André, j'ai tellement peur. Peur pour demain, peur pour l'avenir. Je suis malade, mais je veux diriger l'intervention de demain. Me battre auprès du peuple. Et j'ai tant besoin de toi. Je veux te sentir tout près de moi, que tes bras m'enserrent à jamais. Tu t'approches. Toi en valet, moi en comtesse. Cette différence qui m'écoeure nous empêche de nous marier. Tout aurait été plus simple s'il n'y avait pas de classes.
"Viens dans ma chambre tout à l'heure"
Et j'ai peur pour toi qui m'accompagneras demain.
Je t'attend, impatiente. Je prends mon violon et je joue le premier air qui me vient à l'esprit. Mozart, Petite musique de nuit. Tu entres et tu te moques doucement de mes choix musicaux. Enfin, tu poses la question essentielle. Je ne sais comment te le demander. Peut-être avec des mots.
"Je voudrais... passer la nuit avec toi. Je veux devenir ta femme, André Grandier"
C'est dit. Je ne peux plus faire marche arrière. S'il te plait, entend ma prière, aime-moi. Tu es à genoux, à mes pieds.
"Oscar, je ne suis et ne possède rien. Et tu veux te donner entièrement à moi ?
-Avoir de la force et de la fougue n'est pas le seul signe de virilité. Les femmes ont souvent subi le poids des ans avant de se rendre compte qu'un homme doux et tendre incarne la vraie virilité car c'est celui qui ne nous abandonne jamais"
Tu t'approches. Tes mains sur mes épaules glissent et se rejoignent sur ma taille. ton large torse contre mon dos.
"Mais, j'ai peur"
Peur? Peur de quoi? De toi qui me rattapes d'un geste? Non. Peur de se qui va se passer. Tu m'attires contre toi. Comment fais-tu pour être toujours aussi calme, pour ne jamais avoir peur ? Tu me soulèves et me dépose délicatement sur le lit. Tu enlèves ta fine chemise, puis, sous tes doigts, mes vêtements disparaissent un par un.
Je suis comme essoufflée, mais pas du tout fatiguée, bien au contraire, je ne tiens plus en place. Oh ! Dépêche-toi André ! Tu te penches au-dessus de moi. Tes lèvres sont si forte, ta peau si douce. Cette chaleur qui émane de toi qui m'entoure et m'enlace allume un feu en moi. André, je t'aime, je suis à toi. Nous ne faisons qu'un désormais. Pour la vie.
Je me réveille, il est encore tôt. Tu es à mes côtés. Toi aussi, tu es réveillé. Oh ! Ce regard que j'ai apprit à connaître cette nuit, brûlant et plein d'amour, comment puis-je y résister ? N'es-tu pas mon mari ? |