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Chapitre 1

« On dit que l’étoile du Nord, la plus brillante dans la nuit, a pour mission d’aider les aventuriers à retrouver leur chemin. Grâce à elle, nombre de marins perdus en mer parvinrent à retrouver le port. »

Une multitude de petites feuilles colorées déferlaient le long des hauts chênes d’un mouvement aussi gracieux que celui de ballerines. Quelques-unes tombèrent dans le jardin. Puis le vent se leva et arracha d’un coup sec plusieurs autres feuilles qu’il s’amusait à balayer d’un côté comme de l’autre sans leur donner un seul moment de répit.

Du haut de la fenêtre, Oscar observait ce phénomène automnal avec le plus grand détachement.

– Calme-toi Oscar, se dit-elle, tu dois être forte !

Oscar appuya son front contre la fenêtre et resta silencieuse comme perdue dans un rêve lorsqu'une branche agitée par le vent de plus en plus violent percuta la vitre et lui fit reprendre ses esprits.

Elle ouvrit la fenêtre, et laissa entrer la tempête. En un souffle, le vent en finit d’éteindre la multitude de chandelles stratégiquement placée dans la chambre. Oscar s’installa droit devant la fenêtre et laissa le froid glacial la pénétrer.

Le vent déchaîné n’en finissait plus de jouer dans ses boucles. Malgré le froid, Oscar n’arrivait pas à se dégager de cette insupportable chaleur qui avait pris possession de tout son intérieur depuis son retour du palais. Oscar sentait son cœur devenir de plus en plus gros. Elle ferma les yeux. Plus le vent rageait, plus Oscar sentait qu’elle allait exploser. Au bout de quelques minutes, Oscar éclata en sanglot.

Cela eu un effet bénéfique pour la jeune femme qui si rarement réussissait à extérioriser ses sentiments. Personne ne la regardait, elle pouvait pleurer librement, elle n’en serait pas pour autant faible.

– Ressaisis-toi Oscar ! Se dit-elle après un bon moment, ça suffit pour maintenant.

Le colonel ferma doucement la fenêtre. Tout redevint calme. Elle marcha à pas de velours sur le plancher de bois et retourna s’asseoir sur la chaise à côté du lit. La jeune femme semblait indécise. Elle savait qu’elle devrait sortir éventuellement et affronter la réalité, mais… Elle tenait à profiter de ses quelques minutes avant que son sort ne soit à jamais scellé à cette triste vérité. Oscar ferma les yeux et se replongea dans les événements de cette journée fatidique.

Tout s’était déroulé comme à l’habitude. Aujourd’hui était jour d’inspection à Versailles et Oscar s’était préparée pour évaluer entièrement les quelques dizaines de troupes sous sa responsabilité. Mis à part quelques soldats qu’elle a du réprimer pour leur manque de discipline, l’inspection s’était déroulée sans incidents.

Tout le monde était à son affaire. Tout allait pour le mieux. Comme à l’habitude ! . Enfin… jusqu’à ce que les nouvelles de l’accident lui parvinrent.

Oscar revint à elle et examina du regard l’homme qui se trouvait sur le lit, son front était tacheté de sang séché.

Elle aurait voulu le venger, mais c’était un accident. Elle le savait bien. Un banal accident. Il était tombé de cheval ! Y a-t-il plus banal ? Vraiment, qui n’est jamais tombé de cheval? Même elle était déjà tombée de cheval, quand celui-ci était au galop en plus. Rien de trop dangereux ! Il s’en serait tiré indemne si cette maudite pierre n’avait pas été là lorsque sa tête avait percuté le sol. C’est ce qu’avait dit le Dr Lassonne. Il avait aussi ajouté : ‘- S’il passe la nuit, il sera sauvé’.

À présent, la chambre était plongé dans l’obsurité la plus totale. D’épais nuages empêchaient la luminosité céleste de la nuit, d’éclairer la chambre. Oscar se leva et s’avança vers la commode où se trouvait la boîte d’allumettes et en sortit une. Au moment de la craquer, elle se ravisa : même la plus petite lumière serait une intrusion à leur nouvelle intimité. Elle était maintenant si confortable dans le noir avec lui. Même s’il ne disait rien, elle sentait sa présence plus puissante que jamais.

Oscar se pencha sur le lit et caressa le visage de l’homme. Sa peau était aussi froide que le vent qui continuait à battre contre la fenêtre. Il avait cessé de respirer depuis au moins dix minutes maintenant.

Oscar ne pleurait pas. Elle s’était jurée de ne plus jamais pleurer. Par honneur pour lui, elle se devait d’être forte. Elle pourrait toujours pleurer les soirs où le sommeil se fait attendre. Mais devant la face du monde, le nouveau chef de la famille Jarjayes se devait d’être infaillible.

Oscar embrassa une dernière fois le front du général et se résigna à sortir de la chambre annoncer la triste nouvelle.

À suivre...
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