Chapitre 1 : Une journée ordinaire ?
Il était une fois… L’Univers, la Galaxie, Le Soleil, La Terre… Et la ville de Karakura.
Tout commence ce matin-là, dans la fraîcheur de la rosée et la douce chaleur du soleil levant qui vient titiller les blanches paupières d’une jeune demoiselle.
Inoue Orihime a 16 ans, elle est une des jeunes filles les plus tendres et gentilles que la Terre ait portées. Cette adolescente au comportement plutôt enfantin, malgré son voluptueux physique de femme, cache un côté très sérieux. Derrière ses airs involontairement fragiles et ses sourires à redonner la joie de vivre au pire des dépressifs, se trouve une jeune femme forte mais touchée au plus profond de sa sensibilité démesurée. En effet, elle vit seule depuis la mort de l’homme qui l’a élevée, son frère aîné, 4 ans auparavant.
C’est ainsi qu’Orihime, comme chaque jour de printemps, se lève avec le soleil et accomplit son petit rituel matinal. Fraîche et souriante, elle arrive au Lycée et s’empresse de rejoindre sa salle de cours, saluant énergiquement quelques camarades de classe. Au passage, elle ne remarque aucune des œillades dont elle fait l’objet auprès des garçons, n’ayant absolument pas conscience de son physique plus qu’avantageux. Son naturel enjoué, pur et innocent faisait déjà en sorte que personne ne puisse ne pas l’aimer. En attendant le début du cours, elle discute un peu avec sa meilleure amie, Arisawa Tatsuki.
Et voilà encore le début d’une journée bien ordinaire… Ordinaire ? Peut-être pas tant que ça… Orihime attend l’arrivée du garçon qui a changé sa vie, celui qui la protège, celui qui lui a sauvé la vie plus d’une fois, celui pour qui son cœur bat :
« Ohayo Kurosaki-kun ! » s’écrie Orihime, tout sourire avec de grands gestes, lorsque entra dans la classe un jeune garçon aux cheveux oranges et aux yeux marrons.
« Ah, Ohayo Inoue. » Lui répond Ichigo avec un léger sourire devant l’enthousiasme habituel de son amie.
Personne ne pouvait nier qu’Ichigo et Orihime s’étaient quelque peu rapprochés après que la menace d’Aizen ait été écartée et que tout soit rentré dans l’ordre.Ils avaient à présent beaucoup plus souvent l’occasion de se parler, au plus grand bonheur de la jeune fille.
Il avait fallu un certain temps à Orihime pour se remettre de ce qu’il s’était passé, un énorme sentiment de culpabilité et d’impuissance la rongeait. Ichigo avait été très présent pour la réconforter, lui faire comprendre que personne ne lui en voulait et qu’elle était leur précieuse amie. Avec en plus l’appui de ses amis Yasutora Sado, alias Chad, et Ishida Uryû, ainsi que de Matsumoto Rangiku, le Juubantai Fukutaichou.
Cette dernière avait été autorisée à rester dans le monde réel, une sorte de congé pour elle, pour qu’elle se remette du choc de la dernière bataille… pour s’éloigner d’Ichimaru Gin qui était détenu à la Soul Society après s’être lui-même rendu au Commandant de la Gotei 13 pendant le combat. Il avait dit ne plus vouloir de cette bataille, on le voyait depuis déprimer dans sa cellule. Quoiqu’il en soit, Rangiku voulait prendre du recul et faire la part des choses dans son esprit avant de pouvoir à nouveau lui parler en le regardant en face. A cette heure de la journée, elle se réveillait doucement, dans une chambre chez Urahara, et s’apprêtait à encore passer une journée à découvrir les petites merveilles du monde des humains.
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Le cours commença alors et un silence studieux s’installa dans la salle de classe. Orihime ne pouvait s’empêcher de laisser son esprit vagabonder, ainsi que son regard, pour finir par se poser inévitablement sur le jeune Shinigami remplaçant. Mais ce à quoi elle ne s’attendait pas, c’est qu’il la regardait aussi… Le rouge lui monta aux joues quand elle croisa son regard et qu’il lui fit un gentil sourire, avant de reposer les yeux sur son cours. C’était bien la première fois qu’elle le surprenait entrain de la regarder… Non, non, elle allait se faire des films et elle préférait ne plus y penser, aussi difficile que cela puisse être.
Mais elle n’y fut pas aidée à cause d’une espèce de croassement très sonore qui venait précisément du banc d’Ichigo et qu’étrangement, personne d’autre dans la classe ne pouvait entendre à part Uryû et Chad en plus d’eux-mêmes. Un Hollow… Avant de se précipiter hors de la salle en prétextant de soudains maux de ventre, Ichigo prit soin de faire un sourire rassurant à Orihime pour ne pas qu’elle s’inquiète. Pourtant, et il le savait, s’était peine perdue. Le regardant par la fenêtre s’encourir dans son kimono noir, la jeune lycéenne ne pouvait que s’inquiéter.
Même après la mort d’Aizen, les Hollows venaient toujours en surnombre. Ils y en avaient beaucoup plus qu’avant, mais heureusement pour eux, le fait que Rangiku soit restée à Karakura était alors une bénédiction.
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Les secondes passaient, puis les minutes, puis les heures…
'Il est déjà l’heure du déjeuner et Kurosaki-kun n’est toujours pas revenu… j’espère qu’il va bien…' pensa Orihime en son fort intérieur.
Elle était sur le toit du Lycée avec ses amies, entrain de manger et de piailler bruyamment à coté du groupe de garçons qui se relaxaient. Elle s’était mise à l’écart, le regard perdu dans l’immensité du ciel bleu du mois de Mai. Remarquant la distraction profonde de son amie, Uryû la rejoignit devant le grillage et mit une main sur son épaule, ce qui eut pour effet de la sortir de sa torpeur :
« Inoue-san, tu t’inquiètes trop pour Kurosaki. Je suis sur que cet individu enragé a déjà écrasé les Hollows et qu’il n’a tout simplement pas envie de retourner en cours. » Dit-il en esquissant un geste pour réajuster ses lunettes sur son nez.
« Tu dois avoir raison, Ishida-kun… mais… »
Elle ne termina pas sa phrase, elle n’avait pas besoin de le faire pour qu’Uryû comprenne que décidément, elle ne changerait jamais. La sonnerie retentit et il la poussa légèrement vers ses amies pour qu’elle récupère ses affaires avant de retourner en cours.
L’heure suivante fut d’une lenteur exceptionnelle pour Orihime. N’y tenant plus et ayant un mauvais pressentiment, elle partit précipitamment sans donner aucune excuse. Ce n’était pas normal :
'Kurosaki-kun ne part jamais aussi longtemps, il s’est forcément passé quelque chose qui l’a retenu… Mon Dieu, faites qu’il aille bien !' pria la jeune fille de toutes ses forces. Elle se concentra pour localiser le reiatsu d’Ichigo et courut ensuite dans sa direction.
En classe, Uryû et Chad de même que Tatsuki n’avaient pas eu le temps de partir à sa suite. Le temps qu’ils réagissent et se lèvent, le professeur les avait interceptés, leur intimant l’ordre de se rasseoir. Elle verrait plus tard pour la sanction de la jeune Inoue pour être partie sans explication.
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Orihime courait, courait, elle avait l’impression qu’il était à des années lumières d’elle. Décidemment, il fallait qu’elle arrête de stresser autant dès qu’il s’agissait d’Ichigo. Elle s’arrêta quelques instants au coin d’une rue pour calmer les battements de son cœur emballé par l’effort et l’inquiétude.
Mais c’était sans compter la présence d’un énorme Hollow qui s’était glissé derrière elle. Sentant une présence dans son dos, elle se retourna doucement et tomba nez à nez avec un horrible masque blanc. Trop occupée à remettre des idées en place, elle ne pensait absolument pas à se défendre et restait plantée là sans bouger.
« Oh mais que voilà une jeune fille appétissante ! » s’écria le Hollow. « C’est très gentil de ne pas t’enfuir, avec tout ce que j’ai déjà mangé je commençais à avoir du mal à me déplacer rapidement, tu me facilites grandement la tâche ! »
Il plongea droit sur Orihime. La jeune fille, se rendant enfin compte de ce qui lui arrivait, allait invoquer son Bouclier quand un sabre vint par derrière couper en deux le Hollow qui s’évapora.
« Orihime, pourquoi ne t’es-tu pas enfuie en voyant le Hollow ? En fait, tu aurais même très bien pu l’éliminer grâce à Tsubaki ! » dit la personne qui venait d’arriver
« Rangiku-san ! Je suis désolée, je me suis laissée prendre par surprise et je n’ai pas réagit… »
« Fais plus attention à toi quand même, tu aurais pu être blessée… » reprit Rangiku avec des faux airs de mère poule.
« Désolée », répétait la jeune fille
« Baaaaaaah ce n’est pas grave, pas besoin de t’excuser autant ! Tu es trop mignonne ! » dit Rangiku en la serrant un peu trop fort dans ses bars. « Mais au fait, tu ne devrais pas être là, je me trompe ? »
Se détachant de l’étreinte de son amie, Orihime regarda ses pieds, quelque peu gênée, comme si elle venait de faire une bêtise :
« Kurosaki-kun est parti depuis le début de la journée. Comme il ne revenait pas, je me suis beaucoup inquiétée et je suis partie pour venir voir s’il allait bien… » expliqua-t-elle, les joues légèrement rosies.
Rangiku la regarda, attendrie. Elle ne comprenait que trop bien ses sentiments. Combien de fois n’avait-elle pas été morte d’inquiétude pendant les escapades de Gin. Il partait toujours sans lui dire où il allait, ni quand il allait revenir :
« Ne t’inquiète pas Orihime, je l’ai aperçu en chemin pour venir ici. Il a l’air d’aller bien. »
« C’est vrai ?! Oh que je suis soulagée… » Soupira-t-elle, se sentant d’un coup bien plus légère. Mais une question subsistait : « Mais s’il n’a rien, pourquoi n’est-il pas revenu en classe, Rangiku-san ? »
La femme Shinigami ne savait que répondre, elle avait seulement aperçu Ichigo près de la rivière. Elle ne savait absolument pas pourquoi il avait préféré traîner plutôt que de retourner auprès de ses amis :
« Eh bien, tu lui demanderas toi-même ! Viens, allons le rejoindre. » Proposa Rangiku reprenant la route qu’Orihime avait empruntée jusque là.
En chemin, Rangiku ne put s’empêcher de poser quelques questions à sa jeune amie :
« Dis-moi Orihime… Tu ne serais pas…euh…un peu…amoureuse d’Ichigo par hasard ? »
« Oh…euh…ben…euh…ffffpppfffou…euh… », Bafouilla-t-elle les joues en feu.
« Eh ne stresse pas ma grande ! Je ne dirai rien ! » Dit la blonde, amusée par sa réaction.
« Eh bien, je ne cherche pas à le cacher… c’est juste que j’ai été un peu surprise pas ta question…hé hé », répondit-elle quelque peu calmée. « Ça fait déjà pas mal de temps que je suis amoureuse de Kurosaki-kun. Au début, j’avais un peu peur de lui à cause de ses sourcils toujours froncés, mais au fond j’avais toujours su qu’il était quelqu’un de très gentil. »
Rangiku, en écoutant, était touchée par le ton plein de tendresse qu’utilisait Orihime quand elle parlait de celui qu’elle aimait. Tout semblait tellement simple pour elle, elle était amoureuse, elle le savait et c’était tout, elle ne se posait pas de question. Si seulement c’était aussi simple pour elle-même. Elle ne savait toujours pas trop quoi penser quant au fait qu’elle éprouvait des sentiments pour Gin. Elle ne pouvait pas aimer un traître même si c’était celui qui l’avait tirée de la misère étant enfant, même si c’était celui avec lequel elle avait grandi. C’est en se rappelant sa propre histoire avec son ami d’enfance qu’elle dit très sérieusement à la jeune fille qui l’accompagnait :
« Tu sais, Orihime, je pense que tu devrais lui dire ce que tu ressens… »
La réaction de la concernée ne se fit pas attendre :
« Hein ?! Que…mais…comment ?... Euh…Je veux dire… Je n’y arriverai jamais… Je ne peux pas faire ça… »
Elle avait dit la dernière phrase avec un air triste, ce qui interpella la jeune femme :
« Mais pourquoi donc est-ce que tu ne pourrais pas ? Bien sûr que tu peux voyons ! »
« Kurosaki-kun est sûrement amoureux de Kuchiki-san. Je ne peux pas lui dire en sachant cela. »
C’était donc ça ! Rangiku s’arrêta net devant sa compagne de route, posa ses mains sur ses épaules, prit alors un air sévère et lui dit d’un ton qui se voulait catégorique :
« Mais qu’est-ce qui prouve que c’est le cas ? Absolument rien ! Personnellement, je ne suis pas du tout de ton avis. C’est vrai qu’un lien spécial les unis mais ça ressemble plus à une solide amitié qu’à autre chose. »
Et non sans un certain trouble dans la voix, elle ajouta :
« Tente ta chance, Orihime. Ne laisse pas s’échapper ton bonheur s’il est à portée de main. Dis-lui ce que tu ressens tant que tu le peux encore, on ne sait jamais ce qu’il pourrait arriver, de quoi demain sera fait. S’il te plait, n’attends pas qu’il soit trop tard. »
La jeune lycéenne était étonnée. Se tenait devant elle la pétillante, souriante, enthousiaste et joueuse Matsumoto Rangiku ?
'Pauvre Rangiku-san, elle a l’air de souffrir beaucoup plus qu’elle ne veut le montrer. J’ai entendu dire que le traître qui a été arrêté était son ami d’enfance… ça doit être affreux de voir ceux qu’on aime nous trahir… je n’ose imaginer… non, je ne peux pas imaginer ce qu’elle peut ressentir.' pensa-t-elle en la regardant dans les yeux.
« Rangiku-san, est-ce vous viendrez passer la soirée chez moi aujourd’hui ? » lui demanda-t-elle avec un sourire chaleureux. « Nous pourrons manger toutes sortes de choses et parler autant qu’il nous plaira ! »
« Bien sûr !! C’est avec grand plaisir que j’accepte !! » S’écria Rangiku, retrouvant son sourire et son entrain naturel. « Mais maintenant, va le rejoindre et introduis le sujet en douceur. » rajouta-t-elle avec un petit clin d’œil malicieux.
« Merci, Rangiku-san, merci beaucoup !! A ce soir ! »
Et Orihime se mit à courir sur les derniers mètres qui la séparait de cet être si cher à son cœur. |