Auteur : palisse Hits : 1420
Autres mangas et animés > Divers : manga et animé > hellsing >
Lorsqu’elle rentra, tard dans la soirée, le hall résonna de son pas rapide, Walter l’attendait, comme d’habitude, aussi statique que ces foutues statues dans le parc. Elle ne voulait pas lui parler, elle serra les dents lorsqu’elle passa devant lui, pour ne pas le blesser d’une réplique cinglante. Quoique, pouvait-il seulement se sentir blessé par ses remarques ? Comment pourrait-elle savoir alors qu’il ne parlait jamais de ses états d’âme. Mais ce n’était pas sa préoccupation première, ce qui l’inquiétait, c’est qu’Alucard avait fait une chose qu’elle avait cru, jusqu’à présent, impensable. Elle monta les escaliers et se dirigea vers son bureau, lorsqu’elle l’atteignit, elle marqua un temps d’arrêt devant la porte, la main sur la poignée, une image fugace d’Alucard tenant cette femme lui revint en mémoire, elle ouvrit la porte d’un geste vif et la referma avec une telle violence que le bruit retentit dans toute la demeure. Walter ferma les yeux un moment, et se demanda ce qu’Alucard avait encore bien pu faire qui la mette dans un tel état de rage. Il décida d’attendre avant de monter voir si elle avait besoin de quoique ce soit. Il retourna dans son bureau.



Elle resta devant la page blanche de son ordinateur, en se demandant, si il serait prudent de mentionner le fait qu'Alucard avait ajouté, de son propre chef, une nouvelle recrue de son sang dans les rangs de la fondation Hellsing. « Un vampire pouvait être accepté par les membres de la table ronde, et encore, cela n’a pas été facile de les convaincre, mais ... deux ! Je suppose qu’ils vont profiter de cette occasion pour pouvoir exercer une surveillance plus active sur la fondation, comme si ça ne suffisait pas de devoir leurs rendre des comptes ! Il faut, en plus, supporter leurs geigneries ! ». Elle regarda le portrait de son père, et se demanda comment il avait pu les supporter aussi longtemps.



Elle commença à rédiger son rapport tout en repensant à la manière dont Alucard lui avait tenu tête devant ses hommes, et elle décida d’omettre l’épisode de la femme-flic, du moins, pour un temps. «Si elle ne se montre pas à la hauteur, je la fais supprimer, quoiqu’en pense Alucard ! Je ne veux pas être obligée de nourrir une incapable». Elle éteignit son ordinateur après l’avoir envoyé, elle se leva et décida qu’une douche, avant de se coucher, l’aiderait à se détendre. Alors qu’elle sortait de son bureau, elle vit Walter qui l’attendait dans le couloir tenant un plateau sur lequel était posé une tasse fumante et quelques biscuits.



- Oui, Walter, demanda t’elle d’un ton sec.



- Je pensais que vous auriez envie d’une tasse de thé avant de vous coucher, Baronne.



- Non, Walter. Je n’ai besoin de rien.



- Une tasse de thé vous ferait le plus grand bien, je vous assure.



- J’ai dit non, Walter, dit-elle en haussant la voix. Je n’aime pas me répéter et vous le savez, ce n’est pas la peine d’insister.



Elle lui tourna le dos et se dirigea vers sa chambre. Elle avait conscience du fait que parfois elle se comportait avec ses serviteurs comme une véritable peste, mais elle ne pouvait pas se permettre de se montrer faible devant eux. De plus, Walter avait toujours tendance à la voir comme une enfant, mais ... elle avait abandonné son innocence de petite fille le jour où son oncle avait essayé de la tuer. Sa compassion, sa joie, son insouciance et même ce sentiment que les gens de l’extérieur appellent « l’amour », tout cela avait disparu avec la balle qui l’avait atteinte au bras. Et si il lui restait ne fusse qu’une once de sentiment, il avait été balayé au moment où elle avait pressé la détente et lui avait donné la mort.



Sous la douche, alors que l’eau coulait le long de son corps, ses pensées tournaient autour de ce qui c’était passé cette nuit. « Seigneur, mais pourquoi ? Qu’est ce que j’ai bien pu faire pour mériter ça ? Est-ce ta façon de te révolter ? De m’humilier ? A quoi pensais-tu ? Tu ne t’étais jamais préoccupé de savoir si un humain survivrait à une attaque, pourquoi as-tu changé d’avis ? Et puis, ce regard dont tu la couvrais ! Par l’enfer, si tu avais besoin d’une compagne, ils existaient d’autres solutions plus économes ! ». Ses ablutions terminées, elle alla se coucher pour les quelques petites heures qui lui restaient de sommeil, elle ferma les yeux et des images de cauchemar envahirent aussitôt l’écran de ses paupières closes. « Encore de beaux rêves en perspectives ! » se dit-elle, sombrant dans un sommeil léger.



« Intégra »



Le soleil se levait à peine, lorsqu’elle ouvrit les yeux avec l’étrange sentiment que quelqu’un venait de prononcer doucement son nom à l’oreille. Elle fouilla la chambre du regard mais ne vit personne, une légère brise venait se perdre dans ses cheveux, presque ... comme une caresse, poussant un soupir, elle se leva et alla fermer la fenêtre.



Elle descendit en direction de la bibliothèque et rencontra Walter dans les escaliers.



- Vous êtes déjà levée, Baronne, demanda t’il, sincèrement étonné. Vous me paraissez si fatiguée ces temps ci, vous devriez penser à vous ménager.



- Je vous remercie de vous souciez de mon état de santé, dit-elle soupirant. Mais je n’ai ni le temps ni l’envie de passer la matinée à dormir. Au fait, je n’ai pas faim ce matin, inutile de me préparer quoique ce soit.



- Mais, Baronne, si vous ne vous reposez pas, vous devriez au moins ...



- Ca suffit, dit-elle, d’un ton sec. Depuis quand discutez-vous mes ordres ?



Il baissa les yeux et lui présenta ses excuses, mais elle avait déjà descendu les quelques marches qui restaient et elle ne les avait probablement pas entendu. Il fut étonné de la voir se diriger vers la porte principale, ce n’était pas dans ses habitudes. « Mais... que compte t’elle faire ? Seigneur, ne me dites pas qu’elle va sortir seule ? » Comme pour répondre à sa question, elle lui dit :



- Je sors, Walter, faites amener la voiture tout de suite.



- Bien, Milady, je viens de suite.



- Non, Walter, je pars seule !



- Mais !? Vous ne devriez pas ...



- Assez !



Elle sortit en claquant la porte d’entrée. « Incroyable, je ne peux plus faire un pas sans qu’il ne soit derrière moi, pour me dire ce que je dois faire ou pas ! Je ne suis plus une gamine, bon sang ! J’ai envie de me changer les idées, j’en ai assez de ce vide assourdissant qui emplit les pièces de ce manoir. Je veux entendre des sons, un peu de vie, de chaleur, ..., je ne veux plus entendre pour un instant, pour quelques heures, ce silence de mort, qui semble prendre possession de mon esprit. »



Dans la voiture, elle ne prêta pas attention au paysage qui défilait devant elle, roulant au hasard, ne sachant pas exactement où aller, mais elle se sentit mieux au fur et à mesure que la route l’éloignait de la maison. La radio diffusait « for Elise » de Beethoven, elle écoutait ce morceau qui emporta son esprit loin de la route, de tout, la passion des violons l’emmenait, la guidait, lui montrait le chemin. Lorsqu’elle reprit ses esprits, le concerto était terminé et elle s’était arrêtée le long du parc de Southwark, elle ne se souvenait pas d’avoir emprunter la Jamaica road, ni de s’être parquée sur la place de Slippers. Elle arrêta de se poser des questions et descendit de voiture pour aller s’y promener.



Le temps semblait vouloir rester clément et le soleil diffusait une douce chaleur à travers une légère brume matinale, ses pas l’amenèrent vers un petit banc à l’abri des regards, elle s’y assit et observa les gens qui se promenaient, les enfants jouant au cerf volant ou au ballon, cela lui procurait un sentiment de tranquillité qu’elle n’avait plus ressentit depuis longtemps. Quelques minutes plus tard, alors que son attention était attirée par les joueurs d’échecs qui s’affrontaient en silence sous les chênes bordant la clairière, un ballon atterrit à ses pieds, elle se pencha alors pour le ramasser et lorsqu’elle releva les yeux, un petit garçon la regardait avec un grand sourire aux lèvres.



- Bonjour, madame !



- Bonjour, ..., répondit-elle, un peu surprise.



- Est-ce que vous allez bien, demanda t’il sincèrement inquiet.



- Oui, pourquoi cette question ?



- Je ne sais pas, vous avez l’air ... triste.



Il gardait son sourire, elle fut étonnée qu’un enfant, à peine plus âgé que 7 ou 8 ans, ait pu lire en elle aussi facilement qu’Alucard.



- Qu’est-ce qui te fait dire ça, petit ?



- Je ne sais pas, madame, c’est peut-être parce que vous êtes toute seule assise sur ce banc ! Ma mamy m’a dit un jour que les gens qui restaient tout seuls dans un endroit comme ici, venaient parce qu’ils voulaient oublier leur peine !



- Et qu’est-ce qu’elle t’as encore dit, ta mamy ?



- Ben ... que je ne devais pas parler avec les gens que je ne connaissais pas, dit-il mettant son index entre ses lèvres.



- Et bien, ta mamy est une sage femme, et tu devrais l’écouter, tiens, ton ballon, dit-elle, esquissant un léger sourire. Et ne t’inquiète pas pour moi, je vais bien.



Il prit son ballon, et lui lança un « au revoir » avant de tourner les talons et de rejoindre son compagnon de jeu. Elle ressentit une gêne, au niveau de sa poitrine, elle ne pouvait pas respirer à fond sans être bloquée par son bandage. « Je n’aurais peut-être pas dû le serrer aussi fort, cette fois ! Seigneur, pourquoi m’avoir affligé d’atouts féminins aussi développés, je me serais contentée d’un petit « A », mais au lieu de cela je suis obligée de serrer ses bandages pour ne plus qu’on les voies ! »



Elle se leva et commença à se promener dans les allées bordées de jeunes rosiers, ils étaient superbes, elle songea à demander le nom du jardinier, et peut-être qui sait, l’engager pour son propre compte. Elle croisa la route de plusieurs jeunes joggers qui se retournaient sur son passage, mais elle n’y prêta pas attention, l’un d’entre eux, accompagner d’un ami, la siffla sur son passage, et se mit à courir en marche arrière pour pouvoir la regarder. Elle eut un sourire, il cru qu’elle répondait à ses avances et bomba le torse, elle leva un sourcil faisant une moue moqueuse et pointa le doigt vers lui pour lui montrer quelque chose, il se retourna et percuta de plein fouet un arbre qui se trouvait là. Elle secoua la tête de dépit. « Idiot ! » pensa t’elle. Elle ne comprenait pas pourquoi, ils étaient attirés par elle, elle ne se maquillait pas ni ne portait de vêtements féminin, elle ne les encourageait en aucunes façons. Alucard avait raison, l’homme est vraiment une étrange créature. Elle reprit son chemin jusqu’au moment où elle entendit une douce voix masculine qui la fit sortir de ses pensées.



- Pauvre garçon ! Vous êtes injuste, chère madame.



- Pardon ?



- Moi, je ne l’aurais pas prévenu, avoua t’il tout en souriant.



Elle se retourna vers lui et le regarda sans comprendre. Il enchaîna aussitôt.



- Me feriez-vous l’honneur de disputer une partie d’échec, Madame ?



- Moi, demanda t’elle surprise.



- Oui, vous, gente demoiselle, dit-il avec un petit sourire d’amusement. Je ne vois personne d’autre aux alentours.



- Je ne pense pas que cela soit une bonne idée, ma compagnie vous serait d’une grande déception, lui lança t’elle avec un désintéressement à peine dissimulé.



- Alors, nous sommes fait pour nous entendre, dit-il enjoué. A moins, bien sûr que vous ayez peur de ... perdre !



Elle l’observa quelques instants, il avait le visage d’une beauté incroyable, ses yeux étaient d’un bleu si profond, elle n’en avait jamais vu de tels auparavant, ses cheveux étaient de couleur blanc aux reflets gris retombant sur ses épaules tels une cascade argentée. Mais ce qui la troubla le plus était qu’il avait une peau noire ébène, et se demanda si il n’avait pas mit des lentilles de couleurs. Elle ne vit aucunes malices dans son regard, et finit par prendre place face à lui.



- Bien, je vois que vous n’avez pas froid aux yeux ! Je suis heureux d’avoir enfin trouvé un adversaire, dit-il d’une voix calme.



- Je crains fort, monsieur, que vous ne soyez tombé sur la seule personne de ce parc qui ne se laissera pas battre aussi facilement, lança t’elle avec un demi-sourire.



- Je l’espère, chère demoiselle, car je serai extrêmement déçu de vous voir vous couchez trop facilement !



Elle ne savait pas trop comment prendre cette dernière remarque, fallait-il la prendre littéralement ou pour ce qu’elle était, juste une manière de parler ? Etait-ce de la provocation de sa part, ou une simple remarque sans arrières pensées ? Mais lorsqu’il reprit la parole, ce fût pour répondre à ses questions.



- Je parlais du jeu bien entendu ! Pensez-vous toujours autant lorsque vous rencontrez quelqu’un ? Vous ne devriez pas voir le mal partout, parfois les mots ne veulent dire que ce qu’ils disent sans plus.



Elle avait les blancs et donc le pouvoir de lancer les hostilités, cela pouvait être un avantage tout comme un inconvénient. Elle dévoile une partie de son jeu et lui de suivre et de riposter comme bon lui semble, mais elle possédait quelques années de pratique et son père avait été un excellent adversaire. Elle avança alors son pion, et la partie commença.



- J’évolue dans un monde dans lequel j’ai appris à mes dépends, monsieur, que les hommes n’avaient pas tous envie d’une simple tasse de thé.



- Donc, vous vous méfiez de la gente masculine ? Pauvre de moi, je surveillerais donc mon langage, dit-il amuser.



- Ce que les autres pensent m’importe peu !



- C’est dommage de vivre ainsi, ils peuvent parfois nous réserver des surprises ! La confiance est un atout indéniable dans une famille.



- La confiance est une faiblesse que l’être humain ne devrait pas se permettre de conserver.



- Il est vrai qu’une confiance mal placée peut se révéler désastreuse, mais parfois on peut la placer en un être qui ne parait pas en être digne, et qui pourtant, donnerai son bien le plus précieux pour vous.



Sa voix était apaisante, elle se sentait bien en sa compagnie. En d’autres circonstances, elle ne supporterait pas longtemps ces bavardages inutiles, mais ce n’était pas le cas. La conversation n’était pas si anodine et les échecs n’étaient pas le seul jeu auquel ils se livraient à cette table. Elle y prenait plaisir et apparemment, elle n’était pas la seule. Les pions avançaient sur l’échiquier, elle faisait preuve d’intelligence et maniait ses pièces comme elle le faisait avec son organisation, en sacrifiant ses pions au profit de la reine et des cavaliers, les fous étaient en première lignes, ils servaient d’appâts qu’elle manoeuvrait habilement. Et au bout d’une heure de jeu, elle était arrivée à prévoir sa victoire en quatre coups, il était très intelligent et la partie n’en était que meilleur. Le temps qu’il prenait à réfléchir de la tactique à utiliser pour se dégager, lui paraissait si long qu’il lui sembla que le ‘Maître du temps’ avait posé la main sur son épaule et lui murmurait à l’oreille, «Je ne fais que passer. »



- J’ai la sensation étrange que le temps ne s’écoule pas comme d’habitude, dit-elle dans un murmure.



- Le temps, ma chère, est tel un ami qui nous accompagne où que l’on aille, il est là pour nous rappeler sans cesse que la vie passe à toute allure, que le moindre moment qu’il nous accorde est un trésor inestimable, dit-il déplaçant sa tour.



C’est ce qu’elle attendait et sourit. Mais au moment où elle posa sa reine pour faire échec au roi, elle comprit trop tard l’erreur qu’elle avait commise. Les pions de son adversaire étaient placés de manière à détourner son attention du fou qui attendait sa reine en embuscade, lorsqu’il lui prit son atout majeur, elle se maudit intérieurement de ne pas avoir vu le piège plus tôt.



- Vous jouez très bien, ma mie, mais vous ne voyez pas plus loin que les coups que vous ferez, lança t’il gaiement. Vous ne m’avez pas vu venir parce que vous ne voyez pas l’ensemble du jeu, vous vous obstinez à voir en deux dimensions, alors que les échecs doivent être vu pour ce qu’ils sont !



- Et que sont-ils, demanda t’elle déçue par sa défaite.



- Une partie de votre vie ! Vous jouez aux petits soldats de plomb, dont vous êtes la Reine, vous possédez deux cavaliers qui opèrent pour vous et deux tours solides qui vous offrent un abri temporaire. Vous préférez envoyer vos fous et vos pions en sacrifice plutôt que de les utiliser en maître. Contre un adversaire de niveau moyen, c’est une tactique assez bonne, mais comme vous pouvez le constater, je n’ai peut-être plus de reine ni de cavalier, mais j’ai réussi à vous mettre en échec et vous prendre votre reine avec l’aide de mes petits pions.



C’en était trop, il parlait des échecs comme si il parlait de la fondation Hellsing. Elle n’attendit pas la fin de la partie et décida de partir, elle se leva et fit quelques pas. Il la retint, non pas avec ses mains, mais ... avec une seule phrase.



- Vous ressemblez énormément à votre mère, Integra Fairburke Wingates Hellsing, belle, intelligente, impulsive et si ... têtue, dit-il calmement.



Elle s’arrêta sur le champ, les yeux écarquillés, la bouche à demi ouverte, les poings serrés et tremblants. Elle se retourna lentement pensant qu’il la regarderait avec un sourire narquois sur le visage, mais il avait disparu. Elle le chercha du regard et ne le trouva nulle part, il s’était tout simplement évaporé. Elle resta là encore un moment sans comprendre exactement ce qui s’était passé. « Mais qui était-ce ? Comment sait-il autant de choses sur nous ? C’est étrange, sa voix, ..., c’est comme si je la connaissais, je l’ai déjà entendue, mais il y a très longtemps.». Tout en essayant de se souvenir, ses pas la menèrent machinalement jusqu’à sa voiture.


A SUIVRE
Review hellsing


Disclaimer .:: géré par Storyline v1.8.0 © IO Designs 2002 ::. Design adapté par korr