- Déposez-moi ici, je suis si lasse...
La phrase n'était à peine finie que déjà on l'executait. Autour de l'officier se trouvait quelques soldats, une jeune femme en pleurs accompagnée de son mari et un médecin.
Alain regardait ce triste spectacle, leur colonel, si brave, si courageuse finirait sa vie dans une ruelle sombre et insalubre. L'endroit ne convenait pas à cet âme pur.
La veille, elle avait perdue son amour et aujourd'hui elle allait le rejoindre. Quelle ironie!
Ils s'étaient ralliés au peuple la veille, et allaient enfin prendre la Bastille quand une rafale de balles se fit entendre. Tout avait si bien commencé: leur colonel entre les canons criant ses ordres pendant que la Bastille se détruisait peu à peu. Dieu, qu'elle était belle ainsi, à cet instant elle ressemblait à une déesse grecque: droite, fière, sa chevelure se soulevant au rythme du vent, l'épée en main. Puis, on ne la vit que tomber. Quels lâches! Du haut de leur tour, se mettre à plusieurs pour abbatre une femme, leur colonel!
Alain sortit de ses rêveries grâce à la voix de la jeune femme. Celle-ci ordonnait de terminer le travail en prennant la Bastille. Les soldats s'executèrent. Au moment de quitter la ruelle, Alain se retouna une dernière fois. Même en sang, elle était belle mais ils allaient regretter de l'avoir blesser. Dans un dernier hommage, il la salua d'un salut millitaire. Elle, la femme-colonelle, celle qui connut toute leur rancoeur envers les nobles, leur commandant, celle qu'il aimait. Lui, qui, se moquait si souvent d'André, le voià épris de la même femme. Une femme que le jeune homme allait emmener avec lui au Paradis.
Le soldat au foulard rouge partit, déterminé, en s' écriant: La Bastille pour Oscar!
Ce serait son dernier hommage pour cette femme de courage, pour Elle, son dernier salut.
(Voilà un nouveau one-shot, en espérant que celà vous plaise ^^) |