Auteur : krapagnou Hits : 6418
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Jusqu’au bout du monde

Le comte de Fersen est parti depuis quelques temps aux Amériques (J’aime bien ce moment pour faire basculer l’histoire… hihihi). Marie Antoinette se meurt d’Amour et Oscar aussi !

Chap 1 : Une mission
Oscar avait accueilli sa nouvelle mission avec un soulagement certain. Elle allait retirer un peu de calme et de tranquillité à s’éloigner de Versailles. La reine l’étouffait plus que d’habitude. Elle était sa seule réelle confidente au sujet du comte suédois. De ce fait, elle devait subir en permanence les jérémiades de sa souveraine. Elle terminait la passation des ordres à son lieutenant, son voyage ne serait certes pas éternel. Mais, elle tenait absolument à ce que son régiment continu selon les règles qu’elle avait établit. André quant à lui était déjà rentré à Jarjayes pour préparer les affaires. Ils partiraient demain de bonne heure et tout devait être prêt dans les temps.

André était très heureux qu’Oscar lui ait demandé de l’accompagner. Cette mission allait peut-être leur rendre leur complicité. Il eut un sourire triste. Depuis quelques temps, Oscar était particulièrement irascible et se renfermait de plus en plus derrière un mur de silence. Il termina de vérifier les fers des chevaux tout en priant pour qu’elle s’ouvre un peu à lui pendant leur voyage.

Au première lueur du jour, ils partirent d'un bon train vers le Sud. Oscar devait se rendre à Marseille pour assurer la protection des Commissaires chargés de négocier dans l'urgence les termes du rachats des 57 captifs Corses détenus en barbarie avec le consul de France à Tunis, M. Saizieu. Le voyage dura plusieurs jours et malgré l'allure soutenu de leurs montures, Oscar se détendait en s'éloignant de Versailles et en galopant joyeusement. La jeune femme se laissait griser par le vent frais de ce début d'année qui lui fouettait le visage. Ils trouvaient en chemin de paisibles auberges, où affamés et éreintés de leur journée de voyage, ils s'arrêtaient pour prendre un peu de repos.

Ils avaient parcouru une bonne distance depuis l'aube ce matin là. André se renfrognait sur sa selle en pensant à son estomac. Il la scrutait du coin de l'œil. Sa compagne n'avait donc jamais faim? Le soleil déclinait et Oscar proposa enfin de trouver un refuge. André, le premier, repéra une escale potentielle. Il descendit de sa monture pendant qu'Oscar attendait le verdict. Le jeune homme entra dans la masure et demanda au tenancier deux chambres accompagnés de repas chaud. L'auberge devait être fameuse, car dans la salle se bousculaient des gens de tout horizon. A croire qu'ils s'étaient tous donné rendez-vous ici ce soir là, car le patron l'air désolé lui annonça qu'il n'y avait plus qu'une chambre de disponible mais que s'ils désiraient rester diner un excellent ragout cuisiné par sa femme était encore chaud. André ressorti alors l'air penaud. Il se doutait bien que la charmante cavalière qu'il escortait, demanderait à ce que l'on trouve un autre endroit. Et pourtant! Pourtant! L'idée de ce ragoût fumant lui enivrait déjà les sens. Il annonça d'une voix monocorde la sentence qui condamnait son pauvre estomac. Oscar le scruta une seconde et éclata de son rire clair.
Oscar: André! Ne me regarde pas avec ces yeux là! Allez! Viens nous allons manger! Nous verrons plus tard pour le couché. ..

Incroyable! Comme si on lui eu annoncé qu'il venait de devenir riche... Il accueilli la nouvelle avec entrain. Il s'occupa des chevaux pendant qu'elle rentrait dans l'établissement. Il la rejoint à table, ils étaient tous les deux poussiéreux de leur interminable cavalcade. Mais malgré tout, elle gardait une fraicheur et une beauté particulière. Il la regarda sans s'en rendre compte de son regard amoureux. Elle interpréta cette attitude au cri de cet estomac toujours affamés.
Oscar: Eh bien André! Que de reconnaissance pour un simple repas! Tu fais plaisir à voir... hahaha
André (à lui-même): Oh Oscar! Tu te moque encore... mais mon plus grand bonheur est de t'avoir rien que pour moi pendant notre voyage. Je regrette qu'il doive un jour se terminer. Car je te retrouve enfin, ma tendre amie... souriante et fougueuse comme du temps de notre jeunesse.

Une demoiselle assez coquette arriva à leur table. La serveuse enjouée leur proposa du vin et le fameux ragoût de la patronne. André tout sourire acquiesça sans plus de manière provoquant l'hilarité chez Oscar. La serveuse détailla alors un peu mieux ses deux nouveaux clients. Ils n'étaient pas pour sûr de la région. Oscar pour ce voyage n'avait pas revêtu son uniforme. Elle reconnu en eux que des hommes bien nés. Des gentilshommes! Elle était bien chanceuse ce soir. Autant, le petit blond avait un charme non négligeable avec ses traits racés, que le brun au sourire espiègle était encore plus à son goût. Mon Dieu! Mon Dieu! Dire qu'il fallait n'en choisir qu'un ... qu'elle dommage car pour une fois, elle aurait fait peu de cas de toutes les manières et aurait bien proposé au deux de partager son lit! Elle revint quelques minutes à peine avec une carafe et versa le vin dans les verres leurs faisant face. Elle se pencha un peu plus en servant l'homme qui avait passé la commande, dévoilant outrageusement ses seins débordant presque de son décolleté. André eut malgré lui un coup d'œil vers cette généreuse poitrine qui se pavanait ainsi sous son nez, mais dévia immédiatement le regard en sentant qu'Oscar l'observait. Elle avait pris un air sombre quand elle l'avait vu s'immerger dans cette exhibition indécente.

Depuis quand André se mettait-il à lorgner ainsi? Cette gourgandine ne pouvait pas être à son goût tout de même! Mais quels étaient ses goûts? Tiens? Il n'en n'avait jamais parlé... Humm?!? Elle n'avait même jamais connu ses conquêtes... André des conquêtes?!? Quelles idées! Elle avait des idées bien étranges ce soir! Ce vin frelaté devait déjà lui taper sur le crâne. Pourtant, pendant tout le temps du diner, elle se mit à observer son ami d'enfance. Cette serveuse lui tournait autour comme un vautour le fait pour une charogne. Mais André n'avait rien d'une charogne! Elle reconnu qu'il était bel homme. Depuis quand avait-il autant grandit? Où était passé l'adolescent avec lequel elle se battait? Elle regarda ses mains qui tenaient ses couverts, elles étaient bien plus large que les siennes. Il était devenu tellement plus grand qu'elle ces dernières années et elle ne l'avait même pas vu grandir. Est ce parce qu'ils se voyaient tous les jours qu'elle ne l'avait pas vu? Elle se jugea elle-même. Rien chez elle n'avait vraiment changé. Malgré les entrainements, elle n'avait pas prit des épaules comme lui. Ses jambes toujours aussi fines lui avaient valu un moment le sobriquet de maigrichon... Ah! Comme elle les avait dressés ceux qui avaient eu la bêtise de laisser échapper ce fâcheux surnom. Non! Hélas! Elle restait invariablement la même! Même sa « poitrine » seul attribut qui avait poussé à son grand désespoir... était l'objet d'une torture quotidienne pour être camouflée. Ah! Si elle avait pu avoir tout le reste et que ce double détail gênant ait pu disparaître! Elle aurait été le plus heureux des hommes!

André finissait déjà son assiette qu'elle n'avait presque pas commencé. Il l'avait vu songeuse et s'était rappelé qu'à son grand désespoir, elle était amoureuse. Il avait presque oublié ce suédois tant ces derniers jours avaient été doux. Il se resservit un autre verre de rouge. Il avait soudain froid dans son cœur. Margot, la serveuse, le voyant s'enivrer, se dit qu'elle allait l'aider encore un peu. Il était après tout si peu courant d'avoir par ici de si charmant jeune homme. Elle aussi avait eu le loisir pendant tout le repas de détailler sa proie et il fallait bien l'avouer, plus elle le regardait et plus elle le voulait. Quand son ventre fut plein et que son verre fut vide, André commença à lancer la conversation. Il était jaloux et pour rien au monde il ne voulait de ce suédois comme compagnon de voyage. Ah non! Cette escapade était aussi la sienne et elle ne serrait rien qu'à lui au moins jusqu'à leur retour à Paris. Très vite, le jeune homme enchaina plaisanteries et commentaires. C'est qu'en temps que valet, il pouvait entendre toutes les conversations sans que ces messieurs et dames de la noblesse ne lui prêtent la moindre attention. Après tout pour eux, il n'était rien de plus qu'un meuble, mais cette anonymat forcé, il était loin de s'en plaindre. Elle lui offrait le loisir des plus croquants secrets et meilleurs potins. Oscar, elle-aussi, égayé par le vin, se laissa aller à cette franche rigolade. Le temps s'affola sans que les deux amis s'en préoccupent, tous les deux entrainés dans cette conversation des plus joyeuses.
Review Jusqu'au bout du monde


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