Auteur : krapagnou Hits : 4656
Lady Oscar > Romance > Je ne suis pas votre maitresse >
1/ L'abus d'alcool est un jeu dangereux

Oscar commençait sa journée comme toutes celles qui avaient suivit sa prise de fonction dans les garde française. Elle était d'humeur maussade, mais elle se jetait corps et âme dans le travail. Pourtant aujourd'hui quelque chose ne tournait pas rond. Il était vraiment étrange quand le sergent Soisson était absent. Tout semblait tellement calme sans lui, personne pour lui tenir tête ou contester ses ordres. Elle était intrigué, la veille, il ne lui avait rien dit de particulier. Il n'avait tout de même pas attraper froid pendant la nuit! Ce soldat allait la rendre chèvre. Surtout si maintenant il se permettait de disparaître sans raison ou peut être lui était-il arrivé quelque chose de grave, en tout cas il entendrait parler d'elle quand il reviendra.

Le soir, elle rentra à Jarjayes. Cependant, la journée ayant été particulièrement paisible, elle ne réussit pas à s'effondrer comme à son habitude dans le sommeil. Elle regrettait presque cette suractivité qui l'épuisait et qui arrivait à anesthésier son mal. Sa vie était tellement compliquée. Il fallait qu'elle trouve quelque chose pour ne pas penser. Elle se mit à l'aise et ouvrit une bouteille de vin pour se poser devant la cheminée. Trop d'idée se bousculaient dans sa tête, Fersen et son amour pour la reine, le geste violent d'André, la séparation avec son meilleur ami...
Grand-mère passa par le salon et aperçut Oscar en train de se resservir encore un verre. La mélancolie des traits de la jeune femme chagrinait énormément la vieille nourrice qui considérait la dernière fille des Jarjayes comme sa propre petite fille. Elle s'approcha de la jeune femme et posa sa main ridée sur l'épaule.
Grand-mère: Oscar! Est ce que tout va bien?
Oscar: Oui grand-mère!
Grand-mère: Pourtant tu m'inquiète, cela ne te ressemble pas de boire ainsi... tu ne veux pas m'en parler.
Oscar (à elle-même): ça c'est parce que tu ne venais jamais avec nous aux tavernes!... Une taverne! Voilà la solution!
Oscar: Non, il n'y a rien... d'ailleurs tu as raison, tu peux ranger la bouteille.

Elle finit alors son verre et pris sa cape pour aller dans une taverne. Ce n'est pas parce qu'André ne venait pas avec elle, qu'elle devait se priver. Elle parti discrètement et arriva dans une de ses gargottes qui pullulaient dans les ruelles sombres de Paris. Elle poussa la porte de l'établissement. Dans la salle trop sombre, quelques poivrots accoudés au bar buvaient bruyamment leur chopine. Seuls deux ou trois tables étaient occupées. Ce lieu était idéal pour cuver anonyme et sans ennui les breuvages de l'oubli. Elle s'accouda à côté d'un type grand, sale et puant. Elle commanda directement une bouteille et l'homme s'intéressa tout de suite à elle.
Homme: En vla un qui sait ce qui veut! T'a raison y'a que la bouteille qui vaut encore la peine... Trinquons mon garçon!
Oscar: Je n'y tiens pas!

Oscar attrapa l'alcool et se détourna de l'opportun qui avait voulu faire la conversation. Elle voulait se trouver un coin tranquille où elle aurait pu boire sans qu'on la dérange. Aussi elle s'enfonça vers le fond de la salle. L'espace peu aéré avait ces relents de mauvaises cuisines et de fumée, mais il fallait avouer que pour la discrétion, l'endroit était idéal. Une seule table était occupée par un grand gaillard le dos courber qui semblait s'être déjà noyé dans son pichet. Au moins celui là ne lui poserait pas de problème. Il n'avait vraiment pas l'air de vouloir lancer la conversation avec quiconque, le dos tourner à la salle, la tête invariablement baisser. Elle s'assit le plus au fond possible et commença à s'enfiler quelques verres en ruminant son désespoir. Le monde avait disparut pour elle, plus rien ne valait rien à part le liquide rouge qui lui réchauffait le sang. Pourtant, elle leva le nez quand ce compagnon de silence s'extirpa de sa table pour aller commander au bar. Elle recracha subitement le liquide qu'elle avait dans la bouche sous la surprise de l'apercevoir ici. L'homme se retourna interpelé vers l'individu qui avait manqué de s'étouffer. Il se demanda soudain s'il n'avait pas déjà trop bu pour avoir de pareil hallucination. Il soupira quand il constata hélas que son hallucination était bien réelle. Où allait le monde si son fichu colonel de malheur venait le poursuivre jusque dans les tavernes? Puis, il sourit en voyant l'expression de gêne de son supérieur qui se faisait après tout lui aussi surprendre. Peut-être pouvait-il éviter un sermon s'il faisait comme si de rien n'était. Il saisit sa bouteille et l'air de rien reprit silencieusement sa place. Il espérait que cela suffirait. Il y crut presque. Seulement au bout de trois minutes à tergiverser, elle se leva pour demander des comptes à son soldat.
Oscar: Sergent Soisson! Voilà où vous vous cachiez aujourd'hui!
Alain: Oh colonel! Vous pourriez pas faire comme si vous m'aviez pas vu et retourner sagement à votre place?
Oscar: QUOOOIIII??? Vous vous foutez de moi?
Alain: Chhhuutt! Du calme colonel! Il n'est pas bon pour votre réputation que l'on apprenne que vous trainez dans les tavernes... Que penseraient vos hommes de vous? Vous le colonel si exemplaire!
Oscar: MORBLEU! C'est que vous essayeriez de me menacer!

Oscar l'attrapa par le col, il lui retira les mains fermement.
Alain: Voyons colonel un peu de sang froid! Oublions un peu la caserne pour une fois! Allez je vous offre un verre ça vous changera de l'alcool de fillette que vous buvez!
Oscar: Non merci! Je ne bois pas d'alcool de fillette! Et ne croyez pas vous en sortir ainsi... Je tiens à avoir des explications sur votre absence d'aujourd'hui!
Alain: Prouvez moi que vous êtes un homme et je vous le dirais après!
Oscar prit le verre et le bu cul sec. L'alcool lui brûla la gorge, elle failli tousser, mais elle se retint pour ne pas lui donner ce plaisir.
Oscar (à elle-même): Bordel! Il ne boit pas une boisson de tapette!
Oscar: Alors je vous écoute!
Alain: Disons que je n'étais pas là pour des raisons personnelles!
Oscar: Et vous croyez que cette réponse va me suffire?
Alain: C'est la seule que je vous fournirais! Vous ai-je manqué à ce point pour que vous n'appréciez pas mon absence? Voyons mon colonel... On ne se supporte pas... c'est de notoriété publique... Alors pourquoi ne pas prendre mes escapades pour une sorte de repos dans vos services.
Oscar: VOUS PLAISANTEZ???!!!???
Alain: Tenez! Prenez un verre et installez-vous... je vais vous expliquer...
Sous la colère, Oscar attrapa le verre et le bu d'un trait encore. Mais elle restait encore debout. Alors il la tira pour qu'elle s'asseye en face de lui.
Alain: Je vous propose un traité de paix! On oubli cette affaire et disons que je me tiens tranquille pendant un moment... ça vous va?
Oscar: Vous essayer de marchander maintenant?
Alain: L'offre est honnête! Car à la limite si je reviens demain à la caserne, vous me mettrez un blame et après? Je continuerai à vous pourrir la vie!
Oscar: Hum... Je suis d'accord si vous vous tenez tranquille ET que vous encouragez les troupes à m'obéir.
Alain: Ah vous êtes dur en affaire! Allez! Buvons pour sceller notre accord!

Finalement de verre en verre, la tension entre eux s'était évanouis. On aurait dit deux bons vieux camarades qui se pochetronnaient ensemble. Oscar était à moitié affalé sur sa chaise à rire, pendant qu'Alain était monté sur la table pousser une chansonnette aux paroles douteuses. Ah qu'il était bon de rire ainsi. Depuis combien de temps n'avait-elle pas connu pareil euphorie? Pour une soirée de détente, c'était une soirée de détente! Alain n'était vraiment pas un mauvais bougre et qui plus est, il avait réussi à effacer toutes ses pensées sombres. Elle avait l'impression de le connaître depuis des années, elle se sentait juste à l'aise. L'alcool aidant, elle se laissait aller à être elle-même.

Pour la première fois depuis qu'il l'avait rencontré, il trouva son colonel fort sympathique... C'était un homme avec de l'esprit, franc, honnête et drôle... mais il était un peu troublé. Il se sentait un peu gêné car ce rire clair et frais l'attirait. Il se sentait confus car ce petit homme avec ce visage d'angelot lui faisait penser à une femme encore plus maintenant qu'il n'avait pas cette sévérité glacial qu'il affichait à la caserne. Hier encore, il était venu se perdre dans les bras d'une demoiselle pour se rassurer de son attirance pour le beau sexe. Il avait cogité toute la journée ne comprenant pas cet attrait malsain qu'il avait pour son supérieur. Il s'était dégouté à un point qu'il n'avait pas voulu aller à la caserne pour ne pas le voir et avoir encore des pulsions étranges. Le problème, c'est qu'à ce moment précis, il le trouvait beau ainsi en train de rire.

Oscar voulu se resservir de l'alcool, mais à son grand désespoir leur troisième bouteille étaient déjà vide. Elle avança titubante vers le bar et trébucha s'écrasant ainsi au sol maladroitement. Alain se tint les côtes de rires en la voyant chuter. Elle agrippa le bord du bar pour se relever. Elle ne s'était pas râtée et malgré les brumes éthyliques qui brouillait son cerveau, elle se dit qu'elle pouvait être sûr d'avoir un hématome demain. C'était bien sa chance.
Oscar (ivre): Une gnôle tavernier!
Alain qui voyait son chef à peine capable de tenir sur ses jambes se dit que s'il voulait goûter un peu à cette liqueur avant qu'il ne s'écrase à nouveau au sol avec, il devait lui prêter main forte. Il la rejoignit donc au bar et son intervention ne fut presque pas inutile. Presque! Car à peine eut-elle entamer un retour vers le table qu'elle trébuchait encore. Il la rattrapa comme il put, sauf que sa main agrippa une rondeur qui n'était pas très masculine et sous la surprise la relâcha la laissant choir au sol à nouveau. Sur sa tête s'était peinte l'expression du plus grand étonnement, il s'était complètement figé.
Oscar: AÏE! MAROUFLE! C'EST PAS PERMIS D'ETRE AUTANT BON A RIEN!

Il réalisa qu'ELLE était à terre en train d'essayer de se relever. Promptement il l'aida à revenir sur ses pieds et la regarda étrangement. Elle ne prêtait pas vraiment attention à lui, trop occupé à épousseter la chemise. Puis quand elle eut fini... elle remarqua enfin qu'il la fixait.
Oscar: Quoi? Vous n'avez jamais trébuché?
Elle retourna titubante s'assoir avec sa bouteille. Au moins tout n'était pas perdu. Elle huma les vapeur éthylique qui s'échappait de son verre et commença à le boire. Une femme! Son colonel était une femme! Il était dérouté mais rassuré par la même occasion. Il comprenait maintenant pourquoi il ressentait toutes ces choses à côté d'elle... Il était bien un homme qui aimait les femmes. Par la sainte culotte de Mac Grégor, cette constatation lui enleva un énorme poids. Cependant, il était dérouté. Comment une femme se retrouvait dans l'armée et colonel de surcroit! Il revint prendre place à côté d'elle cette fois et l'étudia avec un œil neuf. Il est vrai autant ses manières étaient masculine qu'il s'avouait enfin que tous ses traits étaient indéniablement féminin. Cette bouche, ces yeux, cette peau blanche, ce cou si fragile et ces mains délicates. Comment avait-il été aussi aveugle? Il se pencha et sur le ton de la confidence et lui murmura à l'oreille d'un ton soudainement trop sérieux.
Alain: Pourquoi buvez vous ainsi colonel? Qu'avez-vous à oublier?
Oscar: Et vous?
Alain: Une femme! Une femme qui m'obnubile jusqu'à la folie...
Oscar: Moi aussi!
Alain: Un homme, vous voulez dire!
Oscar: Pardon?
Alain regarda sa main qui avait touché son sein, il en était sûr.
Alain: C'est bien l'amour d'un homme qui vous conduit à vous noyer dans l'alcool Mademoiselle...
Oscar devint blanche. Comment l'avait-il appelé? « Mademoiselle »??? Elle ouvrit la bouche et la referma. Que pouvait-elle dire à ça?
Oscar: Vous divaguez!
Elle s'apprêtait à partir, mais elle ne put faire plus d'un pas qu'il l'emprisonna dans ses bras.
Alain: Je divague? Mais sur quoi? Que vous aimez un homme? Ou que vous être une femme?
Oscar essaya de garder son calme bien qu'il l'avait mis à jour.
Oscar: Les deux!
Il la retourna pour la regarder dans les yeux.
Alain: répétez-moi que vous n'êtes pas une femme?
Oscar: Je ne le suis pas!

Alain l'embrassa fougueusement tout en la serrant contre lui. Elle ne comprenait pas ce qui se passait. Cette bouche contre la sienne, cette langue qui se faisait caressant et conquérante en même temps, toutes ces émotions qui naissaient en elle. Elle avait l'impression de perdre pied et il la serra encore plus redoublant ainsi l'effet du trouble qu'ils ressentaient tous les deux. Il la découvrit de ses mains et au lieu d'être gênée, elle prenait plaisir à ce contact. Elle se sentait perdue, une partie d'elle se disait de le repousser, l'autre partie en voulait davantage. Dans son esprit embrouillé tout se mélangeait et son corps se laissait convaincre par ce soldat téméraire. Sans même s'en rendre compte, elle se mit à répondre à son baiser entrainée dans ce ballet des sensations. Elle s'embrasait complètement dans cette étreinte et tous les deux tout autant chamboulés, ils s'emportaient dans des gestes plus passionnés. Alain la souleva la forçant à enlacer ses jambes autour de sa taille sans pour autant relâcher ses lèvres. Il l'emmena avec lui toujours dans cet élan, tapa de la main sur la bar pour demander la clé d'une chambre et monta aussitôt avec elle. Une fois qu'ils furent dans la chambre, il referma la porte et la déposa enfin. Ses mains agiles lui défirent en un rien de temps ses vêtements, pendant qu'elle se retenait encore à son cou tant elle ne tenait plus sur ses jambes. Il l'allongea sur le lit et ôta ses propres vêtements avant de la rejoindre. Ils étaient nu et corps à corps. Il l'embrassait toute entière.
Alain: Vous êtes une femme! Une belle femme! Je n'aurais jamais pu tomber amoureux d'un homme...

*******************

Au petit matin, Oscar émergea doucement. Elle se sentait tellement bien et détendue malgré un affreux mal de crâne. Elle voulu s'étirer et remarqua qu'elle ne pouvait pas bouger, un bras d'homme la tenait serré contre lui. La panique lui fit reprendre complètement conscience. Quoi? Qui? Où?
Oscar (à elle-même): Mais je suis nue!!! ET LUI AUSSI!!! OH MON DIEU!!! OH MON DIEU!!! Qui d'ailleurs???

Elle se tourna pour voir le visage de l'homme avec qui elle avait passé la nuit...
Oscar (à elle-même): Alain! Oh mon dieu!
Mais que s'était-il passé? Comment avait-elle pu faire quelque chose d'aussi stupide? Elle voulu se dégager pour filer. Avec un peu de chance, il avait été assez ivre pour ne pas savoir avec quelle femme il avait couché. Mais, malheur de malheur, il la serra plus fort contre lui à peine bougea-t-elle d'un centimètre. Il avait encore les yeux clos, mais un sourire coquin s'étira sur ses lèvres.
Alain: Bonjour ma belle... déjà réveillée?

Elle ne répondit pas, que devait-elle faire? Il avança son visage près du sien pour venir chercher un baiser et il ouvrit les yeux. Elle était pétrifié, d'indécision, de honte... de désir. Elle avait l'impression que son corps se souvenait parfaitement ce qu'elle avait fait la veille, car bien malgré elle, elle frissonna quand il posa sa main sur sa joue. Il l'embrassa alors tout en caressant sa joue. Il était déjà prêt à repartir dans de nouveaux ébats. Mais, elle reprit enfin conscience et le repoussa. Il ne comprenait pas vraiment son geste. Avec ce qu'ils avaient fait hier soir... il pensait vraiment que... que... enfin, il ne pensait pas qu'au matin, elle réagirait comme cela. Elle sauta hors du lit et enfila ses vêtements. Elle blanchi en voyant le restant de sang qui lui tachait les cuisses.
Oscar (à elle-même): Mon dieu... Je ne suis plus vierge!
Oscar: Alain... Euh... Oh Mon Dieu... Euh...

Alain la regardait s'empresser de s'habiller maladroitement. Il se leva alors du lit et dans une nudité totale qui ne le gênait pas le moins du monde l'approcha pour l'aider. Elle voulu reculer mais avec son pantalon encore au cheville, elle ne pouvait pas. Il s'agenouilla et prit le tissu de ses mains pour le remonter doucement le long de ses jambes.
Alain: Oui ma belle!
Oscar: Ne m'appelez pas ma belle!
Alain: C'est dommage, je trouve que c'est un joli mot pour une maitresse...
Oscar: JE NE SUIS PAS VOTRE MAITRESSE!!!
Alain: Pourtant, la nuit dernière vous étiez plus qu'une amante!
Review Je ne suis pas votre maitresse


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