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La décision :


Lors d’une nuit de février 1784, un vent violent s’abattit sur Versailles et sa région. Ce vent augmenta en fureur et apporta avec lui des bourrasques si fortes qu’elles déracinèrent quelques arbres. Effrayés, les habitants de la demeure des Jarjayes ne purent fermer l’œil. Ils se réfugièrent dans la salle à manger. Un son sinistre se fit soudain entendre au rez de chaussé, ainsi que d’autres bruits. Le vent s’arrêta de souffler environ 2 heures après et tout le monde alla se coucher. Comme le rez de chaussé avait été soufflé, des domestiques ne purent regagner leurs quartiers, grand-mère accueillit 2 domestiques dans sa chambre. Les autres allèrent dormir où ils le purent dans la demeure, des matelas furent installés près de la cheminée.
Le lendemain, chacun put constater les dégâts apportés par la tempête. Les domestiques dont André et les 2 domestiques qui avaient partagé la chambre de grand-mère, se débrouillèrent la plupart par leurs propres moyens pour se loger. Toute la matinée le général de Jarjayes décida de mettre en œuvre les réparations de ce qui avaient été touchés par la vigueur de la tempête.

Oscar décida d’accueillir André dans son boudoir le temps que les travaux fussent achevés. Ils retrouvèrent leurs complicités d’antan lorsqu’ils partageaient le même lit mais ce n’était plus pareil quelques 25 années après, les 2 jeunes gens étaient à présent des adultes. Ils parlaient de longues heures ensemble et devinrent de plus en intimes, Oscar reconnut en elle-même que sans la présence d’André elle se sentait perdue. André pensa alors que ce serait si agréable d’avoir Oscar pour lui tout seul. Chose à laquelle il pensait de plus en plus fréquemment depuis qu’ils dormaient à quelques mètres l’un de l’autre.
André savait être à ses cotés lorsque Oscar désirait se confier à lui. Elle apprenait à exprimer ses sentiments plutôt que de les garder en elle.

Ce fut une période très douce pour les 2 jeunes gens. Grand-mère surprenait de temps en temps de doux regards entre son petit-fils et Oscar. Oscar sentit qu’elle devenait amoureuse du jeune homme, elle désirait encore plus se rapprocher de lui. Elle maudissait toutes les tâches à la cour qui l’éloignaient de la présence de André bien que celui-ci soit toujours à ses cotés. Elle n’avait qu’une envie passer de nombreux moments avec lui.
André eut des gestes tendres avec la jeune femme. Lors de promenades en forêt il ne manquait jamais de poser sa main sur la taille de Oscar ou de caresser ses cheveux. Ils échangeaient des baisers sur la joue, les lèvres.

Un soir de la début mars Oscar et André discutaient ensemble, assis sur le lit. Le jeune homme la trouvait particulièrement belle à la lueur de l’unique bougie de la chambre. Il ne put détacher ses yeux d’elle, de son visage, de son corps, de ses mains. Il se pencha sur elle et lui donna un baiser. La jeune femme répondit à son baiser. Elle se redressa sur son lit et il l’embrassa sur les cheveux, les yeux, le cou. Oscar sentit son cœur s’emballer et des frissons la parcourir. André se rapprocha encore d’elle, collant son corps contre elle, posa ses mains dans son dos, ses hanches. Il la déshabilla entièrement, elle s’allongea sur le lit, il l’embrassa encore longuement mais à des endroits qu’elle ignorait qu’ils pouvaient lui


donner du plaisir. Elle gémit. André ôta ses vêtements, il respira l’odeur de la peau de la jeune femme, s’allongea sur elle. Il la pénétra doucement, elle émit de petites plaintes quand il allait et venait en elle. Détendue par l’atmosphère qu’ils avaient su créer par leur confiance en eux, mais excitée par le moment présent elle ferma ses yeux pour tout vivre pleinement. Elle caressa les cheveux, le dos, les fesses, le visage du jeune homme. Elle se sentait si bien dans ses bras elle ne voulait pas que cela cesse. Il enfouit sa tête dans son cou. Sa respiration saccadée se fit plus lente, il s’apaisa progressivement, tenant Oscar à la tête et à l’épaule.

Ces épisodes amoureux se répétèrent bien des fois, jusqu’à ce que Oscar ne vive plus apparaître ses règles qu’elle attendait ce mois ci. Une semaine passa encore, elle avait pourtant des cycles réguliers. Elle se décida à consulter le docteur Lassonne, qui lui confirma ce dont elle se doutait déjà. Elle lui demanda de ne pas divulguer ce qu’il avait diagnostiqué à sa famille et surtout à son père connaissant son caractère excessif. Malgré que André soit le petit fils de grand mère il l’aurait mené lui-même à la guillotine et aurait actionné le mécanisme pour châtier le coupable. Oscar bouleversée n’eut pas la tête à ce qu’elle fit de toute la journée. Mille pensées occupaient son esprit. Elle pensa à son avenir et surtout à la nouvelle vie en train de se développer en elle. De retour au château elle gagna rapidement sa chambre pour continuer à songer la nuit durant à des projets qui commençaient à prendre forme dans sa tête.
Elle aimait André de toute ses forces,. Tant que cela lui serait possible elle voulait vivre une existence de femme et avoir des enfants avec André, il n’était donc plus question de continuer sa vie actuelle faite de trop de dangers pour l’enfant à venir. Elle ne voulait pas compromettre la venue au monde de son bébé.
Le lendemain, résolue elle alla trouver la reine et prétendit que son état de santé ne lui permettrait plus de mener ses activités militaires. Elle n’en rajouta pas trop sachant que cette nouvelle pouvait se divulguer lors d’une conversation ou dans d’autres circonstances. L’après midi s’avança et Oscar se sentit fatiguée, elle sentait déjà que ses seins, malgré la bande de tissu qui les enserrent pèsent plus lourds dans son uniforme.
Le soir, elle rentra exténuée. Elle n’eut pas envie de toucher à son dîner. Elle eut des nausées, elle s’allongea sur son lit en attendant qu’elles s’estompent. Elle se leva, se déshabilla et enfila sa chemise de nuit. La fatigue lui ferma les yeux presque immédiatement. Des coups frappés à la porte la tirèrent de son sommeil. Elle se leva et ouvrit la porte. André se tenait sur le seuil, avec un plateau de nourriture. Elle lui dit d’entrer. L’appétit lui vint en humant son dîner, qu’elle attaqua, elle posa le plateau sur la table de chevet. André l’avait regardée manger la nourriture sans dire un mot. Il lui demanda si tout allait bien, la trouvant comme grand-mère pâle et fatiguée et se demandant si elle ne couvait pas une maladie.
Oscar le rassura en lui affirmant qu’elle se portait bien. Elle hésita et se décida de lui parler de sa grossesse, après tout lui aussi était concerné par cet événement. Elle lui annonça simplement qu’elle était enceinte de lui. André en eut le souffle coupé, il se mit à blêmir et fondit en larmes. Oscar le prit contre elle et embrassa la tête aux cheveux bruns. Il enlaça la jeune femme et baigna son cou de ses larmes. Oscar se sentit gagnée par son émotion, elle se mit à sangloter. André passa et repassa ses mains sur le corps de sa bien-aimée. Il se calma peu à peu et lui demanda depuis combien de temps elle le savait. Elle lui répondit que c’était tout récent. Qu’elle avait mis le docteur Lassonne au courant mais aussi dans la confidence, personne même

grand-mère ne devait être au courant de son nouvel état. André lui même jugeait plus prudent d’agir ainsi.
Oscar pensait de plus en plus à quitter la demeure familiale afin de vivre pleinement avec André dans l’intimité et le calme. Ils se mirent à échafauder des plans d’avenir. André se sentait transporté de joie au delà de ses désirs : vivre avec la femme qu’il aime passionnément et de plus avoir bientôt un bébé. Il en avait le vertige, tant de bonheur à la fois, tout était si neuf, si exaltant. Oscar lui apprit qu’elle était à présent totalement disponible pour mener cette vie avec lui car elle avait quitté la garde royale, pour attendre tranquillement la venue au monde du bébé. Là encore il approuva sa décision. Ils parlèrent encore 1 heure et décidèrent de chercher dés le lendemain un logement assez vaste pour qu’ils puisse y vivre à 3. Il la serra contre lui tendrement encore remué par cette nouvelle.

Oscar et André passèrent la journée du lendemain à chercher un logement conforme à leurs désirs. Ils trouvèrent dans Paris une charmante maisonnette avec un petit jardin et un emplacement pour des chevaux. Elle avait appartenu à un couple partis aux Amériques. Oscar mis tout en œuvre pour obtenir la maison.

Le général de Jarjayes avait été longtemps absent durant ces derniers mois, sa carrière militaire et des décès dans sa famille l’avait retenu en province. Il avait été accompagné par son épouse plusieurs fois lors de son absence de la demeure des Jarjayes. Il ne vit pas le ventre de sa fille cadette s’arrondir peu à peu.
Madame de Jarjayes se doutait de quelque chose. Malgré son emploi du temps chargé à la cour elle avait remarqué que Oscar ne portait plus son uniforme mais qu’elle était tout de même absente très souvent toujours en compagnie de André.
Un jour elle désira lui parler. Elle l’invita à s’asseoir sur le fauteuil dans sa chambre et lui parla de sa première grossesse. Oscar sut que sa mère était désormais au courant, d’ailleurs son ventre commençait à prendre de l’ampleur malgré la minceur de son corps. Sa mère lui dit qu’elle n’avait pas à avoir honte de se cacher et qu’elle la soutiendrait quoiqu’il arrive. Elle dit à Oscar qu’elle devait être fière de devenir mère à son tour, qu’elle n’avait obéie à son père durant des années et qu’il était temps qu’elle pense maintenant à elle. Elle embrassa sa fille bouleversée par la bonté et la gentillesse de sa mère. Elle n’avait pas eu souvent l’occasion d’avoir un échange si sincère avec elle.
La vie s’organisait dans la maison à Paris. Oscar avait acheté la plupart des meubles, aidée par André. Les sœurs de Oscar Judith et Alexandra l’aidèrent a emménager. Judith fut heureuse que sa jeune sœur ait pris une telle décision, elle s’était toujours opposé de la décision de son père de faire de Oscar un garçon et de surcroît un militaire. C’est pour cela qu’ entre autre elle n’était pas en très bons termes avec lui.

Oscar atteignit son 5ème mois de grossesse. Un jour qu’elle se trouvait à la propriété familiale son père fut frappé par sa silhouette. Après avoir constaté l’évidence, il lui demanda de venir dans son bureau à l’instant.
Il entra dans une de ses grandes colères et traita sa fille de créature dépravée portant le fruit du péché en elle. Avant que Oscar ne put dire un mot il lui donna l’ordre de se taire. Il ne pouvait admettre que sa fille ait mis fin à une carrière militaire si prometteuse. Ou avait-elle eu la tête pour s’être faite engrosser alors que sa mission
consistait à protéger la reine, quelle honte sur l’honneur de la famille, quelle négligence.

André, Judith, Alexandra Madame de Jarjayes et grand-mère alertés par les cris du général avaient assistés à cet entretien orageux derrière la porte du bureau. Madame de Jarjayes entra résolument dans la pièce pour prendre la défense de son enfant. Les choix de sa fille n’importaient plus au général. Il était normal que la nature féminine de Oscar reprenne le dessus et qu’elle ait mis fin à sa carrière pour être à l’écoute de ses aspirations profondes. André, Oscar, Judith, grand mère et le général lui même furent bouche bées devant la véhémence, et le courage de Madame de Jarjayes. Personne encore n’avait osé tenir ainsi tête à l’impétueux militaire. Passée la surprise d’avoir découvert que sa femme pouvait lui parler ainsi, il voulut que tout le monde quitte son bureau, il n’en sortit pas de la soirée. La nouvelle de la grossesse d’Oscar fit le tour de la demeure, mais elle n’atteignit pas Versailles.
Le général n’avait pas digéré l’état de sa fille cadette. Il l’ignorait chaque fois qu’il la croisait.

Un jour de septembre Axel de Fersen passa devant une jolie maison bien entretenue. Il n’avait pas le souvenir qu’elle était habitée. Il vit une grande jeune femme blonde. Elle lui faisait penser à Oscar, mais celle ci avait un gros ventre. Oscar reconnut le suédois et l’appela. Cette voix, ce ne pouvait pas être elle et pourtant. Il descendit de cheval et s’approcha de la jeune femme. C’était bien Oscar avec les formes épanouies d’une femme enceinte de 7 mois. Il fut si surpris qu’il manqua de marcher dans la chaise occupée par Oscar quelques instants plus tôt. André vint à leur rencontre l’air radieux. Fersen comprit enfin la situation. Invité par le couple il entra dans la maison et s’assit dans un fauteuil. Il regarda le couple épanoui devant lui qui échangeait de doux regards. Soudain Oscar tressaillit, elle venait de sentir un des coups de pieds que lui assenait le bébé. Fersen surpris sursauta et renversa le contenu de sa tasse sur son uniforme. André rit, se leva et alla chercher de quoi essuyer la tache. Oscar demanda de ses nouvelles au suédois, ce dernier lui répondit qu’il n’y avait rien de nouveau et que la vie poursuivait son cours. Oscar lui demanda de ne pas révéler la nouvelle de sa grossesse, Fersen le lui promit. Peu après voyant la fatigue de la jeune femme il prit congé.

Le terme de la grossesse de Oscar s’annonça par la rupture brutale de la poche des eaux. Elle tenta d’appeler André mais elle se rappela qu’il était sorti. Il rentra peu après, il entendit Oscar dans la pièce voisine, elle était déjà en plein travail. Paniqué il essaya de porter son aide à la jeune femme mais il ne fit que l’énerver. Oscar lui demanda d’aller chercher le docteur. André fila comme un trait le chercher. Il le ramena en le poussant presque dans la maison. Celui ci lui demanda de se calmer. La jeune femme était angoissée et en sueur. Il lui dit de pousser que lorsque il le lui demanderait. Oscar voulut que André soit auprès d’elle pour la mise au monde de leur enfant. Il s’avança vers sa compagne, lui prit la main qu’elle serra aussitôt fortement. Le docteur lui demanda de pousser bien fort Oscar s’exécuta, elle s’arrêta à bout de force. André lui caressait les cheveux doucement. Le docteur leur dit que le bébé était visible. Oscar poussa encore. Le bébé vit le jour, il sortit rouge et mouillé. Les jeunes parents pleurèrent de joie. Oscar serra le bébé contre son cœur. André émerveillé, toucha le bébé timidement. Le docteur s’occupa de Oscar et lui donna quelques conseils pour les soins à apporter au bébé. Malgré son épuisement

Oscar ne se reposa pas, toute occupée à caresser le bébé. André ne put détacher son regard du bébé et de sa maman. Oscar pensa qu’il voulait lui aussi prendre le bébé

dans ses bras. Elle le lui confia quelques instants. André, tout attendri prit son fils délicatement contre lui. Sa chaleur son petit corps le bouleversait. Oscar le lui reprit. André entoura sa petite famille de son bras. Ils restèrent ainsi plusieurs instants.
Les jours suivants, Oscar et André n’arrivaient pas encore à croire que ce bébé étaient le leur. Ils leur fallut un temps d’adaptation. Au fil du temps le bébé prit sa place dans la vie des jeunes parents.
Madame de Jarjayes rendit visite au jeune couple. Elle fut surprise de voir sa fille avec son enfant dans les bras, le bébé ne devait arriver que quelques jours après. Oscar lui tendit le bébé, la jeune grand-mère le prit délicatement dans ses bras. Elle lui sourit doucement et se présenta. Le bébé possédait les yeux verts de son père et le teint diaphane de sa mère, et des duvets de cheveux blonds sur la tête. Un très beau bébé doux et rond. Elle se mit à sangloter, heureuse de tenir contre elle le premier enfant de sa fille cadette. André et Oscar émus lui dirent de s’asseoir. Madame de Jarjayes était tellement fière de sa fille. Puis ce fut grand-mère qui vint leur rendre visite-t-elle aussi fut surprise de voir le bébé, elle fut très touchée de voir le bébé et dit à son petit fils de bien veiller sur sa petite Oscar et son enfant.

Le petit Alexandre, 1 an faisait ses premiers pas en compagnie de ses parents. Il parcourut la distance le séparant de ceux ci, il tomba. Oscar s’élança mais André intervint et lui demanda de rester à sa place. Le petit garçon se releva et rejoignit sa mère qui le prit tendrement dans ses bras. André jouait très souvent avec son fils qu’il adorait. Oscar les avait souvent vu endormis tous les deux dans le fauteuil, un jouet dans la main du jeune homme. Oscar ne pouvait se séparer de son fils longtemps il lui manquait ainsi que André quand elle partait faire une course.

Alexandre et ses parents rendirent visite aux parents de Oscar. Le général d’abord froid envers sa fille et son petit-fils accepta peu à peu d’être en leur compagnie.

Un jour que le petit garçon faisait encore l’apprentissage de la marche il tomba. Oscar s’apprêtait à se lever mais le général fut plus rapide que sa fille. Il le prit dans ses bras. Quelque chose se fit en lui, son petit-fils ressemblait tellement à sa fille : les mêmes cheveux, la forme du visage. Il lui semblait retrouver sa fille au même âge Il se mit à rire. Oscar et André sourirent le petit-fils avait été adopté par le grand-père. Le général pardonna à sa fille d’avoir abandonné sa carrière militaire et accepta que André vive à ses cotés. Bien que cela fut le cas depuis près d’un an maintenant, mais Oscar se sentit soulagée d’un grand poids sur la conscience.
Le général avait eu avec sa femme une longue discussion à ce propos ou il reconnaissait que sa fille cadette avait le droit de faire et de vivre sa vie comme elle le désirait, elle lui avait fait l’honneur de vivre une existence de garçon et de militaire durant de longues années, d’avoir plié et obéi à ses caprices, ses volontés. Elle avait eu raison de braver son courroux et son orgueil.

© Muriel Hoffmann
12/12/2003
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