Chapitre I
Je vais vous raconter une histoire de fous. Elle commence au château de Drottningholm qui est la résidence d'été des Rois de Suède. Et, tenez, vous allez rire : ensuite elle se passe en France chez les Jarjayes, et là, pas loin, cachée dans un buisson, il y a quelqu'un qui s'appelle Mme de Polignac qui est en train de préparer un mauvais coup. C'est la "18th Century Fersenox" qui présente !
Attention, cette histoire de fous, c'est celle de la vengeance de la Polignac. Vengeance contre qui ? Contre Rosalie qui, il faut bien le dire, a essayé plusieurs fois de la tuer, ce qui n'est pas rien. Mais vous verrez, Mme de Polignac c'est Coyote et Rosalie c'est Bip-Bip, elles se courent après pour dégommer l'autre, mais c'est toujours Rosalie qui s'en sort. Bref, voilà, j'ai donné le ton. Eh bien, riez, maintenant !!
Nous sommes donc au château de Drottningholm. Il fait beau, c'est l'été, tout va bien, les oiseaux chantent. Dans le genre "bande originale de film", on mettrait un fond musical bucolique avec des cui-cui et tout ça. D'ailleurs il n'y a pas que les oiseaux qui chantent. Les courtisans sont aussi d'humeur bucolique et primesautière. Dans un coin du parc, les dames se sont fait installer des escarpolettes. Elles sont plusieurs, habillées en bergères, à se balancer en poussant de petits cris et à faire mille coquineries sous les regards des messieurs. Parmi elles, il y a une mignonne bergère toute rose avec un joli chapeau, un ruban rose autour du cou, et un mignon agneau dans les bras. C'est la Comtesse Rosetta de Fersen, toute jolie, toute menue, toute amoureuse aussi. D'ailleurs, le Comte veille. Il se met toujours devant quand elle s'assoit sur une escarpolette pour que les autres courtisans ne puissent pas voir ses jupes se soulever.
La nuit vient de tomber, sur le château de Drottningholm. Il est très très tard car l'été le soleil se couche à pas d'heure. Ce n'est pas complétement le soleil de minuit qui lui est maître au pôle (lol) mais presque. Le Comte et la Comtesse sont dans leurs appartements, parce que comme ils sont copains avec le Roi ils ont le droit de rester même la nuit. Il y en a d'autres qui ne peuvent pas, na ! Rosetta est déjà couchée, elle porte une jolie chemise de nuit blanche ornée de dentelle. Tout d'un coup, la porte s'ouvre, et le Comte arrive. Il est en robe de chambre parce que même l'été les nuits sont un peu fraîche. Il fait un sourire coquin, il ouvre le robe de chambre et il se glisse dans le lit de sa femme. En riant, celle-ci fait semblant de vouloir lui échapper avant de se rendre, une fois saisie par les hanches et coincée contre son mari. Au cours du jeu "la capture de la Comtesse", la chemise de nuit est allée valser à l'autre bout de la pièce. Maintenant, elle se tortille et gémit de volupté. Soudain, Rosetta, ouvrant à demi les yeux, pousse un hurlement. Le Comte se retourne et constate que quelqu'un est entré dans la chambre. Ils ne s'en sont pas aperçus tant ils étaient occupés. Le Comte lâche sa femme à regret, et lorsqu'il s'aperçoit que l'intru qui est là depuis un petit moment est le Roi il se dépêche de se couvrir avec sa robe de chambre parce que Gustav est déjà en train de le regarder de haut en bas avec un petit air bizarre. La Comtesse, elle, n'est pas contente de se trouver toute nue devant Sa Majesté, on n'a pas idée d'arriver comme ça à l'improviste ! En plus, il lui a fait peur, cet idiot ! Mais maintenant Le Comte discute avec le Roi. Alors, de quoi s'agit-il ? C'est Gustav qui a des insomnies ? Pas du tout, en fait, il est venu dire au Comte qu'il l'expédie en France pour y négocier l'envoi de troupes pour attaquer la Russie. Oui, c'est une idée qu'il a eu tout d'un coup. Le Comte n'est pas très content. Alors il fait la fête le reste de l'année et il travaille pendant les vacances, Gustav ? Enfin... Le Comte part pour la France dès le lendemain, et il emmène Rosetta avec lui.
En attendant que le Comte et la Comtesse arrivent à destination, nous retrouvons en France Mme de Polignac qui enrage à cause de la pleurnicheuse qui cherche à lui nuire. Tout d'un coup, elle prend une grande décision : elle va recruter des sbires pour enlever Rosalie, et ensuite elle créera une commission et des sous-commissions avec ses sbires pour réfléchir à ce qu'elle va en faire. Gniark-gniark-gniark, la Polignac jubile, attention ! |