La fuite (10M)
Les efforts du suédois avaient portés leurs fruits. Oscar se retrouva enceinte. Mais toujours, ses pensées se tournaient vers André qu’elle voulait qu’elle brûlait de retrouver. Elle avait à présent le suédois en horreur pour sa brutalité. Il prenait tous ses droits sans même la consulter auparavant, elle se sentait mal dès qu’elle le voyait.
Un soir, alors que Oscar avait trouvée une excuse pour ne pas l’accompagner à une fête, elle sella un cheval et s’enfuit de la demeure.
Oscar n’en pouvait plus, elle ne voulait plus être la femme de Fersen et jouer les poupées le rôle de Madame Oscar de Fersen, une ravissante potiche qui fait la fierté de son mari. Encore une fois on avait décidé de son destin pour elle sans son consentement. Mais c’était fini, fini.
Elle retourna non loin d’Arras dans l’espoir de retrouver André mais elle ne le vit pas. Que faire, où le trouver ?
Aux environs de Versailles. Un jeune homme à la chevelure sombre et au regard vert fixe une fenêtre intensément celle dans laquelle il sait que dort celle qu’il aime.
Oscar décida de retourner et de rester quelques jours chez ses parents. Elle arriva, épuisée par sa longue course de la nuit et de la journée à cheval.
Grand-mère, ravie en la voyant, l’accueillit, et lui dit de se mettre à table. Une fois assise la jeune femme ne put toucher à son assiette, elle tomba endormie sur la table de la cuisine.
Grand-mère se pencha sur elle :
-« Oscar, il faut aller te reposer, tu tombe de fatigue. »
Oscar acquiessa, elle se dirigea vers sa chambre toute ensommeillée et tomba toute vêtue sur son lit où elle s’endormit aussitôt.
Où pouvait-être sa femme, tout le monde avait retourné chaque cm2 de la propriété, du parc, sa femme ne se trouvait nulle part. Gagné par l’anxiété, la colère, Axel de Fersen s’assit à une table. Ah cette femme ne lui procurait que du souci. Il avait été ravi de l’épouser, ayant des sentiments forts pour elle mais son refus de se donner avait atteint son orgueil. Il n’avait pas l’habitude que les femmes se refusent à lui, et sa propre femme refusait d’accomplir son devoir conjugal. Mais ces dernières semaines il avait eu ce qu’il voulait en possédant le corps qu’elle lui refusait.
André s’est allongé dans l’herbe, il n’avait pas tardé à s’endormir sans une dernière pensée pour elle.
-« Oscar, mon Oscar que deviens-tu ? »
L’aube troua le rideau qui fermait fenêtre de la chambre et un rayon de soleil vint troubler le sommeil de la jeune femme. Elle gémit et se retourna, dérangée par la lueur. Elle se rendormit encore pendant quelques heures. Il faisait si bon être dans son lit.
Fersen, pendant la nuit avait réfléchit et s’était dit que Oscar avait dû aller chez ses parents. Elle aimait bien les revoir de temps en temps.
Se rendit à leur propriété, la vieille dame fut heureuse de l’accueillir, elle lui offrit de rester et de déjeuner ici. Elle lui servit un déjeuner copieux. Il ne refusa pas sachant que grand-mère est un fin cordon bleu. Il fit honneur au repas.
-« Grand-mère sauriez vous où se trouve Oscar, hier soir je ne l’ait pas trouvée et je me fais du souci pour elle ».
-« Oh mais elle a passé la nuit ici, elle est venue me voir. Tenez la voilà qui arrive. »
Oscar avait blêmi en apercevant son mari. Ce dernier parla gentiment à sa femme.
-« Oscar, vous auriez pu me prévenir que vous partiez voir votre grand-mère, je me faisait du souci pour vous ».
-« Oh Monsieur, je…je voulais revoir grand mère pour lui annoncer la bonne nouvelle tout simplement répondit Oscar embarrassée.
Grand-mère tendit l’oreille .
-« Je suis enceinte grand-mère ».
-« Oh ma petite fille quel bonheur mais tu dois avertir tes parent ».
Oui ses parents, les yeux d’Oscar avaient pris une expression triste, comme la vie avant ce mariage avait été agréable avec ses proches et avec André.
Monsieur et Madame de Jarjayes étaient en ce moment même en visite chez des amis en province. Ils s’apprêtaient à se séparer d’eux chaleureusement et à reprendre la route por Maisons.
Tout ankylosé par sa nuit à la belle étoile et par la rosée du matin. André avait pris la décision de rentrer discrètement dans la propriété pour voir Oscar. Il y parvint aisément et alla dans la chambre. Elle n’y était pas. Il se cacha dans la pièce à coté de la chambre d’Oscar.
-« Grand-mère nous allons rentrer, les routes ne sont pas sûre par les temps qui courent et je voudrais que nous soyons rentrés avant la nuit ».
-« Oh mais vous avez bien le temps, le général et son épouse ne vont plus tarder ».
-« Nous allons prendre congé grand-mère » dit fermement Fersen en se levant. Il ne vit pas le regard implorant de Oscar à grand-mère. Elle sut refouler ses larmes.
« A bientôt grand-mère ».
Cette dernière resta pensive. Que pouvait-il se passer entre Oscar et ce suédois pour qu’elle ait l’air si effrayée ? Elle rangea la table du déjeuner tout en réfléchissant à la situation.
Le voyage du retour se déroula sans que les deux époux ne s’adressent la parole. Une fois arrivés Fersen n’accorda pas un regard à sa femme. Oscar angoissée, descendit à son tour de l’attelage. Elle alla directement dans sa chambre pour éviter une querelle avec son époux. Elle avait peur de ses colères soudaines et de ses emportements. Il finit par venir la voir, et tout comme elle le redoutait il lui fit des reproches. Les plus marquantes portaient sur son attitude froide et distante à son égard.
Les larmes aux yeux, Oscar rétorqua qu’il n’était pas souvent là avec elle et sans doute auprès de la reine. Elle enchaîna avec sa conviction qu’elle n’était qu’un pot de fleur, un joli bibelot qu’il pouvait exposer au vu de tous.
Le suédois fut tout retourné d’entendre ces dernières paroles , il lui affirma qu’il l’aimait. Oscar avait fermé les yeux, des larmes coulaient maintenant sur ses joues. Elle voulut s’enfuir mais il la retint par le bras. Elle le gifla de son autre main. Fersen courut à sa suite.
Elle voulait échapper à cette souffrance, cette vie qui l’oppressait. Elle dévala l’escalier mais son pied se prit dans le tapis qui recouvrait les marches. Elle tomba roula sur plusieurs des marches. Ce fut une Oscar endolorie qui tenta de se relever, elle avait des ecchymoses, et une cheville douloureuse qu’elle avait tenté de bouger, mais sans succès, mais par dessus tout, son ventre la faisait beaucoup souffrir.
Il s’agenouilla près d’elle et tenta de la relever. Elle eut un geste de peur et voulut se reculer. Tant bien que mal il la prit dans ses bras. Il ne semblait y avoir que cette cheville qui bleuissait qui avait besoin de soins.
Soudain Oscar porta la main à son ventre, une terrible douleur venait de la reprendre. Fersen remonta les escaliers et la déposa sur le lit. Elle se tordit de douleur à présent. Il la dévêtit, elle avait du sang sur les jambes, et il pensa qu’elle était en train de perdre le bébé qu’elle attendait suite à la chute qu’elle venait de faire. Eperdu, il alla chercher un médecin. Celui-ci lui apprit qu’il n’y avait plus rien à faire pour le bébé mais qu’elle était jeune et en bonne santé. Le praticien s’occupa de la cheville et des contusions en se demandant ce que ce qui était arrivé à cette jeune dame pour qu’elle soit dans un tel état.
Fersen était en train d’assimiler la terrible nouvelle, ses yeux se remplirent de larmes.
Oscar prononça dans un murmure.
-« André, André au secours !… »
Le jeune homme dans la pièce voisine n’avait pas bougé. Il avait frémi violemment quand il avait entendu Oscar tomber dans l’escalier mais il devait rester à ses cotés et prendre une initiative dès qu’il le pourrait une fois Fersen parti.
à suivre ou à reprendre.... |