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Oscar au pensionnat de Chavagnes

Ecrite tout d’abord à 2 puis à une seule personne.

Qui a eu cette idée folle un jour d’inventer l’école c’est ce sacré Charlemagne sacré Charlemagne.¯(refrain)


Il faisait très beau en ce début juillet, Oscar à l’image du temps ne semblait pas elle non plus décidée à rentrer dans cette nouvelle école pour ce mois de juillet choisie par son père.

Le général de Jarjayes lassé de ne rien pouvoir faire de sa sixième fille avait décidé de l’envoyer elle et André dans un pensionnat ouvert il y a peu. Ce pensionnat devait former la future élite du royaume en ce qui concernait l’éducation et l’instruction. De plus a la fin de ce mois les élèves devaient passer le certificat d’études confirmant leurs niveau d’instruction nécessaire à la poursuite de leurs études.

C’est donc par cette matinée estivale que Oscar et André accompagné du Général partirent pour ce fameux pensionnat. Oscar avait essayé de dissuader son père de l’y envoyer mais rien n’avait fait, elle avait naturellement cédé pour le moment.

Oscar et André accompagnés du général de Jarjayes arrivèrent devant les grilles du pensionnat. D’autres adultes et des adolescents attendaient l’ouverture des grilles pour entrer. Des garçons et des filles de tous âges regardaient Oscar et André arriver. A part Oscar, un ou 2 autres adolescents étaient de sa condition. Ce garçon aux cheveux courts accompagné de ses parents, un autre garçon aux cheveux longs.

Les grilles s’ouvrirent et Monsieur Navarron surveillant général accueillit les futurs élèves et leurs parents. Ils s’asseyèrent tous sur les chaises dans la cour. Mr. Dignat le directeur du pensionnat prit la parole.

« Mesdames et Messieurs, en ce jour de rentrée scolaire, nous enseignants sommes ravis de vous accueillir dans le pensionnat de Chavagnes, vos enfants pendant cette période vont étudier et passer les épreuves du certificat d’études. A présent je demanderais aux parents de dire au revoir à leurs enfants. »

Oscar et André firent leurs adieux au général. Celui-ci ne montra pas qu’il avait de la peine. Les autres adolescents firent de même avec leurs parents respectifs.

« Bien dit Mr Navarron, les garçons vous venez avec moi et Melle Bertrand que voici sera votre surveillante. En avant messieurs. » Oscar et André emboîtèrent le pas à Mr Navarron.
Pendant ce temps les filles chuchotaient entre elles. Une jeune fille de 14 ans, Rosalie avait les larmes aux yeux, Jeanne son amie lui disait qu’elle ne devait pas s’en faire et qu’un mois passerait vite. C’est dans un joyeux tapage que les filles prirent possession de leurs chambres composés de 4 lits.

-« Mesdemoiselles, à de Chavagnes nous sommes stricts sur la discipline, un lit se fait de cette manière, elle joignit le geste à la parole, cela s’appelle un lit au carré. Les chambres devront être impeccable. Elles sortirent de la pièce. Voici vos armoires, ouvrez les s’il vous plaît. Il y a un uniforme qui sera à mettre tous les jours. Vous rangerez dans cette armoire les vêtements que vous portez actuellement. Je vous expliquerai au fur et à mesure que vous vous installerez ici. »

-« Messieurs ( il dut s’interrompre car un adolescent brun lui coupait la parole), Je parle jeune homme dit Mr Navarron d’une voix sonore, rentrez dans le rang. (L’adolescent le fixait d’un air goguenard), et arrêtez de sourire de cette manière je vous prie, l’interpellé cessa de sourire. Mr Navarron informa des règles qui existaient à de Chavagnes, comment faire les lits etc..

-« Fi donc dit un adolescent aux longs cheveux cendrés mais où sommes nous ? Nous devons partager la même chambre que les gens du commun ? A quatre dans une chambre, cette pièce était de la taille de mon bureau. »

-« Dites moi l’ami, vous avez un problème à partager la chambre avec les gens du commun comme vous dites, nous sommes tous pareils dans ce pensionnat. »

-« Eh bien cela promet dit l’adolescent aux longs cheveux. »

-« Ca vous dérange si je prend le lit près de la fenêtre ? demanda un adolescent timide. »
Oscar avait bien du mal à faire son lit selon les règles, il y avait toujours des bouts de drap qui dépassait et la couverture était toute de travers. C’était une domestique ou grand-mère qui s’en occupait. Par contre André en avait l’habitude il faisait son lit tous les matins.

-« André je n’y arrive pas, comment est-ce qu’il faut faire ? »

-« Regarde Oscar c’est tout simple, tu prend le drap puis tu le met sous le matelas de cette manière, puis la couverture tu vois c’est facile. »

Mr Navarron appela les élèves

-« Messieurs, vous allez ouvrir vos armoires et vous y verrez un uniforme, vous allez le mettre immédiatement. » Oscar sortit l’uniforme et demanda où se trouvait les toilettes.

-« Vous sortez de la salle et c’est à gauche. » Personne ne devait savoir que c’était une fille avec les seins bandés. Elle ajusta tant bien que mal le tee-shirt et la chemise. Mis le short et les chaussures qui lui faisaient mal aux pieds.
La même scène se déroulait dans un autre bâtiment, mais certaines filles ne trouvaient pas l’uniforme à leurs goûts. Jeanne s’exclama :

-« Vous avez vu de quoi j’ai l’air ? »

Une autre s’écria :

-« J’ai mal aux pieds. »

Et une troisième :

-« Je veux revoir ma maman bouhou.

-« Mesdemoiselles, vous rangez vos vêtements dans l’armoire. Puis vous me suivez. Je vais vous montrer les salles de classes. »

Après avoir rangés leurs affaires les jeunes gens suivirent Mr Navarron dans la cour.

-« Messieurs, installez vous, des coiffeurs vont vous couper les cheveux. » Oscar, André et l’adolescent dédaigneux pâlirent.

-« Monsieur je ne veux pas me faire couper les cheveux. »

-« Moi non plus enfin de quoi j’aurais l’air. »
Les boucles cendrées étaient par terre, l’adolescent était furieux. Ses oreilles étaient bien découvertes et une brosse courte recouvrait son crâne. Oscar n’était pas loin d’être dans le même état que celui qui venait de fulminer, ses cheveux mi longs qu’elle portaient fièrement jonchaient le sol de la cour. Des larmes apparurent à ses yeux qu’elle essuya rapidement. Les autres adolescents, philosophes firent le sacrifice de leurs chevelures sans se plaindre. Oscar passait et repassait sa main sur sa tête où étaient ses cheveux mi longs ?

Après l’humiliation de la coupe de cheveux Oscar et les autres garçons se dirigent vers les réfectoire pour le déjeuner. Avant de pouvoir s’asseoir ils doivent chacun avaler une cuillérée d’huile de foie de morue.

-« Euark fait Alain, c’est horrible. »

-« Pouah fait Girodelle avec une grimace. »

-« Moi j’ai l’habitude fait un garçon avec l’accent guttural des pays du nord, je mange la morue et c’est très bon pour la santé. »

« Vous êtes bien le seul à apprécier ce poison on dirait » lui dit Alain moqueur.

Les filles ne furent pas en reste elles y allèrent aussi de leur commentaires, exprimant leur plus vives répugnances face au goût de ce liquide.

-« Allons courage » leur dit la surveillante Mme Bertrand compatissante.

-« Rappelez vous que vous en aurez tous les jours » leur dit Mr Navarron. Un concert de protestations s’éleva de la part de tous les élèves. Puis ils se mirent à table. Ils eurent de la langue de veau et des épinards pour le déjeuner. Beaucoup firent là aussi la grimace.

-« Qu’est-ce que c’est que ça ? » dit Marie-Antoinette touchant de sa fourchette la viande à papilles gustatives.

On dirait que c’est de la viande de porc dit la Polignac, non c’est du cheval dit la Rosalie sanglotante, mais non dit Jeanne Lamorlière c’est du chien. Le visage de Marie-Antoinette passa du pâle au rouge sans oublier le vert bileux. Elle renversa la viande de son assiette et la mit par terre. Mr Navarron vint à la table des filles.

-« Mademoiselle Marie-Antoinette, voulez vous ramasser votre déjeuner je vous prie. »

-« Il n’en est absolument pas question » dit elle d’un air buté. »

-« Vous resterez à table jusqu'à ce que vous ayez ramassé cette viande et terminé votre assiette dit Mr Navarron sans se laisser impressionner par la physionomie de l’adolescente. Et c’est valable pour vous toutes mesdemoiselles. » Les filles mangèrent de mauvaise grâce le contenu de leurs assiettes non sans réprimer des grimaces de dégoût et des hauts le cœur pour certaines, elles se gavaient de pain pour faire passer les épinards et la langue de veau. Les garçons n’étaient pas en reste, ils eurent du mal eux aussi à finir leur repas. Seul Louis-Auguste reprit de la viande du plat sans leur parler de l’animal à l’origine de cette viande. Le dessert une prune les réconcilia avec la fin du repas. Marie-Antoinette était toujours face à son assiette remplie d’épinards seule à la table vide de ses occupantes. Mr Navarron l’emmena au bureau du directeur ou elle dut finir son repas sous les yeux de Melle Bertrand.

Un cours d’écriture débuta l’après midi. Mme Beaureims enseigna à ses élèves la manière de bien écrire les lettres de l’alphabet car la présentation d’une rédaction compterait autant que le contenu de l’exercice au certificat d’étude. Oscar assise à coté de André recopia rapidement et soigneusement les lignes au tableau. Lasalle et Alain eurent plus de mal à recopier les lignes et leur page d’écriture ressemblait à un champ de bataille remplie de ratures et de taches d’encre. La page de Axel de Fersen présentaient des traits aristocratiques. L’écriture de Rosalie était heurtée. Celles de Julie de Polignac était penchée vers la droite et celle de Jeanne démesurée. Mme Beaureims le lui fit remarquer mais la jeune fille lui dit que c’était son écriture et qu’elle n’y pouvait rien. Le professeur n’insista pas. Elle ramassa les cahiers à la fin du cours. Les élèves allèrent en récréation. André et d’autres garçons jouèrent au ballon. Victor de Girodelle se reçut le ballon sur le nez ce qui le fit saigner abondamment.

-« Fichtre de vrais sauvages ils ne savent même pas jouer au ballon convenablement » se plaignit il la tête baissée un coton dans la narine.
Puis ils eurent un cours de mathématiques où ils durent résoudre un problème de train partant a telle heure et d’un autre train partant à une autre heure et a quelle heure ils allaient se croiser. Quelques rares élèves dont Louis-Auguste parvinrent à le résoudre.

-« C’est facile » dit il doucement.

-« Ah tais toi » lui fit son voisin vexé de n’avoir pas trouvé la réponse.

Le cours de chant termina l’après midi. Le professeur fit passer tous les élèves devant elle pour déterminer le type de voix qu’ils avaient. Oscar fut parmi les filles, à coté de Julie de Polignac à son grand dépit. Puis l’adulte chanta la chanson une fois pour que les élèves assimilent le chant, puis dans une belle cacophonie ils chantèrent tous ensemble. La professeur remarqua que Rosalie Lamorlière avait une jolie voix elle la fit passer devant tous les élèves. Peu à peu le chant laissa la place a l’harmonie souhaitée, au lieu de crier les élèves chantèrent moins fort. Le professeur leur enseigna la respiration pour pouvoir exprimer une couleur de note de la plus basse à la plus haute. Ces cours de chant devinrent les cours préférés de Oscar elle aimait exprimer par le chant ses émotions, ses colères. Mr Navarron et Melle Bertrand certains de trouver encore du maquillage chez les filles et d’autres objets chez les garçons firent une fouille complète des chambres. Ils trouvèrent beaucoup de choses sous les lits, les rebords de fenêtres derrière les armoires, ils mirent le tout dans un sac. Pendant une récréation ils dirent aux élèves qu’ils avaient fouillés les chambres et trouvés encore des objets dont on ne veut pas à de Chavagnes et qu’ils les récupèreraient a la fin du mois après l’examen du certificat d’études.

Le dîner fut mieux accueillis cette fois par les élèves qui le mangèrent de bon appétit, les cours leur avait donné faim. A la fin du repas Mr Navarron leur dit de nettoyer les tables les assiettes et les couverts, ils débarrassèrent les tables et firent la vaisselle, des protestations fusèrent ça et là.

-« Sachez que à de Chavagnes les élèves font la vaisselle le soir c’est dans le règlement. » Ce fut pour la première fois pour Oscar, Axel, Marie-Antoinette, Julie de Polignac et Victor de Girodelle de tremper leurs mains dans l’eau savonneuse de la vaisselle.

-« fff, vous verrez dit Marie-Antoinette mécontente ils nous feront balayer par terre bientôt. » Oscar ne dit rien elle essuyait les couverts un à un méticuleusement ce qui lui prit du temps car elle manquait de pratique. André amusé la regardait faire, il passait une éponge humide sur les tables et rassemblait les miettes dans sa main pour les jeter à la poubelle. Puis il les essuya soigneusement.

L’heure du coucher arriva, les filles se préparèrent pour la nuit ce qui tenait d’un long rituel pour certaines qui avaient pris l’habitude de se pomponner. Les garçons eux faisaient une toilette rapide, enfilaient caleçon et tee-shirt et se mirent au lit. Certains chahutèrent de chambres en chambres mais Mr Navarron y mit bon ordre.

-« Allons cessez de courir et regagnez vos chambres extinction des feux dans 10 minutes. » Il ne vit pas le garçon blond et élancé. Il demanda à André où il pouvait être. Celui-ci lui répondit gêné.
-« Oscar est dans les toilettes Monsieur. »

-« Ce jeune homme est bien pudique » dit il. André se mit au lit. Oscar revint au bout d’un moment.

-« Mettez vous au lit Oscar et rapidement. » Il passa dans une autre chambre pour voir si tout se passait bien.

Sitôt les lumières éteintes la plupart des filles se levèrent pour aller voir les garçons. André participa à ces visites nocturnes. Très excité il tira Oscar endormie de son sommeil, elle répliqua par un coup de poing dans la poitrine. Des garçons et des filles avaient été faire des incursions dans la cuisine et en rapportait de la nourriture. Marie-Antoinette mangeait du pain et du saucisson.

Excédée Oscar leur cria qu’elle voulait dormir et d’un ton si autoritaire que certains des adolescents allèrent rejoindre leurs chambres. D’autres garçons l’approuvèrent et retombèrent dans les bras de Morphée. Mr Navarron intervint et fit lever les bras pendant ¼ d’heure aux filles et aux garçons qui tentait de lui échapper dans les couloirs et les chambres auxquels ils n’appartenaient pas. Vers 1 h du matin tout redevint paisible. A 7 h Mr Navarron arrivait dans les chambres et ouvrait les volets brusquement.

-« Debout messieurs il est l’heure. » Des bâillements lui répondirent, certains restèrent encore au fond de leur lit. Le surveillant ôta les draps pour les réveiller.

-« Vous avez 20 minutes pour vous habiller, faire vos lits, ranger vos chambres, une chambre rangée et des lits bien faits comptent aussi pour la note au certificat d’études. En avant messieurs. »

-« Vous appelez ça un lit bien fait ? dit il en défaisant le lit de Oscar et en jetant le drap et la couverture par terre. Oscar refit le lit avec de la mauvaise volonté.

« Oui c’est bien ainsi dit l’exigeant surveillant en observant le lit de la jeune fille. » Oscar lui tira la langue quand il sortit de la chambre.

Pour les filles les mêmes règles s’appliquaient à elles aussi. Une fois en rang devant la surveillante Melle Bertrand les passa en revue. Elle regarda fixement Jeanne de la Motte.

-« Vous vous êtes maquillée mademoiselle. »

-« Non madame. »

-« Sachez qu’à de Chavagnes les jeunes filles ne se maquillent pas ! » vous mademoiselle de Polignac, allez me chercher de quoi enlever ce maquillage immédiatement. Elle passa le linge mouillé sur la figure de l’adolescente enlevant les fards.

Tous en rang les adolescents entrèrent dans la salle à manger, l’huile de ricin les attendait. Certains se bouchèrent le nez pour avaler le liquide jaunâtre. Ils se mirent à table, du lait, du café et du pain avec une confiture bon marché pour tout petit déjeuner.

-« Eh bien c’est maigre » dit Louis-Auguste habitué à une nourriture abondante. Tous furent de son avis. Après ce frugal petit déjeuner, ils allèrent en cours de histoire géographie ou le professeur leur distribua des cartes de France et leur montra au tableau les grands fleuves qui parcouraient le pays. Les élèves recopièrent les fleuves sur leur feuilles, puis le professeur leur parla des régions montagneuses et leur dit de les placer au bons endroits, après cela débuta le cours d’histoire. A 10 h, débuta le cours de chant, Oscar se réjouissait déjà à l’avance. Il leur fut appris un air qu’ils devraient chanter après la remise des certificats d’études et devant leurs parents. Midi sonna et tout le monde avait faim. Après le repas le cours de mathématiques débuta, plusieurs élèves s’endormirent dont Marie-Antoinette. André tentait de suivre le cours mais il préférait le français. Il n’y avait que Louis-Auguste qui semblait passionné par le cours, il posait de nombreuses questions et le professeur était ravi de répondre à ses questions pertinentes et censées. Des papiers roulés en boule volaient a travers les airs atteignant ou pas leurs cibles. Jeanne et Julie de Polignac en étaient à l’origine. Un papier atteignit Alain et Axel de Fersen à la tête qui dès que le professeur avait le dos tourné les renvoyèrent à leurs destinataires. Plusieurs autres élèves participèrent au jeu et le professeur dut s’interrompre et élever la voix pour remettre de l’ordre dans sa classe. L’éclat de voix réveilla André à moitié endormi qui se mit à bailler, Marie-Antoinette fut tirée de sa sieste brutalement par le professeur qui lui dit que la nuit servait à dormir.
Un autre cours sépara la classe en deux, les garçons avaient menuiserie et les filles couture. Oscar tenta de couper sa première planche mais elle dévia de son trait, André prit sa place avant qu’elle n’achève de gâcher la planche. Axel et Victor de Girodelle réussirent à monter la petite étagère avec quelques clous mal plantés mais néanmoins le petit meuble tenait bien. Alain et Louis-Auguste avaient détruit leur étagère à force de taper sur les clous.
Le point de croix, de vague et autres échappaient à la plupart des filles. Il n’y avait que Rosalie et Jeanne qui s’en tiraient à bon compte. Marie-Antoinette se piquait continuellement le doigt et Julie de Polignac ne cousait pas droit. Puis elles durent coudre un bouton le professeur leur montra la technique. Coudre un bouton s’avéra pour la majorité d’entre elle plus simple que coudre des points sur un tissu. Une récréation détendit les adolescents, Victor de Girodelle se garda bien de jouer au ballon avec les autres son nez le faisait encore souffrir. Des groupes de filles et de garçons se formaient, se parlaient ensemble. Marie-Antoinette et Axel de Fersen se tournaient autour se regardaient, le suédois trouvait la jeune fille très belle et elle de son coté n’était pas indifférente au charme du jeune homme. Il lui fit un baise main et elle en fut toute chose riant doucement derrière sa main tendue devant sa bouche. Alain et Lasalle regardaient de loin ces nobles évoluer dans la cour.

« Pff dit il avec mépris regardez les faire des ronds de jambes et se pavaner. » Bernard Châtelet était bien de son avis et Maximilien de Robespierre partageait son mépris.
Oscar semblait étrangère à toutes ces manifestations, elle regardait ce qui se passait sous ses yeux avec indifférence, elle ne voyait pas Nicolas et Jeanne s’embrasser à pleine bouche derrière l’arbre dans la cour. Louis-Auguste relisait le cours de mathématiques dans son cahier. Oscar regrettait de ne pas pouvoir s’entraîner à l’épée, si elle ne faisait pas ses exercices tous les jours elle allait se rouiller et ne plus être capable de se défendre en cas de besoin.

-« Ah André qu’est ce qui à pris à mon père de nous envoyer ici dans ce pensionnat. » soupira t’elle. Rosalie avait du mal à s’habituer au pensionnat, sa mère lui manquait et elle pleurait souvent. Melle Bertrand vint vers elle.

-« Ca n’as pas l’air d’aller Melle Lamorlière. »

-« Ma… ma maman me manque beaucoup snif je voudrais la revoir. »

-« Mais vous êtes ici pour un mois Melle il faut que vous passiez l’examen du certificat d’études»

-« Oui m…mais elle me manque beaucoup bouhou je suis triste. »

« Allons Melle reprenez vous et si vous êtes encore triste allez à l’infirmerie, vous savez un mois passe vite et vous allez vous faire des amis ici. » Rosalie se calma.

La cloche sonna et les cours reprirent, les élèves comme la veille avec Mme Beaureims refirent des lettres de l’alphabet dans leurs cahiers, un progrès s’était déjà amorcés sauf pour l’irréductible Jeanne qui formait encore de très grosses lettres sur la page de son cahier. Jeanne se prit une remontrance, à laquelle elle répondit par une grossièreté , elle fut immédiatement conduite par Mr Navarron chez le directeur. Celui-ci décida de lui faire faire 250 lignes avec la mention suivante : je ne répond pas à mon professeur. La classe sans Jeanne était plus calme et les élèves s’appliquaient de leurs mieux pour cet exercice.
Jeanne continua sur sa lancée, elle jeta de l’encre sur le tablier du professeur quand il avait le dos tourné mais elle s’en mit plein les mains, Oscar pouffa tellement de rire qu’elle dut sortir de la salle pour se calmer. A la récréation Jeanne frotta avec de l’eau et du savon la blouse tachée mais elle eut du mal à enlever les traces et passa une partie de l’autre cours qui avait commencé dehors à frotter la blouse. Elle était de plus méchante avec ses copines de chambrée et celles-ci décidèrent d’adresser une lettre au directeur Mr Dignat. Jeanne échappe au conseil de discipline mais son « repentir » ne convainc pas ses professeurs et les surveillants elle passe la nuit à l’infirmerie parce qu’elle ne veut pas dormir dans la chambre et les filles de sa chambre n’en veulent pas parce que elle fait trop de bruits pendant la nuit.
Comme toutes les jeunes filles une fois par mois Oscar connaît les inconvénients de la menstruation. Pendant la 1ère nuit elle fait des taches sur son matelas. Le lendemain très tôt elle voudrait mettre une housse propre sur son matelas mais évidemment elle n’as pas la clé de l’armoire où ils sont rangés. Le lendemain matin elle roule en boule le drap et dit à Mr Navarron qu’elle a été malade pendant la nuit. Mr Navarron la fixe, Oscar ne s’est pas aperçu qu’elle a des taches de sang sur elle.

-« Je vois de quelle maladie vous souffrez Mademoiselle de Jarjayes, pourquoi vous êtes vous faites passer pour un garçon pendant toute cette semaine ? » Oscar ne souffla mot.

-« J’attend vos explications Mademoiselle. »

-« Je… dit Oscar toute rouge, m…mon père m’as élevée en garçon et… »

-« Très bien, dorénavant vous allez dormir dans le dortoir des filles puisque vous en êtes une, habillez vous et prenez vos affaires. » André voit partir une Oscar honteuse son sac à la main, des garçons pouffent de rire et d’autres restent surpris que Oscar soit une fille.

Melle Bertrand est surprise de voir Oscar arriver dans le dortoir des filles. Mr Navarron met la surveillante rapidement au courant de la situation.

-« Installez vous dans cette chambre Melle de Jarjayes, rangez vos affaires et descendez prendre le petit déjeuner avec vos camarades. » Oscar se prépare rapidement, avale la cuillérée d’huile de ricin presque sans s’étrangler et s’asseoit à la table des filles qui lui disent qu’elle est dans la lune et qu’il s’est trompé de table, là encore Oscar du bout des lèvres fournit les explications nécessaires à sa nouvelle situation.

-« C’est une fille j’en étais sûre » dit Jeanne tout haut. Le petit déjeuner à la table des filles s’acheva dans le silence. Il y eut un cours de puériculture pour les filles et une d’anatomie pour les garçons ce jour là. Oscar ne se sentant pas bien passa la journée à l’infirmerie.
Pour le cours de puériculture il s’agissait de donner son bain à un nouveau né, de lui mettre une couche et de lui donner à manger. Melle Bertrand montra aux demoiselles les gestes à faire. Ce fut Marie-Antoinette et Rosalie qui s’en sortirent le mieux elles prenaient la poupée délicatement, la positionnant sur leur avant bras pour passer l’éponge, l’essuyer, elles furent plus ou moins douée pour lui mettre la couche mais se rattrapèrent pour lui donner à manger, des élèves étaient maladroite et d’autres avaient un comportement irresponsable comme de laisser le bébé dans le bain pour aller chercher la couche un peu plus loin.
Les garçons furent face à face avec un cœur et une vessie de bœuf à disséquer, il y eut des hoquets de dégoût. Louis-Auguste souffla dans la vessie qui se gonfla il avait déjà vue des abats d’animaux parmi les paysans. La dissection se passa dans les rires, André avait les mains glissantes et son scalpel glissa de ses mains, il se coupa un doigt. Le professeur lui dit d’aller se faire soigner à l’infirmerie. Un pansement au doigt André vit Oscar endormie dans l’autre pièce, sa présence lui manquait.
Midi sonnait, puis il y eut le cours de gymnastique, les élèves devaient faire des pompes, sauter au dessus d’une corde. Julie de Polignac était en grande conversation avec Axel de Fersen, à la venue du professeur elle se tu, le professeur leur demanda de faire les exercices de gymnastique mais Julie de Polignac refusait catégoriquement de le faire, Axel de Fersen montra son genou écorché. Le professeur les confia à Mr Navarron qui leur trouva une activité a faire : nettoyer et cirer les marches de l’escalier.

-« C’est une honte dit elle furieuse en trempant la serpillière dans le seau d’eau froide et savonneuse me donner à moi une tâche de bas étage. » Axel de Fersen ne disait rien, il nettoyait la 2ème marche avec stoïcisme à quoi bon protester puisqu’ils étaient dans ce pensionnat pour décrocher le certificat autant faire ce qu’on lui demandait. Ils appliquaient maintenant la cire en gestes circulaires jusqu’à ce que les marches brillent.
Les 1ères notes tombent et révèlent le niveau des élèves. Toutes les semaines les élèves furent rassemblés pour recevoir ou le titre des 2 meilleurs élèves, garçons et filles ou le titre de plus mauvais élève. Marie-Antoinette est bonnet d’âne la première semaine ce qui la vexe beaucoup elle arrache sa photo du mur et la réduit en morceaux, Oscar et Louis-Auguste ont eux aussi leurs photos au mur mais avec la mention meilleure élève. Des élèves qui ont un niveau moyen ont des possibilités de remonter leurs notes mais difficultés ou blocages ils ne savent comment résoudre leurs problèmes. La chambre qui a obtenu le plus de bons points est celle de André où dorment également Victor de Girodelle, Lasalle et Alain de Soisson, ce dernier est un des plus indisciplinés du groupe et il fait souvent équipe avec Jeanne pour jouer des tours aux professeurs ou aux élèves, mais dans le fond Alain à bon cœur et ne se fait jamais prendre, plus futé que sa compagne de farces alors que Jeanne n’hésite pas à mentir et à accuser d’autres élèves quand elle est prise en flagrant délit. Son attitude odieuse lui vaut des nuits dans l’infirmerie comme punition. Les tricheries aux exercices sont fréquents Léon Antoine de St Just dit Toto par ses camarades à son cahier sur les genoux en mathématique. En français c’est Victor de Girodelle qui a failli se faire prendre. Quand les élèves ne trichent pas ils se soufflent les réponses ou s’envoient des papiers avec les réponses. Ou ils copient les mêmes éventuelles bêtises qu’écrivent les voisins dans leur copie.

Un gâteau est fait pour le 15ème anniversaire de Lasalle par les filles, Oscar tente bien de séparer les jaunes des blancs d’œufs mais elle échoue, Marie-Antoinette est recouverte de farine, malgré tout le gâteau est fait et cuit au four. A midi le gâteau est apporté à Lasalle très ému qui souffle ses bougies. Les élèves sont laissés seuls sans surveillants et le repas se termine par des jets d’eau sur le voisin ou des jets de farine sur la figure. Alain renverse un verre d’eau dans le cou de Marie-Antoinette, le liquide descend jusqu à sa taille, elle se venge en le poursuivant et en lui jetant de l’eau à la figure. Les élèves sont recouverts de farine d’eau, le réfectoire est jonché de détritus. Les élèves doivent nettoyer ce qu’ils ont salis ce qu’ils font de mauvaise grâce.
Durant la nuit des cavalcades dans le couloir ont lieu, Mr Navarron fait l’inspection des chambres et constate que des élèves manquent il les recherche dans l’établissement mais menés par Alain ils se dirigent dans le petit bois et se retrouvent devant le petit lac. Ils se déshabillent et prennent un bain de minuit. Vers les 2 h du matin ils rentrent tranquillement dans le pensionnat sans se douter que Mr Navarron leur réserve une surprise. Pendant une heure il les fait courir en rang dans la cour puis ils vont se coucher. Ils passent une courte nuit car ils sont réveillés à 7 h par Mr Navarron qui comme à son habitude ouvre brutalement les volets.
L’après midi c’est une course en sac qui attend les élèves, punie comme d’habitude Jeanne épluche les pommes de terre pour le dîner.

-« J’en ai assez assez de cette pension dit elle !!! »
Victor de Girodelle fait sa cour à Oscar sous l’œil désapprobateur de André. La jeune fille ne sait quoi répondre aux avances du jeune homme et son comportement la met mal à l’aise. Entre Jeanne et Nicolas de la Motte l’idylle se poursuit. Une nuit Nicolas emmène Jeanne dans la cuisine où ils sont surpris nus par Melle Bertrand en plein ébats. Axel de Fersen et Marie-Antoinette ne cachent plus leurs sentiments qui se font plus intense de jour en jour. Ils passent beaucoup de temps ensemble et ratent certains cours. Leur punition consiste à nettoyer les vitres de la salle d’histoire géographie.

Des cours de soutien en français sont mis en place par Mme Beaureims qui constate que certains de ses élèves ont un niveau très moyen ou insuffisant. Les conjugaisons, verbes et temps n’ont bientôt plus de secrets pour eux. Les cours de chant se multiplient. L’examen du certificat d’étude approche. Oscar et les filles se concentrent sur les cours, des examens blancs ont lieu et à la fin de la semaine les bons élèves sont Oscar et Rosalie, et Axel de Fersen et André. André est le premier mais Axel le talonne de très près. les élèves qui ont des notes insuffisantes mettent les bouchées doubles sauf Marie-Antoinette qui se dit qu’elle n’aime pas les études et se conforte dans son obstination. Louis-Auguste est un sérieux adversaire pour Axel et André car ses notes voisinent celle du jeune suédois, Victor de Girodelle lui aussi est dangereux. Alain est vif et intelligent il n’y a que le français et l’orthographe ou il a des lacunes. Mme Beaureims lui répéta plusieurs fois les règles de la grammaire et l’orthographe des mots qu’il écrivit et ré écrivit encore. Pendant les récréations beaucoup d’élèves repassaient les leçons pour des examens blancs. Les mauvais élèves se faisaient aider par les bons. Les professeurs se réunirent pour décider qui des élèves avaient le niveau suffisant pour passer le certificat. Jeanne et Marie-Antoinette furent recalées leur moyennes étaient catastrophiques. Nicolas et Lasalle avaient tout juste le niveau pour passer l’examen. Il fut décidé que Lasalle et Nicolas feraient un autre exercice en plus des examens, une lecture expressive d’un extrait de pièce de théâtre. Lasalle y mit tout son cœur et faillit faire pleurer Mme Beaureims tant sa prestation était convaincante, Nicolas dans son ardeur à convaincre les professeurs sur joua son texte. Les 2 garçons étaient admis à passer les examens du certificat. Les jours de l’examen on aurait entendu une mouche voler tant la concentration était intense et le silence absolu. A la fin de chaque examen de petits groupes se réunissaient pour comparer les éléments mis dans les copies il y eut des grincements de dents car certains de rendirent compte qu’ils s’étaient trompés pour des questions. Pendant une récréation Nicolas et Lasalle allèrent au dortoir des filles et défirent tous les lits, Julie de Polignac fit de même pour le dortoir des garçons et rajouta même de l’eau dans un des lits. Pendant plusieurs semaines une pièce de théâtre avait été préparée c’était Oscar et Fersen qui décrochèrent le rôle de Roméo et Juliette, Axel de Fersen qui avait un faible pour Oscar embrassait réellement sa partenaire qui s’en trouvait très embarrassée parce qu’elle était amie avec lui et pas du tout amoureuse de l’adolescent. Une pièce sur Ulysse et ses compagnons fut elle aussi préparée André avait le rôle de Ulysse.
Le jour de la remise des certificats arriva. Bon nombre d’élèves étaient reçus et venaient chercher tout fier leur certificat. Le prix de la camaraderie revint à Marie-Antoinette. Les parents retrouvèrent leurs enfants avec émotion, Rosalie fut très touchée de revoir sa mère Jeanne resta indifférente. Oscar faisait une très belle Juliette dans sa robe rouge et sa perruque brune et Axel un beau Roméo, André/Ulysse et l’odyssée passionnèrent les parents. Le général de Jarjayes était fier que Oscar et André aient obtenus leur certificats. Une fête eut lieu où dansèrent tous les élèves avec entrain, Alain entraina Mme Beaureims qu’il appréciait beaucoup pour lui avoir appris la grammaire et rehaussé le niveau de son orthographe.

Ainsi se termine le récit sur le pensionnat de Chavagnes.

Ecrit le 8 décembre 2004.
Review Oscar au pensionnat de Chavagnes


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