Nda : on ne l’attendait plus mais la voici. The little fic for the celebration of my 800th message (avec l’accent svp ^^).
Bon pour la postérité, sachez que au départ, j’ai eu une idée géniale (enfin je dis géniale mais c’est un bien grand mot). Bon j’ai commencé à rédiger et ce faisant, j’ai eu une autre idée qui m’a traversé l’esprit. Abandonnant ma 1ere histoire, j’en écris une autre (avec tout un développement de dingue qui émergeait de ma tortueuse imagination) mais en l’écrivant, je me suis aperçue que l’histoire se profilait comme une saga et euh… franchement j’avais pas le temps d’écrire un roman pq sinon je vous dis pas l’attente avant de passer au 801e message.
alors j’ai changé d’idée (encore) et là pareil, j’ai eu d’autres idées qui sont venues se greffer et cette nouvelle histoire prenait des proportions de plus en plus importantes. (non mais oh c koi cette imagination de folle ki transforme la moindre pitite micro idée en un gigantesque scénario dont je vois pas la fin…
alors j’ai dit Stop ! Y en a marre !!!
ouais je sais où est le pb ? après tout c pas génial d’avoir des tonnes d’idées pour écrire fic sur fic ! Certes mais plus j’ai des idées et plus le texte se rallonge et plus le texte se rallonge et plus le tps de rédaction-correction-verification-prise-de-tete-beta-lecture augmente et le tps là en ce moment… j’en ai pas !!!
Bref, j’y ai bien repensé à cette fic du 800e message (les impératifs avant tout) et euh… je vous ai écrit ceci.
j'ai décidé de parler des 5 grandes soeurs d'Oscar. Elles existent mais on ne les voit pas bcp. En même tps, c’est normal, elles sont toutes parties de la maison depuis qu’elles sont mariées. N’empêche… et bien, il y a des moments dans la vie où la famille est réunie… si, si ça arrive. C’est la vie… donc faut bien de tps en tps parler de ces réunions de familles !
Sur ce, je retourne dans ma dimension infernale…
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Très chères sœurs…
-« André ! André ! » s’écria Oscar en déboulant dans la chambre du jeune adolescent de bon matin.
Réveillé en sursaut, il s’assit sur son lit en regardant de tous côtés, la tête complètement hirsute.
-« Hein ? Quoi ? Qu’est-ce qui se passe ? »
Dans sa précipitation, il tomba de son lit. Il se releva d’un bond et contempla Oscar avec panique.
-« On nous attaque ? Il y a le feu ? demanda-t-il affolé.
-« Pire que ça ! Dépêche-toi ! Il faut qu’on s’en aille ! Vite ! répliqua-t-elle en s’approchant de lui.
-Hein ? Où ? Maintenant ? Pourquoi ? »
Oscar se baissa pour saisir André par le bras et le tira jusqu’à la porte.
-« Arrête avec tes questions ! On n’a pas le temps je te dis ! Viens !
-Euh… Attends Oscar… Tu pourrais me laisser m’habiller…
-Grrrr !! Mais t’es sourd ou tu le fais exprès ! On n’a pas le temps ! fut sa réponse.
-Euh… Mais je vais pas sortir sans ma chemise… Et puis il n’y a pas le feu apparemment… »
Il s’immobilisa au seuil de la porte ce qui obligea Oscar à s’arrêter aussi. Elle soupira et consentit à le lâcher.
-« D’accord. Vas-y. Mais hâte-toi parce qu’on doit être parti avant 7 heures ! »
André se rua vers son armoire et attrapa une chemise. Tout en la boutonnant, il posa son regard sur la petite horloge située sur sa commode. Il se tourna vers Oscar en fronçant les sourcils.
-Mais…Euh… Oscar… il est déjà presque 8 heures…
-Justement ! Allez dépêche ! C’est bon Monsieur est habillé pour sortir.
-Euh… Oui. » répondit-il avec hésitation.
Il fronça les sourcils et s’approcha de son armoire.
-« Enfin si on sort à l’extérieur, je devrais peut-être prendre ma veste et…
-On y va ! » l’interrompit-elle.
André se sentit poussé en arrière. Oscar lui agrippa le poignet et le traîna dehors.
-« Euh… Oscar… Pourquoi cette précipitation ce matin ? Je veux dire… il n’y pas le feu je te rappelle... En plus, ton père nous a bien dit hier qu’il annulait les leçons d’histoire et la séance d’escrime parce qu’il devait se rendre en urgence en mission auprès du Duc de Broglie. Donc on devait avoir une journée de repos aujour… »
Oscar se figea au pied de l’escalier. Elle se tourna avec exaspération vers lui.
-« Tu n’as rien compris André ! On s’est fait piégé !
-Hein ? Piégé ?
-Parfaitement ! Piégé ! Mais heureusement que j’ai entendu Grand-mère en parler tôt ce matin. D’ailleurs, heureusement que moi, je me réveille tôt…
-Ce n’est pas toi qui avais toutes ces corvées à faire avant d’aller dormir… marmonna André.
-Qu’est-ce que tu disais ? lui demanda-t-elle soupçonneuse
-Je disais mais pourquoi on doit partir de si bon matin ? répliqua-t-il d’une forte avec un grand sourire.
-Tu ne vas pas le croire… mais elles sont là ! Elles vont toutes venir aujourd’hui ! Toutes, tu te rends compte ! s’écria Oscar en levant les bras au ciel. Mais si mon père pense qu’il sera le seul en s’en tirer comme ça… il se trompe… Ah je comprends pourquoi il nous a donné ce congé miraculeux… Rendez-vous urgent… mon œil… Brigand ! Père indigne ! » se dit-elle en grommelant.
André l’observait sans trop comprendre. Il se gratta la tête. Oscar continuait à marmonner sur des monstres, sur une odieuse machination, sur d’autres choses en rapport avec les mots désastre, calamité et fléau. Il commençait vaguement à s’inquiéter de l’état de santé de son amie.
-« Euh… Oscar… ça va ? finit-t-il par demander. Tu pourrais m’expliquer cette histoire de… hum… monstres ? »
Oscar n’eut pas le temps de répondre. La porte donnant sur le petit salon s’ouvrit et sa mère apparut, souriante, sur le seuil.
-« Mais c’est bien vous que j’ai entendu mon enfant. Vous voilà réveillée…
-Euh… Bonjour mère.
-Bonjour Madame De Jarjayes.
-Bonjour Oscar. Bonjour André. Je ne pensais pas te voir lever aussi tôt ce matin André puisque mon époux t’avait donné une dispense.
-Ah oui mais vous savez j’ai l’habitude de me lever aux aurores… » répondit André mal à l’aise.
Oscar haussa un sourcil, elle ouvrit la bouche prête à sortir une quelconque répartie insolente sur sa capacité à se lever aux aurores mais se ravisa. Ils n’avaient pas le temps. Les monstres seraient là d’une minute à l’autre.
-« Ce n’est pas tout ça mère mais André et moi devons nous en aller. Nous avons prévu de… euh… il faut qu’on aille… euh…ben nous devons nous rendre ce matin à… euh… »
Oscar se tourna vers André le regard suppliant pour lui demander secours. Mais visiblement André ne réalisait pas l’urgence de la situation. Il se contenta de la regarder avec un gentil sourire. Mais c’était pas d’un sourire qu’elle avait besoin là mais d’une idée pour fuir immédiatement. Elle fronça les sourcils. Il effaça son sourire et l’interrogea du regard. Leur petite conversation silencieuse se poursuivit encore quelques secondes. Re-froncement de sourcils, haussement d’épaules, pincement des lèvres, yeux grands ouverts, grimaces se succédèrent sans succès. André ne comprenait rien. Oscar avait l’envie soudaine de le frapper sur la tête en le traitant d’imbécile. Il avait de la chance que sa mère était présente. Sa mère justement, il fallait qu’elle trouve un prétexte.
-«Oui enfin on doit aller quelque part… reprit Oscar tout en regardant du coin de l’œil André avec dureté.
- Vous devez aller quelque part ce matin avec André ? s’étonna sa mère. Pourtant, votre père m’avait bien assurée qu’il ne vous donnerait aucunes leçons aujourd’hui et que toute votre journée serait entièrement libre.
-Oui certes… mère mais vous savez…
-Ah c’est bien ce que je disais tout à l’heure à Oscar, Madame. la coupa André gaiement. On n’avait une journée de repos aujourd’hui et… Ouch ! »
Oscar n’y résista pas cette fois-ci et lui donna un coup de coude pour le faire taire. Il n’avait rien compris ! Il devait l’aider à trouver une bonne excuse à leur départ imminent mais non il faisait tout de travers. Pas très coopératif le André...
Tout en se massant les côtes, ce dernier la fixa d’un regard noir.
-« Dis donc pourquoi tu m’as frappé ? grinça-t-il entre ses dents.
-Parce que tu n’es qu’un imbécile ! persifla-t-elle sur le même ton.
-Quelque chose ne va pas Oscar ? Vous n’essayez pas de fuir la maison ? lança Madame De Jarjayes sur un ton légèrement taquin.
-Fuir… Mère. Mais non ! Pourquoi voudrais-je fuir la maison ? répliqua Oscar embarrassée.
-Oui pourquoi ? » s’écria soudain une voix féminine moqueuse.
Oscar sursauta et eut un mouvement de recul. Madame De Jarjayes se mit à sourire.
-« Peut-être parce que la petite dernière a peur de quelque chose ? » proposa une seconde voix tout aussi ironique.
Oscar ouvrit de grands yeux effarés. Madame De Jarjayes sourit de plus belle.
-« Je dirais plutôt, ajouta une troisième voix avec emphase, peur de quelqu’un et même de quelques uns ! »
Oscar se mit à se triturer nerveusement les mains. Madame De Jarjayes secoua la tête avec amusement.
-« Ou de quelques unes…devrions-nous dire, n’est-ce pas ? » renchérit une quatrième voix.
Oscar se raidit et reprit une posture parfaitement droite levant le menton bien haut avec arrogance. Madame De Jarjayes porta la main à ses lèvres pour étouffer le rire qui s’en échappait.
-« Allons, allons ! Que vous êtes bien médisantes mes sœurs ! À vous entendre, on pourrait croire que cela vous amuse d’inspirer tant de crainte ! » s’écria une cinquième voix en riant bientôt rejointe par les 4 autres.
L’une après l’autre 5 têtes souriantes apparurent de chaque coté des battants de la porte ouverte. Cette foi-ci ce fut à André d’écarquiller les yeux.
Lentement une Oscar toute pâle leva une des ses mains, l’agitant pour saluer ses 5 sœurs aînées tout en grimaçant un sourire.
-« Aahh… Aaahhh… balbutia André en les pointant du doigt.
Il se tourna vers Oscar et la fixa avec désespoir et effarement. Oscar se tourna vers lui partageant la même expression sur son visage.
-« Oui je sais André. Elles sont bien là. On ne rêve pas.
- Bien mes enfants je vous laisse à vos retrouvailles. lança Madame De Jarjayes avant de s’éloigner. Soyez sages les filles avec les petits. »
Aussitôt que leur mère fut repartie, les sœurs d’Oscar accoururent aux devants d’eux. D’un même mouvement, ils reculèrent épouvantés. Mais peine perdue, Oscar et André furent encerclées par les 5 monstres en jupons et froufrous.
-« Bonjour chers petits anges ! s’écrièrent les 5 jeunes femmes en chœur.
Oscar ferma les yeux attendant stoïquement la suite. André instinctivement se protégea la tête de ses bras. Les 5 sœurs les regardèrent un moment avec attendrissement avant de se jeter sur eux pour les embrasser chaleureusement.
-« Comme tu as grandi André !
-Et toi Oscar, tu deviens une merveilleuse jeune fille !
-Oh tes cheveux ont poussé depuis la dernière fois André, non ?
-Qu’est-ce que vous m’avez manqué tous les deux !
-Mon dieu mais tu as pris du muscle mon petit André ! Mais tu as déjà 14 ans. C’est normal ! Tu deviens un homme !
-Toujours ce merveilleux regard vert si craquant ! Tu vas en ravager des cœurs très bientôt…
-Mais sûrement autant que notre petit ange. Regardez-moi cette jolie petite frimousse… on ne peut pas résister !
-Oh c’est jolies petites boucles blondes. Tu serais si magnifique avec des rubans…
-Et ses belles joues encore roses… »
Caresses, bisous, pincement de joues, ébouriffement des cheveux, larmes de joie, accolade musclée, exclamations perpétuelles de « Oh comme vous êtes mignons ! » et « Ah que vous êtes choux ! », Oscar et André ont eu le droit à la panoplie complète de l’accueil selon les sœurs Jarjayes ; des effusions auxquelles ils n’avaient pas eu le droit depuis de longues années. Les supporter l’une ou l’autre lors de leur rare visite, ce n’était déjà pas facile mais lorsque les aînées De Jarjayes étaient toutes les 5 réunies c’était un vrai cauchemar pour Oscar et André. Enfin elles consentirent à les relâcher.
-« Bien ! annonça la plus âgée des De Jarjayes. Vous pouvez vaquer à vos occupations le temps que l’on prépare notre surprise mes petits chéris. Allez-y filez ! »
Ni une ni deux, ils filèrent sans demander leur reste dans les appartements d’Oscar puisqu’ils étaient fatalement « coincés » à l’intérieur.
-« Yeurk ! rouspéta Oscar. Elles m’ont toutes asphyxié avec leur parfum.
-Ben c’est pas toi qui as des traces de maquillages sur toute sa chemise. Et puis Coraline n’a pas arrêté de m’embrasser sur les joues. se plaignit André en se les frottant vigoureusement.
-Et Sévériane qui n’arrêtait pas avec mes cheveux… Sans compter Adélaïde et son besoin perpétuel de me bercer comme si j’étais un bébé ! Pourquoi ai-je eu 5 sœurs ? Pourquoi 5 ? Une seule cela n’aurait pas été suffisant ?
-Je crois que c’est parce que ton père tenait tellement à avoir un garçon alors…
-Je sais André ! Merci ! l’interrompit sèchement Oscar. C’était juste rhétorique. »
Elle soupira et se laissa tomber dans un fauteuil. André l’imita bien vite. Ils restèrent silencieux de longues secondes avant de soupirer en même temps avec abattement.
-« Qu’est-ce qu’on fait ?
-Toi, je ne sais pas mais moi je pars d’ici !
-Et comment ? Elles sont encore en bas, j’imagine. Si elles nous voient, elles nous resauteront dessus. On n’est pas bien cachés ici ?
-Le problème André c’est qu’elles savent où nous sommes cachés !
-C’est vrai… »
Il soupira. Soudain Oscar bondit de son fauteuil et se frappa la main de son poing.
-« J’ai une idée !
-Laquelle ?
-On va s’échapper par la fenêtre.
-Euh… Oscar, tu as vu la hauteur où on se trouve on n’y arrivera pas sans se casser le cou…
-Tu préfères découvrir leur dernière surprise. Rappelle-toi de la dernière… Pique-nique au bord du lac. »
André esquissa un sourire gourmand en repassant aux bons plats préparés par Marcianne et Gersende et les bons gâteaux de sa grand-mère. Oscar le fusilla du regard.
-« Et la suite ! enchaîna-t-elle avec aigreur. Joli tablier ! Dentelles ! Rubans ! Tu te rappelles ! »
André agrandit ses yeux d’horreur en repensant à la suite de ce mémorable pique-nique « surprise ». Il se précipita vers la fenêtre.
-« Va pour la fenêtre. On devrait se faire des cordes.
-Bonne idée ! On va se servir des draps. »
Quelques temps auparavant du côté des 5 sœurs…
-« Alors que prévoyons de faire pour occuper notre journée avec les petits chéris ? demanda Sévériane.
-Petits chéris qui ont bien grandi. remarqua Adélaïde avec de la nostalgie dans le regard. Il n’y a pas si longtemps, je les berçais encore dans mes bras.
-Tu ne crois pas que tu exagères Adélaïde… constata Marcianne. Je te rappelle que tu n’as que 4 ans de plus qu’Oscar. Mère ne t’aurais jamais permis de les bercer dans tes bras.
-Oh vous voyez ce que je veux dire…
-Alors Coraline tu ne dis rien ? As-tu une idée ? lança Sévériane.
-Mes sœurs chéries, je pensais que nous devrions parfaire l’éducation de nos petits anges.
-Et à quoi songes-tu ?
-Et bien Gersende, Oscar a maintenant 13 ans. À cet âge, nous avions déjà fait notre entrée dans le monde.
-Oui certes. En même temps, je doute que père songe à la marier.
-Oui je crois qu’il pense plutôt à une longue et fabuleuse carrière dans la Garde Royale pour notre Oscar comme tout bon fils il est censé avoir.
-Merci les filles de vos si avisés éclaircissements sur une situation que je ne connaissais pas suffisamment bien. rétorqua leur aînée en roulant des yeux.
-Dites arrêtez avec vos plaisanteries les filles, on n’a pas toute la journée non plus.
-C’est toi qui dit cela Sévériane. Toi qui, de nous toutes, ne garde jamais son sérieux très longtemps !
-Miracle Gersende. Elle est sans voix. »
Toutes 4 éclatèrent de rire.
-« Bon. Si nous en revenions à notre surprise. Coraline, nous sommes toutes ouïes.
-Mes sœurs nous allons organiser un après-midi de fête. Un bal surprise aux chandelles.
-Euh… Coraline, il fera encore jour…
-C’est justement cela la surprise Adélaïde.
-Tu comptes faire comment pour que la nuit s’invite à notre bal.
-Il y a toujours des moyens, n’est-ce pas Gersende ?
-Oui je cours en parler à mère et Grand-mère.
-Pendant ce temps Sévériane et Adélaïde vous irez voir Oscar. Moi et Marcianne nous nous chargeons de… préparer André. ajouta Coraline en se frottant les mains d’excitations.
-Tu n’essaierais pas de profiter de la situation grande sœur… la taquina Sévériane. Je te rappelle que, outre le fait que tu sois mariée, ce pauvre André n’a seulement que 14 ans et toi tu as déjà vingt…
-Margot, veux-tu que je raconte à nos chères sœurs comment tu éduquas une certaine personne à la découverte de l’anatomie féminine…
-Quoi ? s’indigna sa jeune sœur.
-Je suis curieuse de connaître le fin mot de cette histoire.
-Moi aussi. Dis-nous tout Coraline. renchérit Adélaïde. Et dire que Gersende n’est pas là pour entendre ça.
-Du calme les filles. C’était un accident. Et puis, le pauvre André n’a pas eu le temps de voir grand-chose.
-Lui peut-être mais j’en connais un autre Margot…
-Suffit Coraline. Je te rappelle que l’on parle de mon époux là… Et puis je déteste quand tu m’appelles Margot.
-Certes, certes… mais à cette époque, il n’était pas encore ton mari. IL n’était même pas ton fiancé…
-Très bien. Très bien. J’ai sans doute mérité cette petite humiliation.
-Ha ! Ha ! Tu t’avoues vaincu Sévériane.
-Oui. Je m’excuse ma chère sœur d’avoir prétendu que tes intentions envers le jeune André n’étaient pas louables. »
Sévériane marqua une pause et esquissa une petite révérence. Puis elle se releva et fixa son aînée avec une étincelle malicieuse dans le regard.
-« Enfin, cela n’empêche pas ma chère que tu as toujours vingt… »
Coraline s’était précipitée sur sa sœur pour lui couvrir la bouche.
-« Pourquoi faire ta coquette Coraline ? s’étonna Adélaïde. Je te rappelle que nous connaissons toutes ton âge.
-Sans doute, maugréa leur sœur aînée, mais est-ce une raison pour le dire de vive voix ? »
Les autres éclatèrent de rire.
Retour aux appartements d’Oscar au moment où elle échafaudait avec André son évasion par la fenêtre
-« Des draps ? Oui bien sûr ça fera l’affaire mais euh… tu crois pas que Grand-mère risque de nous punir quand elle découvrira ce qu’on a fait des draps ?
-Peu importe parce que de toute manière c’est toi qui seras puni. déclara Oscar en souriant fièrement.
-Oui bien sûr… les coups de louche seront pour ma pomme.
-Mais tu seras mon héros et c’est là ta plus belle récompense. » s’écria-t-elle en papillonnant comiquement du regard.
André la fixa un sourcil levé, vaguement convaincu. Oscar croisa les bras.
-« Ruban, ruban ! lança-t-elle sur un ton perché.
-Les draps ! Va les chercher j’ouvre la fenêtre. s’empressa-t-il de répliquer.
-Toc ! Toc ! Toc ! » s’écria une voix féminine tout en ouvrant la porte.
Oscar et André sursautèrent et se retournèrent vers l’entrée. Sévériane accompagnée de ses 3 autres sœurs pénétrèrent en souriant malicieusement dans la pièce.
-« Tiens ce qu’il fait frais ici. remarqua Adélaïde en se frottant les bras.
-Normal soeurette, quelqu’un a ouvert la fenêtre. expliqua Marcianne.
-Tiens donc ? s’exclama Sévériane. Est-ce que par hasard, certaines personnes ont vaguement cru qu’elles pourraient s’enfuir par là ? »
Tout en disant cela, elle avait jeté un regard appuyé vers les deux adolescents.
-« Ho ! Ho ! Ho ! Voyons Sévériane tu n’y penses pas ? s’écria Coraline. C’est bien trop haut pour sauter. Qui serait assez fou pour une chose pareille ? D’autant que je ne vois aucune raison valable pour nous échapper ? »
Elle se mit à pouffer de rire puis avec un grand sourire elle vint enlacer André.
-« Mon petit André, Marcianne et moi avons un petit service à te demander. Mais allons dans un endroit plus discret car c’est une surprise pour Oscar. »
Elle fit un clin d’œil à ses sœurs avant de quitter la chambre, André pratiquement sous le bras et Marcianne sur ses talons. Le pauvre garçon n’en menait pas large mais Oscar n’était pas en reste. Après l’enlèvement fulgurant d’André, elle recula au fond de la pièce tout en observant avec angoisse ses deux autres sœurs. Sévériane et Adélaïde la regardaient en souriant. Soudain Sévériane frappa dans ses mains.
-« Bien Adèle, nous avons du travail. Va voir ce que tu peux trouver dans les armoires.
-Du travail ?
-Ma petite Oscar, aujourd’hui c’est ton premier bal. »
Oscar ouvrit de grands yeux ronds. Au même moment, on pouvait entendre les hurlements d’André suppliant que l’on ne touche pas à ses vêtements.
Quelques heures plus tard…
-« C’est ravissant.
-Si mignon.
-Adorable !
-Et tellement chou ! »
Oscar fixa le miroir d’un air maussade. Ses deux sœurs se tenaient debout derrière elle et affichaient un sourire impeccable. Elle pensait même voir des larmes briller dans les yeux d’Adélaïde. Elle soupira. Elle n’aimait pas du tout être ravissante, mignonne, adorable et « tellement chou ».
-« Ah ne fais pas ta tête de cochon Oscar. la sermonna Sévériane. De quoi te plains-tu ? Tu es si jolie !
-J’en ai rien à faire.
-Tu sais mon petit ange. Remarqua Adélaïde tout en lui caressant les cheveux. Cela aurait pu être pire ?
-Je vois pas comment ! maugréa sa petite sœur.
-Et bien, nous aurions pu… »
Sévériane interrompit sa phrase et fit mine de réfléchir quelques secondes. Puis, elle feint la stupeur.
-« Bien sûr ! reprit-elle. Nous aurions pu t’habiller avec une robe.
-Je me demande si cela aurait pas mieux valu. grinça Oscar entre ses dents.
-Tu disais Oscar ? demanda Adélaïde en portant la main à l’oreille.
-Je crois qu’elle aurait préféré une robe ! s’exclama Sévériane. Bizarre, non ?
-Bon ça suffit ! rugit Oscar.
-Oh ma belle ne te mets pas en colère. implora Adélaïde tout en l’entourant tendrement de ses bras. L’heure est à la fête et non à la fâcherie. termina-t-elle joyeusement.
-Allez jeune fille… C’est l’heure du bal. Votre surprise vous attend.
-Surprise… tu parles… » marmonna Oscar en se rendant escortée par ses deux grandes sœurs jusqu’au rez-de-chaussée.
Elles la guidèrent tout en souriant dans le petit salon de musique. Oscar était passablement peu disposée à participer à leur dernière « surprise ». Elle s’apprêtait à le faire par de vive voix de son ressentiment quand elle fut totalement subjuguée par la décoration de la pièce.
Les fenêtres avaient été soigneusement été recouvertes par de sombres couvertures plongeant la pièce dans le noir. Plusieurs dizaines de chandeliers avaient été amené pour augmenter l’éclairage de la pièce. Ils étaient savamment disposés de façon à former un chemin jusqu’au centre de la pièce là où trônait le lustre. Ce dernier brillait d’un éclat particulier. Oscar était sans voix. Il y avait des voilures de couleurs différentes qui allaient d’un mur à l’autre et des dizaines de roses blanches en bouquet ou en pétales étaient parsemées dans tous les coins de la pièce.
-« Alors ça te plaît ? lança Coraline. Gersende est douée pour la décoration. »
Oscar se contenta d’hocher la tête. C’est vrai qu’elle trouvait ça joli.
-« J’espère que ton cavalier te plaira aussi. » ajouta-t-elle avant de frapper des mains.
Sous les yeux ébahis d’Oscar deux colonnes de chandeliers en face d’elle furent allumer un par un. Au bout de ce second chemin, elle aperçut André.
-« Allez ! Allez ma belle ! Avance. C’est l’heure de la première danse. dit Sévériane en donnant une petite tape dans le dos d’Oscar.
De l’autre côté, André était visiblement encouragé à avancer vers le centre de la pièce lui aussi. Il était visiblement aussi mal à l’aise qu’Oscar, tirant nerveusement sur son col à chacun de ses pas.
Il rejoignit Oscar au centre et tous deux restèrent immobiles ne sachant pas trop quoi faire. Ils se contentèrent de se sourire gentiment.
-« Pas mal du tout la tenue d’Oscar. complimenta Marcianne. Vous avez fait des merveilles avec elle.
-Je suis fière de moi. rétorqua Sévériane. J’ai réussi à la rendre suffisamment féminine sans pour étant lui faire porter une robe. Mais je l’ai quand même maquillée un peu.
-En tout cas, pour la parfumer ça n’a pas été facile. précisa Adélaïde. Et vous avec André, ça s’est bien passé ? On a entendu des cris un moment.
-C’est quand Coraline lui a parlé de chemise de dentelles. Il a eu soudain un instant de panique. Et ça s’est aggravé quand elle s’est demandée quelle couleur de ruban siérait mieux avec la couleur de ses yeux.
-Oh je me demande pourquoi ? intervint Sévériane en jetant un regard en biais vers Adélaïde.
-Ben quoi ? Ne me dites pas que vous ne l’aviez pas trouvé si craquant dans son costume de poupée l’an dernier.
-Oh si ! répondirent ses deux sœurs en choeur.
-Mais il n’a pas eu l’air d’apprécier. ajouta Marcianne.
-Que voulez-vous les enfants sont capricieux ! proclama Sévériane.
-J’en connais une autre… lança Coraline en les rejoignant avec Gersende.
-Dites, ils n’ont pas encore bougé. constata cette dernière. Pourtant il y a de la musique.
-Un peu d’aide serait la bien venue. dit Adélaïde.
-Mais tout est prévu mes petites sœurs.
-Coraline il y a encore une autre surprise ?
-Une autre ? Mais enfin, je vous ai dit que nous organisions un bal surprise aux chandelles !
-Oui c’est ce que l’on a fait. remarqua Gersende.
-Mais les filles maintenant il faut la surprise !
-Euh… Coraline je croyais que la surprise c’était de simuler la nuit.
-Justement Marcianne… répondit sa sœur avec un sourire mutin. Quand il fait nuit, il n’y plus beaucoup de lumière. »
Elle fit un signe de la main et un à un les chandeliers furent éteint. Puis, on entendit un souffle de vent et la pièce fut plongée dans le noir.
-« Surprise ! » lança Coraline.
-Où est la surprise là ? demanda Sévériane. On ne voit pas plus rien.
-Mais on distingue ma chère. On distingue. De toutes façons, le jour reviendra bientôt. Regardez plutôt du côté de nos deux petits anges. »
Ses 4 sœurs suivirent les indications de leurs aînées et se mirent à regarder attentivement vers le centre de la pièce. Quand leurs yeux furent habitués à la pénombre, elles aperçurent enfin le jeune couple.
-« Coraline ! souffla Marcianne. C’est toi la meilleure.
-Oui. renchérit Adélaïde. Ton idée de bal est très ingénieuse. Comme c’est mignon.
--Ce n’est pas pour rien que c’est moi l’aînée les filles.
- Oui l’aînée. Celle qui a vingt…
-Sévériane ! l’interrompirent aussitôt ses trois autres sœurs.
-D’accord, d’accord. J’arrête avec ça. Dites vous croyez pas que ça suffit là ? Ils se sont suffisamment amusés dans le noir.
-Tu as sans doute raison. » approuva son aînée.
Elle frappa dans ses mains et les couvertures tombèrent des fenêtres inondant ainsi la pièce de lumière. Au centre, à la vitesse de l’éclair Oscar et André s’écartèrent d’au moins 2 bons pas. Les 5 jeunes femmes les rejoignirent en souriant.
-« Ah je crois que notre fête est finie. annonça Gersende avec une déception exagérée.
-Quel dommage qu’il y ait autant de courant d’air. s’écria Marcianne.
-D’un autre côté, la pièce soudaine plongée dans les ténèbres, c’était d’un romantique, non ? déclara Adélaïde.
-Ouais… bof… rétorqua Oscar en donnant un coup de pied dans un caillou imaginaire. Est-ce qu’on peut repartir maintenant ?
-Oui puisque la fête est gâchée… » leur confirma Coraline dans un soupir.
Les deux adolescents ne purent masquer leur joie d’en avoir fini avec cette journée. Ils commencèrent à s’éloigner.
-« Oh André ? » appela Sévériane avec un grand sourire.
André s’arrêta, suivi par Oscar quelques pas plus loin.
-« Euh… Oui Sévériane. »
La jeune femme pointa le doigt vers la commissure de ses lèvres.
-« Tu as une trace rouge au coin de la bouche. Tu ne veux pas un mouchoir pour t’essuyer. J’espère que ce n’est pas du sang »
Oscar et André devinrent tous les deux aussi rouge que les lèvres d’Oscar. Ils balbutièrent quelques mots intelligibles avant de s’enfuir en quatrième vitesse. Les 5 sœurs éclatèrent de rire.
-« L’année prochaine, on devrait organiser une promenade au clair de lune. proposa Gersende.
-Avec un tour en traîneau. ajouta Adélaïde avec excitation.
-Dis tant que tu y es ? Tu ne veux pas qu’on leur amène des huîtres ? » railla Sévériane.
Adélaïde esquissa un sourire gêné avant de rougir confusément
-« Sévériane, arrête de taquiner ta petite soeur !
-Quoi Marcianne ? rétorqua Sévériane faussement étonnée. C’est elle qui a parlé de traîneau !
-Dites les filles ! intervint Coraline avec un sourire machiavélique. Ça vous dirait que je vous raconte l’histoire d’une jeune étourdie qui aimait prendre son bain en plein milieu de l’après midi.
-Ah non Coraline. Si tu ne tais pas, je te jure que j’hurlerai ton âge au monde entier ! »
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Nda bis : pour la fin, je me suis permise une certaine allusion à une certaine technique de drague d'un certain Fersen (merci pour vos précieux enseignements Comtesse). je trouvais ça drôle de le placer à ce moment-là. J’espère que ça vous a plu !
Sinon Vous avez dû remarquer que je me suis permise de ne pas réutiliser les prénoms cités dans le manga. Pour information voici la signification des différents prénoms des 5 sœurs aînées d’Oscar (par ordre alphabétique).
Adélaïde : De noble lignée (germanique).
Coraline : Jeune fille (grec).
Gersende : Lance victorieuse (germanique).
Marcianne : Dédiée à Mars, Dieu romain de la guerre.
Sévériane : Grave, sérieuse (latin). |