Auteur : Jessie Hits : 974
Lady Oscar > Vignette > Souffrez que je me meurt >
C’était la fin, il était parti sans elle. Il l’avait aimé pendant presque 30 ans en secret, il avait toujours était là pour elle, il l’avait protégée dans l’ombre, elle était l’amour de sa vie, sa lumière, son soleil, sa femme. Sans elle, il se serait donné la mort. Mais leur amour tout juste consommait, la mort était venu le chercher. Elle ne comprenait pas. Elle ne voulait pas, ne pouvait pas vivre sans lui. Comment allait-elle vivre sans lui, son ami d’enfant, son frère d’arme, son meilleur ami, son amour, son amant, son mari ?
Elle la rose, lui l’arbre. Leurs racines s’étaient entremêlées au point de n’avoir que pour séparation, la mort de l’un pour arracher l’autre. Elle s’était donné à lui la vielle, leur corps était enfin unit devant Dieu, ils étaient encore plus liés qu’ils ne l’étaient déjà.
Elle était si heureuse dans ses bras, chacune des caresses de son amour la fessait vibrer de tout son être. Ses baisers passionnés remplit d’amour lui coupaient le souffle. Ses mots doux la rendaient si belle. Le sentir au plus profond d’elle était le plus beau cadeau du ciel.
Mais il était écrit qu’ils seraient séparés, qu’ils ne devraient s’aimer passionnément qu’une seule fois.


Pourquoi, n’avait-elle pas vu ses sentiments tout de suite ? Pourquoi l’avoir fait souffrir, lui, autant ? Sa perte était donc sa punition ? Elle venait d’être punie pour avoir vécu toutes ses années sans rien voir. Pourquoi était-il mort ? Pour quelle raison, quelqu’un s’était permit de lui avoir ôté son bien le plus précieux ?
La révolution, cette maudite révolution avec ses royalistes et ses révolutionnaires de pacotilles n’avaient pas pu attendre encore un peu avant de s’affronter ! Ces nobles arrogants se prenant pour les dieux du monde, et ses roturiers hurlant misère à tout bout de champs.
Elle avait trouvé les assassins de son mari. Elle avait tué d’une balle en plein cœur celui qu’il l’avait achevé. Ce soir, elle irait là-bas, dans ce beau palais de Versailles, pour tuer d’une pluie de mots ceux qu’elle avait côtoyé pendant des années. Elle les détestés tous ! Elle avait à tout jamais montrer celle qu’elle avait dû cacher.


Elle embrassa une dernière fois, les lèvres gelées de son amour, laissant tomber ses larmes sur ce beau visage blanc et partie. Elle sorti de la chapelle sans mots dire, la veste de son aimé, trouée au cœur, sur les épaules. Tout le monde la regarder descendre silencieusement les quelques marches qui allaient la séparer de sa vie. Un de ses hommes s’avança vers elle, elle l’arrêta d’une main.


-Ne dites rien. Demain, vous prendrez le commandement du régiment. Lança-t-elle.
-Colonel…Nous savons tous à quel point vous teniez à André, je sais bien que cela ne vous consolera pas mais nous apprécions, admirions tous André. Il n’aurait pas voulu que vous abandonniez ce combat. Qu’allez-vous faire, commandant ?
-Alain, arrêtez ! Je sais parfaitement tous cela ! Que croyez-vous ? Qui ne pouvait l’aimer ? Même ses courtisans à cette merveilleuse cours de notre belle France, l’aimait, lui un simple valet ! Il a su se faire respecter de tous ! Vous ne m’apprenez rien ! Et que personne n’essaye de compatir ou d’adoucir ma peine, vous ne pouvez même pas imaginer sa profondeur. Cria ce colonel froidement.
-Mais…
-Taisez-vous à présent, je vous ai donné des ordres. J’entends qu’ils soient respectés. Maintenant, qu’on me laisse passer, j’ai une chose importante à faire !
-Qu’allez-vous faire, colonel ? Ne faites rien qui…
-Pour qui me prenez-vous ? Je n’ai pas l’intention de me tuer toute de suite! Je suis déjà morte de toute façon. Humm, non, je vais faire ma dernière entrée fracassante dans ce beau monde, battez-vous avec le courage que je n’ai plus !


Elle reprit sa route, toujours le regard vitreux, vide sans une lueur pour personne. Elle se saisit des reines de son cheval, et disparu dans la noirceur de la nuit. Elle prit soin de ne pas se faire voir, et galopa jusqu’à Versailles.
Elle avait fait le chemin inverse avec son aimé le matin même, après s’être donné, magnifiquement, l’un à l’autre. Elle repensait à cette nuit-là. La plus belle de sa vie. Mais la chassa en secouant la tête, ce n’était pas le moment de repensait à ces choses-là, elle devait mettre en scène son dernier acte.
Très vite, les lumières du château apparaissaient au loin. Ainsi, le sort en était jeté, elle passait peut-être une dernière fois les grilles de sa vie. Elle sourit amèrement, lorsqu’elle passa devant les gardes qu’ils l’a saluèrent ! Versailles n’avait donc pas était prévenu de ses exploits à Paris ? Etrange, tout Paris la chercher, elle et sa compagnie…du moins la quinzaine qui lui restait. Sans perdre de temps, elle alla directement devant l’entrée du palais, laissant son cheval libre dans la cour royale. Elle entra dans le château, et là…


-Le colonel de Jarjayes est ici, vite retrouvez-le ! Leurs Majestés le veulent vivant !


Enfin, on avait compris qu’elle était là, sans plus attendre, elle se dirigea vers le salon de Mars, traversant la galerie des glaces. On pouvait entendre les talons de ses bottes frapper violement sur le sol. Elle ne jeta aucun regard, ni sur les jardins ni dans les miroirs. Elle y était, enfin. Elle pouvait entendre la musique et ces gens rirent.
Elle entra dans le salon sans plus de cérémonie .La musique s’éteint, et les courtisans se turent. Seul, un froissement de tissus et le claquement de talons discrets perturbèrent ce silence de mort. La reine Marie-Antoinette, s’avança vers son colonel, le visage angélique, les yeux brillant et le sourire timide. Elle leva la main vers son beau colonel, mais fut vite interrompue par Madame de Polignac.


-Majesté, ne faites pas confiance à ce traitre. Cracha la favorite de la reine.
-Allons, madame, il ne me fera jamais de mal. Dit la souveraine surprise.


Elle voulut se rapprocher du colonel, mais les gardes arrivèrent accompagner de Girodelle. Le commandant de la garde royal stoppa ses hommes et tenta une approche vers son ancien supérieur. Personne n’osait bouger, encore moins parler. Le silence le plus total régnait à présent dans la pièce. La jeune femme éclata de rire. Un rire mort, plein de souffrance et d’amertume.


-Hahahahahahahahahahaha ! Voyez-vous ça ! J’ai réussi à échapper à Paris, maintenant que je suis ici, personne n’ose m'arrêter ! Je n’ai pas la rage ou le tétanos ! Non j’ai bien pire… Souffla-t-elle amèrement.
-Oscar ? Murmura Marie-Antoinette.


Oscar retomba brusquement sur Terre, depuis…depuis qu’il était parti, personne ne l’avait appelée par son prénom, la dernière personne à l’avoir fait était…André .Elle regarda sans vraiment la voir son interlocutrice.

-Majesté !
-Que…Seigneur, qu’avons-nous fait de vous ? Que s’est-il passé ? S’inquiéta la reine, se libérant des bras de la Polignac et touchant du bout des doigts l’épaule gauche Oscar.
- Hm, comme si vous ne le saviez pas ! Comment ai-je pu croire, ne serait-ce une seule seconde, que ce beau monde de Versailles se souciera des révoltes qui commencent à éclater.
-Oscar, avez-vous oubliez où et en présence de qui êtes-vous ? Intervient Juliette de Polignac.
-Je suis à Versailles, en présence de la reine de France et de courtisans de pacotilles ! Lança Oscar froidement.


Personne ne compris ce qui se passé vraiment. Pour la première fois, l’on pouvait voir ce fier colonel de Jarjayes, ingrat, méprisant et… malheureux. De nouveau, le silence reprit sa place, laissant pantois tous les présents. Seul Girodelle pu encore avoir le réflexe de réfléchir ? Il regarda le blond colonel, la détailla de haut et bas et… elle était seule.
Girodelle se plaça doucement devant une Oscar au regard transparent. Il comprit que quelque chose n’allait pas. Oscar n’avait jamais agi ainsi. Seule une chose terrible pouvait la faire sombrer dans cette folie. Un seul être dans ce monde aurait pu l’empêcher de se rendre ici en de telles circonstances.


-Oscar…où est André ? Demanda-t-il calmement.


La douleur lui rongea le cœur d’un seul et fort coup. C’était pour lui qu’elle était là, son entré sur scène aller être superbe. Oscar laissa sans gêne coulait ses larmes. Elle avait beaucoup avoir préparé son entrée, ses sentiments avaient pris le dessus.


-Oscar, que s’est-il passé à Paris ? Pourquoi être venue ici, seule ?
-Et comment aurai-je pu venir ? Souffla-t-elle posant les doigts sur le trou taché de sang de sa veste. Je suis seule désormais, j’ai tout perdue... On m’a arraché ma vie…
- Oscar… vous voulez dire que votre ami André est…
-Pas mon ami ! Mon mari…


Le sang de Girodelle se glaça. Ainsi donc, elle s’était donnée à lui, André Grandier, un roturier sans nom ni fortune. La reine quant à elle ne comprit pas. Son mari ? Oscar était alors une femme ? Et pendant toutes ses années personnes n’avaient jamais rien soupçonné ! Et André, n’était-il pas son valet, son ami qui suivait le colonel comme une ombre ?


-Votre…mari ? Oscar… vous êtes… Tenta de dire la reine choquée.
-…Oui, je suis une femme. Une femme déchue qui a perdue l’homme de sa vie.
-Cette veste que vous portez… ce n’est pas la vôtre, n’est-ce pas ? C’est celle de votre ami …
-Son odeur est imprégnée dessus, je ne pouvais me résoudre à lui laisser.


Les larmes de la jeune femme ne sassaient de couler. Elle était venue ici dans l’intention de les faire tous souffrir avec sa rage et sa haine, elle n’offrit qu’un spectacle de douleur et de peine. Sans en dire plus, Oscar abandonna son cœur et sortie son épée. Les gardes furent reculer la reine, dégainant à leur tour leur épées.


-Je t’aime, André. Attends-moi. Je suis… Oscar Grandier…


Sans dire un mot de plus, Oscar planta d’un coup sec sa lame dans son estomac.


-OSCAR, NON !!! Hurla la reine.


Elle ouvrit une dernière fois les yeux, étira ses lèvres pour y figer un sourire meurtri. Oscar rassembla toutes ses forces pour retirer son épée. Le claquement du fer contre le marbre résonna longtemps. Ses jambes faibles fléchirent, Oscar se laissa tomber sur le marbre froid, lui rappelant la peau d’André, juste avant de le quittait.
Personne n’avait, une fois encore, cillé. Le beau colonel avait mis fin à ses jours, là devant eux. La reine se jeta sur le corps agonissant d’Oscar, ordonnant qu’on fasse quérir un médecin. Elle suppliait son amie de se battre, de rester avec elle.
Mais le colonel Oscar François de Jarjayes, Commandant des gardes françaises se laissait glissée dans les bras de la mort. La mort, elle était merveilleuse, elle avait pour visage celui qui lui avait embellit la vie.

-André… mon amour...
Review Souffrez que je me meurt


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