Auteur : majdoline Hits : 3074
Lady Oscar > André for Ever > Délivrance d'un mortel secret... > Ajouter chapitre à Délivrance d\
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Par un soir d’été, en mois de juillet, la caserne des gardes françaises semblait sommeiller paisiblement. Les jours qui suivraient seraient sans doute, des plus dures, mais aussi des plus importants de l’histoire de France. Les grenadiers profitaient du mieux qu’ils pouvaient de ce temps, prélude de la tempête. Ils devaient se reposer pour se préparer à la guerre révolutionnaire, afin de combattre au péril de leur vie, pour un monde meilleur, où touts les hommes seraient égos dans leur nation. Leurs rêves étaient peuplés de ce monde inouï caché derrière les bains de sang. Ils savaient qu’ils devaient franchir les ténèbres pour accéder au paradis de la justice…


Au bureau du colonelle de Jarjayes, une jeune femme dénudée de sa carcasse militaire, ne pouvait trouver le sommeil. Elle ne cessait de s’agiter sur son lit que peu confortable. Par moment, des quintes de toux la surprenaient. Elle savait que ses jours étaient désormais comptés, et qu’elle détenait qu’une infime chance de guérir, à condition de rendre ses armes et se délasser. Cependant, elle ne pouvait faire cela, elle ne pouvait laisser la France dans une telle tournure de l’histoire. Mais si elle prenait ce chemin, elle y laissera certainement sa vie, par une balle perdue ou par sa maudite maladie, dénommée tuberculose.


Oscar se moquait bien de son existence, ce n’est pas tant sa santé qui la préoccupait, mais celle de son fidèle ami, André. Elle avait apprit par le Dr Lassone qu’il allait perdre définitivement la vue. La nouvelle la heurta comme un choc. Pourquoi ne lui avait il rien dit ? Pourquoi le lui a-t-il celé ?


Cette nuit s’annonça longiligne. Oscar ne cessait de geindre amèrement leurs vies à elle et à André. Comment avaient ils débarqués là ? Au combien de fois elle désirait lui prendre la main pour détaler avec lui loin de cette exécrable hostilité, mais elle ne pouvait fuir son falloir. Elle se sentit coupable de ce qu’ils leur arrivent. Dans son cœur, elle pâtît le martyre. Elle criait intérieurement la délivrance, mais personne ne l’entendait.


En cette sombre nuit, la jeune femme n’était pas seule à passer des heures blanches. Au couloir menant aux dortoirs des soldats, on pouvait ouïr quelqu’un crier dans son sommeil la douleur de sa blessure endolorie qui atteignit son seul œil valide. André se réveilla tant il avait mal. Il sortit de la chambré en se dirigeant droit chez le médecin. Le pauvre Dr Lassone fût pour la seconde fois tiré de son repos ce soir là. Doté d’un bon cœur, il accueilli gentiment le jeune homme dans son cabiné.


- Qu’as-tu donc André ? lui demanda-t-il.
- C’est mon œil docteur ! je n’arrive plus à supporter cette douleur, j’ai trop mal…
- Je vois… as-tu des troubles de visions fréquemment ?
- Non, quelque fois seulement.
- Arrives-tu à bien discerner les visages, les objets… ?
- Difficilement, cela nécessite du temps et de concentration… dites moi docteur, je vais très bientôt devenir aveugle, n’est ce pas ?
- Pour tout te dire André… tu dois rendre tes armes et prendre ta colonelle avec toi, loin des tumultes de Paris, où vous pourriez vous délasser si…
- Si quoi docteur ?
- Si… vous espérez vivre encore… dit-il les larmes aux yeux, il savait qu’André ne survivrait pas au défunt de son amie.
- Pourquoi parlez-vous d’Oscar ? Qu’est ce qu’elle a ? Elle est malade ? hurla-t-il terrifié.
- …
- Répondez donc Docteur !
- … oui André, ton amie souffre de la tuberculose, une maladie mortelle et contagieuse, qui aura raison d’elle si elle ne délie pas son uniforme au plus tôt possible.

A cette nouvelle, André écarquillant grands ses yeux, sentit le monde s’abattre autour de lui.

- Non, NON !! Ce n’est pas possible ! Pas Oscar NON ! cria-t-il en s’effondrant en larmes.
- Je suis désolé André… elle m’a fait jurer de tenir le secret, mais je ne pouvais le dissimuler à toi, son ami de toujours. Voilà maintenant des années que je vous regarde grandir ensemble… vous savoir dans un tel abime m’asphyxie le cœur, car je vous considère comme mes propres enfants. La vie a souvent était injuste envers vous. Vous vous êtes sacrifier une mainte fois en vous frôlant de peu à la mort, il est plus que temps d’omettre vos artilleries. André, tu es seul à pouvoir convaincre ton amie à quitter cette monstrueuse guerre. Prends là avec toi et retire la le plus loin possible…
- Je… j’y veillerai Docteur… au péril de ma vie…
- André, ne sanglote plus, tu dois être brave comme toujours, face à ce drame.
- Oui… Mais pourquoi mon Oscar ? pourquoi ne m’avait elle rien dit ?
- Ne lui en veux pas, elle l’a apprit ce soir même.
- Je ne lui en veux pas, mais tout de même, elle aurait pût me faire part de ses symptômes !
- Je crois qu’elle ne soit pas la seule à avoir caché son état de santé…
- Ce n’est pas pareil ! moi je ne vais pas mourir, enfin… pas de mon œil.
- Et elle non plus André. C’est pour cela que tu dois l’emmener d’ici.
- … merci Docteur, je l’emmène dès ce soir, dit-il en prenant le chemin de la sortie.
- Attends un instant ! lui demanda-t-il en se dirigeant vers le placard des panacées.

Il prit quelques fioles, puis les remit à André.

- Voici des médicaments pour Oscar, je les ai produit moi-même d’après mes études sur cette maladie, ils ne sont pas nocifs si ils ne donnent pas de résultats positifs, elle doit en prendre matin et soir, ça doit favoriser sa guérison, c’est du moins ce que j’espère. Et pour toi, voici un calment pour ta douleur. Tu dois également désinfecter tes yeux régulièrement avec de l’eau salé et du coton.
- Merci infiniment Docteur, dit-il ému. Au revoir…
- Au revoir André, qui sait si nous nous reverrons un jour. Prends bien soin de vous…
- Oui Docteur, dit il en sortant dans une course folle vers la caserne.


André passa discrètement de son dortoir pour récupérer quelques affaires, et mit les fioles dans un sac, puis ressortit droit vers les quartiers d’Oscar, qui se trouvaient à l’autre bout de la caserne. Il fût aperçu par Alain qui était de tutelle. Celui-ci courra à son encontre.

- Alors André, tu prends la fuite en me laissant seul à jouer les chiens de surveillance ! je te rappel que toi aussi t’es de garde ce soir !
- Je suis désolé Alain, c’est mon œil qui m’a fait défaut et…
- Et tu es allé voir un médecin !
- Oui…
- Rien de grave dis moi !
- Non, rassures toi !
- Où vas-tu maintenant ? demanda-t-il malicieusement.
- …C’est très long à expliquer Alain… quand je trouverai le temps et l’occasion, je te raconterai tout. Pour le moment je dois te laisser…
- Je comprends !
- Merci mon ami, à bien tôt !
- Et prends soin de ta colonelle, elle a l’aire d’un mort vivant !
- Hein ! depuis quand sais tu pour…
- Hahaha ! tu me croyais dupe ou quoi ! rien n’échappe à mes yeux André, Rien ! dit-il en partant dans un fou rire.
- Merci mon ami, murmura-t-il.


Le jeune homme poursuivit son chemin vers le bureau d’Oscar. Il arriva enfin devant la porte tout essoufflé. Il aperçu une lumière en bas sur le seuil, et comprit qu’elle ne dormait pas. Il frappa à la porte trois coups. Ce qui tira Oscar de ses pensées. Celle-ci reconnue de suite les coups de son ami. Son cœur s’est mit à battre plus fort. Elle inspira un grand souffle avant de répondre :

- André c’est toi ? tu peux entrer !
- Bonsoir Oscar, salua-t-il en pénétrant la pièce. Il l’a trouva assise à son bureau une plume à la main, et quelques feuilles éparpillées sur le meuble, éclairée d’une faible lumière de bougie.
- Toi aussi tu n’arrives pas à trouver le sommeil ?
- Non… que fais tu ? tu travail à une heure pareille !
- Non André je… qu’est ce que tu transportes sur ton dos?
- Mes affaires.

Oscar blêmit, qu’avait-il l’intention de faire ?

- Oscar… nous avons à parler toi et moi, continua-t-il calmement.
- Oui, je sais André. Assieds-toi, lui demanda-t-elle en lui indiquant une chaise devant elle. Ce qu’il fît.

Il leva son regard vers les yeux de la jeune femme. Il la lorgna avec insistance quand, il vît du rouge.

- Tu pleurais ?
- …tu arrives à voir ça !!
- Que veux-tu dire ?
- Comme si tu ne le savais pas ! J’ai rencontré le Dr Lassone tout à l’heure. Il m’a tout dit pour tes yeux, tu ne vois presque plus.
- …
- Oui, tu m’as mentit André, mais cette fois c’est fini. Je te relève de ton service. D’ailleurs, je rédige une lettre pour ta démission...
- Rédige en une pour toi par la même occasion ! je t’en mène avec moi.
- Comment ! fit-elle surprise.
- Oui, tu m’as bien entendu Oscar. Car je ne suis pas le seul à avoir dissimulé mon état de santé.
- Tu… tu veux dire que… tu es au courant pour…
- Oui. Je viens de l’apprendre par la même bouche que toi. Il est désolé de n’avoir tenu ton ‘secret’, et je le remercie, dit-il les larmes perchées aux yeux.
- Je… je ne peux pas André, je dois me battre encore…
- Pas question ! retrancha-t-il fermement.
- André, je n’ai pas d’ordres à recevoir de toi, je suis ton supérieur et je reste, déclara-t-elle sur le même ton que son ami.
- Alors je reste moi aussi.
- Non je t’en pris André, fais le pour moi…
- Comment veux tu que je me sépare de toi alors que tu es toute ma vie. J’en mourrais si je te laissais seule sans moi, dit il en se levant pour s’approcher d’elle.

A cette réaction, Oscar s’enfuit vivement vers la fenêtre en éclatant de sanglots, comme pour le fuir.

- Ne t’approche pas de moi, ordonna-t-elle en lui tournant le dos.
- Oscar je… je suis navré… je ne savais pas que tu allé le prendre comme ça… dit-il avec une immense peine dans la voix.

André voulu sortir et fuir, mais il savait que ça n’était pas la bonne solution. Il voulait qu’elle comprenne, et que tout soit clair. Il avança d’un pas vers elle. En le sentant venir, elle rétracta de nouveau.

- Reste où tu es ! je t’interdis de faire un pas de plus.

Le jeune homme joua à la sourde oreille, et continua d’avancer. Paniquée, Oscar demeura paralysée. Elle voulait déguerpir mais comment ?

- André, je t’en supplie… va t’en !
Il était à présent à une mèche près de son dos, tandis qu’elle pleurait touts les larmes de son corps.
- Non Oscar, je ne partirai que si tu m’expliquais ton étrange attitude. Pourquoi me chasses-tu encore une fois ? questionna-t-il d’une voix étranglée, blessé pas la réaction de la jeune femme.
- Je… je ne voulais pas te chasser… je ne veux pas que tu meurs par ma faute, répondit-elle d’une traite en prenant la fuite.


Avant même qu’elle n’ait le temps de faire deux mètres, elle fût bien vite rattrapée par les deux puissantes mains d’André. Il la tira vers lui en la serrant très fort dans ses bras. A ce doux contacte, Oscar redoubla ses sanglots en s’agriffant à lui. Se rappelant qu’elle lui contaminait sa mort de cette façon, elle se débattit de mieux qu’elle pouvait pour se libérer de son enlacement. Mais l’emprise du jeune homme était plus forte qu’elle, qui était affaibli par sa maladie. André resserra tendrement son étreinte pour la calmer. Elle en fût que plus troublée.


- Pourquoi André ? pourquoi fais-tu tout cela pour moi qui ne fait que t’occire ? je te tue, lâches moi…
- Quand une lumière s’éteint, son ombre succombe, lui murmura-t-il à son oreille.

Ce qui fît arrêter la jeune femme de son oscillation. Il poursuivit en pleurant :

- De toute façon si tu péris, je meurs moi aussi.

A ces mots, Oscar s’agrippa à lui en l’entourant de ses bras autour de son cou, et jaillit ses larmes de plus belle. A ce surprenant élan, André lui chuchota doucement avec peine :

- Je t’aime Oscar…


La jeune femme se détacha légèrement de lui. Elle l’observa un instant. Elle semblait vouloir proférer quelque chose. André resta perché sur ses lèvres. Que va-t-elle lui répondre cette fois ? Il redoutait sa réponse. Oscar pendant ce temps, se battait en elle pour pouvoir trouver la force de libérer les mots que son ami attend depuis plus de vingt ans. Elle désirait le lui dire, mais sa voix la trahissait. Aucun son ne semblait vouloir sourdre de son gosier. Aucun mot ne voulait gercer de ses lèvres. Ses lippes durèrent entre-ouverts. Elle semblait vivre un cauchemar où elle désirait plus que tout de crier haut et fort, d’un pénible effort qui resta vain. Au bout d’un moment, elle claustra ses babines, au grand damne d’André. Puis, elle se détacha de son accolade. Il avait l’air complètement désespéré. Son cœur suffoquait de douleur. Les éclats de ses yeux vitrés, virait en une très profonde affliction qui semblait émerger des funèbres ténèbres. Il sentit la mort frapper à sa porte. André baissa ses mirettes. Il n’avait plus la force d’affronter son regard. Oscar assista à touts les changements intérieurs de son ami. Elle comprit qu’elle l’avait enfoncé, une fois de plus. Elle se haïssait plus que tout à cet instant. Toute sa vie n’a été qu’un itinéraire de torture pour son fidèle compagnon. Elle devait abréger leurs souffrances. Ils n’en pouvaient plus…

Oscar inspira un grand coup, puis délicatement prit la main d’André en l’emprisonnent dans les siennes. Elle la porta doucement à son douceâtre visage humide de chagrin, tout en la caressant. Le jeune homme s’apaisa quelque peu, il sentit un espoir renaitre, comme une fleur agonisante au seuil du trépas, qui soudainement fût arrosé par les gouttes de la vie. Il releva ses yeux rouges émeraude, vers le rouge azure, avec une extrême lenteur. Il avait peur. Oscar s’acharnait de son courage contre elle-même. Elle devait réussir cette fois. Un Jarjayes remporte toujours ses combats.
Leurs regards se caressèrent une seconde fois. Elle y lisait les dernières espérances qui tenaient à la vie. Elle entre-ouvrit ses lèvres une nouvelle fois, puis bredouilla :

- Je… je… je…

« Vas-y Oscar, ne t’arrête plus, crie le ! », se dit-elle intérieurement.

- Je… JE T’AIME AUSSI ANDRE !! lui hurla-t-elle en se jetant dans ses bras. Je t’aime plus que tout au monde…si tu savais à quel point… pardonnes moi… reprit-elle en pleurant.


André enlaça Oscar jusqu’à l’étouffer. Il se sentit épanouir. Il n’y croyait plus, et la voilà tout à lui pelotonné dans ses bras. Il lui fît relever son menton avec une délicatesse infini. Ils se regardèrent un instant, puis subtilement firent réduire l’intervalle de leurs lèvres, pour suinter au long d’une fougue d’émois sans démarcation. Ils s’abandonnèrent au plaisir de leurs sentiments amoureux jusqu’au petit matin.


Délivrance… c’est le mot qui exprimait le cœur des ses deux âmes complémentaires. Mais signifiait-il pour autant leur vie ?



L’aube se levait retrouvant deux amants haletés, probablement de leur idylle sur le lit de la colonelle. Epuisés et comblés, ils se blottirent tendrement le temps de reprendre leur souffle.

- Emmène-moi avec toi mon cœur…
- J’y comptais bien !
- Je t’aime André.
- Je t’aime aussi.

Le silence s’installa un moment, puis Oscar reprit la parole :

- André, je prévois dévoiler ma véritable nature à mes hommes tout à l’heur…
- TES Hommes ?? rétorqua-t-il grincheux.
- Hahaha ! Enfin André, comment veux-tu que je les interpelle ?
- Tes soldats !
- Cela reviens au même !
- Pas vraiment…
- Tu me fais une scène de jalousie ! se moqua-t-elle. André, tu es mon seul et unique homme de ma vie.

Le temps d’un baiser, et c’est le sérieux qui revient :

- Et puis que veux-tu faire ?
- Remettre mon destin entre tes mains. Désormais, c’est toi qui choisiras notre chemin André.
- Bien… Au fait, Alain est déjà au courant pour toi !
- Tu le lui a dis ?!!
- Pas du tout, il dit qu’il n’est pas dupe ! il a dû deviner, tu sais, tu ne fais pas si homme que ça derrière ton uniforme !
- Vraiment !
- Oui… bon, ils ne vont pas tarder à se lever.
- Qui ça ?
- TES Hommes !
- André ! tu ne vas pas me coller ça comme même !
- Et pourquoi pas ! s’amusa-t-il. Je vais nous chercher à manger et je reviens.
- D’accord.

Ils s’effleurèrent une dernière fois, puis André se rhabilla et prit le chemin des réfectoires. Il revint avec un grand plateau bien garnis.

Pendant ce temps, Oscar se revêtit, puis prenant sa plume, elle rédigea une seconde lettre. Celle de sa démission. Celle d’André étant déjà faite, il ne restait plus qu’à les envoyer.

Le jeune homme entra à ce moment.

- Tu en as mis du temps !
- Je t’ai manqué ? questionna-t-il en posant le plateau sur le bureau.
- Terriblement, dit-elle en le tirant vers elle pour l’embrasser.


En prenant leur petit déjeuné, André fit sortir les médicaments.

- Tiens ça ! c’est des traitements que la Dr Lassone t’a prescrit de prendre matin et soir.
- Tu en prendras aussi. Après nos ébats, tu as dû être atteint, dit-elle en larmoyant.
- Ce n’est qu’une éventualité. Oscar, ne pleurs pas, je n’ai pas peur d’être contaminé… je préfère cela plutôt que tu ne souffre seule.
- André… fit-elle en se blottissant contre lui. Il la caressa pour l’apaiser.
- Calme-toi mon cœur…



Une heure plus tard, Oscar entourée de ses soldats, s’apprêtait à révéler sa véritable nature. Elle redoutait leur réaction, mais ceux-ci l’accueillirent avec fierté. Elle en fût soulagée. La surprise passée, elle reprit la parole :

- A présent, je remets mon destin entre les mains de celui que j’ai toujours considéré, sans le savoir, comme mon mari, André Grandier, dit-elle en le regardant.

Un brouhaha et des applaudissements résonnèrent dans la salle.

- Et bien mon vieux, je te félicite enfin ! dit Alain en le tapotant dans le dos.
- Merci mon ami…
- Alors, que vas-tu décider à présent ? reprit Alain en calmant la salle.
- Et bien… comme tu le sais Oscar, j’ai décidé que nous quittions Paris dès aujourd’hui. Tu n’es plus en état de diriger, répondit-il en s’adressant à la jeune femme.
- Oh non ! firent les soldats à l’unisson.
- Je t’en pris André, restez avec nous… supplia un soldat.
- On a plus que besoin du colonelle ! continua un autre.
- Allez André… dit Alain.
- Je suis désolé les amis, mais c’est impossible… Oscar est atteinte de la tuberculose. Elle en mourait si elle continuait de se sacrifier…

Une monotonie régna, et un silence prit place. Oscar le brisa :

- Ne faite pas cette tête là ! sourit-elle tristement. Je suis affligée de ne pouvoir vous prêter main forte, mais c’est un autre combat que je dois mener, je dois vaincre ma maladie, et vivre pour André… je ne serais pas à la hauteur de vous commander, je ne me sens pas de force… de plus, il me serait difficile de lever mes armes contre la reine qui m’a toujours vouer une sincère amitié… je suis désolé…

- Nous vous comprenons mon colonelle, dit Alain en souriant. Nous vous remercions pour tout, et sachez que nous avons été fier d’être sous vos ordres. Nous vous souhaitons un bon rétablissement. Permettez moi de vous serrez la main une dernière fois…

Oscar lui accorda cette dernière requête.

- A nous aussi, supplièrent les autres.

Ce qui ne fût pas refusé.

- Bien… je crois que nos chemins se séparent ici, dit-elle. Pour conclure, je vous souhaite à tous une glorieuse victoire sur votre chemin, et que Dieu vous ouvre les portes d’une nouvelle vie éminente, dit-elle en s’approchant de son mari.
- Merci colonelle ! remercièrent les soldats.
- Prends bien soin d’elle André… murmura Alain à son l’oreille.
- Ne t’en fais pas pour ça ! dit-il en le serrant dans ses bras. Tu dois vivre mon ami… lui chuchota-t-il.
- Sur ce, nous souhaitons vous revoir bien tôt après cette sinistre guerre, conclut Alain.
- Vous serez tous les bienvenus chez nous, nous résiderons à Arras, répondit Oscar.
- Je serais le premier à me planter si je survis !
- Vous survivrez Alain ! Bon alors, au revoir les amis, dit-elle.
- Oui, au revoir, pas un adieu…


Les révérences faites, les deux amoureux partirent pour Jarjayes afin de passer la journée avec Grand-mère qui fût heureuse pour l’union de ses enfants, mais malheureuse de leur départ. Elle leur prépara leurs affaires et des vivres pour le voyage. Pendant ce temps, Oscar posa une dernière fois pour achever son tableau par le peintre Armand. C’était le souvenir qu’elle laissa pour le manoir, comme symbole se sa vie avant la révolution…


Oscar fit part à son père de sa liaison avec André. Celui-ci approuva leur union en donnant sa fille à celui qu’il la toujours considéré comme un fils. De plus, il savait sa tendre enfant en sécurité désormais. Il en fût soulagé, et n’ignorait pas qu’André serait un excellent gendre. Il leur remit la clef du castel nordique, et de quoi vivre aisément. Il voulait se faire pardonner auprès d’eux. Touchés par tant de tendresse, ils le prirent dans leur bras et l’embrassèrent comme ils ne l’ont jamais fait.


En fin d’après midi, le couple quitta Versailles pour le nord. Une nouvelle vie s’offrait à eux à Arras…




Quatre mois plus tard, Paris se rasséréna. Au nord du pays, dans une petite chapelle, une femme d’une beauté rarissime, avançait d’un pas lent tout au long du tapis. Touts les regards étaient rivés sur elle. Elle envoutait les hommes, et fascinait les femmes. Sa robe laiteuse ornée de roses blanches et bleus qui ressortait la couleur des ses yeux, épousait parfaitement son corps de déesse. Ses longs cheveux blonds flottaient librement au gré de ses remues. Son visage relatait allégresse et sérénité. Son cœur battait plus à chaque marche. Elle se dirigeait auprès de son autre moitié, son mari. Un bel homme au doux visage d’ange. Il portait un magnifique costume offert généreusement pas le Général de Jarjayes. Ses beaux yeux émeraudes amoureusement posés sur sa femme, lui attestait une promesse infini. Le couple peignit un tableau féerique, qui émerveilla les mirettes des invités.


Pour le mariage d’André et Oscar Grandier, presque tout le monde fût présent. Evidement, la famille de Jarjayes au complet ; Grand-mère qui prit en main touts les préparatifs de ce jour, plus joyeuse que jamais ; la moitié des gardes françaises, l’autre moitié étant malheureusement emportée par le feu de la guerre ; Alain qui pêchait une jeune femme à marier parmi les convives, André lui donnait l’eau à la bouche ; leurs amis, Axel de Fersen attristé par le sort de ‘ô ma reine’ mais heureux pour son amie, et Victor Clément de Girodelle qui enviait son rival de toujours ; Rosalie en larmes et son époux Bernard Châtelet charmé par le couple de ses amis ; les voisins de la résidence d’Arras ; et enfin, le Dr Lassone épuisé par ses efforts fournit durant la révolution, et radieux pour ses exploits en particulier en ce qui concerne Oscar, il devint un médecin très réputé dans tout le pays.


Oscar arriva à la hauteur d’André. Le silence s’installa. Il a suffit d’un ‘oui’ pour que le couple devint à jamais scellé par l’eternel mariage, fruit de vingt ans de souffrance. Le couple s’embrassa passionnément devant tout le monde attendrit par une telle sève d’amour partagé. Ils les applaudirent chaleureusement en larmoyant.


La vie du couple s’écoula comme un long fleuve tranquille. Oscar étant remit de sa maladie, était complètement guérite par le traitement du Dr Lassone, et attend un heureux événement dans huit mois. André qui ne fût pas pris par la tuberculose (ayant des anticorps naturels contre ce bacille), et ne souffre plus de son œil, est atteint désormais par la maladie du penchant euphorique, étant comblé par les trésors d’amour de son épouse.


Les huit mois se sont passés par un émouvant spectacle d’un futur papa au petit soin de la future maman. Et le grand jour arriva. Le fruit de leur union mûrit. Un merveilleux petit ange vu le jour. Ce fût un garçon aux cheveux soleil et aux yeux émeraude, baptisé… Pomane !


Et ils vécurent heureux jusqu’à la fin des temps…


-Fin-

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Review Délivrance d'un mortel secret...


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