Elle était partit dans un galop effréné. Comme pouvait-elle croire une telle nouvelle ? Cette soirée n’avait pu avoir lieu. Ce n’était qu’une mauvaise histoire.
Le vent fouettait son visage, faisant voler sa crinière blonde autour de son visage déconfit. Elle ne comprenait pas comment son père pouvait accepter la demande en mariage de M. de Girodelle. Il y avait vu là le moyen de perpétuer le nom des Jarjayes. Mais sa volonté à elle, en tenait-il compte ? Ou devait-elle se résigner et obéir à ses ordres, comme elle avait dû le faire depuis toujours ?
Il l’avait éduquée pour devenir un homme et maintenant elle devait redevenir femme. Toute son éducation, son enfance, sa vie serait balayé pour se conformer au désir de son père, une fois de plus, sans tenir compte de son ressentit à elle. Tout ce qu’elle avait enduré n’aurait donc servit à rien ? Sa vie et ses émotions avaient si peu d’importance à ses yeux ? Est-ce pour cela qu’il avait choisit de la travestir et lui enseigner l’art des armes ? Uniquement pour se conformer aux règles de ce jeu absurde consistant à perpétuer le nom d’une famille. Est-ce de cette façon qu’il lui prouvait son amour paternel, en revenant en arrière comme si de rien n’était ? Ne comprenait-il pas que cela ne mènerait à rien ? Que l’histoire risquerait de recommencer ?
Oscar sentit la rage bouillir en elle. Une rage froide, violente, impétueuse. Elle ne comprenait pas. Elle ne le comprenait plus.
Mes erreurs, mes douleurs, mes pudeurs, mes regrets, mais pourquoi faire?
Tu t'en moques, tu révoques tout en bloc, tu balaies tout d'un revers.
Ma mémoire, mon histoire sans égard, mon passé, que tu enterres.
Demain tu diras pourquoi n'ai-je, pas vu les pièges,
Emportés dans l'odieux manège?
Des rancœurs, des frayeurs, des malheurs au cœur de l'amour amer.
Des nuits noires, des déboires à la gloire des plaisirs éphémères.
J'ai beau prêcher dans le désert
Comment me taire?
Tourne la terre comme les hommes
Refaire encore les erreurs de nos pères
On mord toujours la même pomme
Le serpent danse alors que l'on s'enferme
Dans les erreurs d'hier
Pour grandir, t'accomplir et sortir de la ronde séculaire
Dans mon ombre, les décombres, des jours sombres tu trouveras la lumière
Ce sont les travers qui t'éclairent
Comment me taire ?
Tourne la terre comme les hommes
Refaire encore les erreurs de nos pères
On mord toujours la même pomme
Et le serpent danse alors que l'on s'enferme
Dans les erreurs d'hier
J'accuse mon père
Tourne la terre comme les hommes
Nous sommes la somme des erreurs de nos pères
On mord toujours la même pomme
Et le serpent danse alors que l'on s'enferme
Tourne la terre autour des hommes
Il faut défaire ce que nous sommes
En embrassant nos pères.
Des larmes amères roulèrent sur ses joues. Elle ne pouvait laisser faire son père...
musique: J'accuse mon père - Mozart l'opéra rock |