tu parles ainsi, tu m’angoisse. Je n’aime guère ces mots qui sortent de ta bouche, ces paroles comme si l’on n’allait plus jamais se revoir. Non André, ne dis plus rien, puisque tu le désires et que moi aussi j’en ai envie, mélangeons nos corps avec tout l’amour que nous nous portons. »
Ils s’allongèrent dans l’herbe luxuriante et leurs deux corps ne firent bientôt plus qu’un.
Ils restèrent un long moment après, dans les bras l’un de l’autre. Leurs yeux trahissaient une certaine appréhension impossible à cacher.
« André, promets moi que demain nous ne prendrons pas de risque inutiles, promets moi que tu resteras à mes côtés quoi qu’il puisse se passer. André, mon amour, si tu savais à quel point je peux t’aimer »
« Moi aussi Oscar, je t’aime tellement, je te promets que jamais je ne te laisserai, jamais je te l’ai dit. Tu es toute ma vie, tes yeux sont les reflets des miens, sans eux je ne me vois pas.
Sans toi je vide de sens. Je suis si heureux de me compléter avec toi, et fier aussi de voir que la femme que j’aime a eu la force de porter notre amour enfin à la lumière. Je t’aime »
Un baiser vint sceller ce discourt. La fraîcheur du matin céda la place à une belle après midi ensoleillé.
Le soleil brillant de toutes ses forces dans le ciel n’aurait jamais pu laisser envisager que le lendemain le monde serait plongé dans des abîmes sans fond.
Oscar et André passèrent l’après midi à marcher dans la forêt, à contempler la nature silencieuse et pleine de vie qui s’offrait devant leurs yeux.
Ils parlèrent de tout et de rien, se rappelant les meilleurs moments de leur vie, riant à gorge déployée comme le ferait de vieux amis.
Pourtant dans Paris c’était l’effervescence. Les petits groupes armés eurent des heurs avec les soldats, des bagarres éclatèrent de toute part, les affrontements se voulaient de plus en plus violent.
On dénombrait des blessés, quelques morts, cette fois, la révolution était en marche.
Le soir tomba vite. André et Oscar décidèrent de passer la nuit à la belle étoile.
« Regarde André comme la lune brille ce soir. Elle semble éclairer le monde entier, les étoiles scintillent. Demain le soleil se lèvera et tout sera différent. »
« Oui c’est un grand jour, il faudra faire preuve de courage et de bravoure, mais je t’assure que lorsque tout cela sera fini, nous pourrons enfin vivre heureux et nous nagerons dans un bonheur absolu. »
C’est au pied d’un gros arbre, qu’ils passèrent la nuit enlacé dans une couverture. Les oiseaux posés sur une branche en hauteur, semblait chanter une douce mélodie.
Oscar et André se regardèrent l’un et l’autre en partageant un tendre baiser.
« André, cette nuit est la dernière avant que nous ayons à affronter notre destin, alors je voudrais partager cette nuit comme nous l’avons toujours fais, je veux que tu me prennes aux creux de tes bras, que tu m’enveloppe de tes baisers et que nos corps se réunissent encore et encore… »
« Mon Amour, il y aura encore beaucoup de nuit comme celle-ci, des nuits d’amour, rien que pour nous, nous nous aimerons toujours, éternellement. Je t’aime tant, tu es si belle Oscar, ma tendre… »
Oscar et André savourèrent ce dernier moment d’intimité, enlacé l’un contre l’autre se serrant très fort, rien ne pouvait désormais les atteindre. Ils étaient prêts…
« André !! André !! » Fit brusquement Oscar, regarde le jour est levé.
« Oui, nous y sommes, 14 juillet 1789 »déclara André doucement
Rapidement, ils se mirent en route pour la caserne, non sans avoir partagé la tendresse d’un dernier baiser langoureux.
Alain et les autres, étaient prêts. Armés jusqu’aux dents, les traits tirés par une nuit sans sommeil, ils étaient tous là attendant le Colonel et André.
« Ha !! Les voilà !! » Déclara Martin.
« Bonjour Messieurs ! » Fit Oscar. Alors ainsi, je vois que vous êtes parés à la bataille. Ne perdons plus de temps allons-y !! Que Dieu vous garde. Compagnie !!! EN AVANT !!!
C’est ainsi que les gardes françaises se dirigèrent dans Paris.
Partout où ils passèrent des groupement impressionnant d’hommes des différents régiments les attendaient de pied fermes, fusils pointés dans leur direction. Tous savait de quel côté se rangeait Oscar, elle avait choisi son camp, celui de la justice et de la liberté, alors elle devait s’attendre à en payer le prix fort. Haute trahison pour un ancien colonel de la garde Royale.
Parvenu à la place Louis XV, ils durent faire face à une horde de soldats au regard déterminé armé de fusils, de canon. Ils faisaient barrage.
« On ne passe pas ordre du Roi, veuillez décliner votre nom, qualité et titre !!! » demanda un officier
« Oscar François de Jarjayes Colonel des gardes Françaises » déclina Oscar
« HA !!! C’est elle, c’est la femme que nous recherchons. FEU !!!! » Hurla- t-il
« Attention messieurs, rebroussons chemin ils sont trop nombreux !!! » Hurla Oscar
Mais il était trop tard, le régiment des troupes Allemandes avait chargés contre le régiment et il fallait à présent se défendre.
Une rafale de balles alla s’abattre sur plusieurs soldats qui tombèrent comme un jeu de carte sous les yeux horrifiés d’Oscar. Ses yeux balayèrent l’horizon, André !!!! Ou est il passé ? Elle ne le voyait plus dans ce brouhaha…
Forcé d’admettre la supériorité en nombre de ses adversaires, les gardes Française firent demi tour.
Réfugié sous un pont, des cinquante soldats il ne restait plus qu’une poigné, parmi eux, Alain et André au grand soulagement d’Oscar qui se blotti immédiatement dans ses bras.
« André, mon dieu, j’ai cru te perdre !!! Ce que j’ai pu avoir peur !!! Mon amour !! » Clama Oscar
« Ne t’inquiète pas je suis là, je suis là » fit André d’un ton rassurant et doux tout en caressant les cheveux de sa belle.
Leur regard se noyait l’un dans l’autre, ils firent abstraction du lieu ou ils se trouvèrent et s’embrassèrent à perdre haleine, ne se souciant de plus rien d’autre au monde.
Les autres soldats gênés par la situation firent mine de regarder ailleurs, quand à Alain, il resta admiratif devant un amour aussi fort que le leur. C’est un amour pareil à celui là qu’il aurait voulu ressentir pour quelqu’un se disait il souvent.
« Hum » fit Alain en toussotant
Oscar et André interrompirent leur baiser réalisant soudain le porté de leur acte.
« Désolé Colonel, mais l’heure est grave et nous ne pouvons pas rester ici éternellement, la fin des combats pour bientôt cesser pour aujourd’hui, je vous propose de nous trouver quelque endroit ou passer la nuit »
« Oui Alain, c’est vrai, je suis égoïste, je ne pense qu’à moi alors que la moitié de mon régiment s’est retrouvé décimé aujourd’hui !!! Mon Dieu, pourquoi faut il tant que tant de haine prenne la place de l’amour qui devrait dominer dans ce monde. »
« Oui, plus de la moitié sont morts, quelle tragédie !!! C’est affreux, mais ce n’est que le début. » Ajouta André dans un soupir
« Bien, je propose que nous partions à présent, je passe devant. » Déclara Oscar.
Elle s’avança doucement et aperçu un soldat qui se tenait en haut des escaliers. En une fraction de seconde, il se retourna et tira en direction d’Oscar qui d’un revers de main, tua son adversaire.
« Ouf !! Il s’en est fallu de peu !! » Fit elle
« Colonel !!! Colonel !!!! Cria Alain, André !!! André a été touché !!!
André venait de recevoir une balle en pleine poitrine, du sang coulait de toute part sur sa veste bleue, ses yeux s’écarquillèrent de douleur. Oscar se retournant regarda André.
« André !!!! ANDRE !!!!! NON !!!!!!!!! NON !!!!!!!!! ANDRE !!!!! » Hurla Oscar
« Oscar !!! » Dit André d’une voix faible
Des larmes jaillirent de ses yeux. Le monde venait de s’écrouler autour d’elle. Il tomba à terre.
André gisait sur les pavés, il ne répondait plus, agonisant, Alain aidé des autres le transportèrent tant bien que mal jusqu’au quartier général où les attendaient Rosalie et Bernard ainsi qu’une bonne cinquantaine de gens du peuple.
Couché sur son lit de fortune, André, luttait entre la vie et la mort. Oscar effondré, se sentait petit à petit sombrer au plus profond d’un cauchemar sans aucune issue de sortie.
Des médecins accoururent pour soigner André.
Oscar fut obligé de s’écarter pour laisser la place suffisante aux praticiens afin qu’ils puissent correctement prodiguer leurs soins.
Ce ne fut pas sans mal qu’Alain l’emmena à l’écart. Oscar hurlait, criait, pleurait, comme si on venait de lui arracher le cœur.
« André !!!!!!!!! André !!!!!!!!!! Mon André !!!!!!! » Continua-t-elle à vociférer
Le visage de la jeune femme se réfugia dans les bras d’Alain, avant d’aller écraser ses poings contre le mur d’une des façades des maisons qui trônaient sur la place.
Ses genoux touchèrent le sol, ses poings levés vers le ciel, elle commença à prier.
« Mon Dieu, mon Dieu, prenez ma vie plutôt que la sienne, mais faites qu’il vive, qu’il vive, je l’aime tant, est-ce là mon crime que j’ai commis pour avoir ainsi attiré votre courroux ? Faut il que je sois maudite pour ce que j’ai fais ? Est-ce mal ? Je vous en prie, je l’aime, je l’aime, faites qu’il vive, qu’il vive !!! »
Rosalie, regarda Oscar, le regard affolé, les mains tremblantes, elle s’approcha d’elle en disant :
« Oscar, Oscar, nous allons prier pour André, je suis là je suis avec vous »
Rosalie et Oscar ne s’étaient pas revus depuis le fameux jour où elle quitta la demeure des Jarjayes pour celle de sa vraie mère Madame de Polignac.
Rosalie, était maintenant mariée depuis peu à Bernard Châtelet, rédacteur d’un journal dans Paris et ami d’André et Oscar.
« Oscar pleurez autant que vous le voudrez, vous savez bien que quoi qu’il arrive je serais toujours à vos côtés » fit Rosalie
Les pleurs d’Oscar redoublèrent de violence. Jamais elle n’avait ressentie autant de peine, jamais elle ne s’était sentie si seule, vulnérable, misérable. Tout son visage portait la douleur, le chagrin. Son corps ne la portait plus, ses forces furent anéanties.
Une heure s’était écoulée depuis l’arrivée des médecins qui quittèrent enfin le chevet d’André.
Oscar se précipita vers eux…
« Alors docteur comment va-t-il à présent ? » questionna Oscar
« Et bien, je me dois de vous dire la stricte vérité… »
« Parlez, Parlez bon sang !!!! »Fit Oscar en secouant violemment le praticien
« C’est un miracle qu’il soit encore en vie Mademoiselle, je suis désolé mais nous avons fais tout ce qui est en notre pouvoir, il va s’éteindre d’un instant à l’autre » annonça l’homme
Oscar relâcha son emprise, tomba à genoux sur le sol. Elle hurlait de douleur, de chagrin, elle hurlait si fort qu’autour d’elle, les femmes et les hommes présents furent assaillis eux aussi par les larmes. Ce spectacle était insupportable pour quiconque y assistait.
Alain s’approcha d’elle en la serrant fort contre lui, pleurant de tout son être.
Oscar le repoussa, et s’agenouilla auprès d’André.
« André, mon amour, je suis là » fit Oscar en sanglotant
« Mon ange, ne pleure pas, ne pleure pas, je t’aime tant » fit André d’une voix douce et triste
« Tu sais André, je ne veux plus attendre davantage. Dès que tu iras mieux, je veux m’en aller loin d’ici, je n’ai qu’un désir : passer le restant de ma vie à tes côtés, épouse moi André. »
« Oh Oscar, c’est avec joie que nous nous marierons, je te le promets, c’est un grand honneur que tu me fais en voulant devenir ma femme »
« Oui, je serais ta femme. Je le suis déjà pour moi tu sais. »
« J’éprouve la même chose… J’ai toujours voulu t’épouser, mon vœu s’est réalisé… »
« Oui, il faudra faire vite tu sais, car après je ne pourrais plus porter de robe à ma taille… André, je suis enceinte… Je ne l’ai appris que très récemment, André nous allons être parent… »
« Comme je suis comblé Oscar, je suis si heureux. On aura pleins d’enfants, ils seront beaux et fort… Ils auront ta beauté, ta force…»
« La carrure, le courage, la gentillesse de leur papa… »
« C’est le début de notre amour, on va vivre sous un nouveau monde, un monde fait d’amour et d’espoir… Nous appartenons aux temps nouveaux, une nouvelle vie s’offre à nous… »
« Nous allons vivre de merveilleux moments de bonheur, je te le promets… Mon amour… André !!! »
Oscar contemplait André, et tout en lui parlant, lorsqu’un souffle de vent vint soulever la mèche rebelle de ses cheveux, elle réalisa qu’il venait de pousser son dernier soupir.
Rosalie enfuie sa tête contre Bernard le visage plein de larmes.
Oscar elle, laissa exploser sa peine comme le ciel en colère qui libère le toner des nuages.
« Mon André !!!!!!!!!! Mon André !!!!!!!!!!!!!!! Ne t’en vas pas André, pars pas sans moi !!!!!!!!!!!!!!!!!!! Je t’aime tant, je t’aime, Réveilles toi André, ne me laisse pas !!!!!!!!!!!!!!!!!!!! »
Ses larmes coulaient sans fin sur son visage, elle s’agrippa au col de sa veste, s’allongeant sur lui, en le prenant dans ses bras en serrant son visage contre son cœur.
« Réveilles toi André je t’en supplie, mon amour, tu es toutes ma vie, toute ma vie… »
Oscar avait des spasmes tant ses sanglots redoublaient de puissance.
Personne autour n’osait approcher d’eux. Pas même Rosalie ou Alain, ils ne pouvaient rien faire d’autre qu’exprimer eux aussi leur grande impuissance.
On emmena André dans une petite chapelle non loin de là. Il reposait tranquillement, au pied de l’hôtel, entouré par des fleurs magnifiques au milles couleurs, des roses par centaine ornaient le cercueil.
Oscar s’avança lentement dans l’église, les yeux rouges, les jambes tremblantes.
Elle approcha son visage près de celui d’André. Il était si tranquille, paisible, une larme restait accroché sur sa peau, dernier témoin d’une vie qui venait de s’achever.
Oscar regarda André, son cœur battait plus vite plus fort, les sanglots essuyés tantôt revinrent en force, sans qu’elle pu faire quoi que soit.
S’approchant encore plus près, elle posa ses lèvres sur celle de son bien aimé. La mort n’avait pas encore complètement eu emprise sur lui. Ses lèvres étaient encore chaudes. Oscar l’embrassa doucement en espérant que peut être il s’éveillerait à leurs contact. Mais le corps ne bougea pas. Il restait immobile et froid.
« Pourquoi Seigneur, Pourquoi me l’avoir enlevé ?? Le méritais-je ? Après tout je n’ai de sa vie que malheur et désolation. J’ai tout dévasté, j’ai piétiné son cœur, ignoré l’amour qui l’animait pour moi. Oh mon Dieu !!! André !!!!!!!! Je t’aime je t’aime tant » fit Oscar en se laissant tomber sur le sol glacial.
Elle voulu mourir en cet instant. Mais comment ignorer la vie qui naissait en elle. Ce petit être, l’enfant d’un amour entre deux êtres exceptionnel. Elle n’y pensait plus. Elle voulait rejoindre André, donner sa vie pour être avec lui.
Sans réfléchir, elle s’allongea à côté de lui en se blottissant contre ce corps inerte, elle posa son visage contre son cœur. Il lui semblait en discerner les battements, mais ce n’était que le sien qui s’emballait trop vite. Elle mis sa main dans la sienne et ferma les yeux encore trop plein de larmes…
Dehors, les soldats avaient établis un campement pour la nuit.
« Elle est toujours à l’intérieur ? » demanda Bernard à Alain
« Oui. Le colonel, a de la peine, elle est dévastée. Vous comprenez ? Je n’ai pas pu dire adieu à Diane, je n’ai pas eu la force le courage de la laisser s’en aller. Oscar ne veut pas accepter, et c’est normal, elle à besoin de temps. Beaucoup de temps, mais je sais qu’elle y arrivera. Soyez en sur. »
« Oui c’est vrai mais tu as vu comme nous sa réaction tout à l’heure, j’ai faillis moi aussi hurler de désespoir.. »
« C’est normal voyons. Sa vie entière, elle la projetait avec lui, maintenant elle est seule et enceinte ne l’oubliez pas. »
« Oui, quelle nouvelle !!!! Personne ne s’attendait à ça !!!! »
« Non, même pas elle. Mais elle doit vivre, vivre pour cet enfant, il faut qu’elle se raccroche à lui. »
« J’espère que Dieu lui prodiguera assez de courage pour y parvenir… »
Il faisait déjà presque nuit lorsqu’un carrosse arriva. Une vieille dame en descendit.
« Oh c’est vous ?? » Fit Alain
« Oui !!! Répondit Grand-mère. Où voulez vous que je sois, mon petit fils est mort, il est mort !!! »
Grand-mère s’effondra en pleurs.
« Où est il ? Je veux le voir ? »
« Il est dans la chapelle derrière vous, mais n’y allez pas, Oscar est auprès de lui. Laissez les encore tous les deux, ils ne peuvent se séparer, pas maintenant… »
« Mon Dieu !!! Mon Dieu aidez nous à surmonter cette épreuve !! » Supplia Grand Mère
Le Prêtre qui gardait l’église fut bouleversé d’assister à une telle scène devant ses yeux.
Oscar semblait s’être endormie dans les bras d’André dont le teint palissait de minutes en minutes. Son corps inerte et froid glaçait celui d’Oscar.
Son visage flétri par les larmes, reflétait toute l’expression de ses sentiments qui émanaient d’elle comme une aura.
Le Prêtre, s’avança vers le cercueil et y déposa une couverture sur Oscar.
« Pauvre enfant, fit il, si jeune, Seigneur, bénissez ces deux êtres que la mort à séparé, puissiez vous leur apporter le bonheur éternel par delà ce monde.. »
Le prêtre s’éloigna.
Dehors Grand-mère s’assis sur les marches de la chapelle, en pleurant toutes les larmes de son corps.
Nul ne saurait décrire en cet instant, ce que chacun pouvait ressentir. La pluie se mit à tomber sur la ville, d’abord douce puis plus forte.
Grand-mère le visage confiné dans ses mains, ne pouvait plus prononcer un seul mot.
Oscar dans son sommeil délirait.
« André, André ne t’en va pas, on a encore tant de choses à accomplir, d’amour à faire, je te voulais mari et père et toi tu es parti. Mon André, je t’aime tellement, je t’aime. » Murmura t-elle
Elle pris la main froide d’André et la serra encore plus fort dans la sienne.
Le sort est parfois cruel. Il est des vies qui ne cessent de se croiser, de se diviser et quand enfin elles semblent parcourir le même chemin, le destin s’acharne et les séparent pour toujours.
La pluie cessa de tomber laissant place à un ciel chaotique troué par les nuages qui voulaient bien laisser passer par parcimonie quelques rayons de soleil.
Le toit abîmé de l’église avait laissé rentrer quelques goûtes de pluie venues mourir sur la chevelure d’oscar et recouvrir le visage d’André.
Alain et les autres se résignèrent à laisser Oscar en paix dans la chapelle et prirent la décision de s’attaquer à la bastille d’où des cris parvenurent jusqu'à eux.
Les gouttes d’eau s’échappaient ça et là du toit. Une légère brise soufflait suffisamment pour que l’église soit bien rafraîchie.
Oscar ouvrit les yeux. Ses membres courbaturés, son visage gonflé par les larmes, elle posa son regard sur le visage d’André. Elle contemplait chacun de ses traits, laissant vagabonder son imagination.
Encore hagard elle eu la vision d’elle et d’André enveloppé dans des draps, leurs corps enlacés, à la fin d’une nuit d’amour.
Les yeux grands ouverts, le rêve s’évanouit bien vite laissant place aux grandes statues qui ornaient l’église et à la lumière générée par les vitraux.
Il fallait accepter, André était mort, se disait elle. Se réveillant totalement, les larmes reprirent le dessus et coulèrent à nouveaux comme le torrent d’une rivière qui ne voulait p |