Auteur : Iria Hits : 1693
Lady Oscar > Dark Fic/Death Fic > 15 Aout >
Et voilà. Le jour se lève, blafard, en cette aube de 15 Juillet. Bientôt il illuminera de ses feux un nouvelle France, mais je sais déjà que le reste de ma vie ne sera qu’une nuit sans fin. Aucune lumière ne pourra remplacer la clarté de ton rire, l’éclat de ton regard, la luminosité de ta présence. Mon âme restera à jamais en deuil, et, en fait, que m’importe ce que demain m’apportera puisque je ne pourrais plus te l’offrir.

Oh, mon fils, ma fierté. Pourquoi a-t-il fallu que tu me défies ainsi ?? Je te croyais pourtant amoureux de ton nom, et je ne puis comprendre le subit revirement de ta façon de penser. As tu oublié la royauté ? As tu oublié tes paroles lorsque, enfant, tu jurais que tu donnerais ta vie pour ton roi ?
Dieu m’est témoin que tu m’as offert mes plus grandes joies, mes plus grandes peurs. Mon cœur se gonflait d’orgueil à chaque fois que je te voyais, et si tu m’as fais souffrir toujours je t’ai pardonné avant même que tu ne quittes la pièce. Mais tu le savais, n’est ce pas ? Ton regard frondeur le hurlait, alors que tu t’amusais à me défier. Tu le savais bien… Je n’étais pas de taille à te résister, et si je me suis débattu contre tes idées toujours à la fin je me rendais à tes avis. Peut êtes as tu eu raison, encore une fois, peut être que la noblesse n’est plus que la charpente pourrie d’une royauté qui s’effondre. Mais dis le moi !!! Convaincs moi !!!! Tu restes silencieux, couché face à moi, et tes paupières restent obstinément clauses. T’ai je donc tant fais souffrir que tu ne veuilles plus me répondre ???
Ton front, si pur, n’aborde plus les plis soucieux qui l’accablaient depuis quelques mois. Tu sembles heureux, près à sourire et à railler mon esprit étroit. Mais par Saint Georges, fais le donc !!!!! J’ai beau te secouer, tu gardes cet immobilisme que j’abhorre.
Dieu tout puissant, toi en qui j’ai toujours cru, rends moi mon enfant ! Tu n’avais pas le droit de me le voler ainsi ! S’il ne me revient pas, je t’en demanderai des comptes lorsque moi aussi je quitterai ce monde.
C’était mon fils, mon ange que tu m’as confié la nuit même où est né ton propre enfant. Je l’ai élevé avec amour et je ne crois pas avoir mérité de le voir me revenir, sanglant et pâle, porté par quatre gardes de ces soldats qu’il commanda. Cette veillée funèbre que tu m’imposes est un torture ! Non, mon fils n’aurait pas du mourir pour cette révolution que tu fomentes. Prends ma vie, prends mon cœurs, mais rends lui cette existence qu’il n’a pu vivre pleinement. Il n’était pas fait pour mourir, la mort ne lui va pas… Lui si fougueux, si vivant, comment veux tu que j’accepte qu’on l’enferme à jamais dans cette boite étroite et noire ??? Mon enfant, réveilles toi !!!!!!!

Oh, ma fille, mon amour. Mes mains tremblantes qui enserrent tes épaules te touchent peut être pour la dernière fois…. Oui, ces vieilles mains aux veines apparentes, qui ont souvent été dures envers toi, caressent tes cheveux comme elles ne l’ont jamais fait de ton vivant. Tu sais, ces mains ont essayé de te construire une vie libre, et il ne faut pas leur en vouloir si elles ont échouées. Elles auraient tout fait pour toi, mon enfant, j’espère que tu le savais.
Sans doute étais je dans l’erreur, et je ne vois qu’aujourd’hui combien tu étais belle. Quel monstre a eu le courage de tirer sur toi ?? Dis le moi, ma fille, et je l’occirai de mes mains ! Toi qui tenais mon âme dans ton regard, pourquoi ne soulèves tu pas tes paupières ? Me punis tu d’avoir changé ta vie ? Pourtant, tu riais, enfant, te moquant de tes sœurs et des rigueurs de leur éducation.
Je riais avec toi, t’en souviens tu ? Je riais simplement de te voir rire, j’admirai en secret tout ce que tu faisais, j’étais ébloui par le moindre éclat de soleil dans tes boucles blondes, par le plus petit de tes sourires.
Je sais bien que d’autres t’ont aimée, à commencer par l’enfant que j’avais mis à tes côtés pour te préserver de la furie des hommes. J’ai lu aussi dans le regard désespéré de ce soldat qu’il venait de perdre bien plus qu’un simple colonel. Et comment oublier l’émouvante demande de Mr de Girodelle ? Je peux te l’avouer, à présent que tu ne peux plus m’entendre, je l’ai jalousé de pouvoir t’enlever à moi. Et c’est par pur égoïsme que je n’ai pas insisté quand tu l’as repoussé. J’en étais bien trop heureux… Je pouvais te garder tout à moi. Ma chérie, combien j’en suis puni à présent !!!
Je t’en prie, reviens moi. Je n’ai jamais aimé que toi au monde, sans ta présence ma vie n’a plus aucune valeur. Oui, je suis ton plus vieil amoureux, ton plus fidèle aussi, je te l’avoue tout en sachant combien cette déclaration est pathétique. Tu en aurais ri, je le sais bien.

Oh, mon enfant, l’unique enfant de mon cœur !!! Je t’en supplies, écoutes mes prières, reviens moi ! Tu es baignée de mes larmes, mais tu restes insensible… Si froide et si loin de moi. Regardes moi, une dernière fois avant qu’ils ne reviennent te chercher. Dans quelques minutes, ta mère va entrer, puis il t’emporteront à jamais loin des mes bras, loin de mon amour… Loin de ma folie.
Mon ange… Sans doute n’est il que justice que tu retournes au ciel qui t’a créee. Mais emportes moi avec toi alors.
Un rayon de soleil éclaire à présent tes boucles d’or, rendant un peu de vie à ton visage si fin. Mais que peut l’astre solaire face à la nuit éternelle qu’est la notre ???
Mon cœur a cessé ses battements en même temps que le tien, mon enfant, et ce n’est qu’un caprice du destin si je ne peux tout de suite te rejoindre.
Pardonnes à ton vieux père, Oscar, et attends le… Car aucun homme ne saurait vivre sans sa lumière.
Review 15 Aout


Disclaimer .:: géré par Storyline v1.8.0 © IO Designs 2002 ::. Design adapté par korr