Chapitre un : …hein ?
" WAAAAAAAAAAAAAH !!!!"
Ce matin-là, on put entendre le cri de l’adolescent traumatisé alors qu’il venait à peine de se réveiller.
Les voisins ne s’inquiétaient en aucune façon. C’était tout ce qu’il y avait de plus ordinaire d’entendre le jeune délinquant d’à côté hurler au réveil. Il n’était d’ailleurs pas rare de voir le père de ce garçon voler par une fenêtre pour aller s’écraser sur le sol sans cérémonie. Ainsi était le quotidien que la famille Kurosaki offrait à leur quartier.
Cependant, le chef de famille assistant à un congrès bien loin de son doux foyer, quel pouvait bien être le problème ? Cette fois, le coupable était le miroir de sa salle de bain. Plus précisément, ce qu’il reflétait.
'Mais… Mais qu’es-…Qu’est-ce que c’est que ce bordel ?????!!!!'
En effet, à cet instant, Ichigo pouvait observer que ses oreilles étaient désormais plus grandes, recouvertes d’un duvet de la même teinte orangée que ses cheveux, et qu’elles bougeaient ! En y regardant de plus près, elle ressemblaient étrangement aux oreilles d’un chat…
" Un chat ?" se répéta-t-il à haute voix
Deux noms lui vinrent directement à l’esprit : Yoruichi et Urahara. Il n’avait jamais demandé à la femme qui l’avait aidé à atteindre le Bankai comment elle en était arrivée à pouvoir se transformer en chat. Peut-être qu’Urahara voulait voir si c’était possible pour un humain et qu’il lui avait administré un de ses bonbons suspects à son insu.
Ichigo sentait déjà son sang battre dans ses tempes, énervé, et décida de s’habiller en vitesse pour foncer chez ce scientifique de malheur. Mais il fut interrompu au moment où il s’apprêtait à sortir de sa chambre.
" Onii-chan ! Tu vas être en retard pour l’école !" cria la voix aigüe de sa petite sœur
L’école… Il valait mieux qu’il y aille quand même… Il ne voulait pas inquiéter ses amis par son absence. Et une personne en particulier… Heureusement pour lui, il faisait encore assez froid en ce début de printemps. Il pouvait s’emmitoufler dans un bonnet et une écharpe en prétextant un mauvais rhume.
Alors, Kurosaki Ichigo, 16 ans, shinigami remplaçant, terreur des Hollows, se retrouva sur la route de son lycée en prenant bien soin de camoufler ses appendices félins sous son couvre-chef en laine noire.
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Son entrée en classe se fit sans encombre. Enfin presque. En le voyant ainsi, bien à l’abri sous ses diverses couches vestimentaires avec une mine renfrognée, une jeune fille à la chevelure longue et soyeuse écarquilla ses grands yeux gris avant de s’avancer vers le nouveau venu :
" Ohayo Kurosaki-kun. Est-ce que tout va bien ?" s’enquit-elle.
" O…Ohayo Inoue…"
En la voyant le regarder de cette manière, Ichigo sentit ses joues s’empourprer. Etait-ce par honte de la faire s’inquiéter inutilement ou tout simplement parce qu’elle était adorable ? Il sentit alors quelque chose de doux se poser sur son front :
" Kurosaki-kun, tu es tout rouge, est-ce que tu as de la fièvre ?"
Dès qu’elle rompit le contact physique, Ichigo reprit ses esprits et décida de commencer à jouer son rôle de malade.
" Kof-Kof… Ne t’inquiète pas Inoue, c’est juste un petit rhume. Demain, ce sera passé !"
Avant que la jeune fille n’ait pu protester, Ochi-sensei entra dans la salle de classe et réclama qu’on regagne sa place. Par chance, elle semblait d’assez bonne humeur pour consentir à ce qu’Ichigo garde son bonnet en classe.
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Pendant toute la matinée, Orihime ne parvint pas vraiment à se concentrer sur ses notes. Elle avait une impression bizarre en ce qui concernait Ichigo. Il n’était pas le genre à s’exprimer ouvertement sur ses propres problèmes, et qu’il ne se plaigne pas devant elle lorsqu’il était malade était son comportement normal. Mais il y avait cette impression qu’il voulait cacher quelque chose à tout prix.
A partir d’un moment, elle remarqua que le garçon de ses pensées, accessoirement assis devant elle, se grattait souvent la tête, essayait d’atteindre son cuire chevelu sous son bonnet tout en le relevant le moins possible. Il avait l’air de plus en plus agité.
En effet, dès que la cloche qui annonçait le temps de midi sonna, Ichigo sortit quelque peu précipitamment mais pas assez pour que tout autre qu’Orihime ne le remarque. Bafouillant une excuse à Tatsuki comme quoi elle devait aller aux toilettes, la jeune fille se mit à la recherche de son ami à la crinière orange. Comme elle l’avait déjà prouvé, la jeune rousse était parfaitement capable de retrouver Ichigo à l’odeur. Et elle ne mit pas longtemps à repérer son parfum à la sortie de l’école, cela la mena dans un petit bois alentour. Elle sut qu’elle l’avait retrouvé quand elle entendit sa voix profonde :
" Aaaarg ! Mais pourquoi faut-il que ça démange à ce point ! Ca gratte, ça gratte !"
" Anooo… Kurosaki-kun ?"
" WAAAH ! I-Inoue, tu m’as fait peur !"
En entendant la gentille voix de son amie, Ichigo – qui essayait tant bien que mal de calmer la démangeaison que lui procurait ses nouvelles oreilles – avait effectué une pirouette ultra-rapide tout en replaçant son bonnet du mieux qu’il le put.
Orihime était là, devant lui à le regarder d’un air confus. Son regard fut tout d’abord attiré par le bonnet posé de travers sur la tête d’Ichigo. Se concentrant ensuite sur l’expression « d’avoir été pris la main dans le sac » qu’il arborait, elle reprit son air inquiet du matin-même :
" Kurosaki-kun… es-tu vraiment sûr que tout va bien ?"
Ils n’en étaient encore qu’à la mi-journée et Ichigo n’en pouvait déjà plus de devoir cacher ses petits soucis félins. Devant un regard comme celui que lui offrait sa jolie camarade de classe, c’était vraiment dur de ne pas craquer. Mais il fallait qu’il tienne au moins jusqu’à ce qu’il ait vu Urahara.
" Bien-sûr que tout va bien, Inoue ! C’est juste un petit rhume de rien du tout !" s’exclama-t-il sur un ton faussement joyeux, détournant le regard.
Devant l’absence évidente de réponse, le jeune homme regarda à nouveau Orihime et remarqua de suite que l’attention de cette dernière était concentrée sur quelque chose derrière lui. Tournant légèrement les yeux vers l’endroit précis où son amie posait les siens, quelle ne fut pas sa surprise en découvrant une longue queue assortie à son nouvel appareil auditif.
" Et merde…" |