Auteur :
Pandora
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Lady Oscar
>
Action/Aventure
> La Lune et le Soleil >
1. Les frères de sang
2. Angélique-Lune et Oscar-Soleil
3. Le Soleil de sang...
4. Et la Lune devint Soleil
5. Les dérives du capitaine
6. Et le feu fit fondre la glace
7. Parce que tout est plus subtil...
8. De la manière de se déguiser en soi...
9. Enquêter, ça coûte un bras !!
10. L'amour n'est que mensonges
11. Merci Solange !
12. Le Tueur devenu visible ?
13. Ni Lune ni Soleil
14. Mieux vaut mourir que subir ... ?
15. Chapitre 15, est-ce-là tout ?
16. Reine de Coeur et Dame de Pique
17. Le temps gagne toujours
C'était un chaud après-midi chaud. Et calme. On n'entendait que le bruit des épées s'entrechoquant. Le silence tendu qui servait de contexte à ces sons métalliques était chargé de combativité. Les deux duellistes ne se laissaient aucun répit, et la rivalité était telle que le moindre faux pas était inévitablement synonyme de défaite.
Épuisés l'un et l'autre, ils s'interrompirent un instant, alors que les deux épées étaient l'une contre l'autre, positionnées dans une croix qui menaçait de voler en éclat si l'un surpassait l'autre en force.
André et Oscar se jaugeaient. Le regard couleur de forêt sombre et profonde rencontrait le regard couleur d'océan. Qui de la forêt ou de l'océan l'emporterait ?
Malheureusement, cette question devait rester sans réponse, car l'éclair décida de s'en mêler.
CHLAC !
Une troisième épée, tombée du ciel, venait de frapper, brisant cette croix si symbolique.
– Oscar, tu as perdu ton épée, tu as donc perdu le duel, dit une voix féminine.
– Angélique !
Oscar, furieux contre sa sœur jumelle, la fusilla du regard. Mais la jeune peste était déjà trop préoccupée par autre chose pour s'en soucier. Elle pointait déjà son épée vers André.
– En garde, André !
– Eh, ce n'est pas juste ! C'est mon duel !
Sans baisser sa garde, Angélique se tourna vers son frère.
– Voyons, Oscar, tu as perdu ton épée, tu sais bien ce que cela signifie, non ? André, vas-tu te battre ?
Pendant qu'Oscar allait récupérer son épée injustement envolée, André plongea sur son adversaire.
Le duel était serré. Si André avait plus de force brute que la délicate Angélique, cette dernière était bien plus agile et sa capacité à réfléchir rapidement la rendait redoutable. Elle apprenait les bottes toujours plus vite que ses deux compagnons de jeux et avait des facilités pour ce qui était de les exécuter.
Le défaut de tout ce talent résidait probablement dans l'aspect théâtral du personnage : Angélique se battait, mais pour le spectacle. L'esthétique revêtait une importance primordiale, pour elle, et si elle s'évertuait à toujours exécuter des enchaînements techniquement parfaits, elle n'obtenait satisfaction que si elle le faisait avec grâce.
C'est certainement ce qui permit à André de la mettre en grande difficulté, lorsqu'à un moment d'égarement, elle trébucha, puis chancela dangereusement. Pourtant, son extraordinaire agilité la sauva encore une fois, et au terme d'un mouvement presque hasardeux, une rotation sur elle-même suivi d'un coup lancé avec la force du désespoir, elle fit voler l'épée d'André.
Après que l'épée eut virevolté dans le ciel, sa poignée vint sagement s'encastrer dans la lame d'Angélique.
Cette dernière sourit triomphalement. Puis, d'une pichenette, elle renvoya à André son épée.
– Veni, vidi, vici !
Oscar, encore amer de son duel volé, trouvait cela un peu fort. Il surgit par derrière et lui saisit les deux bras, la forçant à lâcher son épée.
André, vif comme l'éclair quand il s'agissait de se venger de sa peste préférée, saisit les fines jambes.
Les deux garçons riaient à gorge déployée, et la Angélique se débattait de toutes ses forces, les maudissant.
– C'est de la triche, vous êtes deux !
– Silence, voleuse de duels ! Un bain te fera le plus grand bien !
André trouva l'idée d'Oscar merveilleuse. L'instant d'après, ils la jetèrent sans ménagement dans la rivière.
– Je me vengeraiiii !! cria-t-elle avant d'atterrir dans l'eau.
– C'est malin ! Grâce à vous, Angélique a pris froid ! Vous êtes fiers de vous ?
– Angélique... Angélique... Diabolique, oui !
Cette remarque d'André lui valut un magistral coup de louche de la part de Grand-Mère.
– Parce qu'en plus, tu te permets de faire des commentaires ! Tu es le plus âgé, tu es censé être le plus sage, pas entraîner tes maîtres dans la débauche !
André garda son amertume pour lui, mais il savait bien que s'il était le seul à récolter des coups de louche, ce n'était pas son âge qui était mis en cause.
Mais il retrouva vite son sourire en voyant Oscar, qui singeait Grand-Mère avec beaucoup de talent.
– Atchaaa !
– Voyez ce que l'on récolte à jouer à des jeux qui sont inappropriés... dit la comtesse avec douceur, serrant sa fille contre elle.
Angélique savait bien entendu ce que sa mère pointait : ses jeux de garçon. Mais les jeux de ses sœurs étaient si ennuyeux ! Passer toute la sainte journée à coiffer une poupée ou cueillir des fleurs, quel intérêt ? Angélique préférait l'équitation, l'escrime, la natation...
Jusque-là, ses parents l'avaient laissée libre de ses mouvements, l'autorisant même à porter des pantalons pour aller jouer avec son frère, mais Angélique n'était pas ignorer que c'était surtout parce qu'elle ne comptait beaucoup.
Son père avait été si désespéré d'avoir quatre filles avant elle, qu'il avait failli faire d'elle un garçon, selon la légende. Un garçon nommé Oscar. Il avait fallu qu'un jumeau providentiel apparût juste après elle pour que le projet fût abandonné et qu'on lui donnât le nom d'Angélique. Son nom complet était en fait Angélique Charlotte Oscar de Jarjayes ; probablement par superstition, son père avait préféré qu'elle gardât son prénom masculin.
Aussitôt son jumeau eût fait son apparition, Angélique avait cessé d'exister pour son père. Cela lui faisait en tout quelques minutes d'existence.
Mais, bien qu'elle n'en eût pas encore très bien conscience, du haut de ses huit ans, cela permettait à Angélique de jouir d'une certaine liberté. Son père étant trop occupé par sa seule priorité – Oscar –, il la laissait libre de faire ce qui lui semblait bon, du moins jusqu'à certains points.
Angélique se serra contre le sein chaud et rassurant de sa mère, humant son parfum doux et fruité. Louise attendit que sa fille fût totalement endormie pour la déposer dans son lit. Elle l'embrassa sur le front, et sortit avec un sourire attendri.
Louise aimait ses six enfants de tout son cœur, mais elle devait bien s'avouer que d'entre tous, Angélique était celle qui la charmait le plus.
Le rétablissement d'Angélique fut prompt. Quelques jours plus tard, elle put de nouveau gambader et jouer avec son frère et son ami. Durant un de ces après-midi, Angélique proposa :
– Les garçons... si nous faisions un pacte de sang ?
– Un quoi ?
– Un pacte de sang... vous n'en avez pas entendu parler ? Je vous explique : nos trois sangs doivent se mêler pour faire de nos des frères de sang...
– Ce qui signifie ? demanda Oscar sceptique.
– Des frères de sang sont des alliés éternels. Ils se portent secours toujours et ne s'abandonnent jamais... et la trahison équivaut à la mort. Si un frère trahit, le ou les autre(s) doivent le poursuivre jusqu'à la mort.
Impressionnés, les deux jeunes garçons hocha la tête.
Angélique leur dit de l'attendre. Elle alla chercher du papier sur lequel elle inscrivit l'intitulé du pacte, puis cueillit une rose qu'elle apporta avec elle. Elle se piqua à l'une des épines à de la rose, laissant tomber une goutte de sang sur le papier. Oscar fit de même, mais André semblait hésiter.
– André ?
– Comment pourrais-je être votre frère de sang ? Mon sang est bien trop rouge pour le vôtre, et on ne va pas se chercher des frères dans la roture, lorsqu'on est noble.
Angélique envoya un coup de coude dans les cotes d'André.
– Aie !
– Aussi vrai que je suis une fille qui manie l'épée, tu es mon frère, et tu le seras toujours. Personne, noble ou roturier, ne l'empêchera !
– Tu as peur, André ? renchérit Oscar.
C'est ce qui convainquit André. Il prit la rose et contrairement à ses deux prédécesseurs, plutôt que de se piquer le doigt à une épine, il serra la rose dans son poing, s'ouvrant à plusieurs endroits, comme pour se débarrasser de tout ce sang qu'il maudissait.
Le précieux papier du pacte fut rangé, puis les mains lavées et pansées.
– Je vois Père qui approche, dit Oscar. C'est l'heure de mon entraînement quotidien. Je vous rejoins plus tard.
Restés seuls, André et Angélique s'allongèrent sur le sol, l'un à côté de l'autre.
– C'est douloureux ?
Angélique fixait la main bandée d'André.
– Non, pas vraiment, mentit André.
Angélique prit délicatement la main de son ami, et la baisa avec douceur, la conservant ensuite entre ses deux mains comme pour lui transmettre sa chaleur.
Quand André, gêné, la regarda, il vit un sourire suave, sur un visage... angélique.
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