Fin de la premiere partie :
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-j’avais quelque chose de très important à te dire Oscar…
-….mais…Mais quoi.. ?!
-…Heureuse Saint Valentin…
-….
Elle ne savait plus quoi lui répondre.Elle était pétrifiée…André continua,le cœur battant :
-Je..je t’aime Oscar…
-André…
Elle fondit en larmes.C’était plus qu’elle ne pouvait en supporter.Elle se confondit en larmes et en excuses.Elle avait tellement de remords d’avoir entrainé André avec elle…
-Je..je suis tellement désolée André,pleurait-elle,tout est de ma faute.
-Ce n’est rien…
-Mais enfin..tu..tu vas mourir à cause de moi !
-Oscar…Oscar écoute-moi…Je préfère mourir avec toi maintenant que de vivre une seule journée sans toi…Je t’aime.
Il se baissa vers elle et l’embrassa passionnément.
-André…je ..je t’aime aussi…finit-elle par avouer.
Ils se serrèrent dans les bras l’un de l’autre.Etrangement,Oscar sentit la peur s’envoler.Elle se calma.Elle murmura :
-C’est la plus belle Saint Valentin que j’ai jamais passé André….
André s’ecarta légèrement d’elle et la regarda intensement.
Ils entendirent un déclic,le temps d’une seconde.Une très longue seconde,qui leur semblait durer une éternité.
Ils se sourirent,une dernière fois…
Et puis…..
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Et puis….Quelques secondes s’écoulèrent sans que rien ne se produisit.Oscar et André échangèrent un regard d’étonnement.Ils s’attendaient à être réduit en poussière par l’explosion.Fronçant les sourcils,Oscar se retourna vers l’engin.
-ca n’est pas normal….murmura-t-elle.
Soudain,ils entendirent un bruit sourd,qui semblait provenir des murs.Cela ressemblait à un grondement…de plus en plus fort… Oscar repéra l’endroit d’où venait le bruit.Dans un coin en haut au plafond on pouvait voir un tuyau déboucher.Tout à coup,des trombes d’eau surgirent de ce tuyau pour s’engouffrer dans la petite pièce.
La pièce se remplissait rapidemment d’eau glacée !Oscar et André entendirent un claquement sec au dessus de leurs têtes :
-Regarde Oscar !La trappe s’est refermée !!
-on est pris au piège…. !
Le niveau de l’eau atteignait déjà leurs genoux.La pièce était très petite et se remplissait vite…La bombe n’en était pas une et était en fait que le mécanisme pour déclancher les valves d’eau.
André essayait de garder son sang-froid…Jamais il n’aurait cru mourir…noyé !Il regarda Oscar s’activer.Elle avait sorti son pistolet et était en train de le charger.
-que veux-tu faire ?demanda André,alors que l’eau atteignait déjà ses hanches.
-faire sauter la serrure qui verrouille la trappe…ou du moins essayer….
Elle dirigea son arme vers le haut,visa,et tira.La détonation retentit dans toute la pièce… mais la trappe était intacte…
-bon sang… !!c’est pas vrai ! s’exclama-t-elle.
Elle sursauta quand elle remarqua que l’eau était maintenant à ses épaules.L’eau était glaciale.En fin de compte,ils allaient bien y rester…ils n’avaient eu droit qu’à un sursis de quelques minutes….La tristesse voila son regard.André s’en aprecut et lui saisit sa main.
-Ca va aller Oscar,dit-il la voix tremblante à cause du froid.
-Oui…
André avait laché la main de la jeune femme afin qu’ils puissent nager et se maintenir à la surface.Le plafond se rapprochait rapidemment…
Oscar commencait à s’essouffler.Sa respiration était saccadée et rapide.Elle avait du mal à continuer de bouger et de nager à cause de l’eau trop froide…Le bruit que faisait l’eau en s’engouffrant dans la pièce était infernal…Le plafond n’était plus qu’à quelques centimètres d’eux.André essaya en vain d’ouvir une nouvelle fois la trappe.
-O…Oscar ! s’exclama-t-il une dernière fois avant de voir la chevelure blonde de son amie disparaître dans l’eau noire.Il prit une dernière inspiration et passa sous l’eau également.
Sous l’eau,et dans le noir,André attrappa le bras d’Oscar.Il sentait qu’elle se débattait tant qu’elle le pouvait encore.Il avait l’impression que ses poumons allaient exploser.Puis il sentit le corps d’Oscar se relacher…son sang se glaca d’effroi…Oscar….Tout à coup il sentit son corps bouger et disparaître vers le haut.
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-Vite ! Dépéchez-vous il faut la sortir de là !!!
Les 3 soldats qui avaient accompagnés le colonel étaient partis à la recherche de celui-ci dans les caves.Ils avaient entendus de drôles de bruits venant d’une trappe.Après plusieurs minutes d’effort,ils avaient reussi à la débloquer et à l’ouvrir.Là,ils avaient constatés avec surprise que la pièce était remplie d’eau,et qu’une forme rappelant le colonel était là juste sous leurs pieds.
A plusieurs,ils la saisirent et la firent remonter à la surface.Ils l’allongèrent sur le sol humide de la cave.Quelle ne fut pas leur surprise en voyant un homme sortir à son tour de la pièce inondée.Ils reconnurent rapidemment André.Ils l’aidèrent à le sortit de là.
Oscar reprenait son souffle…Elle avait perdue connaissance mais heureusement pour elle pas assez de temps pour qu’elle se noie.Elle était allongée là,le regard perdu,encore essoufflée.
-..André… ?
-je suis là Oscar…je vais bien.
Elle sourit légèrement,puis perdit à nouveau connaissance.
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Il était à peine 2 heures de l’après-midi.Tout s’était passé si vite !Oscar soupira et descendit dans le salon.Après s’être évanouie,ses hommes l’avaient ramenée chez elle,ainsi qu’André.Elle s’était reposée et allait beaucoup mieux à présent.
-mon dieu…quelle journée ! pensa-t-elle.
On lui avait dit qu’on n’avait hélas trouvé aucune trace du bandit.Cela préoccupait Oscar au plus au point.Elle retrouva André dans le salon.Elle lui sourit.
-comment te sens-tu André ?
-beaucoup mieux merci.A part attraper un bon coup de froid,ca va aller…
Elle s’assit dans un fauteuil en face de lui et le silence s’installa.Gênée,Oscar repensait aux paroles d’André…et aux siennes.Et maintenant… ?Elle le regarda.Il semblait tout aussi mal à l’aise qu’elle.Il devait penser à la même chose se dit-elle.
-Ecoute André,commenca-t-elle hésitante,je crois que…qu’on devrait attendre que cette histoire de complot soit réglée avant de…enfin …de reparler de ce qu’il s’est passé dans cette cave….Tu ne crois pas… ?
-Oui je..je suis d’accord.
-Bien,répondit-elle soulagée.
Grand-mère entra alors dans le salon.
-Ma chérie,il y a quelqu’un qui voudrait te parler…te sens-tu assez en forme pour le recevoir ?
-Mais bien sur Grand-mère.De qui s’agit-il ?
-du comte de Fersen,répondit-elle en sortant.
Fersen… ! André se crispa malgré lui.Il se rappela leur dernière entrevue assez…tendue !
-qu’y a-t-il André ? un problème ?
-non,non…
Cette jalousie idiote refaisait surface.Pourtant maintenant il connaissait les sentiments d’Oscar à son égard.Mais il ne pouvait s’empêcher d’avoir peur.Peur de la perdre…
Le comte Axel de Fersen fit son entrée.
-Oscar ! vos hommes m’ont appris votre aventure !Mon dieu…est-ce que vous allez bien,mon amie ?
-Rassurez-vous mon cher,je vais très bien.Merci…
Fersen jeta un coup d’œil rapide vers André et finit par dire :
-Et toi André…est-ce que ca va… ?
-Heu…oui..je vais bien…Merci…
Oscar remarqua l’échange de regards entre Fersen et André et se demanda ce qui avait bien pu se passer entre eux deux…Elle reprit :
-Alors,que puis-je pour vous Fersen ?
-et bien…j’avais besoin de vous parler Oscar…en privé…c’est…c’est important.
-heu…et bien…commenca-t-elle gênée.
-je vous laisse,coupa André.
Et il partit rapidemment,le cœur lourd.Oscar fit signe au comte de prendre un siège et attendit qu’il lui explique la raison de sa venue.
-Voila…je m’adresse à vous Oscar parce que vous êtes la seule à pouvoir m’aider,et la seule en qui j’ai une confiance totale.
-que se passe-t-il,vous m’inquiètez !
-oh,rien de grave rassurez-vous.Mais j’aurais besoin de vos conseils..et de votre aide.Voilà…c’est au sujet de la Reine.
Evidemment… ! pensa Oscar.Fersen continuait :
-Vous savez surement qu’aujourd’hui nous sommes le 14 fevrier…c'est-à-dire la saint Valentin…
Oscar se figea.Mais où voulait-il en venir… ?!
-oui… ?dit-elle simplement.
-en fait,j’aurais besoin de votre aide pour…pour remettre..un cadeau à sa majesté.
-un…un cadeau !Pour la saint Valentin !Mais vous êtes fou !Et si la cour l’apprenait… !
-C’est pour cela que j’ai besoin de vous Oscar,pour que cela se fasse dans la plus grande discrétion.Vous connaissez mieux que personne les habitudes de la Reine…
-Mais…enfin je…quel genre de cadeau est-ce ?Cela va se remarquer !
-oh c’est quelque chose de très simple.De très discret.C’est une bague,mais personne ne la remarquera tellement elle est simple comparée à ses parures.C’est juste..symbolique… vous comprenez…
-une bague… !vous êtes fou…répéta-t-elle.
-oui….je l’aime…répondit-il simplement.
Oscar regarda le comte.Il avait l’air si triste à présent.Son cœur se serra.Elle allait l’aider…
-entendu…Je…retrouvez-moi à Versailles dans 2 heures.Je vous aiderai à lui faire parvenir votre présent.
-oh merci Oscar !Merci infiniement…
Elle le salua,puis le raccompagna jusqu’au péron.
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Oscar se tenait debout dans son bureau à la caserne,en compagnie d’André.Elle attendait son second.Celui-ci finit par entrer.
-désolé de mon retard colonel,s’excusa Girodelle.
-asseyez-vous,répondit-elle.Bon,il faut absolument mettre la main sur ce bandit.il en va de la vie de leurs majestés.
-quel est son nom au fait,demanda André.
-Jeoffrey Piccard.Il est de condition simple mais a fait des études en physique,et en chimie.Il est très intelligent et cultivé ,expliqua Oscar.
-on le surveille depuis quelques temps,continua Girodelle.Mais on n’a jamais reussi à le coincer,il est très habile…
-Bien,et que sait-on exactement sur ce complot qu’il prépare ? demanda Oscar.
-Apparemment il a des espions partout à son compte,y compris à Versailles…On sait qu’il a contacté à Paris des spécialistes en produits chimiques,poisons,mais aussi des biologistes,des horlogers et des bijoutiers,des experts en mécanique,des orfèvres,etc…On ne sait pas du tout ce qu’il mijote.Tout ce que l’on sait,c’est qu’il viserait plus la Reine que le Roi.
-bien….on va renforcer la sécurité à l’entrée du château et doubler la garde rapprochée de la Reine,ordonna Oscar,pensive.
-A vos ordres…
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Oscar parcourait rapidemment les allées du jardin de Versailles.Elle cherchait Fersen.Au détour d’une allée,elle l’aperçut près d’un banc à faire les 100 pas.
-Ah,Oscar !vous êtes là ! s’exclama-t-il,nerveux.
-oui me voila.Je pense avoir trouvé le moment idéal.Tous les soirs,la Reine aime jouer du piano dans son boudoir.Elle y est toujours seule.Je lui ai parlé de votre demande,et elle accepte de vous recevoir à ce moment-là.Vous ne serez pas dérangé.
-Oh merci !Merci Oscar !
-je vous en prie…Elle vous attendra à 6h ce soir.
-vous êtes une véritable amie Oscar….Merci….
-de rien…Mais..êtes-vous sûr de vous.. ?Cela peut être dangereux…
-regardez Oscar,voici la bague que j’ai acheté pour elle…dit-il en sortant un ecrin de sa poche.
Oscar admira le bijou.La bague était en effet d’une grande simplicité,mais aussi très belle.Elle reconnut que cette bague passerait inaperçue parmi les autres bijoux de la Reine.
-Elle est très belle en effet..Où l’avez-vous achetée ?demanda Oscar.
-chez un bijoutier de ma connaissance à Paris.Je me rends toujours chez lui,c’est un grand artiste en matière de bijoux.Il s’appelle Firmin.
-je vois… Maintenant excusez-moi Fersen,mais je suis très occupée.Je dois y aller.
-entendu.
-bonne chance pour ce soir.
-Merci encore Oscar….
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Cela faisait maintenant plus d’une heure qu’elle était assise à son bureau,en silence.Elle était perdue dans ses pensées et reflechissait à un moyen d’attrapper Piccard.André était là et la regardait,en silence.Oscar fronça les sourcils.Quelque chose lui avait échappé…quelque chose d’important…mais elle n’arrivait pas à savoir quoi….
-tu devrais faire une pause Oscar…
Elle sortit de ses pensées.
-Quoi ?..heu…oui peut-être.Cette histoire va me rendre folle… !
-je te sers un verre,cela te fera du bien.
-Merci André…
Elle le regarda sortir les verres et une bouteille.Elle remarqua qu’il était plus nerveux que d’habitude…
-quelque chose te contrarie André ?
-moi.. ?heu..non…
-je t’en prie ! sourit-elle.Je vois bien que quelque chose ne va pas !dis-moi…
-et bien…je…je me demandais juste…de quoi vous avez bien pu parler avec Fersen…avoua-t-il,anxieux.
Oscar le regarda en silence quelques secondes….Il était jaloux… !Ceci la toucha profondemment et finit par lui expliquer les intentions du comte envers la Reine.
-bien sur,je compte sur toi pour garder tout ceci secret.. !
-oui bien sur Oscar…répondit-il soulagé.
Elle lui sourit.Alors qu’elle allait prendre son verre,et se figea.
-quoi… ?
-André…je…je crois que…j’ai compris !
-compris quoi ?demanda-t-il ,perdu.
-J’ai peut-être une idée de ce que prépare Piccard..mais je n’en suis pas sure…il me faut une confirmation…suis-moi !
Elle se leva précipitamment et sortit en courant.André courut à sa poursuite.
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-C’est bien là… ?
-Oui,répondit André,l’atelier du bijoutier Firmin.
-Parfait.
Oscar descendit de cheval,suivie d’André.Elle entra dans la boutique.
Un homme assez âgé,mais apparemment encore très dynamique,se tenait derrière un présentoir.
-bonjour Messieurs !Bienvenue !Que puis-je pour vous ?
-j’ai besoin d’un renseignement,commenca Oscar.
-Bien sur,à votre service jeune homme !
André sourit à cette appellation,et posa son regard sur les bijoux qui s’étalaient devant lui.Il en eut le souffle coupé.Tous ces bijoux devaient valoir une vraie fortune.
-Voilà,est-ce vous qui fabriquez tous vos bijoux ? demanda Oscar.
-La plupart oui !Je les fais sur commande.
-Je vois…Avez-vous souvenir d’une bague que vous auriez vendu il y a peu de temps,une bague d’apparence simple,mais très belle.
Oscar décrivit du mieux qu’elle put la bague de Fersen.
-oui…attendez…je vois de quelle bague vous parlez…Je m’en souviens bien !C’est un riche étranger qui me l’a acheté.Un gentilhomme sans aucun doûte.
-Oui et…est-ce vous qui l’avez faite ?
-Et bien..il se trouve que non.
-Vraiment… !
-je l’ai acheté à un artisant qui disait voyager à travers la France pour vendre ses œuvres.J’ai trouvé cette bague si belle et pure,que je le lui ai achetée.
-Et…savez-vous qui était cet homme ?
-non il ne m’a pas dit son nom,ou alors je ne m’en souviens plus.Il était assez grand,brun,très assuré,et il avait l’air de s’y connaître en bijoux.D’ailleurs sa bague est une pure merveille !Il m’a d’ailleurs fortement conseillé de la mettre en évidence dans la vitrine.Et il avait raison,quelques heures après ce gentilhomme est arrivé et a acheté la bague.
-Je vois….vous n’avez pas une idée de l’endroit où il a pu aller cet artisan…
-Non pas la moindre.
-Merci….Au revoir.
Oscar et André sortirent du magasin.
-Oscar,est-ce que tu pourrais enfin m’expliquer à quoi tu penses… !
-Et bien je n’en suis pas sure mais…Girodelle a dit que Piccard s’était intéressé aux bijoutiers..ainsi qu’à des experts en poison et à des biologistes… Et si…et s’il avait trafiqué la bague et mit à l’intérieur un poison ou un produit,je ne sais pas…Ce serait le moyen idéal d’atteindre la Reine à distance,sans prendre aucun risque.
-Mon dieu…mais oui c’est fort possible !
-Oh mon dieu !André !quelle heure est-il ?!
Elle sortit sa montre et lut avec effroi :
-17h45 !! Déjà !!il faut vite retourner à Versailles !!!
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Le comte de Fersen se dirigeait vers les appartements de la Reine.Il n’y avait personne dans les couloirs.Nerveusement,il serra dans sa poche le petit ecrin.C’était peu de choses,mais il tenait à rappeler à la Reine à quel point il l’aimait,et qu’il serait toujours là à ses côtés,même s’il devait la chérir de loin…Il savait qu’elle se sentait si seule parfois…tout comme lui.
Il approchait des appartements privés de Marie-Antoinettte.Il regarda sa montre.17h50.Il ralentit le pas.
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Oscar et André galopait à toute vitesse.Elle se battait contre le temps.
-pourvu que j’arrive à temps…pourvu que j’y arrive…pensait-elle.Sinon…oh mon dieu,tout est de ma faute…Fersen…on risque de l’accuser…et la Reine mon dieu…Faites que je me trompe seigneur…
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Il entendit une horloge sonner 6 coups.Il inspira profondemment et frappa à la porte du boudoir de la Reine…
-Entrez…
Il obéit.Elle était là,si belle,assise sur le tabouret de son piano.Elle portait une magnifique robe mauve foncée qui faisait ressortir son teint pâle.
Elle lui sourit :
-mon cher comte…je suis heureuse de vous voir !
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Oscar arriva à toute vitesse dans l’enceinte du château,suivie de près par André.Elle stoppa net sa monture à l’entrée du palais et descendit de cheval.
-Vite André !il est déjà 6h !!
Elle s’élanca en courant dans les couloirs et les escaliers du château.
-peut-être est-il déjà trop tard…,pensa-t-elle effrayé,..trop tard…
Elle grimpait 4 à 4 les marches de marbre et se dirigait à corps perdu vers les appartements privés de la Reine.Elle n’avait même pas le temps de remarquer les visages d’étonnement et d’indignation des quelques courtisants présents sur son passage.
André,lui, suivait quelques mètres derrière elle en courant.Elle n’avait jamais couru aussi vite se dit-il essoufflé ! Il bredouillait quelques mots d’excuses aux nobles qu’Oscar bousculaient sans y prendre garde.La chevelure dorée qui suivait disparaisait déjà derrière la porte qui menait directement chez la Reine.
-bon sang…J’aurais jamais cru que ce château était aussi grand !! pensa-t-il en s’engouffrant lui aussi derrière Oscar.
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Plus que quelques mètres…vite,vite….Oscar aperçut enfin la porte du boudoir de la Reine.Elle ouvrit la porte comme une furie et entra.Elle s’arrêta.
-Mais….mais enfin Oscar qu’est-ce qu’il vous prend ! s’exclama Marie-Antoinette.
-Je..je…
Elle n’arrivait plus à parler !Elle avait couru si vite qu’elle perdait son souffle.Elle vit le visage de Fersen,celui-ci était encore sous le coup de la surprise de voir son amie faire irruption ainsi chez la Reine.
Oscar regarda l’objet que tenait la Reine dans ses mains.L’ecrin !
-Ma…majesté,reprit-elle encore essoufflée,ne touchez pas cette bague !
-quoi ?! s’exclama Fersen.
-Mais enfin Oscar,expliquez-vous !odronna la reine.
André était arrivé quelques secondes après Oscar.Il prit la parole,constatant que son amie n’arrivait pas à reprendre son souffle.
-Majesté,nous avons des raisons de croire que cette bague est..empoisonnée ou en tout cas piégée.
-quoi ! dit-elle en lachant l’ecrin.
Fersen ouvrit de grands yeux et pâlit brusquement.
-Majesté,parvint enfin à articuler Oscar,un complot se prépare contre vous depuis plusieurs jours,et nous pensons que ce bijou a été trafiqué.
-Mais…je…,bredouilla le comte,je ne comprends pas… ! Mon bijoutier est quelqu’un de respectable !
-il a été trompé,tout comme vous.
Oscar se pencha et ramassa de sa main gantée la bague.
-je vais la faire examiner par nos spécialistes majesté.J’espere me tromper…
-heu..oui..faites Oscar…
Oscar salua la Reine,et sortit de la pièce,suivi d’André.
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Oscar se tenait dans son bureau où se trouvaient également André,Girodelle et le comte de Fersen.
-j’avais raison…dit-elle.Des analyses ont été faite et les résultats viennent d’être rendus.Cette bague contenait un produit rare qui,au contact de la peau déclenche une réaction allergique très puissante qui entraine la mort.
-Mon dieu…qu’ai-je fait !Tout est de ma faute… !pleura Fersen.
-vous ne pouviez pas savoir…Ce Piccard est très bien renseigné..il connaissait vos...enfin vos sentiments pour la reine et savait que vous voudriez lui acheter un bijou.Il s’est renseigné sur vous et vous a tendu ce piège,à vous et à la reine…
-et l’avez-vous retrouvé ce bandit ? demanda André
-pas encore,répondit Girodelle,mais nous avons une piste sérieuse.Avec un peu de chance,et du temps…
Oscar baissa les yeux.Il s’en était fallu de peu,de très peu… A une seconde près…Elle se sentit soudain très lasse.
-Je crois que je vais rentrer chez moi.Girodelle,prévenez-moi s’il y a du nouveau.
-A vos ordres.
Oscar sortit de son bureau.
-je vais sceller les chevaux.
-merci André.
Elle le regarda s’éloigner.
-Oscar…
Elle se retourna et vit Fersen.Il avait l’air dévasté.
-oui… ?
-je ne vous remercierai jamais assez pour ce que vous avez fait ce soir…vous avez sauver la reine…
-je n’ai fait que mon devoir,ne me remerciez pas.Je suis heureuse que tout se termine bien.
-j’ai eu si peur…
Elle l’observa quelques secondes.Il était évident qu’il s’en voulait et se tenait pour responsable.
-ne vous en faites pas mon ami,la Reine ne vous en veut absolument pas,elle me l’a dit.
-vraiment… ?
-oui… personne ne vous en tient rigueur…vous n’y êtes pour rien.
Le comte de Fersen hocha la tête,en silence.
-Merci Oscar…je vous dois tant…
-vous ne me devez rien du tout.(elle aperçut André avec les chevaux prêts)Pardonnez-moi mais je dois y aller.
-Oui bien sur…Bonne soirée Oscar.
-A vous aussi.
Elle fit demi-tour et monta à cheval.
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-Et bien,quelle journée !! s’exclama André en s’affalant sur l’un des fauteuils.
-Epuisante !Vraiment épuisante ! fit-elle en l’imitant.
Il était près de minuit.Oscar était exténuée après tous les efforts fournis cette journée.
-je m’en souviendrais de cette Saint Valentin…murmura-t-elle pour elle-même.
-moi aussi…rajouta André,pensif.
Ils se regardèrent.Oscar repensa à la declaration d’André dans ce vieux château.
-je crois…qu’on devrait reprendre notre petite conversation là où on l’avait laissé…
-Je le crois aussi,répondit André,un sourire mystérieux aux coins des lèvres.
Oscar le regarda se lever et se diriger vers elle,toujours souriant.Il s’arrêta à quelques centimètres d’elle.
-…Quoi ? demanda-t-elle étonnée
-Rien…
Et il captura ses lèvres dans un baiser passionné…Un long baiser…très long…qui semblait durer une éternité.
FIN. |